Les amendements de François Ruffin pour ce dossier

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Au sujet des lobbies... Tous les ans, chacun de nous trouve dans sa boîte à lettres le calentrier d'un cabinet français qui s'appelle Boury Tallon et Associés. Il se trouve que ce cabinet est le lobby qui oeuvre pour la molécule epoxyconazol, l'une des molécules dont on demande aujourd'hui l'interdiction, parce qu'elle est particulièrement dang...

Au lancement des états généraux de l'alimentation, je pensais voter, je l'ai déjà dit, ce projet de loi. Je pensais que nous parviendrions à un texte votable. À l'arrivée, il ne contient pas grand-chose – presque rien. Sur les prix, rien ne garantit que les agriculteurs seront mieux payés. Et dans le titre II, cela part dans toutes les sens. Je...

Il faudra fixer un cap à tout cela. Il faudra mettre en place, pour reprendre les mots de Bruno Dufayet, un nouveau contrat social, qui n'est pas affirmé dans cet hémicycle : je veux parler de l'agroécologie. Il faudrait que l'État et le monde agricole mettent la même énergie à sortir de la chimie, du pétrole et des engrais qu'ils en ont mis po...

Il nous faut donc libérer l'agriculture des seigneurs des banques, des seigneurs de l'industrie et des seigneurs de l'agro-chimie.

Il y a entre nous un profond désaccord sur la « responsabilisation des interprofessions ». Ainsi, on demanderait aux paysans de se mettre d'accord avec l'industrie agroalimentaire et la grande distribution,...

... en espérant que de tout cela sortira une harmonie qui permettra aux agriculteurs d'être mieux rémunérés ? Si ça marche au pays des Bisounours, tant mieux, mais le problème, c'est que dans la réalité, ça ne marche pas – et cela depuis des années. Moi, je ne fais pas confiance à ce que vous appelez « l'interprofession ». Ça paraît chouette c...

Que se passe-t-il lorsque ça ne marche pas, et que les paysans se retrouvent avec le couteau sous la gorge et la tête sous l'eau, dans le cadre non plus d'une négociation directe avec l'industrie agroalimentaire ou la grande distribution, mais d'une négociation tripartite ?

Je citais tout à l'heure le cas de Lactalis, qui fixe le prix et dit a posteriori aux paysans combien ils vont être payés, en utilisant des formules mathématiques compliquées, auxquelles les paysans ne comprennent rien – comme si, lorsque vous allez acheter une baguette, le prix n'était pas affiché. Admettons que cela se clarifie un peu ; mais ...

Je pense que c'est à la puissance publique de s'interposer pour responsabiliser Lactalis, en utilisant, s'il le faut, non seulement la carotte mais aussi le bâton, afin de le rendre plus respectueux des paysans !

Notre crainte, monsieur Descrozaille, est que l'État joue les Ponce Pilate – pour reprendre l'expression que vous avez employée – non seulement à travers ce qu'a dit le ministre, mais aussi, dans les faits, à travers ce projet de loi. Notre crainte, c'est que dans ce texte, l'État ne prenne pas ses responsabilités et qu'il ne s'interpose pas lo...

Il faut comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons. Pour défendre nos convictions, nous n'avons que des mots forts, que nous pouvons prononcer avec force, tandis que vous, monsieur le rapporteur, monsieur le ministre, vous n'avez pas besoin de la force des mots, car vous avez la force des choses avec vous : il vous suffit de prono...

Nous, pour défendre nos convictions, il nous faut nous animer, nous agiter, et ainsi de suite, car c'est la seule arme dont nous disposons. Sur le fond, nous sommes là pour mieux répartir la valeur ajoutée. Or comment pouvons-nous le faire sans connaître les bénéfices encaissés par les entreprises ? Si cette donnée du problème nous échappe, no...

Il y a quelques années, j'ai rencontré Régis Aubenas, qui est arboriculteur à Chateauneuf-sur-Isère. Cette année-là, il avait fait 75 000 euros de déficit. Je lui ai demandé si c'était parce que les Français n'aimaient plus les pêches et les abricots. Il m'a répondu non. Il m'a dit que c'était parce que l'Espagne, où les contraintes sociales et...

À propos de cet amendement, Dominique Potier a parlé de finesse ; je parlerais presque de mollesse. Ce qui nous y est proposé est d'un extrême modérantisme. Il ne s'agit pas de fixer les prix, ni même de les indiquer, mais de faire en sorte que les indicateurs puissent être validés par l'État. On se situe donc ici au troisième niveau de la régu...

Si le cadre communautaire empêche de mettre cette proposition en oeuvre, c'est évidemment lui qu'il faut bousculer un peu. À la place de Michel-Édouard Leclerc ou de Lactalis, si la validation des indicateurs de prix par un tiers ne devenait pas obligatoire, je lancerais un institut scientifique du lait qui me servirait de couverture et me per...

Ces masques, il faut que la puissance publique les fasse tomber. On nous dira que l'unanimité sera requise au sein de l'interprofession, mais on sait comment peut s'arracher l'unanimité quand les parties ne jouent pas à armes égales, certains étant flanqués de cabinets d'avocats, d'experts et de comptables dont les paysans sont dépourvus.

Vous allez faire confiance aux coopérateurs pour rédiger la loi avec le ministère. Lors du débat sur les prix, vous avez dit faire confiance à l'interprofession pour les fixer, plutôt que d'être plus directifs et d'établir des indicateurs. Puis, lorsque nous parlerons des produits phytosanitaires, vous nous direz qu'il faut faire confiance à la...

... et qu'aucune pression ne s'exerce de l'extérieur. Parler de lobby dans la démocratie française, c'est euphémiser le problème, considérer que les intérêts financiers ont besoin d'une pression extérieure sur le Gouvernement pour être comblés, alors que cela se passe depuis l'intérieur.

Je ne parle pas pour M. Moreau, mais est-il naturel que le rapporteur de ce projet de loi sur l'agriculture soit agriculteur et président de coopérative ? On ne va pas changer maintenant.

Si j'étais rapporteur d'un texte sur le journalisme, je commencerais ce travail avec tout ce que j'ai porté pendant des années, à savoir un journalisme pas tout à fait classique ; je défendrais les valeurs qui sont les miennes depuis des années. M. Moreau est agriculteur et travaille sur ce texte avec les valeurs de sa profession, si bien que s...