Interventions sur "algérie"

176 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Merci, madame la ministre déléguée. Madame la rapporteure, je comprends l'émotion que vous exprimez ; je suis ému moi-même – ce n'est pas feint de ma part. Près de 7 millions de nos concitoyens ont un rapport assez direct avec cette mémoire algérienne ; ce n'est pas rien. D'autres ont été des appelés du contingent. En définitive, toutes les familles françaises, d'une manière ou d'une autre, ont vécu cette affaire. C'est pourquoi nous mettons de la passion dans ces débats. Comme je l'ai dit tout à l'heure, j'en ai assez de cet éternel retour des mêmes choses. Toutefois, en toute sincérité, ma position a changé par rapport à la manière dont ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...ays de la liberté, la nation généreuse dont le monde entier parlait avec respect. Hiver 1962 : il faisait froid, très froid. Les survivants harkis avaient été parqués dans des baraquements en préfabriqué, dans des camps de douleur et de honte. On sait le destin innommable, inacceptable, immoral des harkis. On sait qu'à Paris, la décision avait été prise depuis longtemps d'abandonner à son sort l'Algérie, ce « boulet » comme l'appelait le chef de l'État de l'époque. Les harkis payèrent le prix fort de cette trahison. Quelques dizaines de milliers d'entre eux purent quitter le navire Algérie française avant que des flots de sang ne l'emportent dans les profondeurs de l'histoire. Pour les autres, l'atroce, l'horreur, l'enfer commençaient. Torturés, suppliciés, martyrisés, certains égorgés, empalés...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

... trois ans qui témoigne ainsi. « La France s'est moquée de nous, elle nous a laissé dix mètres carrés pour deux familles. Ils nous ont séparés avec un drap au milieu, c'était pire qu'une étable. Et l'hiver nous n'avions pas de chauffage, l'hiver c'était terrible, on gelait, mon épouse était enceinte, nos bébés étaient dans les langes. » L'État français a abandonné les harkis une première fois en Algérie, puis les survivants ont été abandonnés une seconde fois dans des camps en forêt, dans des sites éloignés des villes comme chez moi, à la Briqueterie. Évidemment, nous sommes favorables à ce que la nation reconnaisse ses torts et les préjudices subis par les harkis. Nous voterons pour le texte. Reste un souci : cette reconnaissance, comme toujours depuis quarante ans, se fait par bricolage et av...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSereine Mauborgne :

... partage ont perduré en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ongles fut le premier village d'accueil de groupements harakat, dont les membres sont désignés comme harkis. Il abrite désormais une maison de mémoire et d'histoire. L'aide de militaires français, notamment celle du lieutenant Durand, fut décisive dans le parcours d'hommes, de femmes et d'enfants qui ont traversé les remous de la guerre d'Algérie, comme le mentionnent les documents que m'ont remis des représentants des harkis le week-end dernier. La reconnaissance de la nation aux anciens membres des forces supplétives et de la responsabilité de la France du fait des conditions indignes de l'accueil sur son territoire des harkis et de leurs familles est inscrite à l'article 1er du projet de loi. C'est la traduction de l'abandon ressenti ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès, rapporteure de la commission de la défense nationale et des forces armées :

Il est défavorable à l'amendement, non pas en raison de la mention de la guerre d'Algérie – qui, à dire vrai, me paraît plutôt opportune – mais parce que son adoption conduirait à supprimer la mention de l'abandon dont ont été victimes les harkis, que nous avons introduite en commission.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

... de cette enceinte, des harkis – et surtout leurs descendants – manifestent pour exprimer une revendication : ils demandent que la France reconnaisse qu'ils étaient avant tout des citoyens français, au lieu de les renvoyer systématiquement à la condition d'indigénat ou à tout autre statut particulier. L'amendement vise à répondre à cette demande en précisant que les harkis ont servi la France en Algérie « en tant que citoyens français ». Une telle addition ne modifierait nullement le sens du texte, mais permettrait d'affirmer qu'au-delà des différents termes habituellement utilisés – « forces supplétives », « harkis » –, ces personnes étaient bel et bien des citoyens français, avant de perdre cette nationalité à la faveur des accords d'Évian, puis de la récupérer en vertu de l'ordonnance du 21 j...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Meizonnet :

