Quant aux 125 000 bénéficiaires de l'AME qui prendraient les transports, ils ne représentent qu'une infime part des 2 millions d'usagers quotidiens des transports publics – l'un de nos collègues l'a déjà souligné. D'ailleurs, qu'ils empruntent ou non les transports ne changera pas les coûts structurels de nos infrastructures.
Le sociologue Alain Touraine soutenait que la défense de la dignité de tous devrait constituer un chantier politique fondamental. Je crois, pour ma part, que permettre la mobilité de tous, y compris des sans-papiers, concourt à la défense de la dignité. Votre texte prend un tout autre chemin, celui de la mise au ban de populations déjà discriminées, de la recherche de boucs émissaires et de l'opposition de classes populaires à d'autres classes populaires. C'est pourquoi le groupe Libertés et territoires votera, avec conviction, contre la proposition de loi.