Interventions sur "animaux"

743 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoland Lescure, président :

...l sous sa voûte, « Il dort de ce puissant sommeil « De la sieste, auquel s'ajoute, « Comme un poids sombre, le soleil. » Je crains que nos débats ne réveillent le lion évoqué par Victor Hugo, surtout s'il s'agit d'un fauve donné en spectacle dans un cirque. Avec cette proposition de loi relative à de premières mesures d'interdiction de certaines pratiques génératrices de souffrances chez les animaux et d'amélioration des conditions de vie de ces derniers, déposée par le groupe Écologie Démocratie Solidarité et dont le rapporteur est M. Cédric Villani, notre commission aura été saisie, en l'espace d'une seule semaine, de deux textes importants, qui soulèvent des questions éthiques fondamentales. Pas plus qu'il n'y a eu, la semaine dernière, d'opposition entre partisans et adversaires des néo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, rapporteur :

... compagnons de l'humanité ? Entendons-nous bien : ce n'est pas l'éleveur qui est en cause. Au contraire, il fait tout ce qu'il peut dans des conditions économiques indignes de son importance. Ce qui est à blâmer, c'est bien le système économique qui favorise la surproduction et une compétition toujours plus âpre et qui, par ricochet, renouvelle l'ancienne interrogation sur la violence envers les animaux. À cette interrogation s'est jointe récemment une voix d'alarme nous alertant sur l'état de tout notre environnement, en cours d'effondrement. À l'heure où les oiseaux champêtres ont perdu un tiers de leurs effectifs en quinze ans, où la totalité de la masse des mammifères sauvages ne représente même plus un vingtième de celle des hommes et de leurs animaux domestiques, la nécessité de repenser ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, rapporteur :

...s sont ailleurs, et d'abord dans la cruauté et la souffrance évitable. On ne saurait en douter en voyant les images de ce cerf acculé à Compiègne, que j'évoquais ce matin. L'animal a été traqué, longuement. À ceux qui soutiendraient que son état s'explique par les réflexes, une réaction physiologique normale, que l'animal est entraîné à résister à une telle poursuite, je réponds que l'état de ces animaux a été vérifié scientifiquement : on a fait des prélèvements sur une bête qui venait d'être abattue, on a dosé le cortisol, on a bien relevé des anomalies au niveau des globules blancs, on a bien vu qu'elle n'était pas du tout dans son état normal – le bon sens aurait suffi. A-t-on le droit, pour maintenir une tradition, une culture certes, d'agir ainsi aux dépens d'un animal, de le traquer et de ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

Pour la première fois au sein de notre assemblée, nous examinons un texte consacré à la lutte contre les souffrances animales. Depuis des dizaines d'années, des associations luttent au quotidien contre la maltraitance des animaux ; reconnues dans le monde entier pour leur expertise, elles œuvrent au cœur de nos territoires. Ainsi, dans chacune de nos circonscriptions, des citoyens sont engagés, mobilisés avec sincérité. Cette problématique est devenue celle des Français, qui nous demandent, à nous, législateurs, de nous engager clairement ; ils ont raison. C'est ce que le groupe La République en Marche entend faire aujou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Laure Blin :

...ant que législateur, nous devons faire confiance aux acteurs, même si certains ont des comportements inadmissibles. Les chasseurs, avec lesquels j'ai longuement discuté, en ont parfaitement conscience. Cet article laisse de côté certains sujets, notamment le statut des conducteurs de chiens de sang, qui varie en fonction des schémas cynégétiques départementaux. Leur métier consiste à traquer les animaux blessés dans les forêts, souvent à la suite d'un choc avec un véhicule automobile. Ces animaux souffrent et sont incapables de survivre dans les bois. Ce qui pose, là aussi, la question du bien-être animal. Plus généralement, il faut prendre en compte le contexte économique, particulièrement préoccupant. Les conséquences de cet article en seront d'autant plus lourdes et bon nombre de personnes s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

...s mesures d'accompagnement plus étoffées. Ainsi, vous proposez, à l'article 1er, un fonds de soutien à la transition pour le bien-être animal, mais aucune piste de financement n'est esquissée. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce point ? Vous renvoyez à un décret, mais vous devez bien avoir une idée… À titre personnel, je voterai sans difficulté en faveur de la sortie programmée de captivité des animaux des cirques itinérants. Certes, il faut accompagner les filières, aménager une transition et indemniser les professionnels, tout en s'assurant du bon suivi des animaux concernés. Toutefois, j'appelle votre attention sur la nécessité de préserver les parcs zoologiques : les conditions de vie et d'élevage des animaux y sont extrêmement encadrées et leur vocation pédagogique et de préservation des e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Corceiro :

