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Monsieur le ministre, je voudrais tout d'abord exprimer mon immense satisfaction face à ce nouveau bac : on va enfin casser la hiérarchie des filières et introduire plus de souplesse pour les choix personnels des lycéens. Comme vous l'avez dit, il faudra néanmoins veiller à éviter que la mise en place concrète des spécialités et leur répartition par « bassin » ne donne lieu à des concurrences délétères entre enseignants pour l'ouverture ou le maintien de telle ou telle spécialité ou option – comme chacun le sait, c'est parfois la course à l'échalote sur le terrain, et tout le monde a intérêt à éviter cela. Ma q...
...s nous avez rappelé votre engagement pour l'enseignement des arts à l'école, notamment à l'école maternelle et élémentaire, en liaison avec Mme Nyssen, ministre de la Culture. Pourriez-vous nous préciser la place des enseignements artistiques – histoire de l'art, théâtre, musique ou danse – dans la réforme du baccalauréat ? Au lycée général, la nouvelle mouture du baccalauréat propose aux futurs lycéens de façonner leur parcours en fonction de leurs appétences disciplinaires, de leurs envies et de leurs ambitions académiques et professionnelles. Avec la multiplication des options, on peut craindre que la liberté laissée aux élèves soit supplantée par les stratégies familiales et sociales : voulant ouvrir une « voie royale » à leurs enfants, certains parents ne vont-ils pas les pousser à délaiss...
Je vous remercie pour ce rapport. La réforme ambitieuse que vous présentez prévoit deux heures d'humanités scientifiques et numériques au sein du socle de culture commune. Présenter ces questions très techniques comme de véritables enjeux de société donne du sens à l'enseignement et permet aux élèves de s'en emparer plus facilement. En outre, si les lycéens sont pour la plupart techniquement très à l'aise avec leur environnement numérique, peu d'entre eux en comprennent les enjeux en termes de cybersécurité, par exemple. Ces questions sont très complexes et ne peuvent être survolées par les professeurs chargés de les enseigner : quels dispositifs seront mis en place pour les former à ces nouveaux programmes innovants ? Le Centre de liaison de l'en...
Je vais revenir sur un sujet déjà évoqué par mon collègue Gabriel Attal concernant l'orientation. Dans votre lettre de mission, le ministre vous indiquait qu'il attendait des propositions permettant de donner « à chaque lycéen la possibilité d'imaginer, de consolider et de déployer son projet d'avenir ». Le Plan Étudiants précise quant à lui comment mieux accompagner l'orientation des lycéens. Dans le rapport sur la réforme du premier cycle de l'enseignement supérieur, remis par Daniel Filâtre, recteur de l'académie de Versailles, à Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, deux propositions renvoient...
...uste prise en compte des singularités des territoires et de l'autonomie éclairée des établissements ». J'y ai vu l'occasion de vous interroger sur les langues régionales, de l'Hexagone ou de l'outre-mer. J'ai entendu tout à l'heure M. Blanquer confirmer la mise en place d'une certification des langues vivantes et annoncer la création d'une mission spécifique sur les langues. Je m'en réjouis. Les lycéens Diwan de Carhaix s'interrogent sur les épreuves en breton au baccalauréat – de leur côté, les lycéens Baxoa euskaraz, dans le Pays basque, ont le même genre d'interrogation pour le basque. Notre région attend une plus grande reconnaissance des langues régionales : vendredi dernier, à Carhaix, à l'espace culturel Glenmor, a eu lieu, en direct sur France 3 Bretagne, la remise du prix décerné aux a...
... outre, comment allez-vous valoriser les arts plastiques, le sport, la musique, les langues régionales, donc, autrement que par le biais du contrôle continu qui ne représentera que 10 % du total des épreuves ? Le breton fera-t-il partie des épreuves communes ou non ? Ensuite, concernant les filières bilingues, une partie des épreuves du baccalauréat sont passées en langue régionale parce que les lycéens concernés, depuis le cours préparatoire (CP), ont appris certaines matières en cette même langue. Ils passent par exemple l'épreuve d'histoire-géographie en breton s'ils ont suivi des cours en cette discipline en seconde, première et terminale. Or, il y a quelques années, lors de la réforme du baccalauréat, le ministère avait oublié de confirmer cette disposition qu'il a fallu réintroduire par l...
