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On prive l'enfant de père dans une société où bien des enfants ne croisent plus d'homme.
La conséquence de tout cela : le petit garçon roi ! le jeune adolescent qui surévalue d'autant plus sa virilité qu'il n'a pas croisé le père, qu'il n'a pas connu d'homme dans son entourage.
L'enfant doit croiser la différence, doit croiser l'altérité, doit croiser l'homme et la femme, et les respecter l'un et l'autre. Blandine Brocard l'a parfaitement dit : l'enfant a besoin du père. Et le père compte même quand il n'est plus là, même quand il l'a quitté dans son adolescence ou que l'enfant ne l'a jamais connu. Je voudrais évoquer ici le souvenir d'un homme que j'ai eu le privilège de connaître entre 1993 et 1997, alors qu'il était président de l'Assemblée : Philippe Séguin. Il n'avait pas connu son père. Il fallait l'entendre parler de lui ! Son père, jeune Français de Tun...
Vous décrivez, monsieur Le Fur, un modèle de famille français, c'est-à-dire un modèle culturel, construit par la société et le droit. Le droit reconnaît le père comme tel par présomption, par le biais d'une simple loi. Il existe toutefois d'autres modèles de famille dans le monde. Il est par exemple des modèles matriarcaux, comme celui auquel obéit l'ethnie Na en Chine. Cette société repose sur trois principes. Le premier est la matrilinéarité : toute la transmission, quelle qu'elle soit, passe par la mère – l'homme n'est rien. Le deuxième principe repo...
...loi d'égalité, qui élargit et ouvre à toutes un droit reconnu depuis vingt-cinq ans aux couples hétérosexuels. Il reste malheureusement incomplet, dans la mesure où il n'ouvre pas la PMA à toute personne en capacité d'en bénéficier. C'est pour cette raison que nous avons déposé – sur tous les bancs de cette assemblée – des amendements visant à ouvrir le droit à la PMA aux hommes transgenres. J'espère que les députés du groupe Les Républicains nous suivront sur ce point : pour le coup, la figure paternelle et le père seraient bien présents dans ce projet familial !
J'espère donc que vous ferez preuve de cohérence dans vos actes et vos propos. Au-delà de cette boutade, qui n'en est d'ailleurs pas une…
...ai cependant beaucoup évolué sur ce sujet. J'écoutais récemment Boris Cyrulnik, que tous respectent ici, et dont chacun reconnaît l'expertise scientifique. Que nous dit-il ? Il explique que la mère, dans la relation qu'elle entretient avec son enfant, est celle qui rassure, qui constitue le cocon permettant à l'enfant d'entamer sa marche dans la vie avec l'assurance d'être aimé. Vient ensuite le père, qui permet d'aller au-delà de la mère, de prendre conscience que le monde ne s'arrête pas à cette dernière et qu'il y a davantage à aimer qu'elle.
Pour l'instant, je vais effectivement dans votre sens. Mais attendez la suite – comme dans le film, « ce qui compte, c'est pas la chute, c'est l'atterrissage ». L'atterrissage, selon Boris Cyrulnik, consiste à affirmer que ce rôle de père ne doit pas nécessairement être attribué à un homme : il peut être attribué à l'autre parent, qui représentera alors l'élément d'altérité et permettra à l'enfant de se construire au-delà de celle qui l'a porté. C'est la raison pour laquelle l'ouverture de la PMA aux couples de femmes ne pose aucune difficulté. Vous convoquez la mémoire de Philippe Séguin, que je n'ai pas connu et au nom duquel j...
... fondamental. Il touche à l'intimité et à la conception que chacune et chacun se fait de la vie en couple, en société et en famille. Il importe donc de respecter les différents avis, qui peuvent d'ailleurs évoluer. Mon propre regard, comme celui du président Faure, a par exemple changé à force d'écouter et de voir les différentes manières d'être en famille et d'éduquer les enfants. Étant moi-même père de deux enfants conçus dans un couple dit classique – un père, une mère – , je crois aujourd'hui que, si mes enfants étaient éduqués par deux femmes qui les aiment, ils n'en seraient pas moins heureux. Je suis donc de ceux qui ont évolué sur ces questions. En tant que représentant de la circonscription des Français établis au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, j'engage chacun à étudier la façon d...
C'est pourquoi nous proposons de supprimer cet article, relatif à la PMA sans père. Aux arguments précédemment défendus par mes collègues, on peut en effet ajouter celui de la marchandisation du corps humain via les gamètes, dont la pénurie, d'autres l'ont fort bien dit sur nos bancs comme sur les vôtres, n'en sera qu'aggravée. En commission, Mme la ministre n'a apporté aucune réponse sur la traçabilité des gamètes, notamment pour les centres qui les importent de pays où l'on ...
Certes, et je ne sous-estime pas cette douleur. Mais on ne nous parle jamais de la souffrance des enfants nés sans père.