L'objet de la proposition de loi nous touche tous, car il nous renvoie à la relation, parfois très étroite, que nous entretenons avec les animaux. Nous sommes tous très sensibles à cette question ; il est donc nécessaire de prendre le temps d'en débattre avec justesse, sans céder à l'émotion qu'elle peut provoquer. Le groupe MoDem et Démocrates apparentés a bien conscience que le souci du bien-être animal n'est pas une mode ; cette thématique s'est progressivement imposée dans le débat public au cours des dernières années. Ainsi, les Fran...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Naillet :

...nous ne pouvons plus nous soustraire. C'est la survie de l'humanité qui est en jeu. Comme les auteurs du texte, le groupe Socialistes et apparentés l'affirme donc avec force : la souffrance animale est insupportable. L'examen de cette proposition de loi intervient dans le cadre d'une « niche » parlementaire, la première depuis qu'un appel en faveur d'un référendum d'initiative partagée pour les animaux a été lancé, cet été. Or, depuis quelques semaines, force est de le constater, les débats sont violents ; cette violence ne sert personne et n'est pas un gage de sérénité. Sur un sujet aussi important, il est nécessaire de recueillir, dans un futur proche, une large approbation, faute de quoi les bonnes intentions s'avéreront contre-productives. Sur le principe, le groupe Socialistes et apparent...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

...e de la société est grande ; cette question doit donc être débattue par la Représentation nationale. C'est un impératif démocratique, car il s'agit de répondre à la volonté des Français, du peuple souverain. Dans leur écrasante majorité, nos concitoyens – qu'ils habitent, contrairement aux idées véhiculées par les lobbies, en ville ou à la campagne – sont opposés aux pratiques de maltraitance des animaux, lesquelles sont, à l'heure actuelle, toujours autorisées par la loi. La cruauté envers les animaux préfigure et prépare l'acceptation de la violence envers les êtres humains. Doués d'empathie, ceux-ci ne supportent pas la violence et la souffrance qu'elle provoque. Nous n'avons pas à la supporter plus longtemps ; il faut donc l'interdire. Cette proposition de loi, que j'ai cosignée, comporte de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDelphine Batho :

La sensibilité à la nature, l'empathie pour les animaux sont des émotions que chacun d'entre nous ressent. Il s'agit de transformer cette sensibilité, ces émotions en un choix conscient et en un progrès de la société. Cette évolution de la civilisation marque, sous nos latitudes, une rupture avec un récit, une culture, nourris du mythe d'une humanité supérieure et détachée de la nature. Au moment où le vivant s'effondre, où la destruction accélérée de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Ledoux :

Nous ne pouvons plus, mes chers collègues, être schizophrènes. Quand bien des élus et des ministres posent sur les réseaux sociaux avec leur chien ou leur chat, on ne peut pas ignorer un mouvement grandissant au sein de l'opinion publique demandant d'interdire des pratiques génératrices de souffrances chez les animaux. Après des siècles de cartésianisme pendant lesquels on a considéré l'animal comme un meuble, la souffrance animale nous semble une nouveauté. Depuis les années 1950, et grâce aux scientifiques, on a pris peu à peu conscience qu'il était un être sensible doté de capacités sociales insoupçonnées. L'ancien maire de Roncq que je suis a la chance d'accueillir sur son territoire un centre de chiens g...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

La proposition de loi aborde un sujet très sensible. Certains d'entre nous vivent dans des territoires ruraux, certains y exercent même le métier d'agriculteur, cohabitent avec les animaux. Moi-même, depuis cinquante-quatre ans, je vis entouré d'animaux domestiques, j'observe tous les ans la migration des hirondelles, bref je suis sensible à la cause animale. Toutefois, je suis contrarié par le mélange des sujets dans cette proposition de loi : l'élevage, la chasse, les animaux en captivité dans les zoos et donnés en spectacle dans les delphinariums et les cirques. Le mot « transi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Perea :

...ens inverse, devons-nous interdire les élevages de visons – nous l'avons fait ce matin, et j'en suis d'accord – alors que d'autres pays européens en ont toujours ? Pourquoi ne fait-on pas comme eux ? Sur ces questions, comparaison n'est pas raison. Enfin, s'il existe une chasse vraiment sélective, c'est bien la chasse à courre. Monsieur le rapporteur, vous avez défendu ce matin le droit pour les animaux sauvages de courir. Mais on chasse à courre de nombreux animaux, depuis le lièvre jusqu'au cerf – vous en parlez beaucoup, mais le cerf est finalement très peu chassé à courre. Vous défendez tout et son contraire. Vous nous avez invités ce matin à ne pas bâtir de murs entre les hommes et les animaux. J'aimerais qu'on ne bâtisse pas des murs entre les hommes…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Évitons les faux débats ! Les chasses à courre et l'élevage des poules n'ont rien à voir avec l'extinction massive des espèces. Il n'y a pas, ici, ceux qui aiment les animaux et ceux qui ne les aiment pas, ceux qui seraient contre la souffrance animale et ceux qui seraient pour. Non, l'homme et l'animal ne sont pas sur un pied d'égalité. Contrairement à ce que pense Peter Singer, cité dans l'exposé des motifs de la proposition de loi, les intérêts des hommes et ceux des animaux ne sont pas égaux : maltraiter un animal, ce n'est pas déshumaniser. La nature est cruelle,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYolaine de Courson :

