Interventions sur "médecin"

63 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Ce sont des questions tellement graves, tellement profondes, qui remontent à l'origine de la vie. Le hasard fait qu'il y a cinq semaines, j'ai été personnellement confronté à cette question, peut-être la question la plus difficile, au sujet de ma mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer et hospitalisée à Jérusalem. Mes trois frères et soeurs et moi étions autour d'elle, et les médecins nous ont dit qu'il valait mieux ne pas s'acharner, nous expliquant qu'il n'y avait de toute façon pas d'espoir, qu'il était préférable qu'elle s'en aille calmement – je précise qu'elle ne peut plus manger et qu'on lui a posé une sonde. Nous en avons parlé entre nous, et nous avons décidé de tout faire pour la sauver. Quand elle a perdu conscience, nous n'étions pas sûrs qu'elle se réveillerait, ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

Nous sommes ici pour exprimer notre opinion et je vais vous donner la mienne. Quand la médecine atteint ses limites, la loi doit interroger les siennes. Le texte qui nous est proposé pose de nombreuses questions, de forme et de fond. Sur le fond, tout d'abord, qui a envie de mourir ? Si, dans certaines circonstances, un individu le souhaite, doit-il être seul face à ce choix ? La souffrance corporelle est-elle indigne ? Non, bien sûr. La récente loi Claeys-Leonetti est-elle suffisante ? J...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

Il en est de même pour le consentement libre et éclairé : un consentement est-il définitif ? Combien de patients ont dit à leur médecin qu'ils voulaient mourir, avant de changer d'avis, ayant trouvé une forme d'apaisement, puis, trois jours après, de répéter : « Je veux mourir » ? Un consentement pérenne, définitif, ça n'existe pas ! Comment cela pourrait-il exister ? Dans ce domaine, on peut lever la main droite et jurer ce que l'on voudra : aucun engagement n'empêchera de changer d'avis et revenir sur ses propos. Par ailleurs,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

...t-on s'inscrire dans une continuité par rapport aux lois Leonetti de 2005 et Claeys-Leonetti de 2016, ou souhaite-t-on introduire une rupture ? Que l'on soit pour ou contre, il est clair que ce texte nous invite à une rupture, à la transgression d'un interdit majeur de notre société : ne pas provoquer délibérément la mort. Ce principe est valable pour tous les citoyens et au premier chef pour les médecins, bien entendu, puisqu'il est inscrit dans le serment d'Hippocrate. Peut-on, parce qu'on privilégie une éthique de l'autonomie et de la liberté, remettre en cause cette éthique de la fragilité et de la vulnérabilité sur laquelle est fondée notre législation ? J'entendais tout à l'heure notre collègue Olivier Faure déclarer qu'une vie digne est une vie au cours de laquelle à chaque étape, chacun ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Delatte :

...é ou de réelle liberté face à la mort, mais des témoignages intolérables d'une agonie qui a trop duré par défaut d'accompagnement et de soins palliatifs. Nous ne pouvons pas rester insensibles au sort de ceux qui traversent la frontière parce qu'ils n'ont pas obtenu en France de réponse à leurs souffrances, mais faut-il emprunter la voie de l'euthanasie ? Je répondrai par la négative en tant que médecin et aussi par respect pour tous ceux, notamment les bénévoles, qui s'engagent dans la voie des soins palliatifs. Sachez que j'éprouve néanmoins un profond respect pour ceux qui pensent autrement. En France, le cadre juridique a évolué, prévoyant notamment la sédation profonde et continue, disposition que tout le monde ne connaît pas encore. Rappelons que 53 % des médecins ne connaissent pas la lo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

En cette période de pandémie, ce débat arrive à un très mauvais moment : médecins, infirmières, personnels soignants, pompiers et forces de l'ordre luttent comme jamais pour sauver des vies, et on n'a jamais autant parlé de la mort et des nombreuses questions qu'elle pose à nos sociétés. Certains collègues ont dit que la France et les Français étaient prêts, mais à quoi le sont-ils ? À légaliser l'euthanasie ? Je ne le crois pas. Le groupe Libertés et territoires a eu le mér...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

