Interventions sur "mort"

64 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Janvier :

La société ne peut être silencieuse sur la façon dont elle accompagne la mort, l'une des étapes les plus importantes de notre vie, et sur la façon dont celle-ci doit être vécue. Monsieur le rapporteur, vous avez parlé de survie douloureuse. Considérer certaines situations comme indignes, trop douloureuse pour être vécues, revient à dire à ceux qui décident de les vivre que la société estime qu'ils font un mauvais choix.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Delatte :

Nous avons tous connu – ou aurons à connaître – l'expérience ô combien douloureuse de voir des proches, que nous aimons, partir trop tôt. Il n'y a pas d'égalité ou de réelle liberté face à la mort, mais des témoignages intolérables d'une agonie qui a trop duré par défaut d'accompagnement et de soins palliatifs. Nous ne pouvons pas rester insensibles au sort de ceux qui traversent la frontière parce qu'ils n'ont pas obtenu en France de réponse à leurs souffrances, mais faut-il emprunter la voie de l'euthanasie ? Je répondrai par la négative en tant que médecin et aussi par respect pour tou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

En cette période de pandémie, ce débat arrive à un très mauvais moment : médecins, infirmières, personnels soignants, pompiers et forces de l'ordre luttent comme jamais pour sauver des vies, et on n'a jamais autant parlé de la mort et des nombreuses questions qu'elle pose à nos sociétés. Certains collègues ont dit que la France et les Français étaient prêts, mais à quoi le sont-ils ? À légaliser l'euthanasie ? Je ne le crois pas. Le groupe Libertés et territoires a eu le mérite d'ouvrir ce débat de société, mais ce n'est pas le genre de problème qui se résout en quelques heures à l'occasion d'une niche parlementaire dont l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Ravier :

...la prise en charge des personnes en fin de vie. L'obstination déraisonnable a été interdite ; soulager est devenu une obligation légale, quoi qu'il en coûte ; accompagner est un devoir. En optant pour les soins palliatifs, la France a fait un choix de société. Elle n'a pas choisi une société ultralibérale où l'on considère que l'individu est autonome, indépendant de tous, maîtrisant sa vie et sa mort. Elle a choisi une société de la fraternité et de l'interdépendance, prête à secourir et accompagner toute fragilité. Mais la loi n'a pas été appliquée partout comme il le faudrait, faute de formation, de moyens, de volonté politique. La France est présentée comme retardataire car elle n'autorise pas l'euthanasie, mais c'est surtout un pays où sont pris en considération la complexité des situati...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

Le ministre l'a rappelé : nous abordons là un sujet intime et je vais vous faire part de ma réflexion personnelle avec beaucoup d'humilité. Il me semble que ce qui manque le plus, aujourd'hui, c'est que la mort réintègre nos vies : nous cherchons en effet par tous les moyens à la repousser, à prolonger nos vies, ce que je trouve infiniment regrettable. Peut-être que nous pourrions ajouter au présent débat celui sur le fait de savoir comment faire pour nous réapproprier notre mort. Mais c'est vraiment comme médecin que j'entends m'adresser à vous. Mon action se fonde évidemment sur le serment d'Hippocra...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

Car ne nous y trompons pas : dès lors que le présent texte sera promulgué, le poids de ce possible fera basculer notre société toute entière vers de nouveaux raisonnements, vers une nouvelle relation à la vie et à la mort, …

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Mesnier :

Ce débat en dit beaucoup sur notre rapport à la mort, à la vulnérabilité ; et je m'interroge sur sa tenue dans un contexte qui n'aura échappé à personne. La souffrance, l'agonie seraient-elles devenues si insupportables qu'elles en seraient indignes ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Mesnier :

...ur depuis cinq ans. Il y a une voie entre laisser mourir et faire mourir. Il y a une voie pour accompagner. Et, finalement, le droit de choisir, libre, sa fin de vie, le moment venu, existe déjà grâce à la loi Claeys-Leonetti, grâce aux directives anticipées, grâce à la possibilité de désigner une personne de confiance, grâce à la faculté de recourir à une sédation profonde et continue jusqu'à la mort. Je crois profondément que l'urgence est de donner le temps et les moyens à la loi en vigueur de s'appliquer, avant que d'aller non pas plus loin mais, en effet, d'aller ailleurs.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

La question de la mort n'est pas nouvelle, elle ne date pas du premier texte de 1978, on l'a rappelé tout à l'heure ; cette question est intrinsèquement liée à ce que nous sommes, à l'être humain. La mort, oui, fait réellement partie de la vie et nous renvoie à notre finitude. C'est donc une des questions les plus existentielles qui soit. Et il faut bien reconnaître qu'Éros est plus sexy que Thanatos. Pourtant, tout c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Hennion :

Les soignants choisissent leur voie parce qu'ils croient à la vie, à l'humain ; ils sont comme nous sensibles à la détresse, à la douleur, à la mort – la mort qu'ils côtoient tous les jours et sur laquelle, comme chacun, d'entre nous, ils s'interrogent. Et nous, législateurs, il est de notre devoir de les aider dans leur mission. C'est pour cela que la formation aux soins palliatifs doit être généralisée, étendue à tous les soignants, à tous ceux qui n'en ont pas bénéficié dans leur cursus. Il faut instaurer une culture du soin palliatif dans...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Hennion :