...la sensibilité, et c'est bien pour cela que nous avons voté en 2015 une loi qui voit dans l'animal non plus une chose mais un être sensible. Ne nous accrochons donc pas à une chasse que tous repoussent. Certains chasseurs sont respectueux des règles, d'autres moins – on a plusieurs fois tiré dans ma direction… Essayons de faire évoluer les pratiques vers une chasse respectueuse de la nature, des animaux et des règles.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, rapporteur :

De nombreux arguments ont été avancés, sur lesquels je peux parfois vous rejoindre. Mme Blin nous a ainsi invités à protéger les conducteurs de chiens de sang : je ne suis pas contre, il faut encourager les bonnes pratiques, surtout s'il s'agit de retrouver des animaux abîmés accidentellement par des voitures. Ma collègue Yolaine de Courson l'a dit, on peut avoir une visée écologiste d'harmonie avec la nature sans forcément être contre la chasse. Dans son ouvrage des années 1960, Rachel Carson, pionnière de l'écologie, reconnaissait d'ailleurs qu'il était légitime que les chasseurs aient accès à un petit gibier, et invitait à lutter contre le pesticide DDT qui...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, rapporteur :

...e sont uniquement les conditions de l'élevage industriel, avec la haute densité et la claustration, qui les y poussent. Avec la sélection des espèces, les poulets se sont retrouvés avec des blancs si démesurés qu'ils ne peuvent tenir sur leurs pattes, les races de porcs ne sont retenues que sur le seul critère de la prolificité, au détriment de l'instinct maternel. Est-ce là notre projet pour nos animaux d'élevage ? Les éleveurs aiment leurs bêtes, je n'ai aucun doute à ce sujet. Seulement les élevages sur caillebotis, bien propres, s'avèrent très durs pour les cochons : ils n'y trouvent pas de quoi satisfaire leurs besoins physiologiques les plus fondamentaux, comme fouir, grogner et bouger. L'industrialisation a placé nos agriculteurs devant une équation insoluble en faisant de la production l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, rapporteur :

... renards ont tendance à devenir plus prolifiques et à se répandre un peu partout. Là encore, la plupart de nos voisins – Espagne, Pays-Bas, Belgique, Grande-Bretagne, Suisse, Portugal – ont interdit la vénerie sous terre et ne s'en portent pas plus mal : leurs éleveurs et agriculteurs ne se voient pas spécialement assaillis par les blaireaux et les renards. Enfin, nous avons vu les images : les animaux sont souvent assommés à coups de barre de fer, de pelles, de pinces. Comme M. Cellier, je suis incapable d'expliquer à mes enfants pourquoi, en tant que législateurs, nous ne pourrions pas mettre fin à ces pratiques.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Descrozaille :

Vos propos sur les caméras et sur ce qui devrait rester caché, Monsieur le rapporteur, montrent que vous n'avez pas compris ce qu'a dit M. Perea, à moins que vous n'ayez fait semblant de ne pas le comprendre. Vous savez fort bien qu'il y a dans le lobby – parce que c'en est un – anti-chasse une forme d'agressivité et d'hostilité à toute forme d'exploitation des animaux. Politiquement, j'estime qu'il faut se battre contre ces formes de militantisme, qui instrumentalisent le particulier pour faire croire que c'est une généralité. C'est dans ce sens que M. Perea a relevé la présence de caméras au moment opportun, dans le seul but de faire du buzz à partir d'un fait isolé, certes objectivement choquant. Je suis très heureux que l'on se saisisse de ce débat ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, rapporteur :

...ompte globalement trop. En outre, des parlementaires siègent déjà dans certaines instances traitant de la question animale – moi-même, je siège, avec mon collègue Loïc Dombreval et le sénateur Arnaud Bazin au comité d'éthique de l'Ordre des vétérinaires. Surtout, j'appelle votre attention sur le fait que sans moyens, rien ne pourra se faire. Il faut des moyens pour accompagner les placements des animaux des cirques, pour créer des refuges pour les cétacés des delphinariums, et encore plus pour l'élevage. J'ai relevé, tout à l'heure, l'insuffisance de ceux que le Gouvernement avait mis sur la table. Bien plus que 250 millions d'euros, ce sont des milliards qu'il faudra mettre en musique dans les années qui viennent, pour partie issus de subventions, pour partie issus des filières elles-mêmes. En...