158 interventions trouvées.
...de leurs profits ! De surcroît, il s'agirait de récidive, donc d'entreprises qui ont déjà commis des infractions portant, cela a été dit et redit, sur des données sensibles. C'est une question de liberté d'exercer un droit démocratique, mais aussi une question financière. Nous proposons ici que le texte fasse clairement état de la proportionnalité de la sanction. Si le champ d'intervention de la CNIL est réduit au seul contrôle a posteriori, au moins que sa sanction soit un tantinet dissuasive ! Or l'échelle des sanctions que vous proposez ne le sera absolument pas pour des géants du numérique, et il y aura du coup un déséquilibre entre les capacités de ces entreprises, très puissantes financièrement, à anticiper la sanction et à récidiver à l'envi, et celles des petites entreprises qui seron...
...sant ainsi l'innovation ; la responsabilisation des acteurs et le recours à des dispositifs de droit souple, qui offrira plus de flexibilité au régulateur pour s'adapter aux avancées techniques, lesquelles sont rapides et imprévisibles ; la portabilité des données et l'extraterritorialité des normes, à même de favoriser une concurrence loyale pour les entreprises européennes ; le rôle accru de la CNIL dans l'accompagnement des entreprises, qui contribuera à niveler le terrain de jeu pour les petites et moyennes entreprises. En effet, une attention particulière devra être accordée à ces dernières, parfois encore éloignées de la mise en conformité – même si l'on assiste à une véritable prise de conscience de la vulnérabilité de certaines données et que les entreprises souhaitent rattraper leur ...
... dont nous nous félicitons. Mais nous devrons faire preuve de pédagogie et de conviction pour qu'un changement de mentalité et de pratique accompagne cette évolution juridique, pour que chaque individu soit conscient de ses droits et des recours qui lui sont offerts et que chaque responsable de traitement puisse agir en conformité avec ses obligations. Le rôle des autorités de contrôle, comme la CNIL, mais également de l'État et de tous les acteurs intéressés par cette matière – et nous sommes de plus en plus nombreux – , sera donc essentiel au cours des prochaines années pour expliquer, accompagner et assurer une intégration progressive des règles en vigueur. Le législateur se doit de répondre à un impératif de clarification. Cette demande s'est fortement exprimée dans toutes nos auditions,...
...nons n'abaisse pas le degré de protection des données de santé. Il maintient, au contraire, le régime existant qui les fait ressortir à la catégorie des données sensibles et au principe de l'interdiction de traitement. S'il existe des dérogations, celles-ci trouvent à s'appliquer dans l'esprit du droit européen qui opère le basculement du régime d'autorisation vers un contrôle a posteriori par la CNIL. L'équilibre dégagé par la loi de modernisation de notre système de santé n'est pas remis en question par le RGPD, ni par le projet de loi. Le cadre juridique opère une conciliation entre les exigences de la vie privée et l'intérêt général. L'ouverture de l'accès aux données de santé reste inchangée et doit permettre de favoriser la recherche, l'innovation, l'amélioration de la prise en charge d...
...urront se prévaloir de nouveaux droits, tels que la portabilité des données, le renforcement de leur information et le droit à l'effacement. La responsabilité des traitements pèse désormais sur les entreprises, qu'elles soient responsables de traitement ou sous-traitantes. Elles devront estimer les risques et les impacts sur les données personnelles et vérifier la licéité de leur traitement. Les CNIL nationales auront un rôle de conseil et d'accompagnement auprès d'elles. En échange de cette plus grande souplesse, le contrôle est désormais exercé a posteriori par les autorités nationales, qui pourront infliger des amendes administratives allant jusqu'à 4 % du chiffre d'affaires mondial. Ce projet de loi appelle un ensemble de remarques. En premier lieu, le Gouvernement a fait un choix parcim...
...s qui distinguent la démocratie du totalitarisme : le droit à la vie privée. Ce risque de totalitarisme peut venir de l'État, mais il vient en réalité plus sûrement des GAFA – Google, Apple, Facebook, Amazon. Ce que je viens de faire – définir les termes clés et quelques-uns des enjeux liés aux données personnelles à l'ère numérique – , ce travail d'information, est l'une des missions clés de la CNIL. Cependant nombre de nos concitoyens et concitoyennes ne connaissent malheureusement pas ou mal cette autorité administrative indépendante et selon nous, sa mission d'information et de formation à la protection des données sensibles n'est pas assez développée pour rendre compte des enjeux de l'éducation au numérique. La France insoumise a déposé des amendements en vue d'étayer cette fonction. La ...
