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Lorsqu'on pense à Furiani, c'est la tragédie qui nous vient aussitôt en mémoire. Vingt-huit ans se sont écoulés depuis. Pourtant, il n'est pas une année sans que nous ne nous remémorions ce drame national, qui a marqué petits et grands partout en France. Le 5 mai 1992, comme l'a rappelé M. le rapporteur, dix-neuf personnes sont décédées et plusieurs milliers d'autres ont été blessées. En quelques minutes, l'effondrement de la tribune nord a transformé un moment de fête en une horreur absolue. Alors que ce match devait être gravé dans la mémoire footballistique des Corses, il restera comm...
Je souhaite, d'un mot, prendre acte des différentes interventions et remercier l'ensemble des groupes qui se sont exprimés. Je salue également Mme la ministre pour ses paroles et sa prise de position : vous êtes la première ministre des sports à vouloir entériner dans la loi ce qu'a été le drame de Furiani. Au nom de toutes les familles et de tous ceux qui souffrent, je vous en remercie. Les propos qui ont été tenus sont clairs : le sujet fait l'unanimité et ne suscite pas de débat. Nous ne pouvons qu'en prendre acte et remercier chaleureusement tous ceux qui se sont exprimés. À titre personnel, je salue le groupe Libertés et territoires, qui nous a permis de présenter cette proposition...
... de 600, venus de plusieurs départements, à lutter de tout leur coeur contre le feu, jour et nuit. Le massif de Bavella – pour ceux qui le connaissent – est un peu la cathédrale Notre-Dame de la Corse. J'en viens à la catastrophe humaine que fut Furiani. Je ne peux l'évoquer qu'avec beaucoup d'émotion. Comme mon collègue Jean-Jacques Ferrara, j'étais étudiant en médecine, à Marseille, lorsque le drame est survenu. Nous étions alors tous réunis pour une fête ; après quelques secondes d'incompréhension, nous avons vécu des heures d'angoisse, sans nouvelles de nos proches. Nous avons ensuite – pour relater mon expérience personnelle – vu débarquer dans les hôpitaux marseillais des flots de blessés hagards, parvenus jusque-là grâce à la chaîne de solidarité remarquable qui s'est formée en quelques...
Ce soir du 5 mai 1992, ce devait être la fête du football à Furiani, et ce fut le drame. La vie s'est effacée devant la mort, dans le bruit effroyable de l'effondrement de la tribune. Le fracas et la stupeur résonnent encore en nous. Les coupables sont nombreux, mais leur motivation peut se résumer en deux mots : la cupidité et la lâcheté.
...sait : « Ne tapez pas des pieds ! Ne tapez pas des pieds ! »… Je voudrais me tourner vers le collectif des victimes, ici présent. Les uns – je pense à Vanina, à Lauda, à Josepha – ont perdu quelqu'un ce jour-là : un père, un frère, un fils, un grand-père, un ami. Les autres ont été blessés dans leur chair ; on les croise quotidiennement dans les rues de Bastia, et ils portent les stigmates de ce drame qu'ils vivront chaque jour de la semaine, pour reprendre les propos de M. Castellani. Mais tous ont aussi vécu un chemin de croix pendant vingt-huit ans. Ce qui aurait dû normalement leur être concédé, la société, l'État, la justice, et encore moins la Ligue de football professionnel et la Fédération française de football, ne le leur ont pas accordé.
...ais de justice. Si nous sommes réunis ici, c'est pour que la loi protège les plus faibles, pour qu'elle soit puissante face aux forces de l'argent, face aux responsables, pour qu'elle gomme ces vingt-huit ans de conflit, pour qu'elle comble le fossé qui s'est creusé. Nous devons faire oeuvre de justice, de reconnaissance de la souffrance et de réconciliation. Car si l'événement lui-même a été un drame, puisque des personnes sont mortes, des choses se sont aussi jouées ensuite au sein de la société corse. Je ne reviendrai pas sur ces autres drames liés au 5 mai, à la collusion qui a alors régné. Le rôle de la loi est de rendre possible le travail de deuil, mais nous devons aussi transmettre les valeurs d'éthique, de morale, de respect et l'idée que jamais, au grand jamais, les forces de l'argen...
