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En tout cas, la formulation que vous proposez n'y figure pas. La Turquie, comme l'a rappelé le président Lagarde, est notre alliée dans le cadre de l'OTAN. Certes, nous ne sommes pas forcément d'accord avec cet allié : il y a aujourd'hui d'importantes divergences entre nous. Je crois savoir que le Président de la République, quand il a reçu son homologue turc, lui a exposé fermement notre désaccord stratégique quant à l'intervention turque en Syrie. Cela ne signifie pas pour autant que ces réflexions auraient leur place dan...
Madame la ministre, le choix des mots s'impose toujours, et ce soir encore. Parlant de la Turquie, vous avez dit que si elle n'est pas un allié, c'est qu'elle est un ennemi. Moi-même, je vous ai demandé tout à l'heure ce qu'est un monde qui n'est pas le « monde libre ». C'est la question aujourd'hui. Certains pays sur cette planète peuvent ne pas être membres de l'Alliance sans être pour autant nos ennemis.
Si, monsieur le rapporteur, puisque, pour l'OTAN, qui n'est pas allié est un ennemi. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la ministre. Réécoutez ou relisez ses propos, vous verrez bien.
Notre allié turc est aujourd'hui un ennemi de nos valeurs : il enferme les journalistes, il enferme des maires en quantité, des milliers d'élus locaux, des députés parce qu'ils critiquent la politique turque ; il massacre nos alliés kurdes qui ont porté le fer contre notre ennemi, Daech. Rien que cela rend nécessaire le vote de ces amendements. À un moment donné, il faut que la représentation nationale porte...
..., mais je voterai ne serait-ce que pour mettre en avant ce débat. Et si on m'explique qu'il n'y a pas de divergences stratégiques entre nos deux pays – alors que Mme la ministre vient de dire le contraire, affirmant que la France n'est pas d'accord avec ce que les Turcs sont en train de faire et que nous le leur rappelons tous les jours – dans une zone où nous sommes en guerre et avons appuyé des alliés eux-mêmes en guerre, et qu'on ne peut mentionner ce sujet d'inquiétude dans un document de raisonnement stratégique, j'avoue en être étonné. Au-delà, je crois ne pas être totalement naïf et comprendre les raisons de l'opposition à cet amendement. Elles se résument en une seule : la raison d'État. Mais comme député, je ne peux les partager, et je souhaite que l'Assemblée nationale ne les partage...
Ce n'est pas à nous de défendre la raison d'État. Les YPG, les unités de protection du peuple, sont aujourd'hui massacrées par des gens qui sont théoriquement nos alliés, avec lesquels nous sommes liés par un accord de défense réciproque, mais dont nous ne partageons plus la stratégie et dont nous savons le jeu trouble qu'ils ont joué dans le développement, y compris financier, de Daech, et, pire, dont le Président vient de déclarer qu'il poursuivrait l'offensive jusqu'à Kobané, une ville, chers collègues, où, il y a quelques mois, nous voyions les Kurdes…
Je ne veux pas laisser faire cela sans que notre assemblée réagisse. Bien sûr que les États ont des relations que parfois la raison ignore, sauf la raison d'État. Mais pas ici, pas dans cet hémicycle. Je refuse cette honte de regarder sans réagir un peuple qui nous a fait confiance se faire massacrer au profit d'un allié qui, en réalité, nous a déjà trahis plus d'une fois !