Interventions sur "agriculteur"

548 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Madame la présidente, monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, monsieur le président de la commission des affaires économiques, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, je pense aux États généraux de l'alimentation. Il me revient en mémoire le moment où le rideau s'est levé, avec, côté cour, la grande distribution et l'industrie agroalimentaire, et, côté jardin, les agriculteurs, des associations et des consommateurs. En haut du décor brillait une étoile : celle de l'espoir. Les paysans de nos territoires espéraient en effet retrouver enfin un revenu suffisant et des prix rémunérateurs, voir leur travail et leur labeur ne pas se réduire à de la mendicité. L'espoir était immense et le scénario sans doute bien rodé.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

...ublique sous la forme du déclenchement d'un encadrement des marges de la distribution en cas de crise. Il faut en particulier prononcer le mot : cet encadrement doit – comme cela est prévu dans le code rural pour les fruits et légumes – mettre en oeuvre un coefficient multiplicateur. Bien entendu, nous demandons également une réorientation de la politique agricole commune en faveur du revenu des agriculteurs, ainsi que d'un soutien aux actifs. Soyez attentif, monsieur le rapporteur, aux arguments que vous énoncez.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Le Feur :

...e la politique du Gouvernement. Comme vous le savez, mes chers collègues, depuis plusieurs années, le secteur agroalimentaire est en profonde mutation : concurrence exacerbée des marchés, apparition de nouveaux acteurs qui déstabilisent ceux-ci, nouvelles habitudes de consommation, attentes sociétales fortes viennent durablement questionner les pratiques d'élevage et les modes de production. Les agriculteurs sont en première ligne et subissent directement les chocs induits par la volatilité des prix. Lors des États généraux de l'alimentation, quatorze ateliers ont permis d'aborder trois sujets essentiels : la fixation de prix justes pour nos agriculteurs ; l'accompagnement de la transformation des modèles de production afin de répondre au mieux aux attentes des consommateurs ; la promotion d'une al...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

...ve aussi dans les conditions de travail et de vie des professionnels de l'agriculture. Bien loin de l'image d'Épinal véhiculée par certaines émissions de télévision pour le grand public, tout n'est pas rose dans la vie des exploitants agricoles d'aujourd'hui. Travailler la terre, élever des bêtes, cela reste une passion. C'est un métier qui prend aux tripes. Il n'empêche : d'année en année, être agriculteur, cela pèse de plus en plus douloureusement sur les épaules de celles et ceux qui ont eu le courage de choisir cette voie.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

Ce n'est pas tout. Être agriculteur, c'est une vie de travail, d'abnégation, de solitude. En s'engageant sur ce chemin, chacun avait conscience de ces conditions difficiles, mais, combinées à une absence de reconnaissance et couplées à des revenus modestes ainsi qu'à une perpétuelle prise de risque financière, …

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

… elles conduisent chaque année un certain nombre de professionnels à envisager, voire à commettre l'irréparable. Oui, en France, aujourd'hui, en 2018, la mortalité par suicide est de 20 à 30 % supérieure chez les agriculteurs que dans le reste de la population. Même lorsque l'agriculture française se porte bien, on ne peut pas en dire autant des agriculteurs. Il y avait donc urgence à agir, et à agir vite, car nous avons perdu trop de temps. Depuis le lancement des États généraux de l'alimentation, à la mi-octobre 2017, sept mois se sont écoulés ; sept mois de travaux, de réflexions, de négociations, qui ont abouti ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

...me à l'échelle internationale, le Président de la République se doit de sortir de l'inertie. Je demande à l'exécutif de joindre les actes à la parole, notamment sur deux points. D'abord, la réduction, annoncée au début du mois, de 5 % des crédits de la PAC, la politique agricole commune. Sur cette question, la France reste étonnamment muette. On ne peut pas, d'un côté, dire que l'on soutient les agriculteurs et, de l'autre, accepter une diminution des aides ! Il faut protéger nos agriculteurs, leur assurer des revenus décents. Il n'est pas logique de mettre en place des États généraux de l'alimentation sur le territoire national et, en parallèle, baisser les bras sur le plan européen.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

