Interventions sur "soldat"

235 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Thiériot :

...la présidente. Mon général, c'est avec une immense émotion que je prends la parole pour cette dernière audition où vous venez nous parler en tant que chef d'état-major des armées. Ce sera une question, puisque l'exercice le veut, mais c'est avant tout un hommage que je souhaite vous rendre. Vous nous avez vraiment donné un modèle de ce qu'était l'union des vertus de l'intelligence et de celles du soldat, et à chaque fois que vous êtes venu nous parler, nous avions le sentiment de sortir de cette salle plus intelligents que nous n'y étions entrés. Un immense merci. Ce que vous dites sur l'état de la singularité de l'état militaire – j'ai déjà eu l'occasion de le lire dans la revue Inflexions dont vous êtes à l'origine – et je crois qu'il faut marteler que ce n'est pas un métier comme un a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

...ar le fil conducteur de l'éthique, je citerais le poète Pierre Reverdy, pour lequel « l'éthique, c'est l'esthétique de dedans ». J'en viens à présent au propos que je souhaitais tenir. D'abord, en évoquant les nouvelles missions assurées par l'armée, et notamment de la mission Sentinelle. Constituée pour nous défendre du terrorisme, cette opération conduit sans aucun doute, selon moi, nos soldats à mesurer plus que jamais ce qui mine notre société. Leur présence dans des lieux particuliers leur fait toucher du doigt les inégalités qui sabotent la cohésion sociale et créent des frustrations, comme la misère sur laquelle prospèrent des trafics en tout genre, qui gangrènent le pays, générant de l'insécurité. Je pense que les soldats font, dans cette mission nouvelle, le constat que notre be...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Michel Jacques, vice-président :

...n expliqué, c'est la singularité militaire qui fait la différence entre les uns et les autres. Comme vous le savez, j'ai eu une carrière militaire et je me rappelle d'un jour où, dans les montagnes afghanes, mon groupe avait surpris les états-majors américains par la progression que nous avions pu effectuer d'un jour sur l'autre. Nous avions accepté, en conscience, d'aller plus loin que d'autres soldats auraient pu le faire ou que des chefs militaires non-français auraient pu l'ordonner. Et c'est bien la singularité militaire qui le permet. Enfin, de manière plus personnelle, puisque vous étiez lieutenant à Vannes quand j'étais quartier-maître dans la marine, c'est peut-être la dernière fois que je vous appellerai mon général et je me permettrai peut-être, à l'avenir, de vous saluer comme un a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Gouttefarde :

Merci Madame la présidente. Mon général, la question, à vous entendre, est aussi de savoir si notre société est toujours capable de concevoir l'esprit de sacrifice, et je pense qu'en effet notre pays peine à comprendre l'engagement de nos soldats et la nature de cet engagement. Nous vivons dans une société de la revendication, de la réclamation, et aux yeux de cette société-là, le soldat paraît étrange. Il ne réclame rien, il ne revendique rien, il offre son sang et, comme vous l'avez dit, il est aussi capable de faire couler le sang. Dans cette société où tout est liquide, où tout est flux, les engagements durables passent souvent pour ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Marilossian :

... de pédagogie. Grâce à vous, notre connaissance et notre niveau de conscience de la singularité militaire se sont agrandis. Je citerai Cicéron, si mes souvenirs sont bons : « eximius vir est quocum meliores videamur » ou, en français « Un grand homme c'est celui avec qui nous paraissons meilleurs ». Merci donc, mon général. Nous sommes dans une période charnière où la thématique du soldat augmenté est devenue majeure alors que les progrès technologiques se succèdent rapidement. La singularité du soldat évoluera parallèlement et aura – je n'en doute pas – des conséquences d'ordre économique et sociale pour le soldat de demain. Ma question sera donc simple : quelle est votre vision du métier de soldat dans les trente prochaines années et quelles en seront éventuellement les nouvell...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

...ose publique, un militaire est – comme moi ou tout civil – un homo sapiens sapiens. J'ai aussi été touché par les mots de l'ancien commando marine Louis Saillans qui expliquait, à l'occasion de la promotion de son livre, que lorsque vous avez l'ennemi face à vous, vous avez une autre vie humaine qui a aussi ses questions et ses peurs. Ces questions-là, on les trouve dans l'engagement physique des soldats au combat, comme dans l'engagement politique des officiers généraux. J'ai donc été signataire de cette tribune, en tant qu'officier de réserve citoyenne. On n'est pas toujours d'accord avec l'intégralité d'une pétition, de ses signataires, mais je pense qu'elle exprime quand même un profond malaise. Des officiers généraux comme des hommes du rang se sont exprimés, des gens que vous connaissez, d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

