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Une telle évolution résulte de la conjonction de plusieurs actions. Tout d'abord, les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ont créé des maisons de santé. Ensuite, les aides de l'État ont permis d'attirer ces nouveaux médecins. Enfin, les médecins présents sur le territoire se sont fortement impliqués dans des projets destinés à rendre les postes attractifs : ils ont été chercher les stagiaires dans les universités, les ont accueillis dans leurs maisons médicales et leur ont fait aimer le territoire. Je peux vous assurer que les nouveaux médecins vont rester. Il s'agit d'une solution pérenne, fondée sur l'incitation e...
L'examen de ce texte permet de faire remonter une préoccupation lancinante dans nos territoires : la pénurie de médecins. Nous avons tous, peu ou prou, été interpellés à ce sujet. Nous savons les difficultés que rencontrent certains généralistes partant à la retraite pour trouver un remplaçant. L'évolution de la démographie laisse augurer d'une dégradation dans les toutes prochaines années. Nous avons eu ce débat à plusieurs reprises dans l'hémicycle et le fait qu'il soit de nouveau au programme montre que les so...
Nous devons être efficaces. J'évoquerai le département de l'Eure, le dernier en matière de démographie médicale, avec 94 médecins pour 100 000 habitants, alors que la moyenne est de 152 médecins.
...l'inscription de cette proposition de loi sur les déserts médicaux à l'ordre du jour de l'Assemblée. Ce texte fait écho aux nombreuses autres propositions de loi sur le sujet : je pense tout particulièrement à celle de notre collègue Thierry Benoit. Je défends, avec mon groupe, une position constante depuis plusieurs années, à savoir l'instauration de mesures de régulation dans l'installation des médecins …
...ence nous pousserait plutôt à nous détourner d'une telle méthode. L'Allemagne est sur le point de faire marche arrière en ce domaine. Quant au Québec, qui ne compte que 8 millions d'habitants, ce pays offre un panorama très différent du nôtre. J'observe un début de stigmatisation vis-à-vis des professionnels de santé. Pourtant, ils se sont bien relevé les manches lors de la crise sanitaire – les médecins en particulier, mais aussi les jeunes étudiants, que je salue. Nous devons rendre hommage aux apprentis médecins, car notre système de soins tient grâce à eux. Pour avoir échangé avec eux, je sais qu'ils vivent douloureusement ce débat. Les étudiants en médecine sont pourtant conscients de leur responsabilité vis-à-vis des concitoyens. Dans ma circonscription, au moins trois ou quatre jeunes se...
Nous partageons tous le même constat, déplorons tous la situation et sommes tous conscients du péril et de l'urgence. C'est d'ailleurs ce constat qui a amené le Gouvernement à remplacer le numerus clausus par un numerus apertus, lequel devrait en théorie accroître le nombre de médecins formés dans un peu moins de dix ans. En revanche pour aujourd'hui, pour demain, pour l'année prochaine et même pour dans cinq ans… rien !
Nous devons prendre nos responsabilités et oser innover car il est temps d'encadrer l'installation des médecins afin d'assurer une meilleure répartition de l'offre de soins sur l'ensemble du territoire, y compris outre-mer.
Madame la ministre déléguée, si nous partageons l'objectif du Gouvernement de former davantage de médecins et considérons que cela résoudra une partie du problème, cet élément de réponse ne saurait être exclusif puisque jamais autant de médecins n'ont été inscrits à l'Ordre des médecins. Cela prouve bien que la répartition de ceux-ci sur le territoire constitue le nœud du problème. Pendant des années, il s'est agi de concilier la liberté d'installation du médecin avec la question de la répartition de...
…dont une concurrence malsaine entre les territoires pour attirer les médecins :…
L'incitation doit être étroitement articulée avec la régulation pour que la liberté d'installation du médecin ne soit pas placée au-dessus de la santé de nos concitoyens.
Dès lors que seulement 8 % des jeunes médecins s'installent en médecine libérale, que font les 92 % restants ? Ils commencent par faire des remplacements, le cas échéant dans les zones sous-denses. Si vous les obligez à s'installer, qui les remplacera ? En outre, si vous les soumettez à une contrainte, ils risquent de se tourner vers des postes de salariés. Votre autre proposition, visant à ce que, dans les zones denses, un médecin ne puiss...
