Interventions sur "allié"

88 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Mirallès, vice-présidente :

...ique, complétée l'année suivante par une stratégie de défense. Cette stratégie de défense, nous le savons, a été percutée, le 15 septembre dernier, par un événement majeur qui a donné une importance accrue à cette mission d'information : le lancement de l'alliance AUKUS entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie. Cette nouvelle alliance a eu pour conséquence, outre la défection de notre allié australien, la dénonciation du contrat le liant à Naval group pour la construction de 12 sous-marins de classe Attack. Au-delà de ces conséquences pour notre pays, l'alliance AUKUS a également des répercussions majeures sur l'environnement stratégique de la région indopacifique, sur lesquelles les rapporteurs vont nous éclairer. Mais l'Indopacifique, c'est également l'Océan indien. La France a ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonica Michel-Brassart, rapporteure :

...certain, les conséquences d'AUKUS sont d'ores et déjà très lourdes pour la souveraineté australienne. En effet, alors que le programme porté par la France était ce qu'on appelle un « programme de souveraineté », visant à doter l'Australie de la capacité de construire, d'opérer et de maintenir en condition opérationnelle ses sous-marins, l'alliance AUKUS place l'Australie dans la dépendance de ses alliés qui, seuls, maîtriseront la technologie de la propulsion nucléaire. De plus, alors que les sous-marins de Naval Group auraient été mis à l'eau en 2032, le délai sera considérablement allongé pour les sous-marins nucléaires, probablement au-delà de 2040.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonica Michel-Brassart, rapporteure :

Les États-Unis s'engagent en effet, avec l'alliance AUKUS, plus fortement encore dans un rapport de force avec la Chine qui leur impose d'utiliser de manière optimale leurs ressources et de mieux intégrer leurs alliés afin de maintenir une dissuasion crédible contre toute tentative de ce pays de s'en prendre aux intérêts américains et à ses alliés dans la région. C'est comme cela qu'il faut comprendre AUKUS : la propulsion nucléaire mais aussi l'innovation de défense et l'intégration des possibilités offertes par l'intelligence artificielle et la robotisation, qui devraient démultiplier les effets de la dissu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Trastour-Isnart, rapporteure :

...US qui est plus une stratégie militaire et le QUAD, axé sur les vaccins, la sécurité maritime et la connectivité. AUKUS est aussi susceptible d'avoir d'importantes conséquences sur l'ASEAN, en contrariant ses ambitions en matière de sécurité, alors qu'elle a commencé à s'en préoccuper dans le cadre de l'ADMM +. De plus, AUKUS rebat les cartes des relations entre les États-Unis et ses principaux alliés dans la région : le Japon, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande. Si le Japon a, officiellement, accueilli très favorablement l'annonce d'AUKUS, le durcissement qu'elle implique est susceptible de le mettre dans une position inconfortable. En effet, en cas de conflit entre la Chine et les États-Unis, la participation opérationnelle du Japon fait l'objet d'un débat non tranché. Toutefois, même ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonica Michel-Brassart, rapporteure :

... les autorités sud-coréennes, où les Américains disposent également d'une importante base militaire et de 30 000 soldats prépositionnés, sont restées relativement neutres sur l'AUKUS, refusant d'endosser la vision conflictuelle des États-Unis. Malgré la demande pressante de ces derniers, la Corée du Sud n'a toujours pas rejoint le QUAD. Enfin, AUKUS ignore la Nouvelle-Zélande, pourtant un proche allié intégré dans le groupe des Five Eyes et dans l'ANZUS mais farouchement opposée à toute prolifération nucléaire. La situation peut-elle dégénérer en conflit ouvert ? Nombre des personnalités auditionnées nous ont fait part de leurs craintes sur une escalade possible des tensions dans la région indopacifique, aggravée par un nouveau facteur : le nucléaire. En effet, jusqu'à présent, aucun ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonica Michel-Brassart, rapporteure :