...e fragile équilibre de l'Union européenne. Deuxième point : les accords commerciaux. Dans ce domaine, le Président de la République n'a jusqu'ici pas toujours eu le réflexe de prendre d'abord, et avant tout, le parti de nos paysans. Dernièrement, c'est à propos du projet d'accord avec le Mercosur que nous attendions qu'il le fasse. En effet, le texte actuel n'offre pas toutes les garanties à nos agriculteurs du fait des risques de concurrence déloyale, et il n'assure pas non plus aux consommateurs que les produits importés seront d'une qualité égale à ce que nous proposons ici. Nous avons connu le Président de la République bien plus combatif sur d'autres terrains ! Pourquoi ne l'est-il pas sur celui-ci ? Depuis le début de son histoire, la France est une terre d'agriculture. Au travers de la vitre...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

Madame la présidente, monsieur le ministre, chers collègues, un vieux proverbe paysan dit : « Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. » Cela résume l'opinion des agriculteurs sur le texte dont nous débattons. Dans sa première partie, celui-ci s'attaque à l'indispensable rééquilibrage des relations commerciales au sein de la filière alimentaire, sans qu'il soit certain que ce pari réussisse. La fuite en avant de la distribution, qui travaille déjà, nous dit-on, aux moyens de contourner le futur cadre législatif, laisse penser le contraire. En revanche, dans la deuxi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

...rrêter de surtransposer les règles européennes et de créer des distorsions de concurrence. Or nous allons examiner des centaines d'amendements qui proposent exactement l'inverse. Où est la logique ? Il n'y en a pas ! Qui s'est préoccupé de mesurer l'impact de ces amendements en apparence uniquement techniques ? Personne ! N'oublions jamais, mes chers collègues, qu'au bout de la chaîne, il y a des agriculteurs qui peinent à boucler leurs fins de mois et à qui nous allons imposer des complications supplémentaires. Si je puis donc faire une petite suggestion en vue de l'examen du texte au Sénat, monsieur le ministre, c'est que, chaque fois que le Parlement fixe une règle pour les agriculteurs, on adopte aussi une contrainte pour la distribution : cela permettrait de rééquilibrer le débat. Monsieur le m...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

...chent sur les choix à faire, avec cependant le risque, monsieur le ministre, de privilégier les modalités plutôt que les finalités, de regarder le doigt plutôt que la lune. Dès lors, le présent texte, premier de la série, est, par le fait, un projet de loi d'orientation en ce qu'il privilégie certaines options tout en renonçant à d'autres. Le message qu'il envoie est tout simplement celui-ci : « Agriculteurs de France, soyez au service des consommateurs du marché intérieur, sachez répondre à leurs attentes et sachez, surtout, mieux vous organiser pour être payés en retour. » Et il murmure : « Quant à la PAC, à l'export et aux politiques structurelles qui ont fait la force de l'économie agroalimentaire du pays, tout cela sera bientôt relégué au musée. » Est-ce là, monsieur le ministre, votre projet ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

...nvironnementales et sociales tirera toujours à la baisse les prix payés aux paysans. Rien n'est possible sans remettre en cause le cadre économique et européen que vous chérissez et renforcez, en toute hypocrisie, en acceptant le CETA – Comprehensive economic and trade agreement – et d'autres accords de libre-échange. Pour notre part, nous voulons retrouver une agriculture qui a du sens pour les agriculteurs et les consommateurs. Nous verrons, au cours de cette discussion, que nos deux visions s'affrontent. Un amendement de La France insoumise suffira pour le vérifier. Il concerne l'interdiction des fermes usines, exemple parfait de ce qui tue notre agriculture, nos agriculteurs et nos agricultrices.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Ce sont autant de litres de lait qui ne pourront être produits par des paysans locaux. Voilà l'illustration d'une production industrielle sans humanité, sans paysans, sans revenus décents pour les salariés ni considération pour le bien-être animal. C'est la négation de tout ce qui fait le sens de ce métier. À titre indicatif, et puisqu'il est question de sens, la grande majorité des agriculteurs et ouvriers agricoles qui travaillent pour la filière industrielle avouent ne pas consommer leur propre production. Je ne me fais toutefois aucune illusion quant à votre position sur cet amendement : « Avis défavorable. » Dont acte, monsieur le ministre. Concernant la nécessaire sortie des pesticides, vous avez été interpellé, la semaine dernière, lors des questions au Gouvernement, par notre c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