Mes chers collègues, avant d'aborder notre ordre du jour, j'aimerais exprimer toute la solidarité de notre commission à l'égard des six soldats français blessés lundi dernier dans le centre du Mali, dans une attaque à la voiture piégée. Nous leur souhaitons un prompt rétablissement, ainsi qu'aux quatre civils blessés. Nos pensées vont également à leurs familles et à leurs camarades. Général Burkhard, nous sommes très heureux de vous retrouver pour cette audition, qui est la dernière en votre qualité de chef d'état-major de l'armée de T...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Thiériot :

Mon général, je suis heureux de voir un grand soldat succéder à un autre grand soldat. Vous avez eu des mots très forts sur ce que signifie une armée d'emploi. De fait, notre commission réfléchit, prend des décisions mais, au bout du compte, ce sont vos camarades qui risquent leur vie – et nos pensées vont à nos six blessés. En ce qui concerne la haute intensité, Patricia Mirallès et moi-même sommes chargés d'une mission consacrée à cette questio...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès :

...ines mérite réflexion. Les politiques de recrutement sont-elles, à elles seules, la clef pour un accroissement numérique de nos forces ? Dans quelle mesure les efforts entrepris ces dernières années en matière d'amélioration des conditions de vie et de fidélisation peuvent-ils permettre d'atteindre cet objectif ? Par ailleurs, évoquant la question de la présence de l'institution aux côtés de nos soldats, je ne peux écarter celle du suivi et de l'accompagnement de nos blessés. Je sais que nous partageons ce combat et nous savons combien l'attachement du soldat à son institution passe aussi par la présence fraternelle de celle-ci, bien au-delà des champs de bataille. Enfin, personne ici n'ignore les prises de position politiques émises par des éléments se revendiquant de nos armées. En tant que ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Marilossian :

...es, découlant de l' Integrated Review of Security, Defence and Foreign Policy. Les Britanniques comptent notamment développer des unités robotiques pour soutenir les troupes, dans le cadre du programme Spiral. Le secrétaire d'État à la défense, M. Ben Wallace, a confirmé en mars dernier que l'objectif était d'équiper l'armée de 30 000 robots d'ici à 2030, pour un effectif de près de 90 000 soldats. Il a appelé à remédier à la vulnérabilité des armures et des soldats face aux nouvelles technologies dont l'utilisation a été observée récemment dans plusieurs conflits, notamment au Haut-Karabakh, en Libye et en Syrie. Nous ignorons si les Britanniques entendent concevoir des robots-soldats. Vous l'avez dit, l'armée de Terre française développe des robots dans le cadre du projet Vulcain. Il s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

...upart des parties prenantes concernées. Je tiens à saluer l'ampleur du travail que vous avez réalisé pour mettre en perspectives les enjeux de la crise au Sahel, ses répercussions sur les intérêts européens, ainsi que sur les voies et moyens qui permettront de réussir la sortie de crise. Avant de laisser la parole à Sereine Mauborgne et à Nathalie Serre, je tiens à rendre un hommage appuyé à nos soldats qui se battent depuis 2013 dans la bande sahélo-saharienne. Je tiens à les assurer, et je sais que je peux le faire en votre nom à tous, de la reconnaissance de la représentation nationale. Je renouvelle l'expression de notre gratitude vis-à-vis de ceux qui acceptent d'exposer leur vie pour le service de la Nation, la protection de nos concitoyens et le soutien de notre politique, juste et ambit...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Serre, co-rapporteure :

...nes, ainsi qu'avec des représentants de la MINUSMA et de l'Union européenne. Bref, une trentaine d'auditions pour un large tour d'horizon qui nous a paru indispensable pour aborder une question aussi cruciale que celle de l'engagement de nos forces armées au Sahel. Cruciale car Barkhane constitue la plus importante des opérations extérieures actuellement conduite par la France. Cruciale car nos soldats meurent au Sahel. Vous l'avez dit, Madame la présidente, 57 y ont perdu la vie, dont 51 « pour la France », sous les coups de l'ennemi. Nos dernières pertes sont survenues le 28 décembre 2020 et le 2 janvier 2021, comme souvent à la suite de l'explosion d'engins explosifs improvisés : les IED comme les désigne l'acronyme anglais. Cruciale, enfin, car Barkhane fait l'objet de débats nourris et d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Serre, co-rapporteure :

... succès militaire et politique incontestable sur lequel je ne m'attarderai néanmoins pas plus avant. Toujours est-il qu'en 2014, la France a pu transférer la mission de stabilisation aux autorités maliennes et à l'ONU, au travers de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour le Mali : la MINUSMA. Nous aurions alors pu en rester là, plier bagage et rapatrier l'ensemble de nos soldats. Pourquoi ne l'avons-nous pas fait ? Tout simplement car la menace demeurait prégnante, et que les forces locales n'étaient pas en mesure d'assurer la sécurité sur leur territoire. En outre, dans le désert sahélien, la menace se joue des frontières, et les réseaux terroristes possèdent des ramifications dans l'ensemble de la zone, et en particulier au Mali, au Niger et au Burkina Faso. C'est ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSereine Mauborgne, co-rapporteure :