...s ne pensons pas qu'il y ait une véritable volonté des États-Unis de marginaliser la France dans la région indopacifique. Si notre pays, à l'avenir, veut participer aux actions américaines, il sera le bienvenu. Toutefois, ils ne nous attendront pas et ne tiendront pas compte de nos intérêts dans la construction de leur stratégie vis-à-vis de la Chine. C'est en cela que la France apparaît comme un allié de second rang pour les États-Unis. Certes utile dans la lutte contre le terrorisme, la France, par son discours inchangé sur l'autonomie stratégique européenne, son dialogue avec la Russie et sa volonté de ménager la Chine confirmait son statut de partenaire en décalage avec les nouvelles urgences stratégiques américaines. L'Europe et la France seront néanmoins, probablement, sommées de choisir...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Trastour-Isnart, rapporteure :

...oposition est la poursuite, par la France de sa stratégie actuelle qui vise à dépasser la rivalité sino-américaine en traitant de l'ensemble des sujets : économie, environnement, climat, connectivité, santé etc. avec l'ensemble des États de la zone. La France tente de maintenir un équilibre entre la Chine et les États-Unis. Néanmoins, équilibre ne veut pas dire équidistance et l'Amérique reste un allié majeur, en Indopacifique comme ailleurs dans le monde. En effet, les intérêts américains et français se recoupent largement, malgré les différences d'approche. La stratégie française ne s'oppose pas à celle des États-Unis. La France doit démontrer que sa stratégie indopacifique, par les différences qu'elle comporte, ne crée pas de vulnérabilités mais, au contraire, renforce leur position en pour...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonica Michel-Brassart, rapporteure :

... risque de les entraîner dans la nouvelle « guerre froide » qui se met en place en Indopacifique. À l'heure du « pivotement » des États-Unis vers l'Asie il apparaît à l'inverse encore plus important de concentrer l'OTAN sur l'Europe. Pour satisfaire à la demande américaine, un compromis est toutefois possible entre Européens et Américains. Il passe par un partage accru de renseignement entre les alliés et un suivi plus étroit des activités militaires chinoises. De même, les alliés pourraient accroître leurs interactions avec les quatre partenaires de l'OTAN dans la région, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Enfin, l'OTAN pourrait offrir son soutien à l'Union européenne en matière d'évaluation des investissements chinois dans les infrastructures critiques ou de sécur...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonica Michel-Brassart, rapporteure :

...ique de l'Australie, donne corps à ce qu'on pourrait appeler une « francosphère ». En capitalisant sur les performances de ses entreprises de défense et de leurs équipements militaires de pointe mais également sur les craintes que l'alliance AUKUS suscite, notamment dans ce pays historiquement non-aligné, voire sur la francophilie, la France apparaît en mesure de rassembler autour d'elle d'autres alliés, qu'elle pourrait également chercher à associer aux exercices auxquels elle participe dans la région indopacifique. La France doit également se mobiliser dans l'Océan Indien, notamment en approfondissant son partenariat avec Djibouti. Ce pays, dont la position stratégique est bien connue, accueille aujourd'hui le plus important contingent français déployé de manière permanente à l'étranger, env...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

...s présents dans la zone Indopacifique, devenus pour eux la première priorité, notamment par leurs missions maritimes destinées à contrecarrer les ambitions chinoises en affirmant le principe de la liberté de navigation. Toutefois, si l'intention est louable, ces missions se traduisent concrètement par des incursions américaines non autorisées dans les zones économiques exclusives de certains pays alliés, comme l'Inde, ce qui contribue à tendre leurs relations bilatérales. Ces pratiques américaines sont-elles susceptibles, selon vous, de nuire à la crédibilité des États-Unis dans la région ? Ma deuxième question porte sur nos moyens militaires dans la région et les coopérations que nous avons avec nos alliés, régionaux mais aussi européens. S'agissant plus particulièrement de l'Allemagne, sa po...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Trastour-Isnart, rapporteure :

