Interventions sur "mère"

640 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

...ultiplier les situations de vulnérabilité. Nous pouvons en tout cas réellement nous positionner du côté de l'enfant qui se retrouvera avec un seul parent. Cela arrivait parfois, jusqu'à aujourd'hui, au gré des aléas de la vie, mais, demain, il est question que la société utilise la technique pour créer des situations qui comportent des vulnérabilités potentielles. Ces vulnérabilités concernent la mère qui doit élever seule un enfant. Je note que le Conseil d'État a considéré « excessif de donner à une personne la puissance extrême d'imposer à une autre l'amputation de la moitié de son ascendance ». C'est le Conseil d'État qui le dit. C'est fort ! Je pense aussi à la vulnérabilité matérielle des familles monoparentales. Certains demandent que l'on ne confonde pas les familles monoparentales, d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Dumas :

...'AMP pour femmes seules sur les enfants. Mon collègue Olivier Faure a mentionné tout à l'heure Boris Cyrulnik, neuropsychiatre et spécialiste de l'attachement, mais il n'a cité qu'une partie de ses propos. Boris Cyrulnik est favorable à l'AMP pour couples de femmes et déclare : « Ce qui compte, c'est qu'il y ait deux. S'il y a deux, l'enfant a d'abord une base de sécurité, qui est le corps de sa mère, et très rapidement, il apprend à aimer quelqu'un d'autre. Son monde natal s'ouvre. » Il ajoute, et cette partie a été oubliée par mon collègue : « S'il y a un, l'enfant est prisonnier de l'affection de sa mère. » Il ne s'agit évidemment pas de remettre en cause l'éducation donnée par des femmes seules à leurs enfants lorsqu'elles sont confrontées à cette situation du fait d'un accident de la v...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

...dès lors pour le moins contradictoire de prévoir, avec ce projet de loi, d'élargir la procréation médicalement assistée aux femmes célibataires, alors que le Gouvernement prend des dispositions pour venir en aide aux familles monoparentales et réduire leurs fragilités. Le Comité consultatif national d'éthique admet qu'il existe peu d'études sur le développement et l'épanouissement des enfants de mères célibataires par choix nés par AMP. Il s'agit d'études qualitatives anglaises, portant sur de petits effectifs et sur des enfants encore très jeunes. Dans ce contexte, nous n'avons donc pas de certitudes. Nous ignorons les conséquences de la rupture anthropologique que nous nous apprêtons à engager. Le principe de précaution doit donc s'appliquer.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer :

Près d'un quart des familles françaises sont des familles monoparentales. Celles-ci sont à 85 % constituées de femmes qui élèvent seules près de 3 millions d'enfants. Une grande partie de ces femmes se trouvent malheureusement dans des situations difficiles, résultant de facteurs spécifiques à leur statut de mère isolée. Sentiment d'échec familial, rapports conflictuels avec l'ex-conjoint, difficulté à recouvrer une pension alimentaire, sécurité et éducation des enfants qui dépendent d'un seul salaire, fragilisation du tissu relationnel et du statut social, peur de perdre la garde de son enfant : telles sont les principales difficultés qui frappent les mères isolées. Pour la plupart, ces difficultés son...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Tamarelle-Verhaeghe :

... les plus propices au développement de l'enfant s'inscrivent dans le projet commun de deux personnes, dans leur engagement vis-à-vis de cet enfant, permettant sécurité et altérité de son environnement parental. Les travaux scientifiques sur l'attachement montrent que la présence de deux parents apporte une sécurité souhaitable pour la bonne croissance de l'enfant, et d'abord en garantissant à la mère enceinte un environnement sûr, favorable au développement in utero. D'autre part, l'importance du tiers dans la dyade mère-enfant est-elle encore à démontrer ? La question financière – même si les études nuancent cet aspect – et celle du temps disponible par rapport à celui d'une famille biparentale sont des raisons supplémentaires de s'interroger sur l'ouverture de la PMA aux femmes seules. J...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

