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...ts méritent mieux que les débats politiciens et les conflits stériles. Un choix constructif nous guide depuis le début de l'examen de la proposition de loi ; il a été nourri par vingt-cinq heures d'auditions, des dizaines d'acteurs auditionnés et un déplacement au conseil départemental de Seine-et-Marne, ainsi que par des échanges directs avec les acteurs des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), les associations et les personnes en situation de handicap. Notre texte contient des solutions solides et concrètes. Il ouvre trois chantiers majeurs pour le handicap. Le premier de ces chantiers – vous le connaissez – est celui de la déconjugalisation de l'allocation aux adultes handicapés.
Une telle dépendance est particulièrement difficile à vivre ; elle entraîne un sentiment d'inutilité et de perte de dignité. Ce mode de calcul absurde entraîne souvent un prix de l'amour insupportable pour les personnes handicapées : nombre d'entre elles refusent de se mettre en couple ou de vivre avec leur conjoint, car elles risquent de voir diminuer ou de perdre leur allocation.
Qui peut accepter de telles situations, contraires à nos principes ? En maintenant un mode de calcul et de plafonnement de l'allocation aux adultes handicapés fondé sur le revenu du foyer, la France viole tous ses engagements en matière de défense des droits humains – le Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies, devant lequel notre pays a été auditionné en août dernier, l'a d'ailleurs rappelé. Cette situation est dénoncée légitimement, de longue date, par les personnes en situation de handicap et les associations qui les représentent.
Le troisième et dernier chantier du texte est celui de l'humanisation des procédures administratives pour nos concitoyens en situation de handicap. Le sujet est tout sauf anodin, quand on sait que 95 % des décisions des maisons départementales des personnes handicapées sont rendues sur liste, et que seules 5 % des demandes font l'objet d'une présentation et d'une discussion en séance. Dans pas moins de 83 % des cas, la commission compétente prend une décision qui engage la vie des personnes sans jamais les avoir rencontrées ; ces dernières sont entendues dans seulement 7 % des cas, et ne font l'objet d'une évaluation sur leur lieu de vie que dans 4 % des cas. ...
...entretien avec le demandeur, car on ne peut plus traiter les femmes et les hommes qui font appel à la solidarité nationale comme d'abstraites données administratives. Nous voulons résorber la fracture sociale qui divise notre pays, et il est de notre devoir de parlementaires dépositaires de la confiance de nos concitoyens de rendre le service public accessible à tous, en particulier aux personnes handicapées. Nous ne sommes pas les seuls à demander ces mesures, madame la secrétaire d'État. Depuis hier, comme vous l'avez rappelé, le Sénat examine la proposition de loi du groupe communiste visant à déconjugaliser l'AAH. C'est précisément ce texte que le Gouvernement et la majorité ont soigneusement vidé de sa substance ici même, en juin dernier.
Parmi les sujets qui doivent tous nous réunir au-delà de nos sensibilités politiques, le handicap est sûrement l'un des plus emblématiques tant il est partagé. Nous avons tous déjà été à plusieurs reprises confrontés à la situation d'une personne handicapée ou de sa famille.
Rarement les droits réels au bénéfice des personnes handicapées n'auront autant progressé que ces dernières années. Je ne parle pas de droits théoriques, qu'il est aisé d'inscrire dans la loi, mais de droits auxquels ont réellement accès ceux qui en ont besoin. Néanmoins, il reste beaucoup à faire.
...ions. Plusieurs institutions soutiennent également cette réforme : en décembre 2020, la Défenseure des droits s'est montrée très claire à ce sujet, estimant que les conditions d'attribution de l'AAH pénalisaient les personnes en situation de handicap qui souhaitent fonder une famille et allaient ainsi à l'encontre des dispositions de l'article 23 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) partage ce constat ; le Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies, qui surveille l'application de la convention par les États parties, préconise cette réforme dans ses observations publiées le 14 septembre. L'abattement forfaitaire de 5 000 euros sur les revenus du conjoint, pour un gain moyen estimé à 110 e...
Quelques semaines après l'examen de la proposition de loi de Jeanine Dubié et Stéphane Peu, nous nous trouvons de nouveau amenés à nous prononcer au sujet des prestations sociales destinées aux personnes handicapées, à l'occasion de l'examen de la proposition de loi d'Aurélien Pradié dans le cadre de la journée parlementaire du groupe Les Républicains. Ce texte s'articule autour de deux propositions majeures : la déconjugalisation de l'AAH et l'extension de la PCH aux personnes présentant des troubles neurologiques ou psychologiques. Concernant l'AAH, la position exprimée au mois de juin par la plupart des...
...rimons pas d'opposition de principe à cette extension, nous sommes beaucoup plus réservés au sujet de la méthode. Je rappellerai tout d'abord que notre majorité et le Gouvernement travaillent depuis 2017, main dans la main avec les départements, à l'élargissement de la PCH. Cette action a porté ses fruits : elle s'est traduite par l'ouverture de droits réels en faveur de l'autonomie des personnes handicapées. Depuis le 1er janvier, les parents en situation de handicap peuvent ainsi bénéficier de la PCH parentalité, pour les aider au quotidien. Nous avons également intégré dans les plans de compensation le temps de préparation des repas, et supprimé la limite d'âge de 75 ans pour demander cette prestation. Ces réformes étaient réclamées depuis de longues années par les associations et les familles, q...
