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La crise sanitaire a souligné le risque que fait peser la fermeture des frontières sur les stocks stratégiques de pièces de rechange pour notre matériel militaire, notamment pour les hélicoptères – avec Jean-Jacques Ferrara, nous présenterons prochainement le rapport d'une mission flash sur le sujet. À l'heure où nous nous préparons à un retour du risque haute intensité, quel est l'état de vos réflexions sur la dépendance aux flux logistiques et sur la nécessité de disposer d'un stock suffisant afin d'assurer la résilience de la nation sur ce segment matér...
... contentieux sur notre zone économique exclusive, et à contester notre souveraineté. Sur terre, dans l'air ou en mer, nos forces doivent être vigilantes face à cet avis de tempête sur nos frontières maritimes. Notre marine ne peut pas tout faire et être partout, étant donné ses lacunes capacitaires, que la LPM, vous l'avez dit, commencera à compenser. Ne devons-nous pas repenser notre projection militaire, notre contrat opérationnel ou notre stratégie diplomatique, en particulier pour la zone indopacifique ? Une présence de forces de souveraineté plus importante, avec une ou deux nouvelles bases militaires sur des points stratégiques de notre zone économique exclusive est-elle envisageable ? Un renforcement sensible du format de la marine et des autres armes est-il envisageable dès la révision de ...
...ue nos capacités de renseignement ne sont apparemment pas en cause puisque le Forbin avait repéré le Cirkin et l'avait suivi. Une frégate grecque avait subi les mêmes désagréments que la France, sur le trajet de ce navire, escorté par deux frégates turques. Il y a eu ensuite cet acte de guerre contre le Courbet, avec une illumination radar, à trois reprises. D'un point de vue militaire, il s'agit bien d'un acte de guerre. La réponse, plus politique que militaire, interroge. S'il s'agit d'une réponse en urgence, celle-ci ne devrait-elle pas être purement militaire ? Le politique doit-il immédiatement trancher quant au type de réponse à adresser lors d'un acte d'agression important ? Une telle réponse ne nous fait-elle pas apparaître aux yeux de nombreux autres régimes de plus ...
...e autre. Nous avons le devoir de poursuivre ce travail d'ambassadeurs auprès de l'ensemble des commissions ainsi que de nos compatriotes européens, notamment allemands. Natalia Pouzyreff et Jacques Marilossian, en particulier, ont beaucoup travaillé sur ces questions. Il nous faudra aussi réfléchir à l'engagement de notre pays à long terme, autour de ce principe fondamental de la singularité des militaires et de leurs responsabilités, auxquels nous sommes très sensibles et que nous devons expliquer à nos concitoyens.
...ment les questions spatiales, mais le plus souvent au détour d'auditions non exclusivement consacrées au sujet. Notre dernière réunion consacrée spécifiquement à ce sujet était destinée à l'examen, en janvier 2019, du rapport de nos collègues le président Becht et Stéphane Trompille sur le secteur spatial de la défense. Ce constat est symptomatique d'une époque aujourd'hui révolue, où le spatial militaire était davantage considéré comme un « plus » dans les opérations que comme un champ de confrontation possible ; on ne le percevait pas encore comme l'épine dorsale de nombre de technologies, civiles ou militaires, que nous utilisons quotidiennement. Personne ne conteste désormais que notre dépendance aux moyens spatiaux constitue une potentielle vulnérabilité, et leur défense un enjeu de résilienc...
...ays alliés, notamment les « Five Eyes », l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. Sur quels sujets pouvons-nous attendre des progrès ? Vous dites qu'une de vos missions est la mise en œuvre d'une « défense active » d'ici à 2030. Pourquoi 2030 ? Pourquoi pas avant ? Quelles difficultés rencontrez-vous ? Enfin, la possession par la France du pas de tir de Kourou est-elle un avantage pour l'utilisation militaire de l'espace ?
...ouver de nouveaux horizons, j'y vois des ruptures, je m'y vois. Le futur est là où je ferai l'histoire. » La culture populaire s'est emparée du sujet par le biais de la comédie Space Force et d'autres films. Ces éléments popularisent une culture de l'aventure spatiale devenue profondément humaine. Quelle est l'ambition de votre commandement pour le recrutement de talents, au-delà des seuls militaires ? Comment entendez-vous populariser votre jeune armée en participant à la construction de cette culture en France ?