... avec beaucoup d'humilité. Il me semble que ce qui manque le plus, aujourd'hui, c'est que la mort réintègre nos vies : nous cherchons en effet par tous les moyens à la repousser, à prolonger nos vies, ce que je trouve infiniment regrettable. Peut-être que nous pourrions ajouter au présent débat celui sur le fait de savoir comment faire pour nous réapproprier notre mort. Mais c'est vraiment comme médecin que j'entends m'adresser à vous. Mon action se fonde évidemment sur le serment d'Hippocrate selon lequel je ne dois jamais provoquer la mort délibérément. Dès lors, je me sens vraiment en porte-à-faux dans l'exercice quotidien de ma mission. Je sais bien que nous péchons, en France, par un déficit de culture du soin palliatif, par un manque de structures adéquates, par une diffusion certainement ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

...cussion mais reflètent l'intention de nombreux députés siégeant sur tous les bancs. Ils s'interrogent, doutent, peuvent parfois changer d'avis dans un sens ou dans un autre. Le no 1616 est cosigné par plusieurs collègues du groupe UDI et indépendants : nous n'avons en effet pas souhaité multiplier les amendements de suppression. Vous remarquerez que nombre des signataires de ces amendements sont médecins. Cela ne signifie pas que le débat devrait leur être réservé – c'est bien sûr un débat social, sociétal, politique et chacun d'entre nous, représentant de la nation, a vocation à s'y exprimer, à donner son avis et à indiquer son vote. Je note malgré tout que nombreux sont nos collègues médecins qui insistent sur le fait que, d'une part, la loi Claeys-Leonetti n'est pas assez connue, pas assez ap...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Hennion :

Il est vrai que le moment est grave. Beaucoup a été dit, des médecins se sont exprimés mais cette proposition de loi ne se préoccupe pas beaucoup d'eux.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Hennion :

C'est pourquoi je souhaite avant tout rendre un hommage très sincère et appuyé à tous ces médecins, à tous ces soignants qui, depuis un an, se démènent jours, nuits et week-ends pour sauver des vies.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Hennion :

...n'en ont pas bénéficié dans leur cursus. Il faut instaurer une culture du soin palliatif dans les milieux médicaux. Il s'agit par-là, individuellement et collectivement, de changer notre regard sur la fin de vie, de rendre les soins palliatifs accessibles à l'hôpital, dans les EPHAD ou à domicile. Surtout, ce que cette proposition de loi ne fait pas, chers collègues, c'est qu'elle n'aide pas les médecins. Au contraire de la loi Claeys-Leonetti qui prend leur mission en considération, respecte le serment d'Hippocrate et offre la sécurité d'un cadre clair, le présent texte fera peser une pression sur les soignants, quand bien même elle prévoit un droit de retrait. Et son champ d'application est tellement large, tellement vague, qu'il ne fera que les déstabiliser, …

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

Cette semaine, nous avons entendu Jean Leonetti, qui a donné son nom à deux lois qui honorent la République, et qui peut se prévaloir d'une double expérience d'ancien parlementaire et de médecin. Il a commencé son intervention par une phrase simple et qui me semble essentielle ici : « J'ai une série de doutes. » Comme à l'occasion de la discussion du projet de loi relatif à la bioéthique, nous devons avoir l'humilité de reconnaître qu'au fur et à mesure des questions posées, de nouvelles apparaissent – plutôt que des réponses. C'est en tout cas ainsi que je ressens ce débat. Si je prop...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLiliana Tanguy :

...r, je n'assume pas d'autoriser autrui à donner la mort. Je suis pour le respect de la vie et la nécessité de soulager celui qui souffre. C'est précisément ce que permet la loi Claeys-Leonetti qui, si elle était mieux appliquée, permettrait l'accès aux soins palliatifs qui accompagnent la fin de vie en allégeant les souffrances – ce qui, en vertu du serment d'Hippocrate, est un devoir médical. Le médecin est celui qui soigne et non pas celui qui met fin à la vie d'autrui. C'est pourquoi je suis opposée à ce texte et à son article 1er : je suis pour l'accompagnement – par les soins palliatifs, par la sédation profonde – du malade en fin de vie, dans la dignité, en lui épargnant les souffrances, mais sans lui donner la mort.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBénédicte Pételle :

