Interventions sur "algérie"

176 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Ferrara, co-rapporteur :

...tabilisation politique demeure précaire, comme l'a démontré le report de l'élection présidentielle en décembre 2021. Au-delà de la Libye, l'évolution de la situation interne de certains autres pays de la rive Sud pourrait également être une source de déstabilisation majeure, comme l'ont souligné de nombreuses personnes auditionnées. Je pense notamment au mouvement de contestation dit du Hirak en Algérie ; je pense également à la paralysie des institutions politiques en Tunisie, dans un contexte de crise économique et financière. Les fragilités des pays de la rive Sud alimentent en outre la multiplication des flux illicites, notamment migratoires, la Méditerranée centrale constituant actuellement la principale voie d'accès vers l'Europe, essentiellement depuis la Libye. Deuxième cause de tension...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Michel-Kleisbauer, co-rapporteur :

...ntariste. Seconde illustration de cette affirmation des puissances régionales : le réarmement massif et généralisé. Ce réarmement couvre l'ensemble du spectre capacitaire et concerne l'ensemble des pays. Deux exemples, mes chers collègues, pour mesure l'ampleur du phénomène. Le premier concerne l'évolution projetée du tonnage des marines entre 2008 et 2030 : Égypte : + 170 % ; Israël : + 166 % ; Algérie : + 120 % ; Turquie : + 32 %. À comparer au + 3,5 % de la France sur la même période. Ces chiffres me semblent assez éloquents sur l'ampleur du défi auquel doit faire face la marine française en Méditerranée. Le second exemple de ce réarment massif est la course aux armements entre l'Algérie et le Maroc, sur fond de tensions régionales, notamment au Sahara occidental comme l'a rappelé Jean-Jacqu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

...Russie et de la Chine, les capacités opérationnelles de nos partenaires européens tels que l'Espagne et l'Italie semblent se dégrader. Il est donc d'autant plus essentiel que la France maintienne de bonnes relations avec les pays et les peuples de cette région, représente un facteur de stabilité et joue un rôle moteur dans les relations UE-Méditerranée. Ma question porte sur les relations franco-algériennes. Pour le ministre des Affaires étrangères algérien, M. Ramtane Lamamra, « les relations franco-algériennes dépendent du moment, sont bonnes ou mauvaises mais jamais banales ». Il est vrai que pendant ce quinquennat, nos relations bilatérales ont souvent été tendues, que ce soit sur les questions mémorielles ou sur notre coopération économique et sécuritaire en matière de chaînes d'appr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Ferrara, co-rapporteur :

Que nos relations avec l'Algérie soient fluctuantes est tout à fait vrai, comme est également vrai le fait que les élites émergentes algériennes soient de moins en moins tournées vers la France et plus vers d'autres pays, comme la Russie. Sur les moyens à mettre en œuvre, nos interlocuteurs ont attiré notre attention sur la nécessité de renforcer nos moyens de renseignement humain dans les pays du Maghreb, lesquels ont montré l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Michel-Kleisbauer, co-rapporteur :

Dans le cadre de nos travaux, il est apparu rapidement que personne n'imagine qu'un accrochage en Méditerranée puisse dégénérer en guerre ouverte. En revanche, s'il y a des inquiétudes s'agissant des pays de la rive Sud, c'est plutôt le risque d'effondrement d'un de ces pays. S'agissant de l'Algérie, les auditions nous ont permis, à défaut de nous y rendre, de mieux appréhender la réalité du pays : le poids de l'armée toujours fort, une contestation importante, une jeunesse nombreuse moins tournée vers la France. La réouverture de l'espace aérien, que nous avons appris en audition, a été consécutive aux évènements récents au Burkina-Faso, ce qui démontre que l'Algérie est préoccupée par la ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Ce matin, le Gouvernement s'est opposé à un amendement visant à souligner que les harkis étaient des ressortissants français – une demande des descendants de harkis, qui manifestent en ce moment même devant le Palais-Bourbon – au motif que les combattants, en Algérie, pouvaient aussi être marocains. Je vous propose à nouveau d'inscrire dans le texte que les harkis sont des citoyens français. En effet, les personnes visées par le deuxième alinéa de l'article 1er sont arrivées sur le territoire français après l'entrée en vigueur de l'ordonnance du 21 juillet 1962 relative à certaines dispositions concernant la nationalité française ; elles...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

