Interventions sur "éthique"

116 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine, rapporteur de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique :

Leur utilisation elle-même a lieu dans des établissements français, sous contrôle. Vos craintes me semblent excessives. Nous avons déjà tous les moyens susceptibles de satisfaire vos amendements, en s'assurant que rien n'est fait, en France, hors de nos règles et modalités éthiques.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

...ment garantir le caractère gratuit du don de gamètes ? L'édifice est, à mon sens, fragile. Monsieur le rapporteur, vous nous dites qu'on ne fait pas n'importe quoi, qu'il n'y a pas de trafic d'embryons. Pardon, mais il existe des trafics d'organes en Europe – ce sont peut-être des épiphénomènes, mais cela existe bel et bien. On ne peut donc pas, de mon point de vue, garantir que nos règles de bioéthique à la française seront scrupuleusement respectées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

...s en France ; mais mes collègues s'inquiètent ici des pratiques qui ont cours à l'étranger. On le sait pour bien d'autres domaines : les certificats ne valent pas toujours garantie… C'est d'autant plus vrai dans des pays où il existe des gestions à but lucratif. Nous leur demandons de vérifier que nos principes sont respectés, alors qu'eux-mêmes n'y sont pas soumis, et que leurs propres principes éthiques sont différents ! Et quelles seraient les sanctions si ce certificat est trompeur ? Alors, nous faisons confiance. Vous nous dites que nous savons ce qui se passe, mais comment pouvons-nous vraiment nous assurer que l'embryon qui arrive a respecté nos propres réglementations et nos propres principes éthiques ? La confiance ne suffit pas. Il y a une vraie question de traçabilité. Madame la mini...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

...pour un couple hétérosexuel ne provient pas d'un ovocyte ou de sperme qui ont été achetés ? Comment pouvez-vous contrôler cela ? Si vous me dites que l'Agence de la biomédecine se rend parfois sur place pour vérifier que l'embryon a été produit dans les mêmes conditions que celles que l'on impose en France, alors je retire mon amendement. Mais nous sommes entourés de pays dont les principes de bioéthique sont extrêmement différents des nôtres.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Je vais faire confiance au rapporteur, en espérant que la nuit lui portera conseil pour qu'il fasse preuve d'une encore plus grande sagesse en matière bioéthique.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

...et difficile. Mais comme le disait cet après-midi M. Bazin, il existe tout de même un risque que la possibilité de sélectionner les gamètes ou embryons ne conduise des couples homme-femme à utiliser l'AMP – surtout si elle est remboursée, nous aurons l'occasion d'en débattre tout à l'heure – sans nécessité objective. Lors de la mission d'information, le président du Comité consultatif national d'éthique – CCNE – s'était déclaré défavorable à la levée du critère de l'infertilité pathologique pour les couples homme-femme. Aucun avis, aucune étude d'impact ne permettent de quantifier le nombre de couples hétérosexuels qui utiliseront cette technique ni d'envisager les développements ultérieurs que peut entraîner cette levée du critère objectif d'infertilité. C'est la raison pour laquelle nous prop...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

Cet amendement concerne la production et la conservation des embryons lors des démarches d'AMP. Nous nous accordons tous sur l'objectif de limiter le nombre d'embryons conservés, d'ailleurs inscrit dans la loi de 2011. En effet, la création d'embryons qui sont ensuite congelés pose des questions éthiques largement partagées. Or à l'époque, la technique de vitrification ovocytaire n'en était qu'à ses débuts. Son développement nous offre aujourd'hui une autre solution pour la production d'embryons, avec la possibilité d'autoconservation des ovocytes. C'est la raison pour laquelle nous vous proposons d'insérer dans l'article 1er un alinéa ainsi rédigé : « La cryoconservation des ovocytes est interd...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

Mes propos iront dans le même sens. Les débats ont révélé qu'il y a aujourd'hui plus de 200 000 embryons en cryoconservation. Il y a donc là un véritable enjeu. Or aujourd'hui, on peut faire autrement. Dès lors que la cryonconservation des gamètes existe, il faut tirer ce fil. Nous parlons beaucoup d'éthique, alors faisons en sorte de traiter cette question de l'embryon avec sérénité tout en s'assurant de la limitation du nombre d'embryons surnuméraires. J'entends souvent notre rapporteur, le professeur Touraine, insister sur les avancées de la science. Nous en avons là une vraie : tirons-en les conséquences et faisons en sorte que, par souci d'éthique, on décide de conserver non plus les embryons ma...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

