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...ementation TRACFIN. Les banques refusent d'ouvrir des comptes car elles ne savent pas d'où vient l'argent. Cette exigence de traçabilité explique ce refus systématique. Il faudrait trouver un moyen pour que l'argent puisse être utilisé, en assurant sa traçabilité, ce qui démontrerait, par exemple, qu'il ne provient pas du crime organisé. En ce qui concerne la diffusion de l'information sur cette technologie, il faut savoir qu'il y a des chercheurs, des start-up, des PME et, même, dans une certaine mesure, des grandes entreprises qui travaillent sur le sujet. Il faut trouver la voie d'une collaboration étroite entre le secteur public et le secteur privé afin d'utiliser cette technologie sans tomber dans l'effet de mode, mais de manière à ce qu'elle apporte, pour le consommateur comme pour les entrepr...
– Merci pour toutes ces explications. Sur la question des banques, il est paradoxal d'observer que des grandes banques investissent beaucoup dans la recherche sur les technologies autour du bitcoin mais n'ouvrent pas de comptes aux start-up agissant dans ce domaine !
Enfin, sans attendre la récente prise de conscience de l'opinion quant à certaines pratiques de ce que l'on appelle les GAFA –Google, Apple, Facebook et Amazon –, nous avons tenu à mettre en exergue les enjeux de souveraineté qui s'attachent aux technologies numériques, véritables outils de puissance.
...Et quand nos armées ont dû faire face à des besoins opérationnels urgents, elles ont su y répondre. Je pense au système Auxylium de télécommunication sur le territoire national, que nous avons étudié en procédant à l'audition de son inventeur. De même, les capteurs du renseignement sont à jour. Enfin, ajoutons que notre base industrielle et technologique de défense a su s'approprier très tôt les technologies numériques, tant pour son propre fonctionnement que pour les intégrer à nos armes.
...ce nombre de pièces de rechanges différentes, au point que cela constitue un véritable montage de ferraille. Ce poids logistique pourrait être considérablement allégé si la force déployée pouvait créer les pièces de rechange dont elle a besoin par des moyens de fabrication additive. Les Marines américains, forts de leur retour d'expérience d'Irak, fondent en la matière de grands espoirs sur cette technologie. Schématiquement, l'acquisition d'un équipement ne serait plus assortie de la commande d'un nombre important de pièces de rechange, mais de la livraison des plans permettant de fabriquer celles-ci au moyen d'imprimantes 3D. Autre innovation de rupture à venir : la course au calcul intensif. Les capacités des supercalculateurs augmentent et permettent de nouvelles applications, notamment en matiè...
...tre de données par la pensée via un casque à électrodes. Ainsi, on peut aujourd'hui contrôler un avion de chasse par la pensée… Certaines expérimentations visent à contrôler des émotions, par exemple pour réduire la peur ou exalter le courage. Facebook annonce pour 2019 la création de casques neurocérébraux permettant de communiquer par la pensée sur le réseau. Les applications imaginables de ces technologies sont vertigineuses, et parfois effrayantes. Elles ne conduisent pas seulement à l'homme dit augmenté, mais ouvriraient la voie à l'homme contrôlé ; l'existence, un jour, de moyens techniques permettant de hacker un cerveau humain n'est pas à exclure.
Permettez-moi de rappeler en quelques mots ce que l'on entend par « système de systèmes ». Nous vous disions tout à l'heure que, de façon très schématique, on conçoit aujourd'hui une plateforme comme un puissant ordinateur autour duquel on construit un avion, un bateau ou un blindé. Avec les avancées de la technologie numérique, c'est désormais autour d'un réseau que l'on construira plusieurs plateformes, dont l'ensemble des outils de combat ‒ capteurs, leurres et moyens de riposte ‒ seront interconnectés en permanence dans une sorte de cloud mettant en oeuvre de puissantes capacités de calcul et des dispositifs d'intelligence artificielle pour traiter les données et présenter à l'homme les informations les pl...