Les opérations spatiales militaires obéissent aux mêmes règles que les opérations spatiales des acteurs privés. En juillet 2019, la ministre des armées avait souhaité l'intégration dans notre droit interne de la spécificité des opérations spatiales militaires, comme aux États-Unis ou en Finlande. Un avant-projet de loi est annoncé. Que souhaitez-vous voir figurer dans notre droit sur les opérations spatiales afin d'assurer une rée...
...tés d'observation des orbites géostationnaires ? La mise en service que nous préconisions, pour un coût relativement modique, de plusieurs télescopes répartis sur un axe Guyane-La Réunion passant par la Nouvelle-Calédonie, figure-t-elle dans le calendrier d'achat ? Nous avions également préconisé, dans l'hypothèse d'un conflit à haute intensité, de dupliquer le centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux (COSMOS), situé à Mont-Verdun, vers un territoire d'outre-mer. Enfin, le démonstrateur de nanosatellite est-il l'équivalent du X-37B américain ? S'agit-il d'un couteau suisse de l'espace permettant d'agir au gré des besoins ? Je me réjouis d'entendre parler de l'exploitation des ressources spatiales. Quand nous avions évoqué le sujet avec mon collègue Stéphane Trompille, on n...
...haud au sujet de l'évolution du traité de 1967 : l'espace ne doit pas être un lieu d'affrontement mais un lieu de coopération et d'exploration d'un bien commun. S'oriente-t-on vers une militarisation reconnue par traité ou y aura-t-il une volonté de maintenir ce bien commun comme espace pacifique ? Le glissement de doctrine d'un usage pacifique vers un usage offensif entraîne des investissements militaires considérables. La LPM prévoyait 3,6 milliards d'euros pour le développement de satellites à usage militaire, répartis entre la composante spatiale optique (CSO) – vous avez parlé de deux satellites, alors que le programme en prévoyait trois pour 2021 – et le programme CERES de microsatellites. L'agenda de la LPM est-il respecté ou est-il accéléré ?
... pour faire état de vos réflexions sur ce sujet majeur de l'adaptation de nos armées aux menaces auxquelles nous devons et nous devrons faire face. Cette étude nécessite une connaissance du passé ainsi qu'un effort d'anticipation, de lucidité sur les menaces actuelles, les menaces futures, ainsi qu'agilité et honnêteté intellectuelle pour interroger nos structures, nos organisations et nos moyens militaires chargés d'y répondre. La crise actuelle du Covid-19, bien que principalement sanitaire, a révélé par ailleurs qu'il ne suffisait pas d'anticiper un type de crise, une pandémie par exemple, en doctrine, mais bien de savoir mobiliser les ressources disponibles (structures et moyens) prévus en planification au moment le plus opportun. Interrogé en audition le 22 avril dernier, dans le contexte pa...
...t unitaire de plus en plus élevé, comment pouvons-nous adapter notre modèle d'armée pour qu'il soit en mesure de répondre à un spectre de menaces qui va en gros du terroriste isolé à l'affirmation de moins en moins désinhibée de puissances régionales, voire étatiques. Deuxièmement, quelles conséquences auront le contexte géostratégique et la crise sanitaire que nous traversons sur notre doctrine militaire ? Enfin, pour être plus dans la prospective, une élection importante se tiendra au mois de novembre prochain de l'autre côté de l'Atlantique et elle ne sera pas sans conséquence, s'il devait y avoir un changement à la tête des États-Unis, sur le rapport des États-Unis au monde et donc sur la doctrine militaire française qui en découlera.
Merci messieurs pour vos propos très intéressants. Je me demande même si nous n'aurions pas dû vous auditionner avant la loi de programmation militaire. En vous écoutant, par rapport aux défis qui sont les nôtres et les enseignements que nous pouvons en tirer, nous pouvons nous poser la question de la pertinence de notre loi de programmation militaire, sur le modèle et par rapport aux différentes auditions que nous avons pu avoir ces dernières semaines. Je pense notamment à ce qu'ont pu nous dire nos chefs d'état-major. Nous voyons bien que la q...
... particulièrement intéressant. La réflexion stratégique tient une place centrale pour nos armées. Nous voyons qu'il y a une réflexion avancée sur l'armée de Terre de demain, l'armée de l'Air et de l'espace de demain et la Marine de demain. Mais avons-nous une réflexion sur la préparation à l'évolution de la menace qui prend de plus en plus de formes hybrides, qui dépassent les champs strictement militaires ? Mon collègue André Chassaigne a récemment évoqué le concept de guerre hors limites auprès du CEMAT. Le groupe Modem porte ces questions depuis le début de la mandature, notamment lors de nos amendements, lors de la loi de programmation militaire (LPM). Les menaces sont donc plus hybrides, se déployant autour de stratégies intégrales. Des éléments civils peuvent venir appuyer la manœuvre des...