...s couples hétérosexuels. Ainsi, il sera possible de voir un couple hétérosexuel recourir à une PMA non seulement pour prévenir la transmission d'une maladie, mais aussi, demain, pour choisir une caractéristique de l'enfant. En l'état actuel du droit, cette pratique est interdite, mais puisque les CECOS procèdent à des appareillages de gamètes, rien n'empêchera de franchir, demain, cette frontière éthique. Dans un reportage diffusé hier sur une chaîne d'information continue – je ne ferai pas de publicité pour LCI – un couple de femmes témoignait des difficultés qu'elles avaient eues, du parcours du combattant qu'elles avaient suivi pour recourir à une PMA avec tiers donneur à l'étranger. Vous me direz qu'un témoignage vaut ce qu'il vaut, que c'est sans doute un cas isolé, mais leur situation étai...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Pourquoi le préciser ici ? Vous n'avez plus de doute nous avez-vous dit : moi j'en ai encore, je vous l'avoue, surtout quand je vous écoute. Vous avez encore dit cette semaine qu'en matière de gestation pour autrui – GPA – , la « GPA éthique » n'était pas contraire à nos valeurs mais que la société française n'y était pas encore prête : je me demande si cet amendement ne tendrait pas à l'y préparer. Vous reconnaissez au projet parental, à la volonté, une toute-puissance qui peut se révéler une fragilité. En effet, un projet se modifie, une volonté change, mais quand l'embryon est là, il est là ! On le prend tel qu'il est. Un enfant ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer :

... produits du corps humain et remettre en cause les fondements altruistes du système de santé français. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le CCNE. Ces perspectives ont d'ailleurs conduit une minorité des membres du Comité à proposer, dans le cadre de l'avis no 126, le maintien du statu quo en la matière. Et vous avez décidé d'en changer la présidence… Les participants aux états généraux de la bioéthique sont également très réservés : plus de 80 % des participants aux événements organisés dans les régions étaient défavorables à l'extension de la PMA, comme l'étaient 89,7 % des contributions écrites sur le site internet. Cela aussi a été balayé. L'élargissement de la PMA présente donc des difficultés éthiques que nous ne devons pas ignorer. La PMA, rappelons-le, est un ensemble de techniques médi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

Je voudrais revenir sur les arguments développés à la fois par la ministre Agnès Buzyn et par la garde des sceaux. Pour dissiper les craintes de nos collègues quant à un glissement vers la GPA, on nous explique que la PMA ne heurte pas, pour reprendre les propos de Mme la ministre, les principes éthiques de la France, contrairement à la GPA. Avant 1993, l'insémination artificielle était autorisée pour les femmes seules. Pour des raisons éthiques, la PMA leur a été refusée. En 2011 s'est posée la question de l'ouverture de la procréation médicalement assistée à des femmes seules ou en couple. Au nom de l'éthique, cette voie a été fermée. Je veux simplement vous faire comprendre que les barrière...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

...A dans quelques années, cela me poserait un problème. Mais je crois que ce n'est pas le cas. Les ministres ont bien expliqué que ce projet de loi avait pour objet d'étendre l'accès à une technique, celle de l'assistance médicale à la procréation. Vous, vous mélangez ce débat avec celui de la GPA, autre procédé au cadre totalement différent et dont le principe heurte profondément nombre de valeurs éthiques – nous pouvons, me semble-t-il, être largement d'accord à ce sujet. Comme je l'ai dit en commission, vos arguments pour nous assurer que le glissement ne s'opérerait pas ne sont pas des paroles en l'air : vous avez clairement démontré que ce qui fonde l'extension aujourd'hui de la PMA ne pourra pas fonder demain la légalisation de la GPA. Notre groupe est profondément opposé à la gestation pour...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

...e ça se passe. On nous opposera évidemment les mêmes arguments. On nous expliquera que cela existe déjà, ce qui est vrai. On nous dira que cela se fait à l'étranger, ce qui est vrai. Ainsi, on pourra tout justifier. On utilisera un argument censé être définitif en nous disant : « C'est moderne ! » Le processus est toujours le même. Le vrai sujet, mes chers collègues, c'est de savoir ce qu'est l'éthique, et ce qu'est la morale. Pour moi, l'éthique, c'est la capacité de dire non à l'air du temps ; c'est la capacité de dire non à un progrès scientifique peut-être réel, mais qui n'a pas vocation à se transformer en évolution ou en révolution sociale. Le chercheur cherchera : rien ne l'en empêchera, nous n'avons d'ailleurs pas vocation à l'empêcher de chercher. Le problème se pose quand le résultat ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Dumas :

