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Pensez-vous que les soignants, qui s'apprêtent à être submergés par une nouvelle vague, se disent que nous avons bien fait de gagner des jours de liberté ? La seule vertu, la seule utilité, de nos discours de ce matin est sans doute de pouvoir à nouveau leur rendre hommage et de leur dire notre gratitude, eux qui tiennent depuis un an malgré l'épuisement et qui ne voient pas plus que nos concitoyens le bout du tunnel.
À chaque nouvelle intervention, mes chers collègues, ces perspectives qui sont indispensables à nos concitoyens deviennent plus floues. Je cite encore le Président de la République : « Nous faisons face à une nouvelle donne depuis les premiers jours de mars avec un variant plus contagieux et plus mortel ». Là encore, quel décalage avec la réalité ! Les épidémiologistes, les chefs de service des hôpitaux nous le disent depuis janvier, la situation des pays qui nous entourent nous le montre également : ce variant est plus dangereux car il est plus contagieux et plus mortel.
Ce que nous vivons, ce sont les retards français. Le Président de la République a dit que nos capacités seraient portées à 10 000 lits de réanimation.
Je l'ai dit, nos concitoyens sont prêts à de nouveaux sacrifices. Ils le montrent en faisant preuve de responsabilité et de courage – saluons-les, c'est le signe de la force de la nation française.
La dureté de la crise sanitaire nous éclaire aussi sur la réalité de la crise politique et démocratique que nous vivons. Nous souffrons en réalité en France d'une trop grande verticalité des décisions, d'une suradministration de leur mise en oeuvre.
Depuis le début de la crise, monsieur le Premier ministre, beaucoup sur ces bancs ont plaidé pour des solutions territorialisées, adaptées, plus dures là où le virus circule plus, plus légères et plus respectueuses des libertés de nos concitoyens là où il circule moins. La solitude des choix, la confiscation du débat, c'est cela aussi le mal français.
En témoigne aujourd'hui ce débat qui n'en est pas un. En réalité, c'est à une mascarade de débat à laquelle nous sommes conviés, …
... de retraite, auxiliaires de soins à domicile, enseignants, fonctionnaires, salariés mobilisés, agriculteurs, pompiers. Je ne peux les citer tous, ils se reconnaîtront. Je veux leur dire à nouveau notre gratitude et notre confiance. C'est grâce à eux que notre pays a tenu ! Notons d'ailleurs que toutes les déclarations appelant à améliorer la reconnaissance de ces professions au regard de leur utilité collective tardent à se concrétiser, notamment d'un point de vue financier. Elles aussi sont au bout du rouleau : combien de médecins, d'infirmiers, d'aides-soignantes ont quitté l'hôpital, abattus, à bout de force. Les Français dans leur ensemble subissent lourdement la crise et les conséquences de sa gestion erratique. Nous avons une meilleure connaissance de ce virus et des avancées scientif...
Bien évidemment, nous ne minimisons pas les difficultés liées à l'exercice des responsabilités qui sont les vôtres dans le contexte actuel : gouverner en temps de covid est complexe. Même si nous commençons à avoir du recul sur cette maladie, des inconnues demeurent sur ses modes de transmission, sur l'apparition des variants. Toutefois, plus les décisions sont ardues, plus il faut les prendre en y associant le plus grand nombre et les partager.
...rquoi ne pas avoir organisé l'union nationale ? Nous vous avions tendu la main, vous ne l'avez pas saisie. Vous faites même le choix opposé en n'écoutant personne, ni les scientifiques, ni les corps intermédiaires, ni les enseignants, ni les parents d'élèves, ni les élus locaux, ni, évidemment, les élus nationaux. Le Parlement est bafoué ! On ne fera croire à personne que ce débat vise à le réhabiliter. Le conseil des ministres s'efface, seuls demeurent un conseil de défense sanitaire qui ne laisse rien échapper et un Président de la République seul et isolé. Il a déclaré n'avoir aucun mea culpa à faire, aucun remords à formuler, aucun constat d'échec à établir. Cette absence de remise en cause, comment ne pas la comparer avec l'attitude de la chancelière allemande qui n'a pas hésité à recon...