… et provoquer chez eux un sentiment d'insécurité. Les litiges vont se multiplier. Or je ne souhaite pas la judiciarisation de la mort. Le doute doit profiter à la vie.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

Quant à la liberté, permettez-moi de douter qu'elle se limite à la possibilité de choisir sa mort. Plusieurs interpellations – et j'en finirai par là, madame la présidente – nous ont beaucoup marqués ces dernières semaines. Je songe notamment à celle de Philippe Pozzo di Borgo, qui s'est exprimé en ces termes : « On nous dit C'est un droit qu'on vous propose ; il ne vous enlève rien. Mais si ! Ce prétendu droit m'enlève ma dignité et, tôt ou tard, me désigne la porte. » Je ne suis pas prête à...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLiliana Tanguy :

Cette proposition de loi interroge notre éthique et le rapport que notre société entretient à la mort. Dans notre démocratie, on ne donne pas la mort. Le droit à la vie est inscrit dans le droit français : légaliser l'assistance active à mourir, ce serait transgresser l'interdit de tuer qui prévaut dans notre société. Cette transgression est un pas que je ne peux pas franchir : en conscience, en tant que législateur, je n'assume pas d'autoriser autrui à donner la mort. Je suis pour le respect de ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Laure Blin :

La mort nous taraude tous : tous, nous nous demandons comment nous aborderons notre propre mort. La discussion que nous avons entamée cet après-midi est évidemment le reflet de cette question qui se pose à chacun de nous. Dans ce cadre, nous avons besoin de débattre dans un certain apaisement. Or ce dernier ne prévaut absolument pas dans l'hémicycle. Il y aurait, selon certains, le camp du bien et le cam...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Laure Blin :

...oins que sur toute autre. Le véritable enjeu qui est posé à travers ce texte, c'est finalement celui de la société que nous, législateurs, voulons construire vis-à-vis des personnes fragiles et vulnérables. Parce qu'effectivement, une personne malade, fragile, qui souffre, ne saurait nous laisser insensibles, nous devons nous donner les moyens de résoudre ses difficultés, y compris au seuil de sa mort. Beaucoup des professionnels que nous avons auditionnés l'ont dit : les soins palliatifs ne sont pas également répartis sur le territoire. Les professionnels de santé savent très bien que les soins palliatifs peuvent soutenir les personnes en fin de vie et que ces personnes, lorsqu'elles en bénéficient, sont entourées de leurs proches, de leur famille, de leurs amis, des personnes qui les aiment...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

...cher des cases sur un formulaire pour dire s'ils ont pratiqué des euthanasies – légales ou illégales – et si elles se sont bien déroulées. On imagine bien qu'ils ne seront pas assez sots pour cocher la case « j'ai pratiqué des euthanasies illégales » ! Les contrôles, en réalité, sont inexistants. On en est aussi venu à dire que tout ne se passe pas toujours mal. Mais quand il s'agit de donner la mort un homme ou à une femme, on ne peut pas se satisfaire de l'à-peu-près : tout doit être absolument parfait. Si même une seule personne avait trouvé la mort sans avoir demandé à être euthanasiée, ce serait déjà une de trop.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

De qui parle-t-on ? Qu'interrogeons-nous, au fond ? Nous parlons de nous et de notre humanité, de notre mort et de notre finitude. Certes, cela fait peur. Mais la peur de la mort ne constitue-t-elle pas un des piliers ontologiques de la condition humaine, qui est mortelle ? Alors faisons preuve, fondamentalement, d'humilité, face à la vie comme face à la mort. Oui, nous tous ici, bien portants, nous avons peur, à tel point que je me demande si cette proposition de loi n'est pas, finalement, un texte de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexandra Louis :

... d'avoir répondu. Je crois que les conditions de ce débat ne sont pas réunies, dans une période si compliquée, où notre société tout entière est mobilisée pour lutter contre une épidémie qui suscite beaucoup d'angoisses et de souffrances. Qu'on soit pour ou contre ce texte, nous sommes toutes et tous sensibles à la souffrance humaine et disposés à tout faire pour la limiter. Je ne sais pas si la mort vient au secours de la souffrance et de la dignité, mais je crois que l'accompagnement des personnes en souffrance et de leurs proches est une priorité, et je suis toujours frappée et émue des témoignages de ceux qui ont traversé cette épreuve et se sont parfois sentis bien seuls.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNadia Essayan :

...er d'euthanasier dans la précipitation, avant d'avoir tout fait pour aider à mieux mourir, plus dignement, et ce dans l'ensemble du pays, y compris en outre-mer. Arrêtons de nous acharner mais apprenons à évaluer la qualité de la vie lorsque l'on opère des choix thérapeutiques très lourds en fin de vie. Faisons le maximum pour améliorer la vie jusqu'au bout avant de légaliser le fait de donner la mort.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Tamarelle-Verhaeghe :

Monsieur le rapporteur, votre proposition de loi aborde un sujet difficile qui risque de susciter des clivages – nous le voyons bien au sein de l'Assemblée – parce qu'il touche à des valeurs essentielles, à notre humanité, à notre condition d'être humain, à la vie, à la mort. Nous avons tous entendu les ovations que vous ont réservées une grande partie des députés ici présents lors de vos interventions. Cet accueil signifie selon moi que nous partageons, de façon unanime, votre préoccupation concernant la qualité de vie et l'accompagnement des malades en fin de vie. Ces questions fondamentales et essentielles sont au coeur de la crise sanitaire que nous traversons....