Interventions sur "langue"

98 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Un petit rappel historique : on ne peut pas dire que, dans notre histoire, les relations entre l'État et les langues régionales aient été fluides. Les choses se sont même très singulièrement gâtées à partir de la Révolution française. Barère disait ainsi que le fédéralisme et la superstition parlaient bas-breton et que le fanatisme parlait le basque. Michelet lui-même avait une conception singulière de la Bretagne : « une colonie, comme l'Alsace et les Basques, plus que la Guadeloupe ». C'est donc bien la dif...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

En effet, comment préserver une langue si elle n'est pas apprise ni maîtrisée ? Une langue ne s'abîme pas quand on la parle mais uniquement quand on ne la parle pas ! Les enfants doivent donc avoir accès aux langues régionales et les parler. Sinon, elles disparaîtront. Ça n'est pas plus compliqué que ça, tout le monde l'a bien compris. L'article 3 visait donc à étendre l'offre : il disposait que des conventions passées entre l'État e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

... l'avis du Conseil d'État, pour une disposition qui, de toute façon, ne s'appliquera pas tout de suite… Bref, comme le disait Charles Pasqua, « les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent ». Je reste donc assez méfiant et – je vous le dis tout net – je préférerais que cette disposition soit inscrite dans la loi. Cette proposition de loi a été élaborée avec les associations de défense des langues régionales et avec les associations de parents dans le but de faciliter la prise en considération de leurs demandes sur le terrain. Il y a urgence, parce que toutes les langues régionales de France, à l'exception du basque, sont classées en grand danger d'extinction par l'UNESCO. Alors que certains pourraient croire que le déclin des langues régionales est un phénomène naturel, le basque ou le g...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Les ponts vers les peuples qui nous entourent sont multiples. Et je ne mentionne pas l'outre-mer : si on compte une dizaine de langues en France métropolitaine, elles sont environ soixante en France d'outre-mer. Il s'agit là d'un patrimoine formidable. Je vous invite bien sûr, pour conclure, à voter cette proposition de loi.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

… et il n'est pas anormal de poser la question de la légitimité du développement des langues régionales. Encore une fois, et c'est une réaction spontanée de ma part, je me suis mieux reconnu dans la fin de votre discours – sur laquelle il n'y a pas de controverse à avoir – que dans son début.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

...ue ses membres ne le défendent pas. Aussi l'inscription de cette proposition de loi de notre collègue Paul Molac à l'ordre du jour de la niche parlementaire qui nous est réservée confirme-t-elle, une fois de plus, la réalité de notre attachement à cette richesse. J'y vois d'abord un impératif humaniste car, trop longtemps, notre République a considéré que sa quête d'universalité reposait sur une langue unique qui s'imposerait à tous. L'édification de l'État s'est ainsi reflétée dans le développement de l'usage du français. La culture française devait donner accès à la civilisation et cet accès supposait donc l'apprentissage de la langue française. Or donner une visée politique à une langue est une erreur fondamentale encore trop souvent reproduite. Notre collègue citait le député Barère qui ter...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

… alors que cette ratification est obligatoire pour tout pays désirant intégrer l'Union ? Cherchez l'erreur. À la suite de l'adoption, en 2008, de l'article 75-1 de la Constitution reconnaissant les langues régionales, nous pouvons considérer qu'elles constituent, au même titre que la langue française, une partie essentielle de notre patrimoine. À ce titre, elles doivent bénéficier de politiques de conservation et de connaissance, tout comme le patrimoine immobilier ou mobilier, et être mises en valeur au bénéfice des générations futures.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

...liser le tilde de son prénom. Avec le rapporteur, nous vous proposerons de renforcer encore les dispositions du texte en discussion, à l'inverse de la majorité dont l'entreprise de renoncement, en commission, a conduit à supprimer toutes les mesures relatives à l'enseignement. Au moment même où l'application de la réforme du bac a fait drastiquement chuter le nombre d'élèves inscrits en cours de langues régionales au lycée, nous craignons que ne soit ainsi envoyé un bien mauvais signal. Chers collègues de la majorité, monsieur le ministre, je vous invite à un véritable sursaut : nous devons adopter une proposition de loi suffisamment ambitieuse pour que notre pays se montre enfin à la hauteur et sauve les langues qui constituent notre patrimoine commun. Monsieur le ministre, j'espère ne pas v...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Avant d'en venir aux objectifs de ce texte, examinons ce qui existe déjà pour protéger le patrimoine important que constituent les langues et cultures régionales en France. Cela ne pose aucun problème au jacobin que je suis – je n'oublie pas que le club des Jacobins a d'abord été nommé « club breton » parce qu'il avait été fondé par des députés de cette région – ,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

