Intervention de Paul Molac

Séance en hémicycle du jeudi 20 mai 2021 à 9h00
Modernisation des outils et gouvernance de la fondation du patrimoine — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

…car de tels travaux représentent un coût élevé pour des monuments qui ne sont pas classés. Cette tâche repose donc sur les municipalités. Pour elles, c'est une vraie question. En effet, si l'on ne voit plus la fameuse église au milieu du village, par exemple parce qu'elle a été détruite, il manquera forcément quelque chose. Il n'est pas non plus possible de laisser une ruine au milieu d'un bourg.

La solution consisterait peut-être à envisager un usage des églises plus large qu'aujourd'hui. Je vous rappelle qu'au Moyen Âge les églises étaient tout simplement la maison commune. On y donnait aussi des fêtes, et s'y tenaient des assemblées où se rendaient les habitants – j'allais parler de citoyens, mais ce n'étaient pas encore des citoyens à cette époque. On pourrait donc élargir la fonction des églises pour qu'elles deviennent de véritables lieux de culture et ne soient pas seulement des lieux religieux.

L'article 1er , dont les dispositions ont finalement été intégrées à la loi de finances rectificative de juillet 2020, devrait permettre de soutenir plus de projets en ouvrant la labellisation aux communes de moins de 20 000 habitants et à de nouveaux sites patrimoniaux, comme les jardins et les parcs. Nous y sommes favorables tant que cela ne conduit pas à délaisser le petit patrimoine rural.

Comme nous l'avons rappelé lors des débats sur la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, nous nous interrogeons sur la répartition territoriale des moyens de conservation du patrimoine. Alors que les conditions des travaux de restauration et l'état de salubrité de notre patrimoine interpellent, rappelons que 65 % des crédits du patrimoine sont versés en Île-de-France : le reste du territoire doit donc se partager un tiers des crédits. Je pourrais donner d'autres exemples : 90% des crédits du ministère de la culture sont dépensés en région parisienne, et 67 % des crédits alloués à la politique du tourisme sont consacrés à cette même région – et seulement 2 %, par exemple, à la Bretagne, qui est pourtant une grande région touristique.

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