...xte permet de simplifier l'accès à une couverture sociale qui ne fluctuera plus, d'augmenter les moyens dédiés à la santé, la pratique sportive et l'épanouissement culturel des étudiants, et d'augmenter aussi leur pouvoir d'achat en supprimant la cotisation à la Sécurité sociale étudiante. La seconde ligne de force que nous avons défendue lors de la campagne électorale concerne l'orientation des lycéens, qui doit commencer par une meilleure information, plus transparente et élargie, qui les renseignera sur les taux de réussite, les débouchés professionnels et aussi les attendus, c'est-à-dire les compétences nécessaires à la réussite dans chaque filière. Ainsi, chaque lycéen pourra choisir son orientation de manière éclairée. Ce choix que nous avons assumé devant les électeurs, nous le défendon...
... Pour ce qui est de la nouvelle plate-forme que la représentation nationale commence à entr'apercevoir – même si nous ne connaissons pas encore tout ce qui est envisagé – , nous craignons fortement que les nouvelles procédures n'aboutissent à des files d'attente et à un net allongement des délais, ce qui se traduira par un stress supplémentaire au moment de la préparation du baccalauréat pour les lycéens et leurs familles, c'est-à-dire dans une période de tension et de calculs stratégiques sur les bons choix à faire. Nous avons du mal, je le répète, et même si cela a déjà été dit, à comprendre véritablement pourquoi vous refusez la hiérarchisation des voeux : en quoi ce refus serait-il nécessairement synonyme de progrès et d'une plus grande facilité pour les futurs bacheliers et leurs familles ...
... le défi de la réussite de notre jeunesse, à ce moment charnière qu'est le passage de l'enseignement secondaire à l'enseignement supérieur. Il prend enfin acte de la démographie étudiante, si mal anticipée, et vise à compenser par une meilleure information et un accompagnement dans l'orientation les inégalités sociales et culturelles entre élèves et entre familles. Par une orientation active des lycéens, il vise aussi à mettre un terme à la honteuse sélection par l'échec – une spécialité bien française – en alliant l'analyse des connaissances et compétences des lycéens avec un projet personnel et professionnel. Il permettra aux étudiants de suivre un parcours personnalisé dans lequel l'acquisition de connaissances devra s'accompagner de celle de compétences, tout en améliorant leurs conditions ...
...ait plus que temps de réfléchir avec lucidité sur les conditions d'entrée des nouveaux bacheliers dans l'enseignement supérieur. Aujourd'hui, la sélection à l'université se fait par l'échec. Pour une promotion de bacheliers entrés dans l'enseignement supérieur en 2009, le taux de réussite en licence en trois ans est seulement de 28 %. Il y a donc urgence à agir pour réformer et mieux orienter les lycéens avant leur entrée à l'université et les accompagner davantage tout au long de leur parcours universitaire, afin de favoriser leur insertion professionnelle. Je suis personnellement opposée à l'instauration d'une sélection généralisée à l'issue du lycée. Cela ne laisserait pas de seconde chance au candidat, à un âge où l'on se cherche et où l'on a parfois besoin de temps pour mûrir son projet pr...
...mations de l'enseignement supérieur. Le projet de loi prévoit qu'elles soient organisées en concertation avec les universités, afin que l'ensemble des candidats ait accès à l'ensemble des informations dont ils auraient besoin. Nous nous en réjouissons mais serons attentifs à son application, le manque de coordination entre lycées et universités étant très dommageable pour la bonne orientation des lycéens. Nous nous réjouissons également de la suppression du dispositif de gestion déléguée accordée aux mutuelles étudiantes et à sa réintégration dans le régime général d'assurance maladie. Les dysfonctionnements récurrents des mutuelles étudiantes, brocardés par plusieurs rapports, ont rendu cette suppression inévitable. Toutefois, nous serons vigilants à ce que cette intégration dans le régime gén...
...ation du plan Étudiants a permis de converger vers l'idée largement partagée que nous devons être en mesure de proposer à chaque jeune un parcours d'orientation et de formation réaliste en lien avec son projet personnel. Vice-président d'une université jusqu'à mon élection, j'ai pu mesurer les difficultés rencontrées par notre système d'orientation arrivé à bout de souffle et conduisant certains lycéens à subir leur orientation, ce qui se traduit souvent par un échec dès les premiers pas dans l'enseignement supérieur. La plate-forme APB était devenue une plate-forme d'affectation et n'a jamais été un outil d'aide à l'orientation. La poussée démographique a ensuite mis en tension certaines filières, qui ont connu près de 50 % d'augmentation des inscriptions ces dernières années, conduisant même...
...imés durant cette discussion générale et ont ainsi commencé un débat qui se poursuivra pendant les jours à venir. Je tenais ensuite à réagir à propos de deux points qui m'ont interpellé. Tout d'abord, un certain nombre d'orateurs ont semblé s'étonner ou regretter que ne figurent pas dans ce projet de loi un certain nombre de mesures, s'agissant notamment de l'orientation et de l'information des lycéens.