Merci à nos trois intervenants pour ces exposés très intéressants. Ma première question concerne les États-Unis, avec cette campagne électorale qui amplifie les inflexions stratégiques de notre allié historique, notamment dans ses relations avec l'OTAN. Ainsi, le Président Trump a annoncé vouloir réduire de moitié le nombre de militaires américains en Allemagne. Ils étaient 35 000 en mars dernier. Quelle est votre position concernant cette annonce et comment envisagez-vous le futur de notre relation avec l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ? Deuxièmement, l'histoire militaire a toujours été étroitement liée aux innovations technologiques qui en ont bien souvent infléchi le cours. Le besoin d'innovation n'a jam...
...difie les conditions dans lesquelles nos soldats et nos matériels évoluent et qui multiplient les zones de conflictualité. J'aurais souhaité que vous nous éclairiez sur votre vision de ces évolutions à venir. Dans le même temps, vous avez dit que nous vivions une évolution, que nous n'étions plus aujourd'hui dans les modèles expéditionnaires, etc. J'ai une question assez simple : peut-on encore militairement gagner une guerre ? Enfin, peut-être plus pour M. Goya, vous avez écrit un livre qui est désormais devenu un classique dont le sous-titre est La mort comme hypothèse de travail. Or, nous venons de voir que dans le Code d'honneur du soldat de l'armée de Terre, la notion de sacrifice venait de disparaître. Comment conciliez-vous les deux ? Comment jugez-vous cela ? Cette modification d...
...à être dans tous les domaines pour répondre à des menaces diversifiées ? Ne devrions-nous pas prioriser aussi des domaines d'actions ? Récemment, dans le cadre de sa relance, l'Allemagne a par exemple fait le choix de prioriser sa marine, l'intelligence artificielle, les cyber et le numérique. La Suède, même si c'est encore un autre sujet, peut-être un peu iconoclaste, avait suspendu son service militaire en 2010. Face à la menace Russe, elle a décidé de le rétablir en 2018. M. Goya a parlé du volume qu'il fallait augmenter, du problème de ressources humaines. Quelles sont les solutions de priorisation que vous préconisez ?
Merci messieurs pour vos brillantes interventions. Je pense que la pluralité d'origine (terre-air-mer) et de statuts (de l'ancien militaire d'active à l'officier de réserve jusqu'au militaire encore en activité) donne une vision assez large. J'apprécie notamment votre liberté de parole, car comme le dit l'adage populaire, rien n'est plus dangereux que d'avoir la certitude d'avoir raison. La crise est souvent là où nous ne l'attendons pas et toute faille pourrait être exploitée. Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que la ...
... mais il y a aussi le côté plus humain. Je voudrais revenir sur la cellule de base de nos armées que sont le soldat, le marin et l'aviateur. Nous évoquons tout ce qui est technique et matériel. Mais finalement, comme le disait ici-même le général Bosser lors des auditions, il y a l'esprit guerrier. L'amiral Prazuck nous parlait, lui, de l'esprit d'équipage, le général Lecointre de la singularité militaire et récemment encore le général Burkhard parlait des normes. Ces normes qui font que notre soldat, notre aviateur et notre marin sont pris dans un étau entre la réglementation, le poids réglementaire des administrations et, de l'autre côté, des cycles technologiques très courts où le matériel évolue, où nous avons des boucles d'information très rapides qui font que finalement, le soldat, à son éch...
Merci pour la qualité de vos interventions. La préservation d'un modèle d'armée complet et équilibré est indispensable pour assurer à la France son indépendance nationale, son autonomie stratégique et sa liberté d'action. Dans un environnement opérationnel plus exigeant, il est nécessaire de disposer de l'ensemble des aptitudes et des capacités nécessaires pour atteindre des effets militaires recherchés. Face à des menaces, des technologies, des terrains, des modes d'opérations et des enjeux financiers qui se complexifient, comment pouvons-nous maintenir ce modèle d'armée complet et équilibré ? Pouvons-nous continuer à le maintenir en faisant des arbitrages, mais sans sacrifier l'essentiel ?