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...eules en situation souvent très désespérée (je le sais pour en avoir accompagné plus d'une) et des couples de lesbiennes qui arriveraient à cette solution à un moment de leur parcours alors qu'elles ont fait ensemble un projet parental. Comment pouvez-vous affirmer que pour les parents, il faut respecter le secret alors que nous avons des témoignages d'enfants devenus adultes, adoptés ou nés par PMA, qui disent que pour se construire, ils ont quand même besoin d'un petit quelque chose ?
À l'exception du système actuellement applicable à la PMA pour les couples hétérosexuels, puisque l'article 311-20 du code civil bloque la contestation de la filiation sur une base biologique.
J'ai une question pour le professeur Mesnil, qui a parlé tout à l'heure des femmes non mariées. Aujourd'hui, une femme mariée ne peut pas avoir accès à la PMA sans le consentement de son mari – dans la loi actuelle, c'est un couple hétérosexuel qui a accès à la PMA. Le projet de loi prévoit que, demain, les femmes non mariées auront accès à la PMA. Or elles relèvent de plusieurs catégories : les femmes célibataires, les femmes en concubinage et les femmes pacsées. Vous semble-t-il souhaitable de conserver l'expression « femmes non mariées » ou ne devra...
... soit fondée sur la vraisemblance biologique est très discuté en doctrine. En effet, depuis 1994, la section du titre VII dédiée à la procréation médicalement assistée prévoit que la filiation est établie par consentement au don chez le notaire puis par reconnaissance. La filiation paternelle ne peut pas être contestée une fois qu'elle est établie, sauf à prouver que l'enfant n'est pas issu de la PMA. C'est la seule filiation irréfragable du code civil ; elle est volontaire et elle est assimilée à la procréation charnelle hétérosexuelle déjà régie par le titre VII. On se demande donc pourquoi il serait impossible de rattacher à l'actuelle section du titre VII le mode d'établissement de la filiation pour la PMA des couples lesbiens, fondée sur la volonté selon les mêmes modalités, avec une fil...
En réaction à la contribution écrite que vous avez bien voulu nous transmettre, j'ai trois questions. En réponse à l'infertilité sociale, non médicale, et à la souffrance du désir non satisfait d'accueillir un enfant, en quoi la PMA se différencie-t-elle de l'adoption en termes psychanalytiques ? N'y aurait-il pas d'autres formes de fécondité sociale pour les personnes infertiles socialement, afin de s'épanouir ? Enfin, quelle importance auront les mots que nous retiendrons dans le projet de loi en termes psychanalytiques ?
...filiation : vous avanciez que le modèle familial « père, mère, enfant » est une construction culturelle. J'aimerais que vous développiez cette prise de position, en vous appuyant sur vos multiples travaux concernant la parentalité, le droit de la famille, le deuil périnatal, par exemple. Comme j'aborde le sujet du deuil, quels seraient d'après vous les enjeux, si nous devions ouvrir le droit à la PMA post mortem ? Quels seraient les impacts sur les familles, notamment sur l'enfant à venir ? Pourrions-nous craindre des difficultés du développement personnel, toujours d'un point de vue de la psychanalyse ? J'aimerais aussi que vous apportiez votre éclairage sur la double stigmatisation que va amener la DAV, aussi bien du côté des enfants issus de familles homoparentales que de ceux issu...
L'anonymat du don de gamètes est un sujet sensible. Il y a des avantages et des inconvénients à garder cet anonymat ou à vouloir sa levée complète. La réponse n'est pas simple. Des associations souhaitent le lever et vous avez fait référence à PMAnonyme. Vous en êtes d'ailleurs la présidente d'honneur. D'autres associations que nous avons reçues lors la mission d'information souhaitent le maintien de cet anonymat, en disant que la connaissance des origines n'est pas quelque chose d'essentiel et que cela risque de provoquer plus de bouleversements que de bien. Il y a un débat là-dessus. Je vais vous poser la question sous l'angle du don. D...
Dans certains de vos écrits, vous avez dit que vous aviez évolué sur la question de l'ouverture à la PMA pour les femmes seules. Il se trouve que nous souhaitons élargir l'AMP aux femmes seules. On fait souvent un parallèle entre un projet parental qui a été conçu initialement par une femme toute seule et la situation des familles monoparentales subies, où le père a été défaillant et est parti pour de multiples raisons. Pourriez-vous revenir sur les raisons qui vous ont fait évoluer personnellement ...
...identité. Je reviens également sur un point que vous avez souligné tout à l'heure, celui de la liberté des parents de révéler ou non à leur enfant le mode de conception. Vous insistez sur le fait que le dire par exemple à un notaire permettrait à des parents de libérer une première parole qui leur permettrait ensuite de le dire à leur enfant. Imaginez-vous qu'au moment même d'avoir recours à une PMA, ces couples pourraient être accompagnés, sur le plan psychologique ou psychanalytique, afin de leur permettre plus facilement de révéler ensuite à leur enfant son mode de conception. Peut-on donner aux parents des outils pratiques pour le faire ? Enfin, je voudrais revenir sur la procréation post mortem. Sur le plan psychanalytique, quelle est la différence entre un enfant dont le père e...