… partisan de la République une et indivisible, de reconnaître l'importance de ce patrimoine et de vouloir le protéger. Cela ne nous rend pas moins attachés, tous ici, je le suppose, au respect de l'ordonnance de Villers-Cotterêts qui a établi le français comme langue du royaume, ce qui a permis à chacun de se défendre, de témoigner, d'ester en justice et d'être compris par les autres. Cependant, je ne saurais accepter les prémisses selon lesquelles ces langues et cultures régionales seraient menacées par un centralisme parisien, un pseudo-jacobinisme exacerbé voulant écraser toute diversité linguistique dans notre pays. Non ! Les langues et cultures régional...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Par ailleurs, de nombreuses régions favorisent le développement des cultures et des langues régionales. Rien dans le cadre légal actuel ni dans l'usage n'est de nature à brider leur pratique et leur transmission. Dès lors, de quoi faut-il les protéger, comme ce texte nous invite à le faire ? Pas de la loi ni de l'État français, qui ne les menacent en rien ! Serait-ce de l'évolution et du vieillissement de leurs divers locuteurs ? Peut-être. Cependant, il serait pour le moins présomptue...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

C'est pourquoi je ne pense pas qu'il faille céder à ces propositions au mieux incantatoires, et pour le moins inutiles, pour protéger des langues qui ne sont pas menacées par la loi. Ce qu'il faut protéger, au contraire, c'est l'unité et l'indivisibilité de la nation, la liberté du choix de l'enseignement d'une langue régionale ou d'une autre langue vivante, l'égalité de traitement des différentes langues, et le maintien du français comme seule langue officielle, condition de la compréhension de toutes et tous, sans quoi nulle fraternité ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Oui, en français et sans collier de fleurs ! Cher Paul Molac, nous connaissons tous votre attachement à votre belle région, la Bretagne. Ce territoire a une histoire propre ; j'allais presque dire qu'il avait sa propre culture. L'article 1er de votre proposition de loi vise à ce que l'État participe à la promotion de la langue française et des langues régionales. La même prescription serait faite aux collectivités territoriales. Si, pour certains, les langues dont ils sont les locuteurs sont plus vernaculaires que régionales, nous comprenons l'esprit de cette proposition qui s'explique depuis la métropole. Il apparaît indispensable que les mêmes institutions qui, autrefois, ont pu participer à l'oppression de ce qui a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphanie Atger :

Ia ora na ! Les langues régionales sont chères à beaucoup de nos concitoyennes et concitoyens. Leur protection, leur reconnaissance, leur diffusion constituent un élément majeur de notre culture nationale. Grâce à la proposition de loi que nous examinons, elles sont à l'ordre du jour et sur nos agendas. C'est pourquoi le groupe La République en marche salue l'initiative du groupe Libertés et territoires et de notre col...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

Je me réjouis que grâce à l'initiative de Paul Molac, nous ayons l'occasion d'évoquer la belle et grande question des langues régionales. Cette occasion se présente une ou deux fois dans une législature ; ne la laissons pas passer !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

Nos langues représentent une richesse – vous le reconnaissez, monsieur le ministre – qu'il faut préserver et diffuser. Leur situation est très inégale. Il y a quelques éléments positifs, en particulier pour le basque qui profite de la proximité d'une région où cette langue est parlée couramment. Mais ne nous leurrons pas : il y a aussi des difficultés ; le classement de l'UNESCO est inquiétant et révélateur...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

Ce serait un geste de réconciliation. Tous les moyens ont été utilisés, même la loi Toubon, qui n'était pas du tout conçue pour combattre les langues régionales, mais le franglais et l'intrusion excessive de l'anglais dans notre vocabulaire.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

 « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France » : ce devait être le premier étage de la fusée, mais les étages suivants font défaut. Les socialistes, dont on pouvait attendre beaucoup, n'ont rien fait, reconnaissons-le ! Monsieur le ministre, le Gouvernement va beaucoup parler de différenciation et de décentralisation. C'est très bien, on peut adhérer à cette idée ; mais elle doit avoir u...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

...iblement développé ; le réseau privé, également en plein développement. Il faut que cette loi soit l'occasion d'une véritable reconnaissance de l'enseignement immersif, qui permet de baigner dans un univers linguistique sans s'opposer au français. Pour ce qui est de la réforme du bac, les échos du terrain – pardonnez-moi de le dire – , montrent qu'elle n'est ni excellente, ni même bonne pour les langues régionales. On ne peut plus aujourd'hui passer l'épreuve de breton en option si on n'a pas suivi d'enseignement de cette langue, alors que c'était possible auparavant. À mon époque, j'avais passé l'option breton – car je le parle – sans avoir jamais suivi d'enseignement correspondant. Vous avez sans doute eu une meilleure note que moi à cette épreuve, monsieur le ministre…