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Nous continuons nos auditions en accueillant Mme Aurélie Laroussie. Elle est présidente de l'association Femmes des forces de l'ordre en colère. Cette association soutient l'ensemble des forces de l'ordre et dénonce leurs conditions de travail en général, mais ce n'est certainement pas un hasard si, à l'origine de sa constitution, se trouve un groupe Facebook créé par une épouse de CRS. Je précise que cette audition va être diffusée en direct sur le site de l'Assemblée nationale. Mme Laroussie, je vais vous donner la parole pour une trè...
Je me permets de compléter l'intervention de M. le président Fauvergue. J'ai bien noté que vous étiez présidente de l'association Femmes des forces de l'ordre en colère. Je souhaitais savoir contre qui ou contre quoi vous êtes en colère. Est-ce contre le système, contre la hiérarchie de vos compagnons ou vos compagnes, contre les adversaires auxquels ils font face ?
Je me permets de vous interrompre pour préciser aux collègues députés que Maggy Biskupski était l'une des responsables du mouvement des policiers en colère, qui n'a rien à voir avec l'association de Mme Laroussie. Nous avons fait le choix de ne pas solliciter ce mouvement dans le cadre de notre commission d'enquête car il s'agit d'un mouvement qui a quelque peu dévié.
... d'emploi sont de plus en plus exigeantes et qu'ils doivent revenir à leur domicile passablement fatigués voire épuisés, ce qui peut d'ailleurs engendrer de grosses difficultés, aussi bien dans leur métier que dans leur vie sociale. J'en reviens à la question que je vous posais à l'instant. Je ne veux pas insister excessivement, mais je souhaiterais avoir des précisions sur l'objet du terme « en colère ». Êtes-vous en colère contre la société, contre le Gouvernement, contre la hiérarchie, contre les opposants, contre les journalistes ou contre tout le monde ?
Vous avez parlé de votre colère contre l'amalgame selon lequel l'ensemble de la police serait raciste. Nous comprenons bien que vous ne supportiez pas cet amalgame.
Mon intervention ira dans le même sens ; d'ailleurs, j'ai déjà effectué un rappel au règlement hier soir en commission des affaires sociales. Il faut permettre au débat de se déployer dans toute son ampleur. Le pays vit une situation inédite, où s'expriment non seulement une colère, mais également des aspirations. Un débat démocratique apparaît nécessaire et nous devons le faire vivre dans cette assemblée. Or nombre de nos amendements, pourtant relatifs au sujet du texte, ont également été écartés. Je crains donc qu'au lieu d'un débat, nous n'ayons un débarras ; en tout cas, nos amendements ont été débarrassés.
...ront entrer en vigueur en janvier 2019 ; indispensable, parce que la valorisation du travail et le soutien résolu au pouvoir d'achat constituent une priorité que nul ne peut nier aujourd'hui. Les choix opérés dans ce projet de loi tirent les conséquences claires de ce contexte. Le texte apporte une réponse sans précédent à la détresse des uns, à l'impatience des autres. Il traduit l'écoute d'une colère qui rend plus que jamais nécessaire le dépassement des clivages politiques traditionnels et exclut tout statu quo. Surtout, il concrétise un effort inédit en faveur du pouvoir d'achat, mobilisant 4 milliards d'euros au profit des actifs comme des retraités, s'ajoutant aux 6 milliards d'ores et déjà réorientés en faveur du pouvoir d'achat dans le projet de loi de finances pour 2019. Les quatre me...
...été fait d'une accélération libérale, d'une cascade de brutalités sociales et d'une avalanche de cadeaux de Noël pour les plus fortunés et les grands propriétaires du monde, en toute saison. Tout cela a été financé sur les deniers du plus grand nombre, des salariés, des retraités, des privés d'emploi... Nous en sommes là, aussi, à cause du mépris, de la suffisance et de l'orgueil, sans doute. La colère est immense. C'est une colère sociale, une colère démocratique. Une colère de classe. Une colère du refus de l'injustice, une soif intense d'égalité, une affirmation de dignité. Cette colère était là. Elle s'est manifestée dans la rue, à de nombreuses reprises, avec les organisations syndicales contre les ordonnances de casse du code du travail, avec les organisations de retraités contre la hauss...