...boucle » de décisions, dans la guerre numérisée. Notre conviction est qu'en tout état de cause, l'homme doit rester dans cette boucle. Cela n'empêche pas d'exploiter les avancées technologiques. En effet, tout robot n'est pas nécessairement un robot tueur, et comme l'a bien montré le récent rapport de notre collègue Cédric Villani sur l'intelligence artificielle, on ne pourra pas faire sans cette technologie. La question est donc de savoir comment contrôler l'intelligence artificielle. Cela passe notamment par des développements visant à rendre celle-ci capable de justifier ses résultats. Pour se convaincre de ce que l'on ne peut pas s'y fier sans contrôle, il suffit de se rappeler, par exemple, que le robot de Microsoft doté d'intelligence artificielle, appelé Tay, est devenu très rapidement néonaz...
Pour consolider notre écosystème d'innovation numérique, la France doit resserrer encore les liens entre les armées, la recherche, la R&D, les start-up et les grands groupes intégrateurs de technologies. Aux États-Unis, cet écosystème est très soutenu par la Defense Advanced research Projects Agency, la DARPA, qui finance des projets de recherche et développement qui n'ont pas d'application immédiate envisagée dans un programme d'armement, ce qui autorise les laboratoires à conduire des recherches sur des objets technologiques dont on ignore encore l'application. En France, la direction généra...
L'innovation d'usage mérite elle aussi d'être favorisée. On entend par là l'appropriation d'une technologie développée pour d'autres usages, notamment civils. Nous avons été parmi les premiers parlementaires étrangers à visiter le service du Pentagone spécialisé en la matière, appelé Strategic Capabilities Office. Un meilleur soutien à l'innovation d'usage nous apparaît comme un des enjeux majeurs de la création de l'Agence de l'innovation de défense. Dans le même ordre d'idées, nous trouvons très pos...
C'est tout le paradoxe de nos travaux sur le rapport des armées aux nouvelles technologies : il faut à la fois savoir faire avec, pour faire mieux, et savoir faire sans, pour faire en tout état de cause. Jamais l'ascendant technologique n'a suffi à gagner une guerre. Il suffit pour s'en convaincre de se pencher sur l'histoire de la guerre d'Algérie, dans laquelle les troupes françaises étaient dix fois plus nombreuses et dix fois mieux équipées que l'ennemi. Pour finir cette présenta...
...tretiens ? Je suis évidemment favorable à la numérisation, à la condition qu'elle soit très bien sécurisée. Comme je reviens, avec ma collègue, de l'assemblée parlementaire de l'OTAN, il faut que vous sachiez que cela avait été un sujet de discussion au sein de l'OTAN. Avez-vous davantage d'informations sur ces risques ? Le deuxième enjeu, me semble-t-il, tient à la formation des personnels. Les technologies numériques doivent être mises en oeuvre et entretenues par des techniciens hautement qualifiés. Nous aurons des soldats techniciens, dans quelques années. Leur formation sera chronophage. Pourrons-nous répondre à ce défi ? Elle sera, à mes yeux, la clé du succès.
Quelles sont les conséquences de la généralisation du numérique sur l'indépendance et la souveraineté nationale, compte tenu de la volonté de nuisance de certains États, groupes politiques, criminels ou individus aux motivations multiples ? Je m'inquiète de la contradiction que je vois poindre entre, d'une part, l'interdépendance très forte inhérente au développement de ces technologies, et d'autre part, la nécessité de conserver une autonomie stratégique. Quels sont les intérêts vitaux de la France dans ce domaine ?
...maine du numérique s'ajoute à la faible féminisation dans le domaine de la sécurité et de la défense. Les sujets à l'intersection sont donc très peu féminisés. C'est un vrai problème qui devra sans doute être corrigé avec des politiques de ressources humaines adaptées. Je vais me concentrer sur les questions relatives aux ressources humaines, laissant mon collègue s'exprimer sur les questions de technologies et de moyens. M. Abad, vous posez la question des profils spécialisés qu'il est parfois difficile de recruter. La réponse standard repose souvent sur les niveaux de salaire et l'externalisation. Ce sont des réponses un peu toutes faites et j'aimerais aller un peu plus loin. À la suite de nos auditions, notamment celle de la direction du renseignement militaire, et je le constatais également dans...
