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...înes de commandement, l'attention se porte naturellement sur les lenteurs de la reconstruction à Saint-Martin. Il ne s'agit pas, je le redis, de pointer quiconque du doigt mais de proposer des pistes d'amélioration. Tel est l'enjeu de l'évaluation parlementaire. Si l'objet même de la mission était doublement limité, géographiquement aux seuls risques littoraux, ponctuellement aux seuls évènements climatiques majeurs et non aux changements climatiques à long terme ou à d'autres enjeux liés au développement durable, ses conclusions ne se cantonnent pas à un seul secteur, mais cherchent bien à appréhender toutes les incidences de ces évènements – cyclones, tempêtes ou submersions – dans leurs diversités, humaines, économiques et juridiques, en métropole comme outre-mer. Pour ce faire, la mission a ado...
...ment le souligner, sans aucun dédommagement. De plus, Saint-Martin est un territoire qui vit du tourisme. Or, interdire toute construction sur les rivages, comme le recommande le présent rapport, c'est purement et simplement couler l'industrie du tourisme. C'est rayer de la carte Saint-Martin comme destination touristique et ajouter, donc, une crise sociale et sociétale à une crise écologique et climatique. C'est donc dans une démarche de pragmatisme que je vous propose, comme l'entend d'ailleurs la collectivité, de limiter cette interdiction à l'habitat et non aux activités commerciales à vocation touristique. Je déplore de n'avoir pas été entendue sur ce sujet. Je voudrais enfin rappeler certaines choses, qui semblent à la lecture du rapport, ne pas aller de soi. L'État assure localement le cont...
Madame la présidente, monsieur le rapporteur, je tiens tout d'abord à vous féliciter pour le travail considérable que vous avez accompli. Il aboutit à de nombreuses propositions très intéressantes sur des sujets essentiels. Je pense en particulier à la culture du risque, aux précautions que, dans le cadre des politiques publiques, nous devons prendre à court, moyen et long terme face aux risques climatiques et à la nécessaire adaptation aux spécificités des différents territoires. Nos travaux suscitent des débats, et c'est tout leur intérêt : ils nous permettront d'avancer. J'entends votre frustration, madame la présidente, et je vais étudier la manière dont votre réflexion peut se poursuivre au sein de la commission du développement durable. Je me souviens d'une conversation lors de laquelle vous...
...e d'accueillir en votre nom Pascal Canfin, directeur général du World Wide Fund for Nature – plus connu sous le nom de WWF – et ancien ministre délégué au développement de 2012 à 2015, et, avec lui, l'amiral Loïc Finaz qui dirige l'École de guerre. Il vous semblera peut-être étonnant de les trouver réunis à la tribune. En fait, il n'en est rien parce qu'à la vérité, la lutte contre le dérèglement climatique est toujours – comme vous l'avez dit, je crois, Pascal Canfin – un investissement pour la paix et pour la sécurité. Nous savons tous, ici, que c'est aussi l'un des principaux défis auxquels nous sommes confrontés, depuis la fonte des glaces jusqu'à la montée des océans en passant par la déforestation ou encore la recrudescence des événements météorologiques extrêmes. Nombreuses sont, évidemment, ...
...n des vertébrés sauvages ont disparu de la surface de la planète. Les mots ne manquent pas – en tout cas, pas à moi – pour exprimer l'effroi qui peut nous saisir. Néanmoins, l'on doit désormais faire place aux actions qui permettront d'endiguer cette insupportable dégradation de la diversité biologique. Les raisons, nous les connaissons : destruction des habitats naturels, pollution, dérèglement climatique, surexploitation des espèces. Elles ont toutes un point commun. Ce sont toutes les filles de l'activité humaine. Vous le soulignez dans votre rapport, les trois quarts des espèces animales et végétales disparues depuis l'an 1500 de notre ère se sont éteintes en raison de leur surexploitation ou d'une activité agricole déraisonnée. Des études scientifiques en provenance de tous les pays du globe p...
... France ne fait pas assez et peine à atteindre les objectifs fixés par l'accord de la Conférence internationale de 2015 sur le climat (COP21). Or la France devrait être à l'avant-garde de ces questions, notamment parce que son domaine maritime fait d'elle la deuxième puissance maritime du monde. Vous avez-vous-même, amiral, indiqué combien le combat pour la biodiversité et contre le réchauffement climatique se joue, pour l'essentiel, sur les mers. Les enjeux actuels – l'eau, la nourriture et l'énergie pour tous – trouvent une part importante de leur solution dans les océans. Cela implique que notre pays puisse se doter d'une politique ambitieuse en la matière. Je pense notamment aux aires de préservation ou à l'usage qui pourrait être fait des courants et des vents marins. Quelles sont vos position...