... pour cela, il faut supprimer la date inique du 19 mars 1962 des commémorations officielles. La date du 19 mars n'est pas la date du cessez-le-feu ; c'est la date d'une défaite, la date à laquelle les autorités françaises se désengagent de la défense de leurs ressortissants, la date de la soumission aux exigences du FLN. C'est le début de terrifiantes violences dont furent victimes les Français d'Algérie, les supplétifs engagés pour la France et de nombreux Européens ; nul ne peut ignorer ici cette vérité historique. Massacre de la rue d'Isly, massacre d'Oran, harkis assassinés mais aussi élus, maires, conseillers généraux et municipaux, chefs de village promenés habillés en femme, nez et oreilles et lèvres coupés, émasculés, enterrés dans de la chaux ou du ciment, brûlés vifs à l'essence, sans ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...yens français soit inscrite dans le marbre de la loi. L'ambition de ce projet de loi étant de reconnaître la responsabilité de la France dans l'indignité des conditions d'accueil des harkis, j'estime qu'il importe, pour atteindre cet objectif, de nommer justement les événements et les personnes impliquées. Cela a été rappelé au cours de la discussion générale, au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, les harkis ont subi de plein fouet brimades et discriminations, à commencer par l'imposition d'une procédure de réintégration dans la nationalité française, alors qu'on leur avait assuré en 1958 qu'il n'y avait désormais en Algérie qu'une seule catégorie de Français. Il convient donc d'écrire noir sur blanc dans la loi qu'ils étaient bien des citoyens français. Le Président de la République lui...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Tabarot :

Cet amendement vise à abroger la loi du 6 décembre 2012, qui a fait du 19 mars une journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. À l'heure où la France va reconnaître sa responsabilité envers les harkis, à travers le texte que nous examinons, elle ne peut pas continuer à célébrer les accords d'Évian. Vous le savez, le 19 mars 1962 a marqué le début de la tragédie des harkis. Des dizaines de milliers de harkis et des milliers de pieds-noirs, ont perdu la vie après ces accords d'Évian,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès, rapporteure de la commission de la défense nationale et des forces armées :

...éponse commune aux amendements de M. Aubert et de Mme Ménard, qui entendent respectivement souligner la citoyenneté et la nationalité française des harkis au moment de leur rapatriement. Je me suis montrée très claire dans mon propos introductif, en m'adressant à « ces citoyens français, nos compatriotes, anciens combattants de l'armée française, engagés sous nos trois couleurs durant la guerre d'Algérie ». La rédaction retenue dans le texte, qui consacre la reconnaissance de l'État et de la nation française envers les anciens combattants harkis, est elle aussi limpide. Je précise que le Conseil d'État, le Conseil constitutionnel et la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) ont, chacun à leur tour, invalidé les critères de nationalité requis pour l'octroi de l'allocation de reconnaissance....

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Mon sous-amendement entend simplement compléter les amendements proposés, car oser dire aujourd'hui que la guerre d'Algérie s'est terminée le 19 mars, avec la signature des accords d'Évian, n'est pas seulement un mensonge, c'est une ignominie, une insulte à la mémoire de tous les pieds-noirs, les harkis et les jeunes du contingent qui ont été torturés, ont disparu ou ont été tués après cette date. Demandez aux Algérois de la rue d'Isly ce qu'ils pensent du 19 mars ! Demandez aux Oranais du 5 juillet ce qu'ils pensent...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

...nclu son avis en assurant qu'elle rappelait systématiquement leur qualité de Français. S'ils le sont, il faut le reconnaître dans la loi. Vient ensuite l'argument juridique. Je veux bien admettre que quelques individus pourraient éventuellement ne pas être couverts par nos amendements. Toutefois, il ne s'agit pas ici de créer de la norme, mais de reconnaître que les harkis ont servi la France en Algérie en tant que citoyens français. C'est le premier point. Ensuite, les jurisprudences de la CEDH, du Conseil d'État ou du Conseil constitutionnel n'ont pas leur place dans nos travaux : l'Assemblée fait la loi. Ne nous faites pas croire que certains harkis perdraient leur allocation si les députés leur reconnaissaient la qualité que chacun leur reconnaît par ailleurs. Ne balayons pas cette question...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

...votaient pas dans les mêmes collèges ni pour les mêmes élus et une pondération était appliquée aux suffrages. Si nous voulons enrichir la page de l'histoire de France qui nous occupe aujourd'hui, notamment en accordant des réparations, mais aussi en énonçant la vérité à la tribune de l'Assemblée nationale, ne laissons pas croire que l'ensemble des habitants du territoire qui est devenu ensuite l'Algérie étaient des citoyens égaux en droits, car ce n'est pas exact. Ne blessons pas à nouveau les mémoires : cela aurait pu être le cas, mais ce ne le fut pas. À ce titre, j'invite chacun à ne pas réécrire l'histoire en défendant ses arguments, par ailleurs tout à fait légitimes. Cette histoire est douloureuse et même tragique, mais rendre hommage, c'est aussi dire la vérité dans toute sa complexité. ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