Le projet de loi ouvre la possibilité aux enfants nés de PMA d'accéder à leur majorité aux informations non identifiantes, ainsi qu'à l'identité du tiers donneur. Or, plusieurs pays européens tels que les Pays-Bas et l'Allemagne ouvrent cette possibilité à l'âge de seize ans. D'autres pays comme l'Australie ouvrent cette possibilité avant 18 ans si l'enfant est reconnu comme suffisamment mature. En France, l'enfant donne librement son consentement dans plu...
...andon est là et j'arrive à percevoir quels peuvent être ces ressorts. Dans le cadre de l'AMP avec tiers donneurs, je les comprends moins bien. Pourtant, j'ai écouté beaucoup d'enfants devenus grands qui veulent découvrir leurs origines. Je vous demande donc ce que vous constatez. Je le comprends lorsque cela résulte d'un secret découvert. Au bout de 25 ans, quelqu'un découvre qu'il est issu d'une PMA avec un tiers donneur. D'un seul coup, il a envie de savoir, mais quelque part, il a en fait plus envie d'aller chercher ce qui a fait ce secret. La volonté de découvrir les origines résulte-t-elle la plupart du temps d'un parcours fait de secrets ou pas du tout ? Qu'est-ce qui est finalement recherché ? Est-ce vraiment le fait de connaître l'identité de celles et ceux qui ont fait le don ou la r...
Madame, vous connaissez l'opposition de certaines organisations à l'ouverture de la PMA à toutes. L'argumentation repose souvent sur un postulat très simple : un enfant, c'est un père et une mère, point. D'après vous, quelles sont les conséquences réelles de l'absence de père pour un enfant qui a deux mamans, voire une seule maman ?
La déclaration anticipée de volonté permet de régler la question de l'établissement de la filiation pour les couples homoparentaux, ce qui la rend facultative, voire partiellement inopérante pour régler la question de l'accès à l'origine qui concerne aussi les couples hétéroparentaux. Par ailleurs, la PMA avec don de gamètes ne peut pas être niée pour un couple homoparental. C'est sa traduction par une mention sur l'acte de naissance qui aurait le mérite d'assurer l'accès aux origines. Toutefois, du point de vue psychanalytique, pensez-vous que la déclaration de consentement à la PMA devant notaire et l'incitation faite aux parents d'avoir ce dialogue avec l'enfant sont suffisantes ? Il est prévu ...
...ait être jadis son fameux « His majesty, the baby ». Avec cet enfant qui annonce une nouvelle génération et demande une réappropriation narcissique, ce mouvement parfois culpabilisant d'idéalisation et de désidéalisation, comment abordez-vous dans votre pratique clinique cette dialectique du réel, de la finitude et de la transmission de la vie, particulièrement pour ces enfants issus de la PMA ?
Ma question sera beaucoup plus simple et concerne la PMA pour les femmes seules. Il y a un mot que nous prononçons peu : l'amour. Effectivement, un enfant est la réunion de deux gamètes, mais également le résultat d'un amour entre deux personnes. D'un point de vue psychanalytique, un enfant peut-il se construire sans cette notion d'amour entre deux personnes, qu'elles soient homosexuelles ou hétérosexuelles ? Il est très important de dire qu'un enfant ...
On dit qu'un enfant, c'est un père et une mère. Cet argument justifie l'interdiction de la PMA pour toutes. Puisque vous êtes psychanalyste, j'aurais souhaité vous entendre sur cette question, plutôt que sur des arguties juridiques et des déclarations de volonté. Un enfant a-t-il absolument besoin d'un père pour se construire ?
C'est une question sur le narcissisme et les modifications narcissiques liées aux parentalités que nous connaissons, aux parentalités dites simples. Dans le cadre de la PMA, nous avons à faire à une autre forme de parentalité. Qu'en est-il dans votre pratique clinique ? Je résume simplement, avec des mots compréhensibles.
Le sujet était vaste. En deux minutes, c'est compliqué. Les deux dernières questions concernaient l'ouverture de la PMA aux femmes seules.
Professeur, merci pour ces propos très utiles à notre réflexion. Vous avez évoqué les situations frontières, et en juin, dans les médias, vous vous étiez aussi interrogé sur le remboursement de la PMA pour toutes. Cela conforterait peut-être l'idée d'un droit à l'enfant, alors que vous aviez en même temps alerté sur le fait que certains couples (malgré l'élargissement envisagé de la PMA à toutes les femmes) ne pourraient pas avoir l'enfant qu'ils veulent, en raison de limites biologiques ou morales. Selon vous, quelles devraient être ces limites ? Lesquelles devraient figurer dans la loi, lesq...
...esure des années, rejoignant peut-être celui des hommes, et la question du projet de maternité se pose parfois pour les femmes de manière douloureuse. Je souhaiterais donc avoir votre avis en tant que professionnel, qu'expert, sur une question qui a d'ailleurs été relevée ce matin par des associations. Peut-on allonger la durée pendant laquelle il est possible pour des femmes d'avoir recours à la PMA ? Comment la barrière de 43 ans est-elle fixée ? Est-elle basée sur des éléments objectifs ? J'imagine que ce sont des moyennes de probabilité. Cet âge évolue-t-il dans le temps ? J'entends également votre proposition quant au remboursement par la Sécurité sociale, et ce matin, des associations nous indiquaient que certains praticiens refusaient à des couples, à des femmes, l'accès à la PMA parfo...