J'ai deux questions très simples. Que peut faire la France aujourd'hui, à son niveau, au vu de sa population et de sa taille, sur toutes les problématiques environnementales dont nous savons qu'elles doivent être considérées comme des priorités et qu'elles représentent l'avenir des générations futures ? Quel peut être son poids dans la lutte contre la pollution, les dégradations climatiques et les dégradations environnementales au niveau mondial ? Par ailleurs, vous avez évoqué différentes causes de menaces, parmi lesquelles les problématiques environnementales, la démographie ou encore le nomadisme. Quelle peut être l'incidence du nomadisme de certaines civilisations ? Celui-ci peut-il être à la fois une cause et une conséquence du dérèglement climatique ? Enfin, vous avez parlé...
Je voudrais d'abord dire à nos deux invités qu'ils sont les bienvenus pour nous tous et que leurs analyses et points de vue comptent beaucoup dans la formation de notre propre réflexion politique. Nous avons besoin d'eux et de leurs éclairages. Nous partageons, je crois, à peu près tous ici le diagnostic sur l'incidence du changement climatique sur l'ordre du monde, et sur le fait que, souvent, ce changement sera le facteur déclenchant. Si l'on allait chercher dans l'histoire, on pourrait rappeler le rapport entre l'éruption d'un volcan islandais et la Révolution française – mais je ne remonterai pas si loin. Cette fois, nous avons affaire à des événements globaux, auxquels aucune forme, aucune structure ni aucun régime politique ne pou...
... au sein de cette commission, comment nos représentations diplomatiques doivent-elles être configurées à l'avenir ? Souvent, on estime que la meilleure configuration est celle qui est favorable aux affaires de la France. Au regard de ce que vous nous avez dit, peut-être consiste-t-elle à considérer qu'il faut nommer, dans nos ambassades, des experts en matière environnementale et – ajoutez-vous – climatique. Nous en avions débattu à l'occasion de l'examen du rapport sur la biodiversité. Cela permettrait un véritable relais avec les ONG et les États. Nous le disons nous aussi régulièrement, en tant que membres de la commission des affaires étrangères, qui étudions des traités internationaux et les proposons à la ratification de notre Parlement. Hier encore, nous pensions que nos traités commerciaux e...
Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, estime que le monde a deux ans pour agir contre le changement climatique, sauf à affronter des conséquences désastreuses. Amiral, vous avez précisé que les conséquences géopolitiques n'étaient pas suffisamment considérées. J'ai une seule question à vous poser. L'heure n'est-elle pas venue d'instaurer un droit d'asile climatique qui s'imposerait à tous et, indirectement, à tous ceux qui ne respectent pas les accords de Paris ?
...ns est « Nous avons tous besoin de la nature dans notre vie, demandez à vos dirigeants de la protéger. » En vous voyant devant nous, et face à l'intérêt que vous éveillez autour de vous, je me prends un peu à rêver que ce moment est venu et qu'une prise de conscience se produit chez les personnes que vous souhaitez solliciter. Nous avons orienté nos échanges sur les relations entre le changement climatique et la sécurité. Mais si, comme vous l'avez exprimé, ce changement est un multiplicateur de menaces et l'une des causes les plus en plus fréquentes de l'insécurité – par des mécanismes que vous avez très bien expliqués –, il n'en reste pas moins que placer ces deux problèmes à la même échelle me dérange quelque peu. L'insécurité a toujours existé. Les crises, les guerres et les exodes aussi. Déjà,...
Je vous remercie pour votre appel à la réflexion sur la géostratégie. Hier, j'écoutais en audition M. Jean-Michel Valantin, auteur de Géopolitique d'une planète déréglée, sur les effets géostratégiques d'un dérèglement climatique. Amiral, quels sont les enjeux de l'ouverture de la route du Nord, avec le réchauffement ? Une nouvelle orientation géopolitique se dessine avec la la Russie, la Chine et l'Inde notamment. Par ailleurs, Monsieur Canfin, quel est l'effet du ralentissement du Gulf Stream ?