...int déjà évoqué lors de la discussion générale : le cas des familles qui n'ont pas bénéficié du rapatriement militaire, mais sont arrivées en France en passant sous les radars, en recourant à des moyens divers, notamment l'aide – j'employais l'expression ce matin – de frères d'armes, d'officiers qui les ont fait traverser dans leurs bateaux. Certaines ont été emprisonnées durant plusieurs mois en Algérie avant de rejoindre la France. Or les lieux d'hébergement militaires étant alors saturés, elles ont été accueillies dans d'autres structures : dans le nord ou l'est de la France, elles ont vécu dans des anciens corons et des courées, dans des conditions catastrophiques. Cette situation a duré plusieurs mois, voire plusieurs années. Ces personnes entrent-elles dans le champ d'application du texte ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Plus que jamais, la bataille des mémoires fait rage, une bataille que, depuis plus de cinquante ans, les Français d'Algérie et les harkis ont toujours perdue. Les harkis ont été les vaincus de l'histoire officielle, celle qu'il est convenu de raconter, celle que l'on se doit d'enseigner : le calvaire – le martyre – de ceux qui ont choisi la France ne figure pas dans les manuels scolaires, n'est jamais commenté sur les plateaux de télévision et ne fait pas non plus l'objet d'une soirée spéciale de solidarité sur les ch...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...tation d'une institutrice qui m'avait demandé d'intervenir sur le rôle des députés. Un élève m'a demandé sur quoi travaillait l'Assemblée nationale en ce moment et j'ai cité le projet de loi dont nous discutons : silence radio. J'ai demandé aux élèves s'ils savaient qui sont les harkis : seule une petite fille – une élève sur trente – avait déjà entendu le mot au sein de son foyer car sa mère est algérienne et son père français – mais elle en ignorait le sens. Cet exemple témoigne de la méconnaissance du sujet chez les enfants, et il n'est sans doute guère davantage connu par les adultes. Soyons sérieuses, madame la rapporteure, nous ne sommes plus au temps de l'ORTF !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

En tant que professeur d'histoire, je souhaite bien évidemment que l'histoire soit enseignée aux enfants. Mais si Mme Ménard s'adresse à des élèves de CM2 pour leur demander ce qu'ils pensent de la guerre d'Algérie, elle ne doit pas s'étonner du résultat ! Cette période n'est en effet abordée que devant les classes de troisième et de terminale. L'exemple qu'elle donne n'illustre donc pas un effacement de l'histoire tragique des harkis, mais seulement le fait que pour des raisons pédagogiques compréhensibles, la guerre d'Algérie ne figure pas au programme des classes de CM2. Si vous étiez en responsabilité, ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès, rapporteure de la commission de la défense nationale et des forces armées :

...r le souvenir de mes amis harkis, avec lesquels j'ai vécu de très beaux moments, dans des quartiers réputés difficiles. Pourtant, dans la France dans laquelle nous avons grandi, celle des années 1960 et 1970, un grand nombre de harkis vivaient l'horreur en silence. Ces citoyens français, nos compatriotes, anciens combattants de l'armée française, engagés sous nos trois couleurs durant la guerre d'Algérie, ont été internés pendant de longues années parfois, dans des camps dont il ne sortait ni âme, ni espoir. Je pense aujourd'hui à Serge Carel qui nous a raconté, en commission de la défense nationale et des forces armées, les actes de torture qu'il a subis de la part du Front de libération nationale (FLN), son évasion d'Algérie, son errance et l'indifférence, voire l'hostilité, à laquelle il s'es...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gomès :

C'est d'abord une histoire de soldats, de soldats français dont les aïeuls ont défendu notre pays en 1870, en 1914 et en 1940 : des soldats vaillants et courageux. Les fils de ces glorieux aïeuls ont, eux aussi, porté l'uniforme de l'armée française entre 1954 et 1962, lors de ce qu'on a appelé pudiquement les événements d'Algérie. Ils étaient 200 000 éclaireurs, pisteurs, guetteurs, qui bénéficiaient d'une parfaite connaissance du terrain et qui combattaient sur tous les théâtres d'opérations : dans les Aurès, en Kabylie ou dans l'Atlas ; des soldats dont la France a même réussi à oublier qu'ils ont été des soldats français, puisqu'il fallut attendre 1974 pour que le statut d'ancien combattant leur soit enfin reconnu. C'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

...jà fait beaucoup ; les présidents de la République se sont exprimés et ont agi, mais je voudrais citer une lettre adressée en 2005 au président Jacques Chirac par des personnalités comme Henri Alleg – dont l'engagement contre le colonialisme est connu –, le cinéaste Bertrand Tavernier ou l'historien Jean Lacouture : « Parmi les signataires de cette lettre, certains ont approuvé la lutte du peuple algérien pour son indépendance, d'autres non, mais quelle qu'ait été notre opinion, nous ne pouvons admettre que la République ne reconnaisse pas, au regard des droits de l'homme, ses torts vis-à-vis des harkis et de leurs familles. » Je le dis, pour que les choses soient claires. Après ces propos graves, permettez-moi une pointe d'amusement : l'expression anglo-saxonne « cancel culture » – ou cul...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