André Chassaigne a posé de nombreuses questions auxquelles je vais m'efforcer de répondre. S'agissant de la crédibilité américaine, qui pourrait être remise en cause par des incursions non-autorisées dans les ZEE de ses alliés, même s'il s'agit d'incidents regrettables, je doute qu'ils remettent en cause, par eux-mêmes, la crédibilité américaine dans la région. Le vrai test de celle-ci sera, à mon sens, la réaction des États-Unis en cas d'incident grave impliquant Taïwan. Vous avez mentionné les nouvelles ambitions de l'Allemagne dans la région indopacifique. Que notre ami et partenaire allemand souhaite s'y investir...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonica Michel-Brassart, rapporteure :

...roit de la mer et d'un ordre international fondé sur le droit et les exercices navals conjoints avec les pays voisins, et ce afin de soutenir les initiatives régionales en matière de paix et sécurité. S'agissant des partenariats de la France, pour répondre à Jean-Philippe Ardouin, la France a récemment renforcé son partenariat avec l'Indonésie qui, avec l'Inde, est en voie de devenir l'un de nos alliés majeurs dans la région, partenariat renforcé par l'acquisition de 42 Rafale. La ratification de notre accord de coopération avec l'île Maurice est également imminente, qui permettra de rehausser le niveau de notre coopération bilatérale et d'aider au renforcement des capacités de notre partenaire mauricien.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

... ronde. Notre Assemblée nationale a condamné unanimement cette opération qui a vu un membre de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), la Turquie, envahir un territoire géré en partie par les forces démocratiques syriennes, engagées elle-même dans la lutte contre le terrorisme, et un autre membre de l'OTAN, les États-Unis, se retirer unilatéralement sans aucune concertation avec ses alliés de la coalition anti-Daech pour permettre cette invasion. Autant de manquements à la solidarité élémentaire, qui posent, à notre sens, la question d'une remise à plat de l'Alliance atlantique. Nous avons donc souhaité ouvrir un débat sur la défense de l'Europe, sur la nécessaire refondation de l'OTAN, en y associant tout naturellement la commission de la défense. Nous avons choisi de le faire qu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

...gression armée sur son territoire, plus contraignant que l'article 5, l'article 42-7 du traité sur l'Union européenne rappelle que l'OTAN reste, pour les États qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et l'instance de sa mise en œuvre. On ne peut cependant se satisfaire de la vision mercantile du président Trump, qui semble ne voir dans le parapluie américain offert à tous ses alliés, y compris asiatiques, qu'un investissement dont la rentabilité économique doit être désormais sérieusement prise en considération. En tout cas, le président Macron estime que la France n'a pas signé pour cela. Je suis persuadée que nous sommes nombreux à considérer ici qu'il a raison de le dire, et que ses mots peuvent contribuer à accélérer les réflexions en cours au sein de l'OTAN et la pris...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

...ue c'est quelque chose d'essentiel et de fondamental pour l'avenir. Ceci étant dit, il y a un certain nombre de questions que le président a posées et que nous nous sommes posées au sein de l'assemblée parlementaire de l'OTAN. Ce sont tout d'abord les questions relatives à l'article 4 et à l'article 5, qui sont les deux pivots, les deux éléments essentiels de l'Alliance. L'article 4 stipule qu'un allié, avant de prendre une décision, quelle qu'elle soit, doit consulter les autres alliés, doit les informer, tout au moins. On s'aperçoit que l'un des principaux alliés, les États-Unis, au regard de ce qui s'est passé en Syrie est un condensé de ce qu'il ne faut pas faire, c'est-à-dire prendre une décision unilatérale sans avoir ne serait-ce qu'informé les autres alliés. Le deuxième point qui inter...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarianne Dubois :

