235 interventions trouvées.
...ai pour résoudre le problème. Nous avions alors estimé que le ralentissement des flux de recrutement allait se traduire par un déficit de 4 000 militaires, dont 3 800 pour l'armée de Terre, de mars à juin. Ces mesures ont-elles produit leur effet ? Avons-nous rattrapé ce retard de recrutement ? En outre, l'attrition demeure un sujet de préoccupation majeur, notamment chez les sous-officiers, les soldats du rang et pour les compétences rares. Les réformes pour raisons médicales m'inquiètent également. Mon collègue Thomas Gassilloud, qui n'a pu être présent aujourd'hui, estime que l'équivalent d'un régiment entier a été réformé en 2019 pour ces motifs. Devons-nous nous attendre, cette année encore, à une sous-consommation des crédits du titre 2 ? Les mesures de fidélisation du ministère ont-elle...
... façon uniforme, de matériels renouvelés ; de sorte que la préparation pour le départ en OPEX peut s'avérer très compliquée. Je citerai quelques exemples des matériels concernés : des systèmes de visée, qui peuvent allier optique et électronique – on parle de systèmes optroniques ; des jumelles de vision – dont certaines datent de la Seconde Guerre mondiale ; des moyens de communication pour les soldats sur le terrain ; le programme d'équipement de guidage laser, dont l'armée de Terre ne possède que 20 exemplaires, alors que 120 équipes sont formées à son utilisation ; des radars tactiques, dont une vingtaine seront hors service dans les prochaines années, alors que seuls cinq nouveaux radars seront livrés d'ici à 2025 ; ou encore les systèmes d'information, avec un risque de rupture de numéris...
...te chaque étape du programme ? Où en sommes-nous ? Concernant les commandes franco-françaises de Griffon, quelle est la proportion des véhicules équipés d'un tourelleau télé-opéré ? En discutant avec les forces sur le terrain et avec des industriels, je me suis aperçu que près de 50 % des véhicules n'en étaient pas équipés, alors que c'est un outil essentiel. En Afghanistan, nous avons perdu des soldats, parce qu'ils se trouvaient dans des VAB qui n'en étaient pas munis.
...ue nous traversons, il est très réconfortant de faire face à des orateurs si unis. La mission guerrière constitue une activité qui peut sembler incompatible avec une foi, une religion d'amour et de paix, quelle qu'elle soit. Pourtant, le sacrifice pour une cause supérieure à soi-même, le sens du devoir et le dévouement extrême pour protéger son prochain sont des sentiments que partagent tous nos soldats. Dès lors, comment vous, aumôniers en chef, articulez-vous votre présence aux côtés de nos militaires entre ces deux dimensions apparemment contradictoires ? Plus précisément, comment justifiez-vous le dévouement à une cause guerrière si celle-ci est motivée par des sentiments nobles et justes ? Nos soldats sont confrontés dans l'exercice de leur mission à des situations extrêmement éprouvantes,...
...s pas encore membre de la commission. Je pense bien entendu que la présence de représentants des cultes au sein de nos armées n'est absolument pas contraire au principe de laïcité mentionné dans la loi de 1905. Selon moi, il s'agit d'une façon de faire vivre cette loi de 1905 et donc, cette présence est bénéfique à tous égards. Vous avez évoqué votre rôle auprès des militaires, notamment de nos soldats en opérations. Intervenez-vous également auprès des familles ? La famille constitue un des piliers du soutien de nos opérations et de nos militaires.
...itue la valeur cardinale des armées et chacun sait que la cohésion représente un facteur essentiel dans la réussite de la mission. Il ne peut y avoir de cohésion sans respect des croyances religieuses. C'est pourquoi notre armée a organisé la laïcité bien avant tout le monde, via l'aumônerie qui, jusqu'à une période très récente, constituait le pilier majeur de cette laïcité. En effet, le soldat rencontre la mort, comme le mentionne le livret « la mort vue, la mort infligée ou la mort reçue ». À l'automne 2017, Mme Florence Parly, ministre des Armées, a présenté un livret, réédité dans une version révisée en décembre 2019, qui est distribué dans nos centres de recrutement et nos institutions de sorte que nos jeunes sachent de quelle manière pourront s'articuler leur engagement et ...
