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Mes chers collègues, nous poursuivons nos travaux avec l'audition de Monsieur Patrick Vincent, directeur général délégué de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER). Je rappelle que cette audition est ouverte à la presse. Conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958, les personnes entendues déposent sous serment. Je vous demande donc de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
Je vous remercie et vous donne la parole pour un exposé liminaire d'une dizaine de minutes.
L'IFREMER a participé aux plans dédiés au chlordécone. Quel bilan en tirez-vous ?
Nous vous remercions pour vos explications, Monsieur Vincent. Comment pouvez-vous, concrètement, soigner les poissons ? Le chlordécone s'est répandu dans l'eau, ce qui veut dire que tous les poissons ont été touchés de la même manière. Comment se fait-il donc que vous réussissiez à soigner une certaine catégorie de poissons mais pas d'autres ? Le chlordécone a été disséminé dans la mer. Les concentrations sont ...
...% à 90 % du poisson consommé en Martinique. Cela montre d'abord que l'État ne prend pas suffisamment de mesures pour encourager la pêche et, plus largement, la production locale : politiquement, le modèle retenu pour subvenir à la consommation des Martiniquais est celui d'une importation massive. On peut également voir dans ce constat les conséquences d'une politique européenne de la pêche Outre-mer – je pense notamment à la question du renouvellement de la flotte et du besoin de modernisation de la pêche locale. À cela s'ajoute l'effet chlordécone, qui a diminué assez sensiblement la part de la pêche locale dans la consommation de poisson en Martinique. Dans le contexte de la mondialisation, la question des quotas de pêche dans les zones transfrontalières, qui se pose également pour Mayott...
Vous nous avez dressé un état des lieux très précis de la situation, qui me paraît extrêmement grave. En effet, vous considérez qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de solution viable, même si des procédés de décontamination sont actuellement à l'étude. Vous avez évoqué la difficulté qu'il y a à décontaminer la mer, mais il est bien évident que c'est en réduisant la pollution des sols que nous réduirons celle de la mer. Selon vous, la situation actuelle peut-elle perdurer, et l'État met-il suffisamment de moyens financiers, humains et techniques à disposition de la recherche ?
Êtes-vous en mesure de nous préciser quelles sont les espèces les plus touchées par la contamination au chlordécone ? Vous avez parlé du brochet de mer, du vivaneau côtier, de la gorette et de la langouste blanche, mais qu'en est-il, par exemple, du thon ou du thazard ?
Vous dites que les recherches dans le domaine qui nous intéresse n'en sont qu'à leurs balbutiements, et que les connaissances dont nous disposons comportent de nombreuses lacunes. Je suppose que vous faites partie du comité de pilotage des différents plans chlordécone : j'aimerais savoir ce que vous pensez de ces plans, et si vous avez éventuellement des préconisations à faire dans ce domaine, qui pourraient être prises en compte dans le cadre de l'avenant au plan chlordécone III.
Comment se fait-il que l'IFREMER ne soit pas représenté au sein de ce comité de pilotage ?
Amiral, merci de cet exposé vivant et richement illustré. Dans mon dernier rapport pour avis sur les crédits de la marine, j'avais souligné la faiblesse de nos stocks de différentes munitions complexes. Notamment, la reconstitution des stocks de missiles air-air et de certains missiles Exocet a pris du retard, en raison des arbitrages budgétaires des années passées. Des commandes nouvelles de missiles mer-me...
Amiral, un récent référé de la Cour des comptes sur l'action de l'État en mer formule plusieurs propositions. L'une d'entre elles a particulièrement retenu mon attention : il s'agirait d'étendre à la zone guyano-antillaise, au Pacifique et à l'océan Indien la même organisation administrative de l'action de l'État en mer qu'en métropole, qui a l'originalité de confier au même amiral les responsabilités de préfet maritime, de commandant de zone maritime et de commandant d'ar...