J'ai une question brève concernant la contribution du secteur privé et des entreprises à la lutte contre le réchauffement climatique. On ne le sait pas forcément, mais les études conduites dans les années 2010 et suivantes montrent que deux tiers des émissions de CO2 viennent des entreprises elles-mêmes, notamment 90 grandes multinationales. On estime ainsi que Chevron a contribué à 3 % des émissions de gaz à effet de serre entre 1850 et 2010. Pour leur part, ExxonMobil et Total en ont respectivement émis 3,2 % et 0,9 %. Ces e...
...vez-vous nous dire de quelle manière ces préconisations ont été accueillies au sein des ministères ? Ont-elles fait l'objet d'échos voire de mesures concrètes ? Mon autre question s'adresse à l'amiral. Un rapport de l'assemblée parlementaire de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) adopté en 2017 se penche sur les défis et les implications en matière de sécurité liés au changement climatique. Il conclut que le changement climatique est un multiplicateur de risques et représente une menace particulière pour les États fragiles. Il préconise, par ailleurs, de préserver le consensus pour affronter les défis liés au changement climatique et de trouver une nouvelle façon d'entreprendre le dialogue avec des acteurs sceptiques. Pouvez-vous nous donner votre perception du rôle que joue et que...
Ma question porte sur la route maritime de l'Arctique et son exploitation par la Russie. En quelques décennies, la calotte glacière de l'Arctique a perdu près de la moitié de sa surface à cause du réchauffement climatique. Ce dernier y est, en effet, deux fois plus important qu'ailleurs. Les autorités russes en ont parfaitement saisi l'opportunité stratégique en ouvrant une route commerciale – la route maritime du Nord – qui part de Mourmansk, plus grande ville russe du cercle arctique, et se termine au détroit de Behring en Alaska. Le détroit de Behring est cet endroit du monde où la Russie est à l'Ouest et fait ...
...isir pour nous joindre à vous ! J'étais ce matin à la commission régulation de l'énergie avec le préfet Carenco, dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Ma question est toute simple. Avez-vous été associés aux travaux de cette PPE ? Selon vous, la dimension énergie est-elle bien prise en compte dans cette PPE pour le mix énergétique – pour lutter contre le dérèglement climatique, bien sûr, mais également dans le cadre de la résilience de nos pays, puisque les producteurs d'énergie sont classés comme des opérateurs d'importance vitale (OIV), et dans celui de la dualité du nucléaire ? Permettez-moi d'ajouter, pour terminer, que l'une des trois priorités d'innovation de l'armée de terre est l'énergie solaire – dans un cadre tactique, bien sûr.
L'Europe est clairement au contact des crises internationales, même les plus éloignées. Si chaque pays doit participer à la lutte contre le changement climatique, que faire avec ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas le faire ? Le concours ponctuel de la France est-il envisagé dans des zones très localisées où sévit le réchauffement climatique ? Si oui, dans quelle mesure et sur quelles bases ?
Je partage pleinement votre analyse des incidences climatiques sur la stabilité des équilibres mondiaux. Je reviens d'une mission parlementaire près de la force Barkhane dans la bande sahélo-saharienne, au cours de laquelle j'ai pu m'entretenir avec différents chefs militaires. J'ai notamment pu voir, avec mes collègues, ce qu'était l'action civilo-militaire sur le terrain. Cette action est nécessaire puisqu'elle permet à la fois de sécuriser et d'apporter ...
...herche pour la valorisation des zones humides méditerranéennes. Nous évoquons aujourd'hui des problématiques à l'échelle mondiale. Sur le plan économique, nous sommes confrontés à une course aux ressources et à la tentation de faire des réserves pour nous prémunir, ce qui peut aggraver en partie la situation. Les enjeux géopolitiques sont très importants. La question de l'influence du changement climatique se pose pour certains conflits qui pourraient être en partie liés à des problèmes de sécheresse et d'appauvrissement des ressources nécessaires à la satisfaction des besoins vitaux. Nous voyons à quel point ce qui menace notre planète et sa biodiversité menace aussi la sécurité des peuples à l'échelle internationale. La cause est multifactorielle, et l'appréhension de ces phénomènes est parfois m...
Je me tourne maintenant vers nos deux invités, en remerciant tous les députés qui se sont exprimés. Leurs nombreuses questions montrent l'étendue de l'intérêt que cette commission porte au sujet, absolument crucial, des conséquences du dérèglement climatique sur l'ordre mondial – sujet sur lequel nous continuerons de travailler dans les semaines qui viennent. Peut-être pouvez-vous commencer, amiral ?