...s treize soldats morts lundi soir au Mali lors d'une opération de combat menée contre des groupes djihadistes. En deux semaines, c'est la seconde fois que l'OTAN est présente au sein de nos débats à l'Assemblée. La semaine dernière, l'Assemblée nationale a ratifié le protocole permettant à la Macédoine du Nord de devenir le trentième État membre de l'Alliance. L'intervention de la Turquie, notre allié au sein de l'Alliance, au nord de la Syrie un mois auparavant a remis l'OTAN, son utilité et sa finalité même au cœur des débats. Ce débat, qui nous paraît particulièrement utile, vient du Président de la République lui-même. En effet, dans un entretien à l'hebdomadaire The Economist daté du 7 novembre 2019, Emmanuel Macron a évoqué la « mort cérébrale » de l'OTAN du fait du désengagement ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges :

...resse sur ce point notamment au général Bentégeat, qui a suivi cela de très près, mais aussi à vous trois – que nous n'avons pas vraiment joué pleinement ce jeu, que nous avons toujours été hésitants entre ces deux approches, qu'au bout du compte, nous avons été moins impliqués dans l'OTAN plutôt après qu'avant, que nous avons répugné à jouer cette carte, comme avec le poste de commandant suprême allié Transformation (SACT) pour lequel nous avons eu du mal à trouver des candidats. J'ai l'impression que nous avons un peu boudé les instances dans lesquelles les Européens essayaient d'affirmer quelque chose d'un peu autonome – je ne dis pas du tout divergent par rapport aux États-Unis – ce qui se comprend. N'avons-nous pas été prisonniers d'une attitude « entre deux chaises », si je puis dire, où ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain David :

...meuse ligne rouge fixée à Bachar el-Assad par le président américain. J'avais également interrogé le fonctionnement d'une organisation au sein de laquelle le président Trump annonçait unilatéralement et sans concertation le retrait de ses soldats de Syrie. Enfin, j'avais déploré qu'un pays membre de l'Alliance, la Turquie, pour ne pas la nommer, ait le champ libre pour s'attaquer impunément à nos alliés kurdes qui ont combattu le terrorisme avec un courage incroyable. Nous pourrions également parler du fait que la Turquie agit non seulement seule, mais au mépris de tous ses engagements à l'égard de ses alliés. Elle semble n'écouter que ce que lui dit la Russie, à laquelle de surcroît elle vient d'acheter des missiles. L'OTAN est décidément bien malade. Nous n'échapperons pas à une réflexion su...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Becht :

Je pense qu'il est utile de rappeler d'abord que les questions que nous nous posons aujourd'hui ne remettent pas en doute le caractère d'allié que sont pour nous les États-Unis d'Amérique. Les États-Unis sont des alliés historiques. Ils savent ce qu'ils doivent à la France dans leur fondation et nous savons ce que nous devons aux États-Unis dans la liberté qui est la nôtre encore aujourd'hui. Les doutes sur l'OTAN ne sont pas des doutes sur les États-Unis d'Amérique, mais plus une volonté du président des États-Unis d'Amérique actuel, D...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Michel Clément :

... s'y opposer mais rentra dans le rang devant la menace de sanctions économiques. Je pourrais aller même jusqu'à l'ingérence américaine relayée en Amérique latine, reconnaissant l'opposition contre le gouvernement légal. Va-t-elle faire de même en Bolivie ou fermer les yeux si la Chine envahit Hong Kong ? Enfin, les Américains n'ont-ils pas livré les Kurdes à l'armée turque, sans consulter leurs « alliés » européens de l'OTAN, pourtant présents sur place ? Je relèverai le tweet de Donald Trump : « J'espère qu'ils se débrouilleront tous. Nous sommes à 11 000 kilomètres. » N'est-il pas suffisant pour que l'Europe comprenne qu'elle est reléguée au rang de protectorat de l'Amérique aujourd'hui ? L'Europe va-t-elle continuer à se mentir ? L'OTAN vit une crise que seuls l'Europe et son secrétai...