...t, par nature, bonne pour l'équilibre de l'enfant. Ces femmes sont fort loin d'être majoritaires. Il n'y a donc pas d'inquiétude à avoir. Un peu de matriarcat ne peut pas faire de mal ! La levée de l'anonymat, en revanche, me paraît fondamentale, pour toutes les raisons que mon collègue Joachim Son-Forget a évoquées. En ce qui concerne l'AMP pour femmes seules, le Comité consultatif national d'éthique, dans son avis du 15 juin 2017, a reconnu que l'absence de double lignage parental consécutive à ce modèle familial soulevait des interrogations éthiques spécifiques. L'enfant à venir sera volontairement, d'emblée, privé d'une double filiation. Dans cet avis, le CCNE souligne le manque d'études sérieuses sur les conséquences induites par cette particularité sur les jeunes enfants. On pourrait d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

...e libre choix du mode de garde, dont je me suis félicitée, ou la prime d'activité. Il apparaît dès lors pour le moins contradictoire de prévoir, avec ce projet de loi, d'élargir la procréation médicalement assistée aux femmes célibataires, alors que le Gouvernement prend des dispositions pour venir en aide aux familles monoparentales et réduire leurs fragilités. Le Comité consultatif national d'éthique admet qu'il existe peu d'études sur le développement et l'épanouissement des enfants de mères célibataires par choix nés par AMP. Il s'agit d'études qualitatives anglaises, portant sur de petits effectifs et sur des enfants encore très jeunes. Dans ce contexte, nous n'avons donc pas de certitudes. Nous ignorons les conséquences de la rupture anthropologique que nous nous apprêtons à engager. Le ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

...un cas comme dans l'autre, c'est sujet à déclaration et à une vérification très aléatoire – , le texte va avoir pour les hétérosexuels une conséquence imprévue. En effet, le recours à une PMA suppose aujourd'hui une impossibilité médicale à procréer, qui suscite une demande de type social à laquelle répond un acte médical – c'est un choix purement sociétal, qui n'a rien à faire dans une loi de bioéthique, mais passons. Cela vous amène à dire, madame la garde des sceaux, qu'il faut renoncer à la notion de parents d'intention pour des raisons d'égalité et permettre à l'enfant d'un couple homosexuel ayant eu recours à la PMA de connaître son origine. Nous aurons ce débat ultérieurement. Il en résulte toutefois, puisqu'il ne faut pas faire de différence, qu'un couple hétérosexuel dont l'un des deux ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

À ce moment du texte – et cela se produira à nouveau – , nous nous trouvons en tension, car il n'y a pas une partie de l'hémicycle qui aurait raison tandis que l'autre aurait tort. Chacun fixe des limites éthiques différemment en fonction de ce qu'il estime acceptable ou souhaitable dans l'intérêt de l'enfant, de la société ou des femmes, ces différents intérêts pouvant parfois se trouver en balance. Nombre d'entre nous ont cheminé sur la question de la PMA ouverte aux femmes seules. Ce fut par exemple mon cas. Ce sujet me semble devoir être distingué de celui des familles monoparentales. Personne ne ni...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Mignola :

Je tiens d'abord à dire mon très grand respect, et celui du groupe que j'ai l'honneur de présider, pour toutes les convictions – légitimes – qui s'expriment dans cet hémicycle. Alors que nous nous retrouvons pour savoir si l'inscription d'une technique dans la loi peut transgresser un principe éthique, porter un trouble à la société ou induire une perte de chances pour un enfant, il nous faut nous souvenir, en cheminant dans ce débat, que depuis la nuit des temps, les femmes peuvent faire des enfants seules lorsqu'elles le décident – parfois sans le décider. Elles n'ont jamais, de ce fait, rompu un principe éthique ou porté de trouble à la société. L'histoire nous l'enseigne, et le législateur...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

...ueur de la loi Taubira nécessitait de laisser le débat s'apaiser, avant d'envisager une ouverture de la PMA à toutes les femmes. Aujourd'hui, notre pays est prêt. Nos concitoyens sont très majoritairement ouverts à cette évolution visant à l'égalité des droits. Les avis favorables se sont d'ailleurs multipliés, émanant du Conseil national de l'ordre des médecins, du Comité consultatif national d'éthique et du Conseil d'État ou exprimés lors des auditions menées par les commissions parlementaires. Quant au seul avis négatif, rendu par l'Académie nationale de médecine, il vient d'être fragilisé publiquement par de nombreux membres de cette institution. Si la « malédiction » que nous prédit François-Xavier Bellamy nous rappelle avec effroi les propos entendus lors des débats de 2013, je reste pers...