353 interventions trouvées.
Pour casser les stéréotypes, il faut que l'on puisse parler des métiers, des formations et de l'apprentissage à tous les jeunes, et que l'on commence par les enseignants, qui sont les premiers à avoir le réflexe d'orienter les bons élèves dans la voie générale et ceux qui ont davantage de difficultés vers la voie de l'apprentissage. Cet amendement vise donc à instaurer un module obligatoire de sensibilisation à l'apprentissage dans la formation initiale et continue...
...Je m'interroge donc sur la faisabilité de cette mesure, étant donné qu'il faudrait actualiser ces indicateurs tous les ans pour des diplômes et des titres pouvant être acquis selon différentes voies. Par ailleurs, le projet de loi prévoit de publier les taux d'insertion professionnelle des CFA et des lycées professionnels. Cela me semble plus pertinent pour informer les jeunes intéressés par ces métiers, qui passent par la voie professionnelle et par l'apprentissage.
...ture de son contrat n'est pas simplement une interruption du lien salarial. Il peut aussi signifier pour lui le risque de ne pas obtenir son diplôme, ce qui pourrait le déstabiliser et détruire sa confiance en lui, sentiment souvent aggravé par le jeune âge des apprentis. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 28,1 % des apprentis ou des employeurs rompent les contrats. C'est pour les formations aux métiers les moins côtés ou à ceux pour lesquels les qualifications nécessaires sont les plus faibles que le taux de rupture est le plus élevé. Il atteint presque 50 % dans l'hôtellerie et la restauration. Plus inquiétant : dans près de 80 % des cas, la rupture du contrat d'apprentissage entraîne un arrêt complet de l'apprentissage. Pour cette raison, le dernier alinéa de votre article 9, qui dispose q...
...ns de développement de compétences ambitieux. Nous instaurons un dispositif « Pro A », qui offre aux salariés la possibilité de se former en alternance tout en restant dans leur entreprise, et aux entreprises de s'adapter aux mutations technologiques par la mobilité interne. Nous renforçons le parcours d'orientation des jeunes, au collège comme au lycée, qui fait la part belle à la découverte des métiers au sein de l'école. C'est en présentant à notre jeunesse l'étendue des possibilités de métiers qui s'offrent à elle que chaque jeune de notre pays pourra épouser un projet scolaire et professionnel avec envie. Le CPF en euros, décrié par certains, participe également de cette ambition. Il est plus facile à comprendre par la population active, qui voit directement qu'elle dispose de ressources p...
La réforme de l'apprentissage constitue le deuxième volet majeur de la réforme. Il s'agit d'une voie professionnelle reconnue comme « insérante », permettant des parcours divers, au plus près de la réalité des métiers, et pouvant être une réponse forte apportée à notre jeunesse. Rappelons ici que notre pays enregistre malheureusement un taux de chômage des jeunes de 22 %. C'est pourquoi nous faisons le choix de valoriser et de développer l'apprentissage, voie d'excellence et de passion. Cette majorité n'est pas la première à vouloir remettre l'alternance au coeur de notre système de formation initiale mais, ...
... comme d'avoir la certitude aussi qu'une deuxième chance sera toujours permise. Nous ne sommes cependant pas égaux devant les occasions que cette mobilité peut offrir, ni devant les risques qu'elle peut comporter. Notre responsabilité est donc de l'accompagner, afin qu'elle soit vécue par tous comme un progrès, une augmentation de la liberté. La possibilité de changer beaucoup plus facilement de métier et de région – de vie même – et de ne plus se cantonner à un travail qu'on a plus ou moins été contraint d'accepter ou dont la réalité est finalement très éloignée de celle qu'on avait initialement imaginée, ou qu'on a tout simplement envie de quitter après quelques années pour de nouveaux horizons, est une chose formidable, qui est au coeur du projet de société que nous défendons. Mais cela imp...
Madame la présidente, madame la ministre, madame la présidente de la commission des affaires sociales, mesdames et messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, le boom technologique, les révolutions numérique et robotique, la naissance d'une économie verte provoquent une évolution rapide des métiers : 50 % des métiers qui seront exercés en 2030 n'existent pas encore. Il y a donc une nécessité à ce que chacun puisse se former tout au long de la vie et dispose, grâce à une formation initiale solide, des ressources lui permettant de s'adapter. Mais avons-nous mis en place tous les dispositifs permettant à chaque concitoyen de vivre au mieux toutes ces mutations ? Je ne le pense pas. Comment t...