...ératif : assurer les libertés individuelles et collectives, et garantir le droit au respect de la vie privée comme le prévoit la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. Or la réforme qui nous est présentée ici, en procédure accélérée, est difficilement intelligible du fait, principalement, d'un empilement de textes, de multiples renvois et de superpositions. Le Conseil d'État et la CNIL eux-mêmes ont souligné ce défaut de lisibilité. En outre, l'étude d'impact est bien insuffisante pour apporter les éléments d'analyse nécessaires à la compréhension de cette réforme. Le Conseil d'État observe à cet égard qu'elle « n'éclaire, en dépit de son volume, qu'assez peu les choix stratégiques que le Gouvernement a pratiqués. » Au regard de ces difficultés, le projet de loi autorise, en so...
...t est très proche, puisqu'elle est prévue pour mai prochain. Le paquet européen recouvre, d'une part, le règlement général sur la protection des données en matière civile et commerciale et, d'autre part, la directive relative aux traitements en matière d'infractions pénales. Le choix de notre pays a été de ne pas remettre en cause les grands principes de la loi de 1978 et donc l'existence de la CNIL, qui vient de fêter ses quarante ans, mais d'adapter la loi référence de 1978 au cadre européen et de tenir compte des impératifs de fluidité qu'impose le développement du numérique dans nos sociétés. Le grand changement est le passage d'un contrôle a priori, sous la forme de déclarations ou d'autorisations déposées et délivrées par la CNIL, à un dispositif de contrôle a posteriori. Cela a de no...
Dans ce contexte, quels nouveaux moyens pour la CNIL ? Quel accompagnement renforcé pour les entreprises et les structures concernées ? Quel droit à l'oubli post-mortem ? Et quelles échéances pour l'ordonnance, qui devra, en conformité avec le texte voté, dans une démarche purement légistique, permettre une clarification du droit pour les utilisateurs ?
...la rapporteure pour avis, chers collègues, la protection de la vie privée et des données personnelles de nos concitoyens représente, depuis de longues années déjà, un enjeu majeur des politiques publiques dans notre pays. L'adoption de la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés et la création de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, dite CNIL, ont fait de la France l'un des pionniers, l'un des premiers pays au monde à se doter d'une législation et d'une autorité de contrôle indépendante sur ces questions. Certes, nous ne sommes plus dans le contexte très particulier de 1974, où les fichiers du système SAFARI défrayaient la chronique, permettant la création fort habile des premières autorités administratives indépendantes – rappelons-...
C'est donc le principe de responsabilité qui est mis en oeuvre, avec des contreparties importantes en termes de sanctions : jusqu'à 4 % du chiffre d'affaires ou 20 millions d'euros, bien loin des 150 000 euros maximum que la CNIL peut prononcer aujourd'hui. La question de la protection des données personnelles des particuliers suscite bien évidemment aussi le débat. À cet égard, le consentement des mineurs est un vrai sujet : quinze ans est l'âge retenu en commission, mais le débat n'est pas clos – des amendements proposent dix-huit ans, d'autres treize ans. Nous verrons ce que donnera ce débat, qui traverse aussi la soc...
...te du règlement et ainsi oeuvrer dans le sens de l'harmonisation européenne. Nous nous félicitons ainsi des aménagements concernant la coordination entre autorités nationales de protection des données, à travers le mécanisme d'autorité chef de file. Le dispositif nous semble de nature à faciliter les démarches pour les responsables de traitement et à favoriser le dialogue et la concertation entre CNIL européennes, nécessaires à l'émergence d'une jurisprudence cohérente et efficace à l'échelle de l'Union. Par ailleurs, le changement de paradigme dans les rapports des usagers avec la CNIL nous paraît tout à fait souhaitable. En passant d'une logique d'autorisation a priori à un contrôle a posteriori, on allège la charge de travail de la CNIL pour laisser les agents se concentrer sur d'autres mis...