Certes, les étudiants en médecine, nous le savons, travaillent beaucoup et sont très peu payés ; certes, les médecins ne comptent pas leurs heures ; certes, notre modèle libéral a longtemps été vertueux. Mais la protection de la santé de nos concitoyens ne peut pâtir du droit à l'installation des médecins. Le juste équilibre peut être atteint à travers divers dispositifs. Nous allons ainsi proposer, à l'initiative de Thierry Be...
Une telle mesure, assortie d'une obligation d'installation en zones sous-dotées en début de carrière, serait de nature à faire connaître ces territoires aux médecins. Nous vous proposerons aussi l'instauration d'un préavis d'un an pour tout médecin désireux de quitter un territoire sous-doté. Combien de territoires se sont retrouvés sans médecin en l'espace d'un mois seulement, laissant des centaines de patients sur le carreau !
Ces situations ne sont pas acceptables. Un tel préavis permettrait aux autorités de s'organiser pour accueillir un nouveau médecin Nous sommes par ailleurs favorables au conventionnement sélectif car il ne s'agit pas d'appauvrir l'offre de soins des centres urbains, mais uniquement de procéder à un renouvellement du nombre de conventionnements : il est seulement question d'orienter les jeunes médecins vers les territoires où l'on manque de médecins. Conscient de l'urgence et de la gravité de la disparité de l'offre de soins...
Notre vote doit traduire le sens que nous avons en tant qu'élus mais aussi en tant que citoyens de l'effectivité du droit à la santé, à l'accès aux soins, dans chacun de nos territoires. Nous le savons tous : une large majorité de Françaises et de Français souffrent au quotidien de ne pas avoir de médecin et notre santé publique s'en trouve dégradée. C'est la raison pour laquelle le groupe UDI et indépendants votera ce texte pour faire du droit à la santé, une réalité dans notre pays.
...fficacement contre ce fléau qui n'épargne désormais aucun territoire, rural comme urbain : je crois pouvoir dire que nous sommes tous confrontés, dans nos circonscriptions, à des concitoyens qui ne parviennent pas à trouver de généraliste près de chez eux ou de rendez-vous chez un spécialiste. Il s'agit d'une préoccupation majeure des Français, qui entretiennent de forts liens affectifs avec leur médecin de famille et qui vivent souvent dans la douleur le départ à la retraite du généraliste qui les a accompagnés durant toute une tranche de vie. Nous sommes donc bien, comme l'a rappelé la ministre déléguée, face à un problème de société dont l'origine est ancienne. Nous payons en effet aujourd'hui le prix des errements du passé, les errements de politiques publiques vieilles de plusieurs décennies...
...ffectifs des promotions successives a redoutablement bien fonctionné, et nous avons tardé à prendre conscience que nous courions à la catastrophe. La suppression du numerus clausus était urgente et, grâce à cette décision, plus de 10 000 étudiants sont actuellement inscrits en deuxième année. Mais il est vrai qu'elle ne portera ses fruits que sur le temps long du fait de la longueur des études de médecine. Le second levier d'action consiste à renforcer l'attractivité de l'offre libérale car les chiffres sont particulièrement préoccupants : environ 10 % seulement des internes choisissent la médecine générale. La désaffection des étudiants pour ce parcours doit nous interpeller mais je ne crois pas que la contrainte soit la solution. Je rappelle qu'au-delà des incitations financières dont on a bie...
« Je vois toute la journée des gens qui sont en défaut de soins. Je regarde rapidement leurs questions rhumato et ensuite j'essaie de dépister tout ce qui n'a pas été fait faute de suivi. J'ai une patiente de 85 ans avec un traitement très lourd, à qui j'essaie de trouver un médecin traitant, et je me fais jeter de partout. Ce n'est pas tenable, elle aussi paie ses cotisations. Quand les gens ne trouvent pas de médecin traitant, ils renoncent à se soigner. » Laure Artru, médecin rhumatologue au Mans. « Sur notre territoire de 6 500 habitants, nos trois médecins sont tous partis en 2021 […] Finalement, la communauté de communes a fait appel à un chasseur de têtes pour recrut...
Quarante-cinq médecins en 2015, vingt-trois aujourd'hui : c'est la situation de la ville d'Istres, 50 000 habitants, dans ma circonscription. Devant cette dégradation rapide, les patients s'inquiètent et s'organisent avec le concours de la municipalité. Au niveau national, 11 % des habitantes et des habitants sont sans médecin traitant, c'est-à-dire sans suivi, sans cette relation de confiance, et parfois sans soins. ...
Il vise à résoudre un problème que j'ai soulevé ce matin à la tribune : comment diversifier les origines sociales des étudiants en médecine et, en même temps,…