Cette colère a pris forme, elle a pavoisé la France de gilets jaunes, sur les ronds-points, aux pare-brise des voitures. Elle a surgi, inattendue, immaîtrisée parfois. Ce qui cimente ces femmes et ces hommes et qui habite profondément la société française, c'est bien cette revendication de justice sociale et fiscale, cette revendication de pouvoir d'achat, de pouvoir de vivre, cette revendication de progrès s...
...ous faut pour relever les défis de notre temps. Or vous avez choisi, là aussi, une politique d'assèchement, au lieu de concentrer les ressources pour faire face à la crise profonde de l'hôpital public, au défi de la perte d'autonomie, aux enjeux de la sécurisation des parcours de vie. La compression permanente des dépenses de santé et des dépenses sociales est l'un des facteurs qui a nourri cette colère légitime. Et, ce faisant, vous avez abîmé le lien entre la sécurité sociale et ses propriétaires. Vous avez voulu supprimer la cotisation, soi-disant pour rendre du pouvoir d'achat aux Français. Rémunérer le travail, c'est donner à la fois le salaire pour le mois et le salaire pour la vie, cette part de cotisations qui vient financer l'assurance maladie, la retraite, ou encore l'assurance chômage...
...mocrate et républicaine votera bien évidemment cette motion de rejet préalable car cela fait trente ans que notre économie et les politiques menées dans ce pays se convertissent au libéralisme, trente ans que le fruit du travail, la richesse créée dans notre pays rémunèrent de plus en plus le capital et de moins en moins le travail. Là se trouve la cause profonde des injustices qui ont suscité la colère du peuple. Vous dites que le travail doit payer mais vous refusez d'augmenter les salaires et d'augmenter le SMIC. Vous refusez même que le doublement du CICE en 2019 pour 21 milliards d'euros puisse avoir comme contrepartie une politique salariale. Éric Woerth, au nom de son groupe Les Républicains a félicité la majorité en marche de ne pas avoir augmenté le SMIC. Nous assistons à une belle conv...
Vous pensez qu'en votant ces cinq mesures, vous réglerez le problème et que vous vous débarrasserez de la colère des gilets jaunes.
... jaunes, on compte beaucoup de fonctionnaires. Hier, vous avez fait un geste sur les bas salaires des policiers, mais nous attendons un geste similaire sur les bas salaires des enseignants, qui sont parmi les plus mal payés d'Europe, des personnels hospitaliers et de bien d'autres agents publics dont je ne doute pas qu'ils viendront frapper à leur tour à la porte. Vous avez imaginé répondre à la colère des gilets jaunes et des retraités avec une demi-mesure sur la CSG, immédiatement annulée par votre décision de désindexer les retraites – de même que l'APL et l'allocation aux adultes handicapés – du coût de la vie. Vous pensez que, grâce à cette loi, vous serez quittes avec la colère des gilets jaunes. Or ces derniers ont montré qu'ils avaient un niveau d'intelligence politique très élevé et q...
...es gilets jaunes réclament la justice sociale, la justice fiscale, une réelle augmentation du pouvoir d'achat – pas des miettes ! – et la suppression des privilèges par le rétablissement de l'ISF, sans parler de la flat tax... Vous pensiez résoudre le problème, comme vous l'aviez fait pour la SNCF, par le pourrissement de la situation et le mépris. C'est loupé ! Vous êtes tombés face au peuple en colère, soutenu par 70 % des Français. Vous allez devoir rétablir l'ISF, en guise de gage, si vous voulez la réussite de votre grand débat. Tous les partenaires sont sceptiques. Comment croire que vous entendrez mieux les Français que votre opposition parlementaire, que vous méprisez ? Vous faites la sourde oreille à toute autre idée que celles de votre programme. N'espérez pas gagner du temps ou semer...