...le plan Étudiants, d'autre part, le projet de loi que nous examinons aujourd'hui. Ce n'est pas à vous que j'apprendrai qu'il existe des mesures réglementaires et des mesures législatives. Cela a déjà été dit : le projet de loi que nous examinons est le socle législatif qui permettra la mise en oeuvre de la nouvelle procédure. Toutes les mesures liées à l'orientation au lycée, à l'information des lycéens comme celles ayant trait, plus tard, à la personnalisation des parcours dans le supérieur ne relèvent pas du domaine législatif. Voilà pourquoi elles ne figurent pas dans ce projet de loi. Elles existent néanmoins, comme nous l'avons vu lors des auditions que nous avons menées et il suffit de consulter le plan Étudiants pour s'en apercevoir. Je ne les rappellerai pas toutes mais, s'agissant par...
...tous les étudiants, ou presque, étaient jusqu'ici tirés au sort. Il n'empêche que ceux qui étaient tirés au sort étaient trop nombreux, madame la ministre, comme nous avons déjà eu l'occasion de le dire ensemble en commission. Pour faire face à cette situation, vous introduisez une forme de sélection, et pas seulement dans les filières sélectives. En effet, dans les formations non sélectives, le lycéen pourra recevoir trois réponses : « oui », « en attente » et le fameux « oui, si ». Avec le « oui, si », le ver est introduit dans la pomme, madame la ministre, puisque des prérequis seront définis pour chaque filière universitaire. Ces prérequis ont été dévoilés aujourd'hui dans un document de quarante-huit pages, qui définit un cadre au niveau national. Or le mot qui revient le plus souvent dans...
Madame la ministre, chers collègues, cet article 1er garantit l'accès à l'enseignement supérieur à tout titulaire du baccalauréat et pose en même temps l'objectif de la réussite du parcours de formation de tous les étudiants. Chaque lycéen sera inscrit dans une démarche renforcée d'aide à l'orientation – une orientation plus éclairée. Il bénéficiera d'une attention renforcée, qui permettra de mieux tenir compte d'une part de son parcours, de ses acquis, de son appétence, de son projet professionnel, mais aussi d'autre part, des attendus des formations du supérieur qu'il pourrait envisager de suivre. L'article précise que « les car...
...onstruit leur parcours scolaire dans le but précis d'atteindre une filière donnée de l'enseignement supérieur. Inefficace parce que, en choisissant au hasard les bacheliers affectés dans telle ou telle filière, il a pu sélectionner des jeunes qui ne disposaient ni de tout le bagage ni de l'envie nécessaires pour y réussir. Deuxièmement, l'article 1er prévoit une amélioration de l'information des lycéens grâce à la nouvelle plate-forme Parcoursup. Or cette amélioration est primordiale. Nous avons la faiblesse d'avoir confiance en nos lycéens, et nous sommes convaincus que, avec une meilleure information, nous éviterons que 47 % d'entre eux ne choisissent que quatre filières, à savoir la première année commune aux études de santé – PACES – , les sciences et techniques des activités physiques et s...
...cher à relever sans cesse le plafond du pourcentage de réussite à cet examen au mépris, parfois, du niveau de connaissances exigé ? Est-il sain de laisser accréditer l'idée que, sans l'obtention du baccalauréat, aucun avenir professionnel digne ou épanouissant ne pourrait exister ? À ces deux questions, nous répondons évidemment par la négative. S'il convient de permettre au plus grand nombre de lycéens méritants d'accéder à un cycle d'études supérieures professionnalisant, cela ne doit évidemment pas se faire au prix d'un abaissement général du niveau du baccalauréat. Par ailleurs, nous ne faisons pas partie de cette élite qui considère l'apprentissage comme une orientation de seconde zone ; il est important de revaloriser le travail manuel. Dans ce domaine comme dans d'autres, l'idéologie n'a...
Bien au contraire, elle responsabilise les lycéens dans la construction de leur projet professionnel et met en avant le travail fourni tout au long du cursus. Ne nous voilons pas la face ! La sélection existe déjà à l'université : c'est la sélection par l'échec, celui d'un grand nombre d'étudiants dès la première année. Deuxièmement, la sélection à l'entrée ne s'oppose pas à la liberté d'accès à l'enseignement supérieur. À bien y regarder, on t...
...que sur les modalités d'application : comment examiner la masse des dossiers de candidature ? Sur la base de quels éléments ? Quels seront les attendus pour chaque formation ? Les moyens financiers et humains seront-ils suffisants ? Madame la ministre, je crains que, à l'épreuve de la réalité, derrière les mots volontairement rassurants de ce projet de loi ne se cachent de nouveaux maux pour nos lycéens et nos étudiants.