... l'hommage indispensable qu'elles méritaient, et perverti ces valeurs. Aujourd'hui, nous rendons hommage aux victimes, nous leur rendons justice et nous nous assurons que, dorénavant, les jeunes qui passeront par la Fédération française de football sauront ce qui s'est passé. Il faut aller au-delà du simple brassard noir et de la minute de silence : ces jeunes doivent connaître les raisons de ce drame et savoir que les valeurs de justice, d'égalité, de liberté et de fraternité, que défendent la République mais aussi le sport, doivent toujours être supérieures à la valeur de l'argent. C'est pourquoi le groupe La France insoumise est très fier de voter cette proposition de loi, grâce à laquelle la parole du président François Mitterrand sera respectée, et grâce à laquelle, plus jamais, on ne jou...
Le 5 mai 1992 devait être une fête du football, une fête pour la Corse, pour Marseille et pour la Provence, dont les destins se mêlent depuis toujours. Ce fut un drame pour les familles, un drame pour les supporters, un drame pour le football, un drame pour le pays, un drame qui aurait pu arriver ailleurs, un drame de la cupidité, de l'argent qui corrode, du sport-business qui devient fou. Il y a eu peut-être, parfois, la tentation d'oublier. Nous ne devons oublier ni le drame ni ses causes. Il n'y a pas, ici, d'intention cachée, pas d'autre intention que cell...
Le stade du Heysel en 1985, celui de Hillsborough en 1989, celui de Furiani en 1992… Dans les années 1980 et 1990, l'Europe a déploré de nombreux drames que les fédérations ont parfois eu la dignité de reconnaître comme tels. C'est le cas depuis 2014 au Royaume-Uni où chaque match qui se joue le 12 avril débute avec sept minutes de retard : c'est à cette date que le drame de Hillsborough a coûté la vie à quatre-vingt-seize supporters de Liverpool acculés dans une tribune où ils sont morts étouffés. La Fédération française de football et la Ligu...
Je serai très bref car notre collègue Ferrara a exprimé ce que pensent les députés du groupe Les Républicains. Je confirme que ces derniers voteront le texte, mettant un terme à une polémique qui ressurgit chaque année à l'approche du 5 mai. Nous rendrons ainsi justice à la pugnacité et à la patience du collectif des victimes du 5 mai. Le drame de Furiani, on l'a rappelé, n'a pas été un simple fait divers corse mais une catastrophe nationale ; c'est donc à la nation de prendre ses responsabilités et pas seulement aux associations de s'organiser. Madame Lang, évidemment que ce texte ne relève pas du domaine législatif – nous en sommes d'ailleurs tous convenus en commission. Mais puisque, depuis vingt-huit ans, ceux qui auraient dû prend...
Les députés du groupe MODEM respectent, je l'ai dit, le choix du collectif des victimes, le choix des élus corses. Nous apprécions vraiment le geste pédagogique que nous avons ajouté au texte par amendement. Il est important de transmettre aux futures générations la mémoire du scandale que fut le drame de Furiani. Nous appelons en revanche la représentation nationale à la vigilance : le gel d'une journée tel qu'il est prévu par le texte doit rester rare, voire exceptionnel, et concerner des événements qui, vraiment, le méritent – comme c'est le cas avec le drame de Furiani.
Merci à Michel Castellani pour cette proposition de loi. Ce débat était nécessaire et je remercie ceux qui y ont participé avec la dignité qui me semble ici s'imposer. Certes, nous disposons de plusieurs moyens pour commémorer un drame, mais rien ne serait pire que de se chamailler sur le symbole à choisir. La mémoire des victimes, la douleur des familles, méritent notre unité et, serais-je tenté de dire, notre communion. Nous devons être dignes parce que nous sommes la représentation nationale ; et nous jouons notre rôle. Ce qui nous importe par-dessus tout, c'est que la mémoire des victimes de Furiani ne soit jamais menacée ...
...ssant 2 357 autres, parfois très grièvement. Ce fut un traumatisme considérable, compte tenu du nombre des victimes mais aussi de l'ampleur relative d'un événement sportif qui intéressait l'ensemble du pays et avait déplacé des télévisions nationales. Le Président de la République, M. François Mitterrand, est venu sur place et a annoncé qu'aucun match n'aurait plus jamais lieu le 5 mai. Puis le drame s'est éloigné dans le temps. On en est venu à la recherche des responsabilités puis les victimes ont été peu à peu mises de côté. C'est pourquoi a été créé le Collectif des victimes du 5 mai 1992. Le Collectif s'est toujours battu pour la reconnaissance officielle de ce drame. Mais il a fallu attendre vingt-trois ans pour qu'une avancée significative se produise avec le fameux accord du 22 juill...