...quennat, l'allocation a été revalorisée : certes, il s'agit là d'un effort budgétaire important, que nous approuvons. Il ne dispense pas pour autant le Gouvernement de mettre un terme à cette injustice insupportable. Or, au lieu d'agir en ce sens, madame la secrétaire d'État, vous prévoyez un abattement forfaitaire qui ne satisfait personne et que personne ne réclamait ! Seules 40 % des personnes handicapées en couple perçoivent la totalité de l'AAH ; l'abattement proposé en première partie du projet de loi de finances porterait ce chiffre à 60 %. Que faites-vous des 40 % restants ? Les considérez-vous comme quantité négligeable dans votre gestion comptable de cette allocation ? Au-delà du montant de l'AAH, nous devons nous atteler à la question de son traitement administratif. Lorsqu'une demande e...
La prestation de compensation du handicap – qui, elle, est individualisée – doit évoluer et va évoluer. Un cadre adapté à la surdicécité va être défini sous l'égide du Conseil national consultatif des personnes handicapées. Une étude action vient d'être lancée par Mme la secrétaire d'État dans trois départements…
...mum social comme les autres, mais un revenu de remplacement pour des personnes qui ne peuvent pas travailler en raison de leur handicap. Alors comment comprendre que le montant versé diminue lorsque son bénéficiaire n'est plus célibataire ? La déconjugalisation apparaît d'autant plus nécessaire que l'on sait que les femmes victimes de violences conjugales sont surreprésentées parmi les personnes handicapées. En France, 80 % des femmes en situation de handicap seraient victimes de violences, principalement au sein de leur domicile. Qu'elles soient physiques, verbales, psychologiques, sexuelles, médicamenteuses, alimentaires ou économiques, les violences sont renforcées lorsqu'elles concernent des femmes en situation de handicap. Ainsi, en 2014, les violences physiques ou sexuelles concernaient 19 % ...
... nous puissions apporter à l'équité des droits. Quelques-uns ont souligné légitimement en commission que les situations étaient appréciées différemment selon les départements. Qui peut accepter que dans un pays comme le nôtre, les droits fondamentaux ne soient pas traités de manière équivalente selon le lieu où l'on réside et les pratiques administratives de la maison départementale des personnes handicapées dont on dépend ?
Si vous ne défendez pas cela, qui le défendra au Conseil des ministres et au sein de votre majorité parlementaire ? Personne ! Les autres ont sans doute le droit de proférer une telle ineptie, mais pas vous qui êtes secrétaire d'État chargée des personnes handicapées !
Je veux rappeler, par ailleurs, que la loi est l'expression de la volonté générale. Or, chez Les Républicains, nous n'avons pas la loi honteuse ! Nous sommes fiers de la loi de 2005, initiée par le Président de la République Jacques Chirac parce qu'il était attaché à la défense de l'autonomie des personnes handicapées !
...plement pour la déconjugalisation de l'AAH, mais aussi pour l'amélioration de l'accès à la prestation de compensation du handicap – dont je voudrais dire un mot, car il s'agit d'un sujet fondamental. Vous le savez, la prestation de compensation du handicap bénéficie à 284 000 personnes. Elle n'est pas une simple prestation, puisqu'elle constitue également une aide au quotidien pour les personnes handicapées lorsqu'il faut, par exemple, acheter un fauteuil roulant, équiper une maison d'une rampe, adapter une voiture ou acquérir un chien guide d'aveugle. Cette prestation doit évoluer – ce que vous admettez vous-même, puisque vous avez lancé des expérimentations en ce sens – afin de prendre en considération les troubles dys, les troubles du comportement et les troubles autistiques. Pour cela, il est n...
Cessez aussi de remettre cette mesure aux calendes grecques au motif qu'elle ne serait pas urgente. Nous vous le disons clairement : l'objectif du groupe Les Républicains n'est pas d'aggraver la dépendance des personnes handicapées, mais de leur donner plus d'autonomie, de liberté et d'espoir dans l'avenir. Pour toutes ces raisons, mes chers collègues, vous ne pouvez pas voter contre cet article 1er qui vise à élargir le périmètre de la prestation de compensation du handicap ni le supprimer. Ayez du courage et de la volonté politiques !
... dans les autres départements, mais notre MDPH ne fonctionne pas du tout et de nombreuses familles sont en détresse ! Je soutiens, comme d'autres, la déconjugalisation de l'AAH. C'est une question de bon sens et de liberté – la liberté d'aimer, la liberté de se marier, madame la secrétaire d'État ! Cette majorité si prompte à revendiquer la liberté d'aimer pour tous en prive les seules personnes handicapées.