...tre santé. Votre projet de loi ne règle rien non plus sur la problématique de l'artificialisation galopante des terres, à raison de 60 000 hectares par an, ni sur la difficulté d'accès au foncier des jeunes, notamment ceux qui veulent s'installer en agriculture bio et ne sont pas membres du syndicat majoritaire. Il serait pourtant urgent de favoriser les installations et d'accompagner nos jeunes agriculteurs et agricultrices.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Nos futurs agriculteurs et agricultrices pourront ainsi juger et choisir, en conditions réelles, quel est le modèle qui leur permettra de vivre de leur production tout en préservant leur santé, leur environnement et leur dignité grâce à un revenu décent.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Leguille-Balloy :

Bref, il reste bien des questions à régler, nous en sommes conscients. Nous avons beaucoup écouté les agriculteurs, et la première chose qu'ils nous ont demandée, c'est de redevenir des entrepreneurs. Pas un de vous n'a rappelé l'élément essentiel, repris par le Président de la République en 2017.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Leguille-Balloy :

Non, mon cher collègue, je ne mélange rien. Avec le présent texte, nous répondons à la demande des agriculteurs, qui redeviendront des entrepreneurs. Nous sommes conscients des problèmes, et avons introduit dans le projet de loi les atouts dont chacun pourra se servir.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Quelques secondes, enfin, pour promouvoir le local, le bio, les circuits courts et l'agriculture de proximité. Pour ce faire, il faut avoir le courage de s'attaquer aux géants de la grande distribution. Ils ont déjà tout fait pour tuer les commerces de nos centres-villes. Ils continuent à tout faire pour réduire nos agriculteurs à de simples fournisseurs, toujours plus dépendants, véritables sujets de ces nouveaux maîtres. Une fois n'est pas coutume, je citerai pour conclure le député Stéphane Le Foll, qui a déclaré, lorsqu'il était ministre de l'agriculture, que « rien n'est meilleur que l'agriculture, rien n'est plus beau, rien n'est plus digne d'un homme libre ». J'aurais aimé avoir le temps, tout au long des jours ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLouis Aliot :

...sommation ? Interdisons explicitement ce type de pratique. Enfin, vous souhaitez interdire réellement les ventes à perte et les promotions abusives ? Faisons-le en utilisant un barème de prix cohérent et transparent, et non sur la base de contrats dont la rémunération pourra toujours être inférieure au coût réel des productions. Ce courage et cette audace sont d'autant plus indispensables à nos agriculteurs et à nos campagnes que la réforme de la PAC qui se profile à l'horizon s'annonce désastreuse pour notre pays. Nos producteurs voulaient des prix garantis plutôt que des aides. À ce rythme, ils n'auront demain plus aucune aide sans avoir par ailleurs regagné le moindre avantage en termes de prix. En faveur du texte, je relève toutefois le doublement des sanctions en cas de maltraitance animale a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDelphine Batho :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, madame la rapporteure pour avis, chers collègues, en Deux-Sèvres, la courbe de la chute vertigineuse du nombre des oiseaux de plaine est strictement identique à celle de la diminution du nombre des agriculteurs. Telle est la communauté d'intérêts dont j'aurais pu parler longuement à cette tribune, afin d'évoquer ma vision de ce que doit être la révolution de l'agroécologie productive pour donner un coup d'arrêt à la dégradation des revenus, assurer l'avenir de l'élevage ainsi que de l'agriculture dans les territoires ruraux et répondre à l'exigence irréversible des citoyens qui veulent une alimentatio...