...s européennes en matière de protection des données personnelles. Il est urgent de le faire, puisque le règlement européen s'appliquera d'office dans toute l'Europe à compter du 6 mai 2018. Le projet de loi qui nous est proposé vient donc toiletter la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés. Loi pionnière en Europe à l'époque, elle avait donné naissance à la CNIL et permis de responsabiliser les organismes mettant en oeuvre des traitements de données. Ce projet de loi est, madame la ministre, très complexe d'un point de vue juridique. De lecture difficile, il est fastidieux à étudier, dans une matière où seuls les spécialistes de la législation relative aux données personnelles se retrouvent. Nous risquons ainsi, mais j'y reviendrai au cours de mon inte...
Je voulais commencer en vous indiquant que ce projet de loi était attendu depuis longtemps. Il est le fruit d'un travail commun des CNIL européennes dans le cadre du G29, travail qui a largement inspiré les institutions de l'Union européenne lorsqu'elles ont élaboré le règlement et la directive que nous avons à présent à transposer dans notre droit national. Ce paquet européen de protection des données est, comme nous l'avons jusqu'à présent entendu, globalement consensuel. Pour l'essentiel, il permettra à la CNIL d'exercer ses m...
...iner à quel genre de publicité vous serez sensible. Vaste pouvoir nouveau, qui appelle à une vigilance accrue et à la réaffirmation des principes de collecte de données qui sont inscrits dans notre loi depuis 1978 : les principes de finalité, de pertinence et de conservation des données, les principes de protection et de consentement des citoyens. Cela justifie le renforcement des pouvoirs de la CNIL ; en même temps, cela justifie la recherche d'une efficacité accrue dans le partage des données, à des fins de recherche, à des fins de progrès, pour éviter que notre économie ne soit pénalisée par des entraves trop fortes. En pratique, tous nos acteurs informatiques vous le diront – et ils nous l'ont dit au cours des auditions menées par la mission sur l'intelligence artificielle – , l'accès au...
Pour être à la fois protecteurs et efficaces, fidèles à nos principes et ouverts au progrès scientifique et technologique, nous disposons d'un outil remarquable, fourni par l'Union européenne : le Règlement général sur la protection des données, le RGPD. Si l'initiative en revient au Parlement européen, la CNIL a joué un rôle majeur dans sa mise en place. Il est à la bonne échelle, celle de l'Europe, capable d'influencer politiquement n'importe quel acteur mondial. Il passe d'une logique de déclaration à une logique de responsabilité, d'un contrôle a priori à un contrôle a posteriori, et ce contrôle est renforcé, y compris par de fortes amendes. Il insiste sur la protection par l'architecture, privacy b...
...'est qu'il laisse une très grande marge de manoeuvre aux différents États membres, de sorte que pas moins de cinquante-sept points peuvent faire l'objet d'adaptations nationales. Essentiel, car le sujet, la protection des données personnelles, est au coeur de toutes nos activités humaines. Or le RGPD d'avril 2016 représente, quarante ans après la loi Informatique et libertés et la création de la CNIL, une avancée majeure pour la consolidation d'un régime commun de traitement, de partage et de libre circulation protégée de nos données. Je crois être l'une des rares personnes présentes ce soir dans l'hémicycle à avoir déjà voté sur le RGPD, et voté en sa faveur, puisque j'ai eu l'occasion de le faire en tant que membre du Parlement européen ; il m'est donc particulièrement agréable d'en débatt...
... échanger avec nos voisins les bonnes pratiques ; tant mieux si nos voisins prennent modèle sur la France ; tant mieux si l'on peut se défendre à plusieurs pays contre les comportements scandaleux de certaines multinationales. Toutefois, la transposition de la directive me gêne, en particulier s'agissant de la possibilité donnée à des inspecteurs dépendants d'organismes étrangers homologues à la CNIL d'enquêter sur le territoire français – même si j'ai bien noté que les fichiers les plus sensibles étaient exclus de cette transposition. Bien évidemment, je ne suis pas contre les coopérations entre commissions compétentes, mais je considère qu'en France, les enquêteurs étrangers ne devraient être que de simples observateurs. L'article 62. 3 du règlement transposé par cette loi ne stipulait pou...