...taient les aumôniers de tous, quel que soit le lien entre leur religion et celle de leur interlocuteur, et même des non-croyants. Les aumôniers jouent un rôle très particulier sur les théâtres d'opérations où ils apportent un « plus ». Ils s'intègrent à la vie d'un camp et leur présence offre non seulement un intérêt psychologique, mais également un intérêt opérationnel dans la bonne condition du soldat. Peut-il arriver, parfois, que vous ayez une relation avec l'adversaire tactique, par exemple en cas de capture de l'adversaire ? Pouvez-vous, sur des théâtres d'opérations, avoir des relations avec d'autres autorités religieuses et peut-être ainsi collaborer au rapprochement des points de vue des uns et des autres de sorte à diminuer l'intensité d'un conflit ? Dans quelle mesure nos soldats pe...
...ts religieux qui remettent en cause l'engagement et le bon fonctionnement de l'unité ? Le cas échéant, quel serait alors votre rôle spécifique face à de tels problèmes ? Ma seconde intervention porte sur la pratique religieuse. Le sujet me semble important. Les sociologues estiment qu'il existe quatre faits religieux. Ils répertorient d'abord le fait religieux « invisible ». Cela signifie qu'un soldat accepte ou se résout à prendre de la distance avec les prescriptions, les rites, les traditions de sa religion. Il adopte une forme de posture de renoncement qui peut créer une frustration, face à laquelle vous avez probablement un rôle à jouer. Ensuite, ils identifient le fait religieux « normalisé ». Dans ce cas, la loi et la pratique religieuse du soldat sont connues par ses collègues, par se...
J'ai noté que les aumôniers militaires apportent un réconfort psychologique aux soldats ainsi qu'à leur famille, et ce, à l'ensemble des croyants, quelle que soit leur religion. Ce soutien me paraît normal puisque, me semble-t-il, vous servez tous le même Dieu. Quels besoins psychologiques et spirituels avez-vous identifiés non seulement auprès de nos soldats en opérations extérieures, mais également auprès de leurs familles ? Existe-t-il des aumôniers femmes ?
...formation, j'ai eu le plaisir d'auditionner vos différentes aumôneries. J'emploierai le singulier pour évoquer votre rôle tant votre positionnement m'est apparu exemplaire. Au-delà de l'aspect religieux, il s'agit bien de laïcité, de cette laïcité que vous avez évoquée. Votre grade « miroir » constitue une force, car il apporte de nombreuses solutions aux militaires et à leurs familles. Lorsqu'un soldat est projeté en opérations extérieures, la dimension sociale auprès du conjoint et des enfants est essentielle, en complément de la mission assurée par les assistantes sociales, bien sûr. Si certains doutent encore de la nécessité de votre présence auprès de nos soldats, je les invite à lire le compte rendu de l'audition à laquelle nous assistons et à mémoriser cette superbe photo de famille que ...
...u le constater lors d'un déplacement en Jordanie, pendant les fêtes de fin d'année, sur une base projetée. Votre place est indéniable dans le groupe des unités. Vous êtes disponibles et toujours présents pour des échanges. Vous êtes auprès d'eux pour soutenir leur moral et la fraternité de tous, ce qui est essentiel à la réussite de la mission de nos hommes. Jamais la France n'a déployé autant de soldats en opérations extérieures où l'âpreté des combats est une réalité. La mort se combat les yeux dans les yeux. De plus, nos soldats sont éloignés de leur famille, bien qu'ils souscrivent à leur engagement. M. de Romanet, vous avez évoqué le plan « Famille » dans vos propos liminaires. Quel est le rôle des aumôniers dans ce dispositif mis en place par notre ministre, Florence Parly, dès sa prise d...
Un très grand merci, messieurs les aumôniers en chef, pour ces témoignages qui nous permettent de mieux comprendre la mission qui est la vôtre au service de vos camarades. Vous nous avez permis de toucher et de mieux percevoir « l'intime » de nos soldats. Nous percevons mieux le rôle essentiel qui est le vôtre au sein des armées, mais pas uniquement, parce que vous êtes également les garants d'un vivre ensemble qui dépasse largement la vie de nos régiments. Nous le faisons, vous le faites au nom de la République et de la fraternité d'armes, autour de la même grande cause, celle de la défense de notre pays. Sur le sujet de la laïcité, je souhait...
Ainsi, mes chers collègues, le premier enjeu de nos travaux consistait à dresser une sorte de tableau à l'instant « T » de ces « petits » équipements, c'est-à-dire à évaluer l'adéquation de ces matériels aux besoins des soldats. Ce n'est pas une mince affaire, et notre rapport présente en détail le résultat de nos travaux. Pour faire court, et au risque de brosser ce tableau un peu « à la hussarde », il faut bien dire que la modernisation des « petits » équipements est assez lente, plus que celle des grands matériels « à effet majeur ». Ce sont même de hautes autorités militaires qui ont prononcé devant nous le terme d...
