Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du jeudi 23 septembre 2021 à 9h00
Responsabilité pénale et sécurité intérieure — Article 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Les amendements n° 36 et 37 sont défendus, et je m'attarderai sur les amendements n° 38 et 39 , qui me tiennent un peu plus à cœur. Ils tendent à revenir sur les dispositions prévues à l'alinéa 14 de l'article 7, selon lesquelles les traitements de vidéosurveillance ne peuvent pas être couplés avec une captation du son ou un dispositif biométrique. Je me suis beaucoup interrogée sur ces dispositions, parce que la captation du son pourrait, dans certains cas, être très utile.

Comme je l'ai dit en commission, pour que la vidéoprotection utilisée dans les cellules de garde à vue soit efficace, il faut qu'un policier soit en permanence derrière les écrans. Dans certains commissariats, la pièce où se trouvent les écrans de vidéosurveillance n'est pas à proximité des cellules de garde à vue. Or vous savez aussi bien que moi que les policiers – et ce n'est absolument pas un reproche que je leur fais – ne peuvent pas passer leurs journées devant les écrans à vérifier ce qu'il se passe dans les cellules, parce qu'ils sont occupés à beaucoup d'autres tâches : répondre au public, remplir des formulaires et dossiers administratifs, discuter avec leurs collègues d'affaires en cours. Je suis encore allée lundi au commissariat de Béziers pour vérifier comment cela se passait, et je confirme qu'ils ne peuvent pas être attentifs à 100 % aux caméras de protection.

Il me semble donc important de coupler la vidéoprotection avec un dispositif de captation du son, ce qui permettrait d'alerter immédiatement le policier, qui n'est pas en permanence derrière son écran – et c'est normal, je le répète – qu'il se passe quelque chose dans une cellule : agression d'un gardé à vue par un autre gardé à vue, tentative de suicide, crise d'angoisse.

Le commissaire de Béziers m'expliquait d'ailleurs que, si tel n'est pas le cas dans son commissariat, dans d'autres, les salles de visionnage des écrans de vidéoprotection sont éloignées des cellules de garde à vue, situées même parfois à un autre étage, ce qui pose donc un problème. Il me semble que la captation du son permettrait plus d'efficacité.

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