Je vais répondre à notre collègue Jacques Marilossian sur la priorité en matière de coopération européenne… Malheureusement, vous avez compris que tout se tient dans les technologies numériques, il ne peut y en avoir qu'une. On ne peut ériger en un seul élément de cette chaîne technologique et négliger tout le reste. Il me semble essentiel, cela dit, de garantir notre souveraineté en matière de micro-processeurs au niveau français ou européen. En effet, un micro-processeur peut être « vérolé » sans qu'on puisse le savoir. Les bombes logiques existent déjà aujourd'hui mais de...
...que qui consiste à être conscient, par exemple, que s'il porte une montre connectée pendant une opération spéciale, cette montre peut diffuser sa position. Les chefs tactiques doivent aussi être formés. Je suis convaincu que même sur un champ de bataille ultra-numérisé, ce qui fera la différence au moins pour quelques dizaines d'années encore, ce sera la compétence du chef tactique, au-delà de la technologie dont il dispose. Jean-Pierre Cubertafon posait la question des apports du big data. Si je prends l'exemple de l'armée de terre, SCORPION est une première étape dans l'exploitation de cette technologie. Grâce à l'échange en temps réel des informations, plusieurs capteurs peuvent détecter un tir ennemi et en trouver l'origine grâce à la triangulation. Mais on ne peut pas encore parler de big data ...
La numérisation est un moteur de transformation puissant dans le monde militaire et un outil de prise de décision toujours plus performant. Avez-vous pu évaluer de façon globale l'appropriation de cette technologie émergente par nos militaires ? Avez-vous perçu des réticences ou, au contraire, des attentes ?
...ire : l'issue de la guerre d'Algérie n'est pas la conséquence d'une défaite militaire mais d'un choix politique délibéré. Nous avons parlé d'ordinateurs placés au coeur d'avions ou de chars, mais ne pourrions-nous pas imaginer un ordinateur à l'intérieur même d'un homme, c'est-à-dire un homme bionique ? Lors de votre présentation, vous avez mis en exergue la panne comme principale limite de ces technologies. Nous maintiendrions donc toujours une présence humaine sur nos champs de bataille afin de pallier cela. En conséquence, doit-on s'attendre un jour à assister à des combats entre hommes et robots ?
Dans votre exposé, vous avez évoqué le militaire à qui on allait réapprendre à lire une carte et le marin à qui on allait réapprendre à naviguer avec un sextant. En cette année de centenaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale, cela me fait penser que, peut-être, les élevages de pigeons voyageurs ont de beaux jours devant eux. (Rires) Compte tenu du développement rapide des technologies numériques à usage dual ou militaire, comment pourraient évoluer les menaces provenant d'État-puissances ou d'ennemis non-étatiques ? D'autre part, dans la situation d'asymétrie des forces que nous connaissons sur les théâtres actuels, quels peuvent être les inconvénients de la numérisation des opérations et des champs de bataille pour nos armées ?
... fois dans leur usage civil et sur le terrain, face à l'ennemi. D'ailleurs, aujourd'hui, même des ennemis réputés « à faible niveau technologique » utilisent ces outils numériques au quotidien. Les militaires, eux, y voient surtout un moyen d'optimiser leurs procédures administratives afin d'éviter les saisies multiples dans divers systèmes d'information. Concernant l'utilisation personnelle de technologies telles que le smartphone par des agents du renseignement ou des militaires, il est plus que nécessaire d'avoir conscience des risques induits par le seul service de géolocalisation. On considère que 50 % de la population utilise des téléphones portables fonctionnant sous Android, donc par extrapolation, nous pouvons estimer que cela concerne également la moitié des militaires. Cela implique que ...