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...de répondre à une situation d'extrême urgence, tant la progression des inégalités territoriales en matière d'accès aux soins est dramatique. J'ai interpellé à plusieurs reprises le ministre Véran concernant la situation de mon territoire, qui illustre parfaitement cette problématique. Dans la Sarthe, près de 80 000 habitants – je parle bien des citoyens –, soit plus de 13 % d'entre eux, sont sans médecin traitant. Le département est d'ailleurs, selon l'INSEE, 97
…dont je salue les habitants. Dans les territoires ruraux, malgré tous les efforts déployés par les collectivités pour inciter à l'installation, nous ne parvenons pas à endiguer efficacement le phénomène de désertification médicale. Les citoyens sans médecin se tournent alors vers les urgences, elles aussi en grande difficulté, comme nous ne cessons de vous le rappeler. Pour répondre à l'urgence et au drame qui se joue – nous parlons ici de perte de chances pour nos concitoyens –, et respecter l'exigence constitutionnelle d'un égal accès aux soins pour tous, il faut une volonté politique et du courage.
Le conventionnement sélectif prévoit un renfort de médecins depuis ces territoires vers ceux qui sont moins bien dotés. Nous demandons une répartition de l'effort. Certes, les médecins sont plus nombreux aujourd'hui qu'hier, mais chacun sait que cela n'implique pas une augmentation du nombre de consultations et d'actes médicaux, car les amplitudes horaires du travail ont changé – nous le comprenons et ne mettons pas ce phénomène en cause. La régulation...
Merci d'avoir inscrit ce sujet à l'ordre du jour. Nous partageons tous le même constat. Ne revenons pas une fois de plus sur les responsabilités en la matière. Comme vous le dites, il faut dix ans pour former un médecin ; ce n'est donc pas maintenant, mais il y a dix ans que vous, socialistes, auriez dû en former davantage !
Quant à nous, en quatre ans, nous avons avancé. Faut-il aller plus loin ? Oui. À cet égard, la campagne électorale permettra de comparer les propositions de chacun. Pour ma part, je retiens un seul chiffre : seulement 8 % des jeunes médecins choisissent de s'installer en secteur libéral. Voulez-vous les décourager ? Voulez-vous aggraver le problème ? Du côté de la majorité, nous pensons qu'il faut plutôt faire en sorte qu'ils soient plus nombreux. Nous pouvons nous rejoindre dans le souci d'accroître l'attractivité de la médecine libérale – car c'est bien le problème sous-jacent, quand il est question des médecins généralistes. Je ...
Évidemment, cette solution ne serait pas entièrement satisfaisante pour eux, car il est contraignant de ne pouvoir choisir son médecin. Toutefois, c'est mieux que de ne pouvoir en choisir aucun, comme c'est le cas aujourd'hui – un point c'est tout ! Je sais bien que des avancées ont eu lieu, grâce aux délégations de tâche, à la montée en compétences de certaines professions, aux protocoles de coopération – autant de réponses très concrètes au problème de l'accès aux soins. Toutefois, en attendant une amélioration de la démograp...
...à nous, nous avons essayé de vous convaincre de la pertinence des nôtres ; nous continuerons cet après-midi. J'observe, comme je l'ai déjà fait en commission, que vous n'avez pas non plus convaincu la candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle. En effet, lorsqu'elle a présenté son programme, Mme Hidalgo s'est exprimée contre toute mesure autoritaire ou coercitive visant les jeunes médecins.
…incitatives, qui fonctionnent. Progressivement, nous révisons le zonage médecins ; nous installons de nouvelles équipes pluriprofessionnelles et permettons de nouveaux partages de compétences au profit des pharmaciens, des infirmiers, des sages-femmes, des kinésithérapeutes, avec le déploiement des communautés professionnelles territoriales de santé, pour lesquelles nous créons de nouveaux métiers, comme ceux d'assistant médical ou de coordinateur de santé. Cela fonctionne :...
De fait, le sujet est très prégnant dans notre pays. J'ai entendu de nombreux collègues élus de zones rurales évoquer la situation qui y prévaut. J'apporterai une note urbaine. Quelque 11 % de nos concitoyens n'ont plus de médecin traitant. En Seine-Saint-Denis, où je suis élu, ils sont presque 30 %, alors qu'il s'agit d'une zone urbaine située au cœur de la métropole parisienne. Cela ne compte pas pour rien, d'ailleurs, dans les difficultés locales en matière de vaccination.
