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Troisièmement, ce recrutement par sélection, en fonction du niveau de langue des élèves, s'effectuera dès le plus jeune âge. Avec la loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiants, vous avez instauré la sélection à l'entrée des universités. Cette fois, vous l'introduisez dès la maternelle. On peut d'ailleurs craindre que le chef d'établissement, qui sera le même de la maternelle au lycée, ne devienne une sorte de manager sans proximité réelle avec le personne...
...ssements comme des produits d'appel. Selon Les Échos, le Gouvernement souhaiterait développer plusieurs écoles internationales, dans le but de favoriser l'installation de grandes entreprises étrangères en France. Ces établissements accueilleraient les enfants des cadres de ces sociétés, incitant ainsi ces derniers à poser leurs valises dans le pays sans crainte. Loin d'ouvrir l'apprentissage des langues au plus grand nombre, cette mesure renforcera les inégalités sociales, économiques et culturelles qui existent déjà. Les EPLEI seront privilégiés par rapport à d'autres établissements, puisqu'ils pourront recevoir des dons ou des legs privés. Ils seront sélectifs. On distingue aisément une cohérence entre votre décision d'instaurer une sélection dès le plus jeune âge dans ces établissements et c...
Il est difficile de distinguer clairement les objectifs de l'article 6. L'existence des EPLEI ne me gêne en rien, même si l'on peut souhaiter leur apporter plus de mixité sociale. Mais notre objectif est-il de favoriser l'attractivité de la France ou de développer l'acquisition des langues vivantes, ce qui est complètement différent ? Quand on a été professeur de langues, on sait qu'une des principales difficultés de l'élève est le manque de confiance dans sa capacité à développer quelque chose. Ce problème est souvent résolu par l'immersion, qui permet tant de rendre la culture de l'autre plus acceptable que de prendre confiance en soi. Il faut y recourir à l'école, au collège ...
Madame la présidente, je vous remercie de me permettre de m'exprimer. Après l'article 6, nous allons aborder la question des langues régionales. Je voudrais tous vous convaincre que ce sujet passionne, parce que, pour beaucoup d'entre nous, ces langues ont bercé notre enfance, elles bercent encore notre vie quotidienne et elles ont marqué nos familles. Ce sujet passionne au-delà des orateurs qui s'exprimeront dans quelques heures et bien au-delà de ceux qui parlent ces langues. On aurait grand tort de limiter la question aux...
...tres, ce dont je suis fier. Nous avons progressé dans la Constitution, c'est-à-dire au sommet de la hiérarchie juridique. À présent, il faut le faire concrètement. Pendant cinq ans, il s'est passé peu de chose. Nous avons la possibilité d'avancer, puisque le Président de la République s'est exprimé solennellement sur cette question le 21 juin à Quimper. Un tel lieu n'est pas neutre en matière de langues. Le général de Gaulle avait parlé il y a cinquante ans sur la place Saint-Corentin. Voici ce qu'a dit le Président de la République actuel : « Les langues régionales jouent leur rôle dans l'enracinement qui fait la force d'une région. Nous allons pérenniser leur enseignement. » J'espère effectivement que nous allons le faire et que nous déclinerons des avancées nécessaires.
Il a prononcé ces mots quand il est venu à Quimper. Toutes les langues sont singulières. Quand on en parle plusieurs, on sait qu'elles sont toutes spéciales. Elles permettent d'exprimer la même idée de manière différente, parce que chaque langue a son propre génie. Le français a le sien, comme les autres. Le français, ce ne sont pas les pauvres langues régionales qui pourraient l'attaquer. D'ailleurs, en ont-elles jamais été capables ? Je ne pense pas. Quand on ob...
J'en vois d'ailleurs quelques signes. On me parle de chanteurs français qui chantent en anglais. Je constate aussi que le générique de certaines séries françaises qui se passent en France est comme par hasard rédigé en anglais. On se demande pourquoi ! Je distingue beaucoup de signes curieux, qui montrent la puissance de la langue anglaise. Contrairement à ce qu'on a dit, les langues régionales, si elles sont mentionnées ici ou là, n'ont pas de statut véritable. La langue française, elle, possède un véritable statut. Elle figure même dans la Constitution, ce qui représente une sacrée différence avec les autres ! Je tiens à rassurer tout le monde : les enfants bilingues élevés en Bretagne ou au Pays basque, qui parlent la...
J'ajouterai simplement à ce qu'ont dit mes collègues que la reconnaissance des langues régionales, richesse de nos territoires, partie intégrante de notre identité culturelle, est finalement l'un des vecteurs de l'unité de notre République. Car si la seule langue de la République est assurément le français, l'unité est cependant plus forte lorsque nous rendons notre patrimoine culturel vivant en faisant vivre nos langues régionales, en leur donnant un statut et en les rendant acce...
À la fin du CM2, on constate que 25 % des élèves ont des acquis fragiles et que 15 % souffrent de vraies lacunes dans les matières fondamentales. Il est donc proposé, par cet amendement, de supprimer l'enseignement obligatoire d'une langue vivante en CP pour recentrer cette année décisive sur la lecture, l'écriture et le calcul. Cela n'empêcherait évidemment en rien les enseignants d'enseigner des comptines ou de proposer des petits jeux en anglais à leurs élèves.
L'enseignement d'une langue vivante est, bien sûr, l'un des éléments importants du socle commun à la fin de l'école primaire, mais il faut s'interroger sur l'opportunité de commencer cet apprentissage au début de ce cycle, alors même que les acquis fondamentaux ne sont pas assurés. On a envie, naturellement, que tout aille bien, que tous les enfants soient bons en maths, en français, en sport, en art et maîtrisent une langu...
