Interventions sur "mort"

196 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

...années suivantes lui ont donné raison, car une demande formulée, selon tous les sondages, par 93 % à 96 % des Français ne se prête pas à un tel débat. De nombreuses personnes, dans tous les partis politiques, attendent cet indispensable progrès avec impatience. Inversement, quelques-uns, dans chaque parti, ont des convictions contraires. Surtout, la légalisation de l'assistance médicalisée de la mort faisait déjà l'objet d'une promesse présidentielle lors de la campagne de 2012…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCyrille Isaac-Sibille :

La naissance et la mort demeurent les deux mystères qui lient les êtres humains entre eux. C'est la raison pour laquelle les débats qui s'y rapportent sont si riches. Le groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés y prend part avec beaucoup d'humanité et en respectant toutes les sensibilités, qui doivent s'exprimer librement. Nous partageons tous le même objectif : que la mort arrive sans douleurs physi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Faure :

Je n'ai jamais aimé l'expression « droit à mourir dans la dignité », qui n'est d'ailleurs pas utilisée dans la présente proposition de loi ; j'en remercie son auteur principal. En effet, je ne sais pas s'il est possible de donner une définition de ce qu'est une mort digne : cela renvoie à nos convictions intimes, philosophiques ou religieuses, et tous les groupes connaissent ici ou là des gens qui ne partagent pas la conviction exprimée ce soir par Olivier Falorni. En revanche, j'ai une idée très claire de ce qu'est une vie digne. C'est la possibilité de choisir à chaque étape son chemin. Il est vrai que sur le sujet qui nous occupe, les convictions peuvent...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Avec les meilleures intentions du monde, à l'aide de notions apparemment incontestables comme la compassion, la dignité ou l'aide à mourir, voilà qu'on veut légaliser la mise à mort de certains patients par leurs soignants, en pleine pandémie, au moment où ces mêmes soignants se battent pour sauver des vies. « Je lance aujourd'hui un appel solennel aux parlementaires d'aujourd'hui et de demain : n'abolissez pas nos vies ! Surtout pas celles des plus fragiles. Vous ne vous rendez pas compte du désastre que provoque chez les personnes qui se débattent avec des vies difficiles...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur, LR :

Je sais que la montée de l'individualisme incite une partie du pays à insister sur la notion de liberté, au nom d'une logique que l'on pourrait qualifier de libérale-libertaire – je ne veux pas caricaturer – , selon laquelle chacun voudrait choisir, qui son identité, qui sa mort. L'éthique qui est la mienne – je crois qu'elle est partagée par de nombreuses personnes dans notre société – est sensiblement différente. C'est une éthique de la responsabilité : chacun est responsable de l'autre, chacun – c'est le propre d'une société – doit exprimer sa solidarité à l'égard d'autrui. Dans une telle perspective, l'accompagnement me semble essentiel.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

La question que pose l'examen du présent texte est la suivante : veut-on s'inscrire dans une continuité par rapport aux lois Leonetti de 2005 et Claeys-Leonetti de 2016, ou souhaite-t-on introduire une rupture ? Que l'on soit pour ou contre, il est clair que ce texte nous invite à une rupture, à la transgression d'un interdit majeur de notre société : ne pas provoquer délibérément la mort. Ce principe est valable pour tous les citoyens et au premier chef pour les médecins, bien entendu, puisqu'il est inscrit dans le serment d'Hippocrate. Peut-on, parce qu'on privilégie une éthique de l'autonomie et de la liberté, remettre en cause cette éthique de la fragilité et de la vulnérabilité sur laquelle est fondée notre législation ? J'entendais tout à l'heure notre collègue Olivier Faur...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

...ministre, qu'il n'y avait sans doute pas assez de moyens pour les soins palliatifs. Nous devons donc avant tout faire en sorte que la loi de 2016 puisse s'appliquer pleinement. Certains d'entre nous jouent le rôle de lanceurs d'alerte, estimant que cette proposition de loi pose une question fondamentale que nous ne pouvons passer sous silence : l'ultime geste thérapeutique serait-il de donner la mort ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Nous sommes en présence d'un sujet grave : la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté. Nous parlons de la mort, mais ne survenant pas de n'importe quelle façon. La mort peut faire peur et donc nous faire perdre de vue nos repères, ce qui fonde notre civilisation – l'un de ces repères fondamentaux étant la protection de la vie, de toutes les vies. N'est-ce pas ce qui nous conduit depuis un an à sacrifier nos libertés les plus essentielles pour sauver nos pères, nos mères, nos grands-parents, nos enfants et...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Janvier :

La société ne peut être silencieuse sur la façon dont elle accompagne la mort, l'une des étapes les plus importantes de notre vie, et sur la façon dont celle-ci doit être vécue. Monsieur le rapporteur, vous avez parlé de survie douloureuse. Considérer certaines situations comme indignes, trop douloureuse pour être vécues, revient à dire à ceux qui décident de les vivre que la société estime qu'ils font un mauvais choix.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Delatte :