Merci, amiral, pour cette intéressante présentation. Ma première question concerne les tensions croissantes dans le détroit d'Ormuz, où un drone américain a été abattu par les forces iraniennes. Les États-Unis affirment que ce drone volait au-dessus des eaux internationales, tandis que les Iraniens soutiennent qu'il avait pénétré dans leur espace souverain. La marine nationale, régulièrement présente...
Amiral, ma question porte sur le groupe aéronaval. Votre exposé a bien prouvé – s'il en était encore besoin – l'utilité politique et stratégique des porte-avions ainsi que, partant, l'intérêt qu'aurait la permanence à la mer de cette capacité. Si la construction d'un nouveau porte-avions est aujourd'hui acquise, le retrait du service du Charles De Gaulle est attendu pour 2040 et c'est à peu près à la même date que deux de nos bâtiments de projection et de commandement, que l'on appelle désormais « porte-hélicoptères amphibies », arriveront au terme de leur durée de service. Jugez-vous envisageable de construire, po...
Quelles sont vos réflexions sur la façon dont nous pouvons faire face aux ambitions maritimes de la Chine, dont on lit parfois qu'elle possède davantage de navires que les Européens en Méditerranée et qui conteste le droit maritime international en mer de Chine méridionale ?
Le navire chinois Xi'an mouille depuis quelque temps dans la rade de Toulon, ce qui semble suggérer que les relations avec la marine chinoise se sont améliorées depuis l'incident autour du Vendémiaire. Comment évoluent les relations entre notre marine nationale et la marine chinoise ? En outre, au-delà des tensions en mer de Chine, quelle analyse faites-vous de notre position dans le Pacifique, où le chef d'état-major des armées perçoit une « envie de France » de la part de pays désireux d'échapper à l'étau sino-américain ? Quel rôle la marine française pourrait-elle y jouer ? Par ailleurs, avez-vous constaté un « effet “Chant du loup” » sur le nombre de candidats au recrutement dans la marine ?
Amiral, j'aimerais revenir sur le naufrage du Grande America. Vous pardonnerez au député de l'une des circonscriptions de Brest que je suis s'il n'est pas complètement objectif, mais j'ai le sentiment que la crise a été remarquablement bien gérée par la préfecture maritime de Brest. La conduite des opérations de sauvetage a été exemplaire, et la coordination a été parfaitement orchestrée entre le centre opératio...
Amiral, préalablement à ma question, j'aimerais rendre un hommage appuyé à nos marins de l'École navale qui participent à la mission Jeanne d'Arc et qui ont quitté Charleston lundi. La diversité des missions accomplies et les étapes de leur parcours illustrent le savoir-faire de notre marine et assurent son rayonnement international. D'autre part, on commémore aujourd'hui, 3 juillet, l'attaque de Mers el-Kébir. Je rends donc hommage à nos ...
... pour le personnel embarqué. L'égalité hommes-femmes revêt aussi un enjeu d'efficacité opérationnelle, nos armées ne devant se priver d'aucun talent. Il nous faut étendre et accélérer le recrutement, moduler les formations et les parcours qualifiants et améliorer la qualité de vie de tous les marins en leur permettant de concilier leur vie professionnelle et leur vie privée. Dans le cadre du plan Mercator, quelles sont vos priorités pour favoriser la rotation des équipages, l'attractivité et la mixité ? Je voudrais moi aussi saluer, en ce domaine, votre volontarisme exemplaire qui me paraît duplicable à l'ensemble des armées.
Nous sommes allés le 6 décembre dernier sur le Charles De Gaulle dont nous avons eu la chance de voir l'appontage, les travaux de rénovation et un équipage qui avait l'air plutôt heureux et bien en forme. Je voulais donc vous en remercier, amiral. Le 12 mars de cette année, l'amiral Jean-Philippe Rolland, lors de son audition ici-même, a annoncé que les frégates multi-missions Languedoc et Aquitaine bénéficieraient dès cette année d'un double équipage. Il a par ailleurs rappelé que dix bâtiments de la force d'action navale fonctionnaient d'ores et déjà suivant ce système. Le principe du double équipage présente l'avantage de ...