Je pourrais énumérer toutes mes rencontres avec des habitants de mon département, qui, parce qu'ils ne sont pas connectés, ne fréquentent pas les réseaux sociaux, n'écoutent pas forcément les informations et sont éloignés de la médecine et des réseaux de communication, sont totalement ignorants de leurs droits, ne serait-ce qu'en matière de vaccination. Même au cours des derniers jours, combien de fois un habitant de ma circonscription m'a-t-il interrogé sur le coût de la vaccination, car il la croyait payante ? Ce sont des choses aussi bêtes que cela !
...r résoudre un tel problème, qui touche quasiment à l'aménagement du territoire, il faut bien évidemment réguler, surtout dans le secteur de la santé publique, financé pour 90 % par de l'argent public, de l'argent socialisé, celui de la sécurité sociale, de nos cotisations ! Vous qui aimez rappeler que droits et devoirs vont de pair, pourquoi refusez-vous que les droits qu'octroient des études de médecines s'accompagnent de devoirs, au moins temporaires, vis-à-vis de la République ? De nombreuses professions sont déjà soumises à de telles obligations – qu'il s'agisse des policiers, des pompiers, ou des enseignants. Il faut donc réguler.
Ce n'est pas une question de dogme, ou d'idéologie, mais un problème mathématique – notre collègue, le célèbre mathématicien Cédric Villani, pourrait nous l'expliquer aussi bien. Entre les zones sur-dotées et sous-dotées, la différence est de 0,5 médecin généraliste pour 100 000 habitants. Qu'importe l'idéologie, avec une différence aussi faible, l'obligation d'installation ne marchera pas ; elle étendra seulement la pénurie partout. C'est mathématique ! Par ailleurs, cette solution susciterait le déconventionnement de certains médecins, obligeant certains patients à payer pour obtenir des soins.
J'insiste : faute d'un nombre suffisant de médecins en France, le conventionnement sélectif aggraverait encore la situation. Il est vrai que cette mesure a été appliquée dans les pays qui ont été cités tout à l'heure, mais ils reviennent dessus…
…depuis qu'il est apparu qu'elle est inefficace quand le nombre global de médecins est insuffisant.
Non loin de ma circonscription, à Gien, une CPTS a ainsi instauré un numéro d'appel qui bénéficie à des patients privés de médecin traitant depuis plusieurs années. Continuons à appliquer ces solutions qui sont rapidement efficaces et avançons. Nous demandons la suppression de cet article.
La démonstration vient d'être faite. Il vous suffit de sortir de l'hémicycle et de prendre votre téléphone pour essayer d'obtenir un rendez-vous avec un médecin généraliste. Selon que vous ferez cette tentative à Paris ou à quelques kilomètres, en Seine-Saint-Denis,…
Il faut en effet faire découvrir les territoires ; j'avais déposé plusieurs amendements en ce sens, qui n'ont malheureusement pas été considérés comme recevables. Mais on ne peut faire découvrir les territoires par la contrainte : il faut une incitation, et il y a plusieurs manières d'y procéder. Il faut faire en sorte que plus de jeunes issus de ces territoires fassent des études de médecine ; c'est ce que nous avons permis avec la réforme des études médicales. Par ailleurs, certaines collectivités organisent des stages de découverte à l'intention des jeunes étudiants ; j'ai cité en commission l'exemple de l'Ardèche, où les étudiants en médecine sont incités à prendre des gardes chez les pompiers, à constituer un réseau et à découvrir le territoire. Cette année, treize jeunes médeci...
...ent contre l'amendement de suppression. Il faut oser réguler ; la politique nationale de santé publique ne peut se satisfaire de la bonne volonté des uns ni de la générosité incitative des pouvoirs publics, qui reste sans effet. Le constat est cruel : les inégalités sont territoriales et sociales. Le renoncement aux soins est la règle dans beaucoup de secteurs. Les étudiants ne vont plus chez le médecin : faute de médecin référent, ils redoutent une majoration du prix de la consultation. L'absence de médecin référent concerne 8 millions de patients ! Quant aux équipements dont vous parlez, ça fait dix ans qu'ils existent dans les territoires ! Nous avons créé les maisons médicales il y a plus de dix ans. Dernièrement, j'ai inauguré une maison médicale ; les trois cabinets de médecin étaient vid...