...es adultes. Les droits de l'enfant, eux, ne sont jamais considérés. Dans le même ordre d'idée, la PMA pour les couples de femmes ou les femmes seules, dit-on, ne retire aucun droit à personne. Dès lors, qu'est-ce que cela peut bien faire ? Voilà, une fois encore, l'aveu complet que l'on se contrefiche de l'enfant. Certes, la PMA ne retire aucun droit aux adultes, mais à un enfant qui naîtra sans père, est-ce qu'on ne retire rien ? Vraiment ? Il faut autoriser la PMA pour toutes les femmes en France, dites-vous encore, afin d'éviter le tourisme procréatif, qui reste inaccessible aux plus pauvres. Mais je pose une question très simple : ce qui est autorisé à l'étranger, devons-nous forcément l'autoriser en France ? D'ailleurs, si l'on pousse votre logique jusqu'au bout, pourquoi ne pas autoris...
...Gartrell, qui répondait récemment au journal Le Monde en disant que ces adolescents et jeunes adultes de 25 ans « se portaient aussi bien, voire mieux, que l'échantillon représentatif de la population générale auquel [elle] les [avait] comparés ». Les craintes peuvent donc être légitimes, mais la réassurance ne l'est pas moins. Mme Ménard, vous vous inquiétiez tout à l'heure de la disparition du père – « exit le père » – dans le projet de famille. En même temps, madame, vous évoquiez les familles où deux pères élevaient des enfants, qu'il s'agisse d'enfants adoptés, des enfants de l'un ou l'autre des deux, ou d'enfants venus de l'étranger. Vous voyez donc bien que les pères n'ont pas disparu. Pour rectifier votre propos, plutôt qu'« exit le père » – nous sommes nombreux ici à être pères, et n...
Monsieur le rapporteur, ne faisons pas de confusion : il y a une différence entre le fait de reconnaître la diversité des foyers où grandissent aujourd'hui les enfants en France et celui de donner à la société les moyens de créer pour les enfants, ab initio, l'absence de père. Il s'agit d'une institutionnalisation de cette situation par la société et non de choix individuels. Plus de trois quarts des enfants vivent aujourd'hui avec leurs parents biologiques ; avec ce projet de loi, la société prend la responsabilité de créer des situations potentielles de vulnérabilité, notamment pour les enfants n'ayant qu'un seul parent. Il ne faut pas les marginaliser, c'est une qu...
L'article 1er prévoit également le financement de la PMA sans père par l'assurance maladie alors qu'aucune maladie n'est en cause… Est-ce par conséquent une priorité alors que notre système de santé est à bout de souffle, que ses ressources sont limitées ? Le Comité consultatif national d'éthique – le CCNE – lui-même, face au risque que le sentiment d'injustice sociale ne s'en trouve augmenté, pose la question. L'article prévoit en outre la suppression de l'int...
...fet, le droit de la filiation étant fondé sur la sexuation de la conception, la consécration d'une double filiation dans la même branche, monosexuée, ébranlerait tout le droit de la filiation. Pour des raisons qui se situent sur un plan anthropologique, religieux ou psychanalytique, il ne serait pas souhaitable, pour beaucoup d'entre nous, de s'affranchir de la réalité biologique en supprimant le père ou la mère de tout schéma filiatif légal. En outre, une modification du droit de la filiation, même pour quelques-uns, pourrait avoir des conséquences difficiles à anticiper sur les représentations de la filiation en général, tant il est vrai que le droit a un rôle symbolique et structurant pour l'individu et pour la société. On peut ainsi s'interroger sur l'existence d'un risque : celui d'accr...
Je voudrais, dans cette discussion générale, rendre hommage à celles et ceux sans qui nous ne serions pas réunis ici, aujourd'hui, pour débattre et voter – enfin ! et à une très large majorité, je l'espère – le rétablissement d'un droit ou, du moins, d'une partie d'un droit. Je veux rendre hommage aux combattantes et combattants de l'égalité, de la dignité et de la fierté d'être ce qu'on est, qui on est, sans peur, sans honte, sans gêne – la dignité et la fierté de vivre et d'aimer, égales et égaux dans notre commune humanité ; aux mouvements de lesbiennes, gays, bis, trans, intersexes, queers, …
Nous y voilà. La France va inscrire dans sa loi le père facultatif et permettre la venue au monde d'enfants sans père. Mais qui êtes-vous, pour vous permettre une telle mutilation ?
Est-ce à dire qu'un père est inutile ? Assumez de dire qu'un père n'est pas nécessaire ! Assumez de dire que vous ne devez rien à vos pères ! C'est précisément de cette société-là que je ne veux pas, celle qui dit qu'elle se fait toute seule, celle qui dit que l'autre n'est pas nécessaire.
... Un donneur », vous appelez ça. « Ça », c'est un homme, madame la ministre, pas un donneur ! C'est celui qui porte, qui élève et qui soulève des montagnes pour son petit, celui qui l'élève jusqu'à lui, qui le soigne et l'encourage, celui qui le rassure et le grandit, qui l'écoute et l'accompagne ; mais n'en avez-vous donc jamais eu pour que vous ne sachiez pas à quel point on ne se passe pas d'un père ? C'est souffrance contre souffrance. Il ne faudra pas dire : « Cette France-là a été humiliée ». Vous avez choisi d'en apaiser une en jetant de l'acide sur l'autre. C'est souffrance contre souffrance – je vous l'assure.