...lenchée depuis le début de l'année 2020. Durant ces cinq années, nos forces ont remporté de précieux succès tactiques. Nous y avons déployé environ 4 500 hommes en permanence, à partir de différentes emprises au Niger, au Tchad et au Mali, pour l'essentiel. Nous avons également subi de nombreuses pertes, essentiellement du fait d'engin explosifs improvisés. Le 25 novembre 2019, nous perdions 13 soldats, à la suite de la collision accidentelle de deux de nos hélicoptères – un hélicoptère d'attaque Tigre et un hélicoptère de transport Cougar –, lors d'une opération de combat, par nuit noire, dans la vallée d'Eranga, au Mali. Nous avons tous ce terrible accident en mémoire, et je sais combien il a particulièrement frappé la ville de Pau, chère à Josy Poueyto et la rapporteure du budget de l'armé...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSereine Mauborgne, co-rapporteure :

...ans que la responsabilisation croissante des forces locales n'induise le retrait complet des troupes françaises. Des décisions seront sans doute prises à l'été, et je ne doute pas que nous aurons alors l'occasion de débattre à nouveau de Barkhane. Il le faut, car en débattant de Barkhane, on apprend à mieux connaître cette opération, à mieux en comprendre le sens, à la rendre plus visible. Et nos soldats le méritent. Je vous remercie. Et avant de conclure, je souhaite aussi vous remercier, Madame la présidente, pour la grande disponibilité dont vous avez fait preuve, ainsi que l'ensemble des membres de la mission et les personnes auditionnées. Je dirai enfin que les qualités qui ont présidé à nos travaux ont été la bienveillance, l'écoute et la tolérance.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Thiériot :

Je tiens à remercier les co-rapporteurs pour la qualité remarquable de leur travail mené dans un esprit républicain et d'unité nationale. Au sein de notre commission, nous avons aussi pour mission de montrer aux soldats engagés sur le terrain de montrer que la Représentation nationale et le pays tout entier sont derrière eux. Et de faire prendre conscience que la sécurité à Paris se gagne aussi à Gao et dans les boucles du Niger. Merci pour ce rapport d'information qui donne du sens à l'engagement de la France et le replace en perspective, à la fois dans l'histoire et pour son avenir. C'est précieux quand nos s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

...prétexte à tous les régimes autoritaires pour négocier le parrainage d'une puissance étrangère. Pour ma part, je refuse que Barkhane devienne une version remaniée de la mission Épervier, installée au Tchad depuis 1986. Je le redis : notre objectif doit être d'organiser, de façon progressive et méthodique, en concertation avec les peuples, qui ne sont jamais sérieusement consultés, le retrait des soldats français.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès :

Vous connaissez mon attachement et mon attention particulière aux opérations extérieures, tant pour l'engagement, que pour la protection de nos soldats déployés. La rédaction de ce rapport permet de mettre en lumière l'importance de l'opération Barkhane pour notre sécurité nationale. Alors que la guerre informationnelle s'intensifie afin de la déstabiliser et pousser au retrait de nos troupes, le choix de se pencher plus en détail sur cette intervention au Sahel contribue ainsi à éclairer les enjeux qu'elle couvre, sans omettre le moindre aspec...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSereine Mauborgne, co-rapporteure :

...e sur ce terrain avec des compétiteurs qui souhaitent élargir leurs zones d'influence, voire occuper le premier plan. On pense par exemple à la Russie, qui présente des moyens et des objectifs de dénigrement et de désinformation, que ce soit par les médias ou les réseaux sociaux. Comment nous montrer plus réactifs ? La pédagogie, la transparence, mais aussi la protection et la préparation de nos soldats et de leurs familles. On voit bien qu'à travers cela, c'est l'affaiblissement du moral des troupes qui est visé. Le harcèlement par les engins explosifs improvisés, les attaques régulières, mais aussi le dénigrement sur les réseaux sociaux et l'éventuelle atteinte de leurs familles, peut être un très bon moyen de déstabiliser les forces en présence.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSereine Mauborgne, co-rapporteure :

...le Royaume-Uni déploie 5 % de sa flotte de Chinook au sein de Barkhane, ou quand l'Estonie déploie 10 % de ses forces spéciales, tous les six mois, dans Takuba, ce qui signifie qu'en trois ans, l'ensemble des forces spéciales estoniennes auront été engagées sur le théâtre d'opérations, il ne s'agit pas d'un choix fort. Madame Mirallès, nul mieux que vous ne témoigne de l'engagement personnel des soldats, et je dois dire qu'à chaque fois, c'est toujours une grande émotion de vous écouter. Nous devons évidemment travailler à la protection des soldats, notamment contre les IED. J'avais évoqué, par le passé, l'importance du déploiement des Griffons, notamment dès l'automne à Barkhane, mais aussi l'extraordinaire travail qui est conduit à la fois la direction générale de l'armement et le service de ...