...fs, on l'a dit, sont un moyen d'apaiser cette douleur. Des citoyens avec lesquels j'ai échangé ont témoigné de la fin de vie douloureuse de proches et de la difficulté d'accompagner des personnes atteintes de maladies neurodégénératives. Il faut en effet reconnaître, comme cela a été fait à plusieurs reprises, un problème dans l'accès aux soins palliatifs, lequel se caractérise par un déficit de médecins formés et des inégalités territoriales marquées, par exemple entre Paris et les communes éloignées des grands centres hospitaliers. Un médecin en réanimation à Colombes, dans ma circonscription, me faisait ainsi part du désarroi qu'il ressentait quand des personnes envoyées par leur médecin référent arrivaient dans son service alors qu'elles n'avaient plus que quelques jours, voire quelques heur...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

...n. On nous assure que tout se passe bien dans les pays où l'euthanasie est légalisée. Or, après avoir interrogé des professionnels exerçant dans ces pays – je songe par exemple à la Belgique – , il apparaît qu'aucune modalité de contrôle du dispositif n'est prévue. Avant d'affirmer que tout va bien, encore faudrait-il que des contrôles existent ! La seule procédure prévue consiste à demander aux médecins de cocher des cases sur un formulaire pour dire s'ils ont pratiqué des euthanasies – légales ou illégales – et si elles se sont bien déroulées. On imagine bien qu'ils ne seront pas assez sots pour cocher la case « j'ai pratiqué des euthanasies illégales » ! Les contrôles, en réalité, sont inexistants. On en est aussi venu à dire que tout ne se passe pas toujours mal. Mais quand il s'agit de don...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

...rs de solidarité et de fraternité, envers et contre tout. Je partage cette vision d'une société qui se tient aux côtés des plus faibles et des plus vulnérables. C'est ce message que nous répétons depuis un an, sans faiblir : chaque vie est importante et elle compte pour nous plus que tout, jusqu'au bout. Alors oui, monsieur le ministre, il faut développer les soins palliatifs et mieux former les médecins, parce qu'on ne peut pas – on ne doit pas – abandonner les nôtres.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNadia Essayan :

...ormation en soins palliatifs à tous les soignants : là est l'urgence. Dans les services de soins palliatifs, en effet, la question de l'euthanasie ne se pose presque jamais, dès lors que la douleur est maîtrisée et que le projet de vie est respecté jusqu'au bout. C'est pour cela que je demande la suppression de cet article. J'en parle en connaissance de cause car mon époux a été un des premiers médecins spécialisés en soins palliatifs en France et j'ai moi-même formé des praticiens dans ce domaine. Nous devons d'abord faire le maximum pour préserver la vie avant de donner le droit d'euthanasier autrui, ce qui aurait des conséquences que l'on ne mesure pas encore pour les plus fragiles, handicapés ou très âgés, qui n'ont pas la possibilité de s'exprimer. Par cette disposition, serions-nous vrai...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle de Vaucouleurs :

...quats, serait de se suicider ou de se faire assister pour mettre volontairement et instantanément fin à leur vie. Par ailleurs, plusieurs points de la rédaction de l'article appellent par ailleurs un large débat : comment qualifier une phase avancée ? La notion d'impasse thérapeutique, mentionnée à l'article 2, n'est en effet pas évoquée ici. De même, les dispositions prévues en cas de refus du médecin ou d'un membre de l'équipe de participer à une procédure d'assistance médicalisée active à mourir ne sont pas satisfaisantes. J'y reviendrai peut-être. Je le répète, aucune évolution législative ne peut avoir lieu tant que nous n'aurons pas généralisé l'accès aux soins palliatifs.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

Vous connaissez mon attachement, en tant que vice-président du groupe d'amitié France-Israël, pour Israël et pour la communauté juive. Il est troublant de penser que, pendant que nous célébrons, à travers la résilience dont ont fait preuve ces personnes, la résistance du vivant dans une situation extrême, on puisse saluer des médecins de la mort, des praticiens qui avaient suivi ces études dans le but de soigner, de conserver le vivant et qui se transforment aujourd'hui en médecins expérimentateurs.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

J'ai choisi la médecine par vocation, et même en imaginant la souffrance de l'autre, une souffrance qui le plus souvent paraît insupportable à nos yeux, je ne suis pas prêt à donner la mort. Monsieur Falorni, vous entretenez une illusion en prétendant qu'une personne qui consent à être achevée par autrui accomplit un acte de liberté. En tant que médecin, je ne suis pas prêt à vous suivre.