...ndu ceux qui accueillent, dans leur entreprise, les jeunes salariés dont ils ont besoin déclarer : « Écoutez, d'accord, mais n'avez-vous rien d'autre à leur enseigner ? Nous, nous avons besoin de ceci ou de cela. » En d'autres termes, ils considéraient les enseignements généraux comme superfétatoires. Or, non seulement ces enseignements ne le sont pas – en ce qu'ils concourent à l'intelligence du métier lui-même – , mais, surtout, ils élargissent la capacité à apprendre et à produire. Je me souviens d'une classe de BEP qui, à La Réunion, comptait 80 % d'absentéistes. Les enseignants avaient eu l'idée magnifique de faire un PPCP – projet pluridisciplinaire à caractère professionnel – , dans lequel les jeunes gens étaient formés aux sculptures métalliques géantes. Apparemment, aucun rapport avec ...
Par conséquent, c'est une erreur, encore une fois, de croire que l'on aurait affaire à deux ordres d'enseignement hiérarchisés. Ce qui est hiérarchisé, en réalité, c'est le regard que l'on porte sur ces deux genres d'enseignement. L'espèce humaine est ainsi faite que le désir mimétique joue un rôle déterminant dans ses comportements. Si on a l'impression que ceux qui exercent tel ou tel métier le font comme une corvée, qu'ils sont au bagne et y sont maltraités, eh bien, ce métier, on n'a pas envie de l'exercer ! Autrement dit, tous les regards sur les enseignements professionnels sont socialement déterminés par celui qui regarde, non par la chose regardée. Je crois être suffisamment instruit de la réalité dont il est question pour pouvoir le dire devant notre assemblée : vous vous tro...
...e notre système éducatif, c'est d'avoir permis à notre pays de développer l'une des premières industries du monde ! Comment aurions-nous atteint ce résultat, comment toutes ces performances techniques auraient-elles été possibles sans ces cadres intermédiaires de l'outil de production, sans lesquels il n'y a pas de grande nation industrielle ? L'apprentissage présente des avantages dans certains métiers, on ne saurait en disconvenir. Je pense notamment aux métiers d'art, qui mêlent savoirs, sensibilité et un certain tour de main. Mais il existe de nombreux autres métiers où il n'est nul besoin de faire de l'apprentissage une voie de formation. On ne voit pas non plus quel en serait le bénéfice. Aussitôt achevé, nous dit-on, l'apprentissage permet de trouver du travail. Bien sûr ! Toute personne...
..., les uns après les autres, annoncer leurs objectifs en la matière : on a parlé de 400 000 apprentis, de 500 000, de 1 million même ! Résultat : walou ! On a ensuite inventé les primes : si vous prenez un apprenti, disait-on aux entreprises, on vous donnera tant et tant. Résultat, là encore : rien. Pourquoi ? Je me souviens d'une discussion avec un responsable de l'UIMM, l'Union des industries et métiers de la métallurgie. Dans cette branche un peu spéciale, on a besoin de main-d'oeuvre. « Voilà, me dit mon interlocuteur, nous voulons organiser la formation. Cela tombe bien, ai-je répondu, je suis d'accord. Les jeunes, nous vous les donnons : il y en a 12 millions, ou 5 millions – selon ceux que vous êtes prêts à prendre en charge. Vous n'êtes pas sérieux, me dit-il. Non, lui répondis-je, c'est ...
...ur le fait que les compétences étaient trop nombreuses – une accusation qui n'avait peut-être pas d'objet. L'auteur s'étonnait, par exemple, qu'une distinction soit faite entre le gros oeuvre et le second oeuvre dans le bâtiment. Encore heureux que l'on fasse cette distinction, vu que l'un et l'autre n'ont strictement rien à voir ! Il y a beaucoup de désinvolture dans l'analyse qui est faite des métiers et de la façon de les apprendre. Qualification et compétence sont deux concepts qui ont immédiatement une implication sociale : les gens regardent d'abord l'aspect du contenu des savoirs, mais une qualification, c'est un ensemble. J'ai aussi entendu certains membres du Mouvement des entreprises de France – MEDEF – dire qu'il faudrait moderniser les diplômes. « Vous n'avez qu'à le faire vous-mêm...