...er, de peur de la trahir. Quels que soient les arguments avancés, c'est bien l'intérêt de l'enfant que les uns et les autres entendent défendre, chacun à sa façon. Il faut distinguer le cas d'une femme seule de celui d'un couple – quelle que soit sa composition, d'ailleurs. Ce dernier point nous renvoie à l'interrogation de M. Lachaud sur le rôle du père et sur ce qui différencie celui-ci de la mère – au-delà de la particularité du lien qu'entretient cette dernière avec l'enfant qu'elle a porté et qui perdurera au sein d'un couple de femmes, bien que le droit de la filiation inscrit dans le projet de loi tende à nier cette évidence. Le rôle du père dépend de ce qu'en font l'homme et la femme en couple ; fruit d'une discussion permanente, il n'est pas préalablement établi. Il en va de même au...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Mes chers collègues, quelle loi enjoindra aux parents d'apporter de l'amour aux enfants ? Cela n'est pas possible ! Tout ce que nous pouvons faire, c'est empêcher les ravages de la cruauté. Nous savons tous qu'il existe des familles biologiques évidentes avec un père et une mère qui sont des bourreaux d'enfants, tandis que d'autres familles composées d'un seul parent ou de deux parents du même sexe sont, à l'inverse, des nids d'amour et de développement. Nous le savons tous – aussi bien vous, madame Genevard, que moi. Puisque toutes les opinions méritent d'être entendues, écoutez le point de vue radical d'un disciple d'Épictète.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...istence d'une vérité biologique. Mme Le Pen a dit que c'était une question angoissante : « Qui suis-je ? » Tout en respectant son opinion, qui est très cohérente, je lui réponds que « je » n'est pas le résultat d'une histoire antérieure. Je suis fasciné par le fait que quelqu'un pense que la réalité d'un être précède son existence, autrement dit qu'elle réside dans l'identité de son père et de sa mère. La réalité d'un être suivra toujours son existence. Le processus de construction du jeune être humain est un processus de culture cumulative – point final.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

...n avec un géniteur mâle alors que, en l'état actuel de la science et de la médecine, un enfant naît toujours de la rencontre d'un gamète mâle et d'un gamète femelle. Cette construction théorique dénuée de toute logique vous contraint à nier, non pas une vérité biologique, mais une réalité biologique : en plaçant ces deux femmes sur le même plan, le droit de la filiation à venir nie le fait que la mère est celle qui porte l'enfant et qui enfante.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Mignola :

...parentales vivent mal leur situation – beaucoup de nos collègues, quelles que soient leurs convictions, l'ont relevé. C'est l'honneur de l'État et du législateur que de les accompagner et d'améliorer cet accompagnement dans les années à venir. Ces enfants ont toutefois bien été conçus par deux êtres : ces familles sont devenues monoparentales dans un second temps, sans que la loi soit passée. Ces mères, qui se battent et agissent, n'avaient probablement pas la chance, la profondeur de réflexion, la préparation mentale et physique, ou l'entourage dont bénéficient les femmes qui, demain, pourront concevoir un enfant seules par PMA. Enfin, je souhaiterais conclure par la réflexion suivante : l'amour que l'on porte à un enfant oblige à l'humilité. On est fier d'être parent, mais l'enfant grandit ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

...t m'a également expliqué que son mari était loin d'être parfait, qu'elle avait été un peu battue – mais qu'elle l'avait peut-être cherché – et que, de nombreuses années plus tard, elle s'était demandé s'il n'aurait pas été préférable pour son enfant qu'elle l'élevât seule. À cette époque d'avant-guerre, cependant, son enfant aurait été marqué d'un mot horrible : il aurait été un bâtard. Or aucune mère ne veut que son enfant grandisse avec ce stigmate ignoble. En entendant nos débats ce soir, je me demande si, en 2019, nous avons vraiment évolué. La société a certes changé, mais elle ne l'a pas fait depuis l'année dernière. Elle est la même pour tous, depuis bien longtemps, à ceci près qu'il a souvent fallu, par le passé, se cacher et faire en sorte que sa famille corresponde aux stéréotypes d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

... en commission, votre proposition n'offre aucune sécurité pour l'avenir et je suis sûr que certains d'entre vous en sont, eux aussi, intimement convaincus. Mesdames les ministres, votre responsabilité pour l'avenir est grande, et la nôtre également. Comment ne pas entendre les réserves des pédopsychiatres, maintes fois formulées devant la commission spéciale, concernant l'extension de la PMA aux mères célibataires ? Mesurons-nous les conséquences de la levée de l'anonymat des donneurs sur les enfants qui naîtront d'un don de sperme ou d'ovocytes ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