...l'épuration qui a eu lieu après cette date a concerné 10 000 à 20 000 personnes. Y a-t-il une solution alternative au choix de la date du 19 mars 1962, qui correspond au cessez-le-feu ? C'est un vieux débat ! Faut-il retenir celle du 5 décembre, qui n'est liée à aucun événement historique, pour célébrer la journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes de la guerre d'Algérie ? Ou sommes-nous incapables de nous entendre sur la moindre date ? Si je comprends bien, dans un pays qui aime l'histoire, en voulant mieux honorer la mémoire des personnes ayant vécu cet événement tragique, nous ne trouverions aucune date pour le faire, si ce n'est une qui n'est liée à rien d'autre – sauf erreur de ma part – qu'une prise de parole du Président Chirac. Revenons donc à quelque ch...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Il s'agit d'un amendement du groupe Les Républicains. Vous avez choisi, dans ce projet de loi, de vous concentrer sur la responsabilité de la France en matière d'accueil, en passant sous silence sa responsabilité dans l'abandon des harkis massacrés sur le territoire algérien. Dans le courrier qu'ils m'ont adressé, certains descendants, désireux d'avancer sur cette question, proposent la notion de responsabilité partagée, une expression que je n'aime pas trop même si je sais qu'elle recueille les faveurs de certains collègues de mon groupe. Elle ne permet pas, selon moi, de distinguer la responsabilité de l'Algérie dans les massacres, qui est réelle, de celle de la F...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Tabarot :

Le Président Chirac en avait choisi une autre, qui ne plaisait à personne, qui n'avait aucun sens, mais qui avait le mérite de respecter toutes les mémoires. Et ne me parlez pas, monsieur Corbière, de ce qui s'est passé entre le 19 mars 1962 et le départ de la plupart des pieds-noirs et des harkis d'Algérie. Vous connaissez parfaitement les horreurs du 26 mars, du 5 juillet…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Dunoyer :

...it d'un amendement du groupe UDI et indépendants qui porte la même espérance que celui que vient de présenter M. Aubert. J'ajouterai deux éléments d'explication. La responsabilité de la nation, que nous souhaitons voir reconnue, est liée non seulement à l'ordre qui a été donné de ne pas rapatrier les harkis et leur famille, mais aussi au plan Obélisque qui visait à désarmer les harkis laissés en Algérie, ainsi qu'à la décision – qu'il ne faut pas oublier – de ne pas s'interposer entre le FLN et les harkis lorsque les représailles ont commencé. Il ne s'agit pas, bien entendu, de dire que la France a une responsabilité dans les massacres ou dans les représailles – en cela, je rejoins totalement M. Aubert. L'objectif de ce texte, que nous soutenons, est triple : exprimer, comme il se doit, notre r...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès, rapporteure de la commission de la défense nationale et des forces armées :

J'aimerais répondre de manière circonstanciée à ces amendements et, ce faisant, à d'autres, qui seront bientôt présentés, également en discussion commune, et qui traitent du même sujet. En effet, plusieurs amendements visent à reconnaître la responsabilité de la France dans l'abandon des harkis et de leurs familles en Algérie après la signature des accords d'Évian. Si leur rédaction varie, tous tendent à reconnaître une faute de l'État et à fonder l'engagement de sa responsabilité. Les mesures de réparation sont plus ciblées, je l'assume pleinement. Elles concernent spécifiquement l'ensemble des harkis et de leurs familles proches ayant séjourné dans les camps et les hameaux de forestage. La distinction entre une rec...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

...pas faire injure à l'histoire et aux harkis que de le dire et de reconnaître que, du fait de cet engagement pris dans le cadre des accords d'Évian, certaines personnes ont été massacrées. D'ailleurs nous ne disons pas que ces dernières ont été massacrées par la France, laquelle n'a aucune responsabilité en la matière. Sa responsabilité porte sur l'ordre qui a été donné. Le massacre, par la partie algérienne, en est une conséquence – on pourrait bien sûr sous-amender pour apporter toutes les précisions nécessaires. Notez, madame la rapporteure, la contradiction suivante : vous nous présenterez tout à l'heure un amendement qui prévoit, dans le cadre de la Journée d'hommage aux harkis le 25 septembre, de célébrer les militaires qui ont désobéi. Mais à quel ordre ? Dans l'article 1er , vous refusez ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès, rapporteure de la commission de la défense nationale et des forces armées :

...e le 19 mars fasse consensus, mais il marque le cessez-le-feu, c'est pourquoi nous le respectons. S'agissant du 25 septembre, cette date a été instituée, par le décret du 31 mars 2003, journée nationale d'hommage aux harkis et aux autres membres des formations supplétives, en reconnaissance des sacrifices qu'ils ont consentis du fait de leur engagement au service de la France lors de la guerre d'Algérie. La consécration au niveau législatif de cette journée nationale d'hommage constituerait un symbole important, en ce qu'elle traduirait l'association pleine et entière de la représentation nationale à la reconnaissance par la nation des sacrifices des harkis. Il s'agit d'une attente forte de leurs représentants et de leurs familles, et le préfet Dominique Ceaux évoquait lui-même cette possibilité...