...c eux. De la même manière, pour Parcoursup, à peine avions-nous eu le temps de finir nos polémiques ici que, déjà, des gens proposaient, pour 200 ou 300 euros, d'aider les jeunes à rédiger les CV et autres documents. À chaque fois que l'on ouvre un espace à la marchandisation, ils se jettent dessus. Mais là, il s'agit de la vie des gens, de la reconnaissance qu'ils ont d'eux-mêmes, à travers les métiers qu'ils savent pratiquer. Ces personnes arrivent avec un certificat de compétence valable pour cinq ans. Or la durée de vie d'un modèle automobile est de sept ans. Autrement dit, le travailleur est comme un animal avec une laisse, accroché à son poste de travail, parce qu'il sait faire une ou deux choses, parce qu'il détient une compétence.
Avec une bonne qualification, il y a toujours un temps d'adaptation au poste de travail. Arriver sur un poste et savoir tout faire, cela n'existe pas, dans aucun métier. Il y a toujours un temps d'adaptation. Les certificats de compétences, s'ils venaient à se développer, seraient la première marchandise vendue par certaines entreprises. J'ajoute que l'État doit garder la main sur ces formations. N'acceptez pas, comme il est écrit en filigrane dans le texte, les écoles d'entreprises repeintes en CFA d'entreprises. Parlez avec les fédérations patronales, par ex...
...r mon bac. Les miens étaient, disons, des cadres intermédiaires. J'ai dit : « Et maintenant, qu'est-ce que je fais ? » On m'a répondu : « C'est toi qui sais : c'est toi qui as le bac ! » Dans beaucoup de milieux, le premier problème qui se pose, c'est la non-visibilité du monde : on ne sait pas, on ne connaît pas, et c'est la raison pour laquelle on fait comme papa ou comme maman, parce que leur métier est bon et honnête, etc. – vous connaissez tout cela. Il faut donc que la possibilité de l'orientation cesse d'être une espèce de gare d'aiguillage pour flux d'individus…
...la n'existe pas ; une qualification régionale n'a aucun sens ! Le point de départ est une qualification collective. Nous ne voulons pas que le marché se charge de planifier les formations, surtout quand on voit l'échec que représente déjà l'incapacité des élites à comprendre ce qu'est un enseignement professionnel. Savez-vous que les départements côtiers n'ont pas tous un lycée professionnel des métiers de la mer ?
Notre collègue Jean-Luc Mélenchon vient de défendre une motion de rejet préalable avec le talent oratoire qu'on lui connaît. Je suis un peu étonné : dans ses propos, dans son analyse, certains faits m'interpellent. Pourquoi n'y a-t-il pas de lycée professionnel des métiers de la mer dans la région PACA, alors que M. Mélenchon a été ministre délégué à l'enseignement professionnel entre 2000 et 2002 ? Cela ne date pas d'hier !
Qui, en effet, a créé la carte d'étudiant des métiers ? Ce n'est pas M. Mélenchon : c'est la loi du 28 juillet 2011,
...ai déposé des amendements pour essayer de l'enrichir. Elle améliore certains éléments, comme la portabilité des droits ou l'accompagnement du salarié. Monsieur Mélenchon, je ne suis pas du tout d'accord avec vous sur la question de la qualification nationale. La dentelle de Calais se fera toujours à Calais, le mouchoir de Cholet à Cholet et les pipes de Saint-Claude à Saint-Claude. Pour tous ces métiers, la qualification ne pourra être que territoriale, puisqu'ils n'existent pas ailleurs. Tout ne peut pas se faire au niveau national. Enfin, madame la ministre, votre loi va changer plusieurs choses, en confiant la formation non plus à la région mais aux branches. Je tiens à vous alerter sur le danger de cette transition. Il ne faudrait pas qu'il y ait un creux pendant six, huit ou dix mois, le ...
...de coût du contrat et de gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences, GPEC, structurée. Que deviendront les apprentis des autres branches – celles qui ne seront pas en mesure de tenir ces missions – et ceux qui ne sont couverts par aucune d'entre elles ? Comment quatre cents branches feront-elles mieux que dix-huit régions qui, elles, couvrent l'ensemble du territoire national et de ses métiers, qui plus est dans un contexte où l'on ne sait même pas ce qui sera pris en compte dans le coût du contrat ? Vous prenez des options bien risquées sur le déploiement d'une politique sensible aux changements. Souvenez-vous des baisses massives en 2014, quand le précédent gouvernement s'était amusé à revoir les financements ! Quant aux régions, vous leur reprenez une compétence – une première dep...