J'émettrai un avis défavorable. Contre toute logique, on pourrait penser que, si on dégage du temps – une heure trente est actuellement consacrée à l'apprentissage des langues étrangères à l'école primaire – , on pourra se consacrer davantage à l'enseignement des fondamentaux, comme vous l'appelez de vos voeux. Or, cela ne fonctionne pas comme cela : les savoirs et les apprentissages se nourrissent mutuellement. C'est aussi en apprenant une langue étrangère qu'on apprend à découvrir sa langue maternelle : c'est ce que font la plupart des pays européens. Avis défavorab...
Comme nous l'avions dit en commission, nous sommes favorables à l'apprentissage des langues étrangères dès la maternelle. Nous ne sommes donc évidemment pas favorables à cet amendement.
En accord avec mon collègue Dino Cinieri, nous retirons nos amendements, qui avaient pour objet d'appeler votre attention. On ne peut pas dire que l'apprentissage d'une langue vivante permet d'obtenir de meilleurs résultats dans l'acquisition des fondamentaux car, si tel était le cas, notre système éducatif ne se caractériserait pas par ces mauvais résultats. Ceci dit, je prends note des conclusions des études récentes. Il pourrait en effet être envisagé de faire débuter l'apprentissage des langues un peu plus tôt. Nous tenons compte de ces éléments et retirons nos ame...
Mon amendement porte sur les enseignements de langue et de culture d'origine – les fameux ELCO. Monsieur le ministre, j'ai eu plusieurs fois l'occasion de vous interroger sur ce dispositif afin d'en savoir un peu plus sur son avenir. En novembre dernier, j'ai reçu de vos services une réponse qui m'a quelque peu étonnée. Pour mémoire, les ELCO ont été créés en 1977 afin de permettre aux enfants de travailleurs immigrés de conserver un lien avec leur...
Je profite de la discussion de cet amendement sur les ELCO pour vous rappeler à votre responsabilité concernant l'enseignement de l'ensemble des langues d'origine, et de l'arabe en particulier. Mon avis est défavorable.
...vu par des accords internationaux : le bras de fer sera inévitable. Le problème est en effet que ces enseignements sont assurés par des enseignants étrangers, désignés, choisis, recrutés et rémunérés par les pays d'origine pour délivrer des enseignements dont nous n'avons pas, loin s'en faut, la totale maîtrise des contenus. J'ai connu beaucoup d'enseignants d'ELCO : pas un seul ne maîtrisait la langue française. Quand je dis pas un seul, ce n'est pas un seul ! Selon moi, s'orienter vers des dispositifs innovants est nécessaire. J'ai moi-même mis en place spontanément, dans ma ville, un dispositif qui ne relève pas de la politique de la ville : nous gardons dans les lieux scolaires les mamans d'origine étrangère qui amènent leurs enfants à l'école et nous leur dispensons un enseignement de la l...
Jamais je n'ai dissuadé l'encouragement à l'apprentissage des langues étrangères, jamais ! J'ai évoqué les langues arabes, parce que des engagements avaient été pris par vous-même, monsieur le ministre, dans cet hémicycle, il y a un peu plus d'un an. Après des questions sur les ELCO de M. Julien Aubert et de moi-même, vous vous étiez engagés à supprimer le dispositif. Vous aviez annoncé que, pour diminuer les problématiques communautaires, il avait été décidé que ...
Ce débat est intéressant. En ce qui nous concerne, nous n'avons jamais milité pour le choc culturel. Nous militons plutôt pour l'infusion culturelle, considérant que les langues étrangères sont des cultures et des richesses. Plus ces langues étrangères sont diffusées, mieux ça vaut ! Il n'est pas incompatible de cultiver, de développer, d'apprendre ces langues, et de faire en sorte, dans le même temps, que l'on soit fiers de la langue française, qu'on l'apprenne et qu'on la maîtrise correctement. Il est un peu dommage de diaboliser ce débat, en considérant qu'il y a ceu...
...l'abaissement de l'âge de l'instruction obligatoire de 6 à 3 ans. On le sait, la petite enfance est une phase-clé du développement du cerveau et de l'apprentissage de l'enfant, qui façonne son développement cognitif, social et émotionnel. Toutes les études le montrent, il est important d'entrer dans le langage dès le plus jeune âge. L'apprentissage d'un vocabulaire précis et des structures de la langue est un levier majeur pour réduire la première des inégalités : celle devant la langue. C'est malheureusement dans les milieux les plus défavorisés que se rencontrent le plus grand nombre d'enfants qui, faute d'avoir fréquenté l'école maternelle, souffrent de graves retards de langage, qui entraîneront par la suite des retards dans les autres apprentissages. Je tiens à souligner que bien que 98,9...
...il faut offrir à nos jeunes le meilleur à l'école élémentaire. Mais l'étude d'impact nous apprend ce que font les autres pays, où l'instruction obligatoire concerne des enfants plus âgés – je pense à l'Estonie – , et il est évident qu'il faut mener une politique préscolaire volontariste, qui permette d'entrer à l'école obligatoire avec un bon bagage, notamment en ce qui concerne la maîtrise de la langue. Sans doute fallait-il se concentrer sur l'école maternelle et assurer un meilleur continuum entre le cycle des apprentissages premiers et le cycle des apprentissages fondamentaux.