Les conditions d'examen du texte en commission, puis le peu de temps que nous avons eu pour nous l'approprier et en apprécier les effets avant de préparer des amendements, dans des conditions également mauvaises, peuvent certes justifier son renvoi en commission. Toutefois, le climat social et la colère exprimée nécessitent que des mesures urgentes soient adoptées et appliquées le plus rapidement possible. On peut regretter que tout cela se passe dans des conditions qui auraient pu être évitées si vous aviez été plus attentifs à la parole des parlementaires et aux amendements présentés par de nombreux groupes dans l'hémicycle à propos de la CSG ou de la hausse des taxes sur les carburants. Or, ...
Mesdames les ministres, chers collègues de la majorité, vous avez tort de considérer et de traiter ce moment des gilets jaunes comme s'il s'agissait d'une simple mauvaise passe ou d'une crise : ce n'est ni l'une ni l'autre, car nous ne reviendrons pas – notez-le – à l'état précédent. Vous avez l'air de ne pas le comprendre. Bien sûr, cette colère, profonde dans notre pays, est en maturation depuis bien longtemps. Elle précédait, à n'en pas douter, l'ambition présidentielle de l'actuel occupant de l'Élysée, mais ce n'est pas un hasard du calendrier si c'est précisément avec vous que la cordée, déjà bien tendue, a fini par rompre. Cette colère porte en elle les fins de mois difficiles, quand elles ne sont pas tout simplement impossibles. E...
Vous voulez continuer et même, dites-vous parfois, accélérer. C'est aussi dangereux qu'irresponsable ! Contrairement à vous, nous n'attisons pas la colère.
Nous nous efforçons, au contraire, de lui ouvrir une issue politique. Entendez-le bien, les injonctions au calme, à l'arrêt du mouvement, des rassemblements et des manifestations qui le caractérisent, n'auront aucun autre effet que de le renforcer si elles ne s'accompagnent pas d'une réponse politique à la hauteur de la colère exprimée dans le pays. Il y a tout juste dix jours, et seulement parce que la mobilisation l'y contraignait, le Président de la République formulait péniblement une réponse, sa réponse, à cette France des gilets jaunes. C'est cette réponse que, dans notre rôle de parlementaires, nous sommes aujourd'hui chargés de considérer, d'examiner et d'améliorer. C'est donc dans cette optique, en se hissant...
Avec ce projet de loi, vous évitez méthodiquement la plus forte, la plus commune de toutes les revendications des gilets jaunes : la justice fiscale ! Avec ce projet de loi, le Président de la République entend répondre à la colère sans mettre à contribution celles et ceux qui en ont les moyens – peine perdue ! Avec ce projet de loi, le Président de la République a choisi d'être le rempart entre la France des gilets jaunes et les riches qu'il protège. Des mesures partielles, temporaires et insuffisantes ne sauraient répondre à une colère entière, durable et exigeante. Vous proposez une prime exceptionnelle de pouvoir d'ach...
Permettez-moi également de vous rappeler que, malgré la virginité dont vous vous targuez, un grand nombre des responsables actuels étaient précédemment en place, à commencer par le Président de la République, qui fut l'architecte économique du Président Hollande avant d'en être son puissant ministre de l'économie. Ce mépris, qui explique largement la colère, la population n'est pas la seule à en souffrir. Depuis dix-huit mois, la subissent aussi toutes les oppositions dans cet hémicycle et les partenaires sociaux. Ceux-ci ont récemment retrouvé le chemin de l'Élysée, et nous ne pouvons que nous en réjouir. C'est en cela, chers collègues de la majorité, que vous avez péché. Cette colère qui monte depuis des mois, nous l'avons perçue. De questions d'...