...ur vie, étaient mis sous tutelle, privés de liberté et soumis à un contrôle permanent de leur quotidien, avant d'être victimes, sur plusieurs générations, de discriminations de toutes sortes. Cela dit, comme l'a souligné la rapporteure, soyons attentifs à ne pas écarter celles et ceux qui n'ont pas transité par ces camps. N'ayant pas bénéficié du rapatriement militaire, ils ont été abandonnés en Algérie – certains ont été emprisonnés pendant de longs mois – et sont ensuite arrivés en France par leurs propres moyens, souvent grâce à l'aide de leurs frères d'armes ; n'ayant pas transité par les camps militaires, ils ont été parqués dans des conditions qui leur donnent droit à un traitement équitable. Les exclure du dispositif serait leur infliger une double peine. Tout cela justifie que leur soit...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Damaisin :

...historique. Un tel texte de reconnaissance et de réparation était indispensable pour que nous puissions avancer sur le chemin de la réconciliation des mémoires. Vous savez qu'il me tient particulièrement à cœur ; en effet, en tant que député de la troisième circonscription de Lot-et-Garonne, où se trouve la ville de Bias, qui comptait l'une des six structures d'accueil provisoires des rapatriés d'Algérie – les fameux camps, les camps du déshonneur –, je travaille depuis de nombreuses années sur le sujet. Le projet de loi fait suite aux déclarations du Président de République du 20 septembre 2021, par lesquelles il s'est engagé à voir aboutir un texte portant reconnaissance de la nation et réparation des préjudices subis par les harkis, par les autres personnes rapatriées d'Algérie anciennement d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

...tenant traiter consciencieusement et sérieusement le sujet, pour le clore définitivement. Il y va aussi du signal politique que nous voulons envoyer, alors que votre politique mémorielle a été vivement décriée. Elle a débuté avec des propos injurieux du Président de la République sur la colonisation et s'est poursuivie avec le rapport de Benjamin Stora, ouvertement biaisé en faveur de la version algérienne du conflit. Or ces hommes qui ne portaient pas de prénom français et qui étaient de religion musulmane ont mieux défendu la France que certains traîtres à la nation. Comme l'a écrit le Comité national d'entente (CNE) des associations patriotiques, fallait-il laisser entendre, par la démarche de reconnaissance initiée par le Président Macron, que Maurice Audin, parce qu'il avait été une victime...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Au nom d'une relation pacifiée avec l'Algérie, on ne peut pas mettre sur le même plan bourreaux et victimes, ceux qui croyaient en la France et ceux qui n'y croyaient pas. Ce serait aussi stupide que de mettre sur le même plan Londres et Montoire au nom de l'amitié franco-allemande. Aucune arrière-pensée comptable ou politique ne doit présider à notre action. Nous le devons à tous ceux qui ont vu leurs parents, amis ou cousins égorgés par le...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Michel-Kleisbauer :

...t de la République vous a chargée, madame Darrieussecq, vous qui êtes ministre déléguée auprès de Mme la ministre des armées, Florence Parly, chargée de la mémoire et des anciens combattants, de présenter un projet de loi reconnaissant que la France a délaissé les anciens membres de ses formations supplétives, en dépit de leur engagement aux côtés des forces armées françaises, lors de la guerre d'Algérie. Ce texte affirme, pour la première fois, la volonté de réparer les préjudices causés par les conditions particulièrement précaires et dégradantes de leur accueil en France. En inscrivant la reconnaissance de cet abandon et la réparation nécessaire des préjudices subis par les harkis dans un projet de loi fait du marbre dans lequel sont gravés les plus beaux textes de la République, le Président...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Habib :

La présence dans les tribunes de représentants de nos concitoyens harkis témoigne de l'attention portée par cette communauté aux décisions qui seront prises aujourd'hui par l'Assemblée nationale. Ma collègue Christine Pires Beaune m'a rappelé tout à l'heure le parcours exemplaire de Mohand Hamoumou, qui réside comme elle dans le Puy-de-Dôme. Cet homme, qui s'est toujours senti français, en Algérie comme en France, a démontré, par les mandats qu'il a exercés dans son département, combien sa génération avait apporté à notre pays. Je veux saluer aussi la présence du premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure : notre groupe a fait le choix d'être représenté au plus haut niveau de notre parti pour l'examen de ce projet de loi. Ce n'est certes pas à l'Assemblée nationale d'écrire l'h...