L'extension de la PMA annonce-t-elle une légalisation de la gestation pour autrui ? Ce sont là des questions que nous sommes en droit de nous poser. Pourquoi ignorer l'avis de l'Académie nationale de médecine, qui appelle à « tenir compte du droit de tout enfant à avoir un père et une mère dans la mesure du possible » et voit dans la PMA pour toutes une « rupture volontaire d'égalité entre les enfants » ? Sur tous ces points – que j'évoque avec beaucoup d'humilité, tant le sujet est délicat, car il touche à l'humain, et en premier lieu à l'enfant – , j'espère que l'avenir me donnera tort, mais nous ne pouvons nous exonérer de notre responsabilité dans le vote qui nous incombe à l'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...e, j'avais demandé en premier lieu la suppression de cet article, pour des raisons que j'ai déjà exposées – et d'abord parce qu'il me semble primordial de défendre la place du père au sein de nos familles, de satisfaire le besoin qu'a un enfant de connaître son père. L'argument consistant à dire que, de tout temps, les orphelins de guerre ont grandi normalement parce qu'ils étaient aimés par leur mère, me laisse pantoise.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

En outre, personne n'a demandé à ces enfants s'ils n'auraient pas préféré grandir avec leur père. Je citerai encore une fois le rapport de l'Académie nationale de médecine, selon lequel « l'existence de deux mots distincts, "père" et "mère", signifie que l'un ne peut se substituer à l'autre car le rôle des mères et des pères ne sont pas équivalents ».

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Sous couvert de progrès, votre projet de loi constitue, en la matière, une véritable régression dont la seule victime sera l'enfant. Vous dites que vous ne voulez plus de différences et que tout le monde soit logé à la même enseigne : l'égalité parfaite, en dépit de la diversité des situations. Or, vous faites tout l'inverse et créez délibérément des inégalités entre les enfants qui auront une mère et un père, ceux qui auront deux mères, ceux qui n'en auront qu'une, et demain – puisque tel est déjà le cas dans les faits – ceux qui auront deux pères. Il n'est pas question ici des accidents, des aléas de la vie ou des guerres qui pourraient priver un enfant de l'un de ses parents : c'est votre projet de loi qui prévoit ab initio qu'un enfant sera privé de son père.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

Il y a, en quelque sorte, deux façons de voir les choses. Beaucoup d'entre nous ont tendance à voir les futurs enfants nés de PMA comme de potentielles victimes. Je connais la quête identitaire que peut avoir un enfant adopté, puisque j'en suis un, et les questions que mon épouse a pu se poser lorsqu'elle était toute jeune, sa mère s'étant retrouvée veuve, à l'âge que j'ai aujourd'hui, à la suite du décès de son mari, mort d'un infarctus, avec deux filles à sa charge. Je connais, dans mon for intérieur, les questions que l'on se pose en pareil cas et connais aussi la difficulté de la quête identitaire, tout en me disant, parfois, que nous ne nous en sommes pas si mal tirés. L'autre façon de voir les choses est de considére...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

...séquence pour les autres couples et pour le droit actuel de la procréation – nous en revenons là au débat relatif à la filiation, que je réserve pour l'article 4. Il n'y a pas d'autre solution que celle, retenue par le Gouvernement, d'une construction juridique théorique, qui trouve ses limites dès que l'on est confronté à certaines situations. Vous êtes ainsi contraint de nier la maternité de la mère qui a donné naissance pour obtenir un semblant d'égalité entre les deux mères qui portent le projet parental.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

Vous le niez dès lors que vous imposez aux deux femmes une reconnaissance anticipée de maternité. Ce n'est pas la seule limite – je pense aux problématiques transgenres. Des contentieux sont en cours et la Cour d'appel de Montpellier a fait droit à la demande d'un homme devenu femme de revendiquer la condition de mère d'un enfant qu'il a pourtant contribué à engendrer lorsqu'il était un homme.