… ils n'oublient pas l'impréparation sur les tests, ils constatent les ratés du déploiement de la stratégie vaccinale. Qu'il y ait des tâtonnements et des ajustements, ils peuvent le comprendre mais ils le feraient d'autant plus volontiers si les décisions étaient prises en toute transparence et avec humilité. Je pense à la transparence des indicateurs notamment. Malgré nos demandes renouvelées, elle fait cruellement défaut. Le dernier avis consultable sur le site du conseil scientifique remonte au 11 mars. Les Français, disais-je, ont heureusement de la mémoire. Revenons un instant sur les décisions du 29 janvier dernier : ce jour-là, le Président fait un pari, …
Tout ceci nous conduit donc à la situation actuelle, marquée par un nouvel emballement de l'épidémie. Nos hôpitaux sont au bord de l'explosion et nous savons que les deux prochaines semaines seront terribles. À ce sujet, j'ai une question : combien de lits de réanimation nouveaux ont été créés depuis un an ? Combien ?
Il y a treize jours, monsieur le Premier ministre, vous annonciez que la totalité des personnes de plus de 50 ans serait vaccinée à la mi-mai. Le Conseil scientifique, de son côté, estime le respect de ce calendrier incertain. Hier, le président confirmait d'ailleurs en creux que cet objectif ne serait pas tenu. Les obstacles sont connus : le nombre de doses disponibles, la capacité à organiser la vaccination efficacement et de manière coordonnée. Aujourd'hui, notre pays est...
Notre pays doit s'y préparer ; ce renouveau passera par une organisation plus décentralisée, plus agile, moins monolithique et par une révolution girondine.
… une nouvelle fois, notre vote n'aura aucune conséquence. Car même si, tous unis, nous en venions à voter non, cela ne changerait rien, la responsabilité du Gouvernement n'étant pas engagée.
Enfin, le pompon revient au ministre de l'éducation nationale, qui a bafouillé, trébuché, hasardé à propos de l'école, se montrant plus habile à faire la chasse politique à l'islamo-gauchisme qu'au covid-19, parmi les personnels et les enseignés.
...ces par-dessus le marché contre le personnel récalcitrant, voilà où nous en sommes ! Mensonges à répétition, roueries inacceptables, comme ce 25 mars 2021 où, de nouveau, Emmanuel Macron Caligula déclare que l'explosion des contaminations prévue par tous les modèles n'a pas eu lieu, alors même que ces modèles prévoyaient précisément l'explosion qui s'est déclarée en mars. Alors, ce jour de chienlit est de trop. Nous boycottons déjà votre comité de suivi confidentiel ; nous allons boycotter le vote, ce sera un boycott d'exaspération !
Vous avez laissé monter la vague en aggravant tout : la dernière loi de financement de la sécurité sociale supprime encore 800 millions du budget pour l'hôpital public. À cet instant, des lits continuent d'être fermés. Vous annoncez, hier, par la voix du Président, 10 000 lits et vous voudriez qu'on se batte les flancs de joie, alors que cela en représente 4 000 de moins que lors de la dernière annonce ? Ils apparaissent, disparaissent, reviennent, repartent…
… ni même dans cet hémicycle – , alors que les machines existent, qu'elles sont efficaces et produites en France ! Vous ne mettez pas non plus à disposition des masques FFP2. Vous ne faites rien pour accélérer la campagne de vaccination et vous continuez, ne jurant que par Johnson & Johnson & Johnson, à refuser le vaccin russe, qui s'appelle Spoutnik comme le premier satellite.
Ils savent en revanche que leurs droits au chômage vont être rabattus, que même avec le chômage partiel ils ne toucheront pas l'intégralité de la pauvre paye avec laquelle ils n'arrivaient déjà pas à faire face aux dépenses qui leur sont imposées.