...i. Parfois, ils en viennent à en acquérir eux-mêmes, sur leurs deniers et sur des marchés civils, pour pallier l'insuffisance de leurs dotations. On pourrait y voir un pis-aller, certes regrettable pour des questions de principe mais somme toute pas insatisfaisant du point de vue opérationnel ; pour nous, non seulement les questions de principe ont leur importance – c'est aux armées d'équiper les soldats – mais ce que l'on appelle « l'équipement personnel » présente aussi de sérieux risques : les matériels achetés dans le civil échappent aux tests et aux contrôles stricts qu'organisent la DGA et le commissariat pour garantir non seulement la qualité, mais aussi la sécurité et l'interopérabilité des matériels militaires. Prenons un exemple très concret : certains effets d'habillement ou de chauss...
...itent pas à cela, au contraire. En réalité, nous avons assez rapidement orienté nos travaux suivant un axe qui nous paraissait pertinent, et que la crise n'a rendu que plus pertinent : davantage encore qu'une affaire de politique d'achat, la clé du succès est affaire de politique industrielle. En particulier, nous observons une tendance, à nos yeux regrettable, à l'éloignement du fabricant et du soldat, et cela concerne les « petits » équipements peut-être davantage que les grands. En effet, si les matériels majeurs sont presque tous produits en France par des industriels français, tel n'est pas toujours le cas des « petits » équipements : non seulement le ministère hésite de moins en moins à se fournir à l'étranger, mais même lorsqu'il choisit des fournisseurs français, les PME qui produisent ...
...oncentration, on l'illustre d'ailleurs souvent par des cercles concentriques : un « cœur » souverain – tout ce qui est avions, nucléaire, renseignement, etc. – ; une première couronne constituée de matériels pour lesquels on s'en remet plutôt à la coopération et enfin, le reste, c'est-à-dire ce que l'on acquiert sur étagère, en France ou ailleurs. C'est ainsi que le FAMAS, l'emblématique fusil du soldat français, a pour successeur un fusil allemand ; que le vénérable pistolet MAC 50 a un successeur autrichien ; et que les balles que tirent nos soldats sont usinées en Allemagne, en Belgique ou aux États-Unis, mais pas en France. Il y a là une certaine logique économique, nous ne le nions pas. Mais nous nous demandons si cette logique est vraiment compatible avec une autre, qui devrait prévaloir ...
...ssion comme on a pu l'entendre, on aborde souvent dans un sujet récurrent qui rentre tout à fait dans le champ de votre mission. Au sein des hommes de troupe dans les régiments, on dit qu'on a trois tailles : le trop grand, le trop petit et le stock épuisé. Où en est-on en la matière ? Qu'est-ce qui a été fait pour que cette problématique progresse ? Concernant les équipements personnels que les soldats achètent à leurs frais, ce que vous avez bien précisé, pensez-vous que les armées devraient reverser directement aux soldats les crédits prévus pour les habillements quand les chaînes de soutien ne réussissent pas à fournir le matériel en temps et en heure ?
... Monsieur le président. Je m'associe aux félicitations adressées à nos deux co-rapporteurs, qui ont fait un travail absolument remarquable et utile si leurs préconisations pouvaient être mises en œuvre à l'avenir. Je voudrais revenir sur la question des petits équipements pour les opérations de sécurité intérieure. On sait que les opérations de sécurité intérieure peuvent mobiliser jusqu'à 10 000 soldats simultanément. On sait aussi que pour tenir leur rôle dans l'opération Sentinelle, nos soldats consomment essentiellement des petits équipements. Avez-vous pu, au regard de ces besoins des opérations de sécurité intérieure, identifier des manques ? Avez-vous des préconisations particulières à faire dans ce domaine ?
Pour commencer, je voudrais remercier les rapporteurs pour la qualité de leur travail, qui éclairent très utilement les travaux de la commission. Nous sommes tous convaincus de l'importance des petits équipements, ceux qu'on ne voit pas défiler le 14 juillet mais qui sont si importants pour la vie quotidienne du soldat. Ce n'est pas qu'une question de confort pour le soldat, apporté notamment par la loi de programmation militaire « à hauteur d'homme », c'est aussi une question de performance opérationnelle, car rien ne sert d'avoir le meilleur soldat ou le meilleur équipement structurant – satellites, chars, avions – si on ne dispose pas de la cartouche disponible à l'instant t. Ce débat prend une résonance par...