Nous avons tous connu – ou aurons à connaître – l'expérience ô combien douloureuse de voir des proches, que nous aimons, partir trop tôt. Il n'y a pas d'égalité ou de réelle liberté face à la mort, mais des témoignages intolérables d'une agonie qui a trop duré par défaut d'accompagnement et de soins palliatifs. Nous ne pouvons pas rester insensibles au sort de ceux qui traversent la frontière parce qu'ils n'ont pas obtenu en France de réponse à leurs souffrances, mais faut-il emprunter la voie de l'euthanasie ? Je répondrai par la négative en tant que médecin et aussi par respect pour tou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

En cette période de pandémie, ce débat arrive à un très mauvais moment : médecins, infirmières, personnels soignants, pompiers et forces de l'ordre luttent comme jamais pour sauver des vies, et on n'a jamais autant parlé de la mort et des nombreuses questions qu'elle pose à nos sociétés. Certains collègues ont dit que la France et les Français étaient prêts, mais à quoi le sont-ils ? À légaliser l'euthanasie ? Je ne le crois pas. Le groupe Libertés et territoires a eu le mérite d'ouvrir ce débat de société, mais ce n'est pas le genre de problème qui se résout en quelques heures à l'occasion d'une niche parlementaire dont l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Ravier :

...la prise en charge des personnes en fin de vie. L'obstination déraisonnable a été interdite ; soulager est devenu une obligation légale, quoi qu'il en coûte ; accompagner est un devoir. En optant pour les soins palliatifs, la France a fait un choix de société. Elle n'a pas choisi une société ultralibérale où l'on considère que l'individu est autonome, indépendant de tous, maîtrisant sa vie et sa mort. Elle a choisi une société de la fraternité et de l'interdépendance, prête à secourir et accompagner toute fragilité. Mais la loi n'a pas été appliquée partout comme il le faudrait, faute de formation, de moyens, de volonté politique. La France est présentée comme retardataire car elle n'autorise pas l'euthanasie, mais c'est surtout un pays où sont pris en considération la complexité des situati...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

Le ministre l'a rappelé : nous abordons là un sujet intime et je vais vous faire part de ma réflexion personnelle avec beaucoup d'humilité. Il me semble que ce qui manque le plus, aujourd'hui, c'est que la mort réintègre nos vies : nous cherchons en effet par tous les moyens à la repousser, à prolonger nos vies, ce que je trouve infiniment regrettable. Peut-être que nous pourrions ajouter au présent débat celui sur le fait de savoir comment faire pour nous réapproprier notre mort. Mais c'est vraiment comme médecin que j'entends m'adresser à vous. Mon action se fonde évidemment sur le serment d'Hippocra...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

Car ne nous y trompons pas : dès lors que le présent texte sera promulgué, le poids de ce possible fera basculer notre société toute entière vers de nouveaux raisonnements, vers une nouvelle relation à la vie et à la mort, …

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Mesnier :

Ce débat en dit beaucoup sur notre rapport à la mort, à la vulnérabilité ; et je m'interroge sur sa tenue dans un contexte qui n'aura échappé à personne. La souffrance, l'agonie seraient-elles devenues si insupportables qu'elles en seraient indignes ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Mesnier :

...ur depuis cinq ans. Il y a une voie entre laisser mourir et faire mourir. Il y a une voie pour accompagner. Et, finalement, le droit de choisir, libre, sa fin de vie, le moment venu, existe déjà grâce à la loi Claeys-Leonetti, grâce aux directives anticipées, grâce à la possibilité de désigner une personne de confiance, grâce à la faculté de recourir à une sédation profonde et continue jusqu'à la mort. Je crois profondément que l'urgence est de donner le temps et les moyens à la loi en vigueur de s'appliquer, avant que d'aller non pas plus loin mais, en effet, d'aller ailleurs.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

La question de la mort n'est pas nouvelle, elle ne date pas du premier texte de 1978, on l'a rappelé tout à l'heure ; cette question est intrinsèquement liée à ce que nous sommes, à l'être humain. La mort, oui, fait réellement partie de la vie et nous renvoie à notre finitude. C'est donc une des questions les plus existentielles qui soit. Et il faut bien reconnaître qu'Éros est plus sexy que Thanatos. Pourtant, tout c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Hennion :

Les soignants choisissent leur voie parce qu'ils croient à la vie, à l'humain ; ils sont comme nous sensibles à la détresse, à la douleur, à la mort – la mort qu'ils côtoient tous les jours et sur laquelle, comme chacun, d'entre nous, ils s'interrogent. Et nous, législateurs, il est de notre devoir de les aider dans leur mission. C'est pour cela que la formation aux soins palliatifs doit être généralisée, étendue à tous les soignants, à tous ceux qui n'en ont pas bénéficié dans leur cursus. Il faut instaurer une culture du soin palliatif dans...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Hennion :

… et provoquer chez eux un sentiment d'insécurité. Les litiges vont se multiplier. Or je ne souhaite pas la judiciarisation de la mort. Le doute doit profiter à la vie.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

Quant à la liberté, permettez-moi de douter qu'elle se limite à la possibilité de choisir sa mort. Plusieurs interpellations – et j'en finirai par là, madame la présidente – nous ont beaucoup marqués ces dernières semaines. Je songe notamment à celle de Philippe Pozzo di Borgo, qui s'est exprimé en ces termes : « On nous dit C'est un droit qu'on vous propose ; il ne vous enlève rien. Mais si ! Ce prétendu droit m'enlève ma dignité et, tôt ou tard, me désigne la porte. » Je ne suis pas prête à...