Michel Castellani a rappelé ce qui s'est passé le 5 mai 1992. Les faits ont marqué et touché celles et ceux qui, comme moi, ont un lien – quel que soit sa nature – avec la Corse. Nous avons toutes et tous connu quelqu'un qui était présent et qui a subi ce drame de plein fouet. Le président François Mitterrand s'est rendu sur place dès le lendemain. Il a déclaré qu'aucun match de football n'aurait lieu, désormais, le 5 mai. Cette position a été tenue pendant des années mais il est devenu très difficile de la faire respecter depuis le début des années 2000. Un accord conclu en 2015, à l'initiative du secrétaire d'État Thierry Braillard, a interdit tout m...
Nous avons tous en mémoire ce qui s'est passé le 5 mai 1992. En marge de la demi-finale de la Coupe de France, qui opposait le Sporting Club de Bastia à l'Olympique de Marseille, la tribune provisoire du stade de Furiani s'est effondrée : 19 personnes en sont mortes et il y a eu 2 357 blessés. Comme l'a très justement souligné le rapporteur, ce n'est pas un fait divers local, mais un drame national – le plus grave que le sport français ait connu. Des réglementations très strictes ont ensuite été adoptées pour éviter qu'un tel accident se reproduise lors d'une compétition sportive. La trace de ce drame est indélébile dans le monde du football français et en Corse. Si on prend en compte les familles des morts et celles des blessés, presque 1 % de la population de la Corse a été touc...
J'étais une jeune collégienne le 5 mai 1992. Je n'ai rien oublié de l'image de désolation produite par l'enchevêtrement inouï de tôles et de barres de métal qui s'était formé, ni de la stupeur suscitée par la disparition de 18 de nos concitoyens et le très grand nombre de blessés. La question de la mémoire du drame est incontournable. Mais il s'agit de se demander comment la transmettre au mieux aux générations qui suivent. Chacune a ses drames : on m'a raconté à plusieurs reprises le choc causé, dans ma région, par l'accident qui s'est produit en 1955 lors des 24 heures du Mans et causa la mort de 84 personnes dans des conditions atroces. Je ne crois pas que pour autant on ait interdit toute course automob...
L'article unique de cette proposition de loi dispose : « En hommage aux victimes du drame national de Furiani, aucun match de football des championnats professionnels de la Ligue 1, de la Ligue 2 et de la Coupe de France n'est joué à la date du 5 mai ». La date de la catastrophe de Furiani est indiscutablement douloureuse pour les Corses et pour l'ensemble du monde du football français. Personne ne peut oublier les victimes, leurs familles et leurs proches. Outre l'absence de match l...
Je partage naturellement tout ce qui vient d'être dit. Nous avons tous vécu, plus ou moins, ce drame. Alors que nous attendions, devant nos téléviseurs, un match de football, nous avons assisté à un drame absolu. Le rapporteur a souligné, à juste titre, qu'il n'y a plus beaucoup de solidarité dans le monde du football, mais elle a existé ce jour-là. Je me souviens que les joueurs et les présidents des deux clubs ont essayé d'apporter leur soutien. La proposition de loi tend à perpétuer cette so...
...ue de Marseille – mon club de coeur. Pendant la précédente législature, j'ai accompagné Avi Assouly, qui a été député mais aussi journaliste. Présent dans la tribune, il a été l'un des plus graves blessés lors de son effondrement. Trente ans plus tard, la cicatrice est encore vive dans les mémoires – nous le sentons bien dans les interventions des uns et des autres. Nous ne pouvons pas effacer ce drame, mais nous pouvons nous assurer de ne pas l'oublier, de ne pas recommencer. Nous avons, plus encore qu'un devoir de commémoration, un devoir de protection. Le drame de Furiani aurait pu être évité : c'est une tribune construite à la hâte qui s'est effondrée. Il s'agissait d'accueillir plus de monde et de vendre plus de places, autrement dit de faire plus de bénéfices. C'est à cause de l'avidité ...
... le directeur de cabinet du préfet ont été condamnés. Au-delà de la question de la cupidité, qui a déjà été évoquée, il y a eu toute une série de faux. Une fausse déclaration de mise en conformité a même été envoyée à la Fédération française de football. C'est cela que cette proposition de loi permet de dénoncer : le fait qu'au nom de l'argent, on peut commettre de tels actes qui amènent à un tel drame. Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine votera en faveur de ce texte.