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...s-enfants serons soignés en 2050, mais nous pouvons diversifier les profils des professionnels de santé et les préparer à développer des capacités d'adaptation face à ces transformations. Outre des compétences cliniques, il faut également intégrer des compétences relationnelles dans les formations. Il s'agit de valoriser l'empathie, par exemple, pour aborder plus sereinement le dialogue avec les patients et mieux recueillir leurs paroles, leurs témoignages. Si le patient est bien au coeur de notre réforme du système de santé, ses besoins et ses expériences sont une richesse que l'on peut exploiter dès la formation. De nombreux pays déjà, comme le Royaume-Uni et le Canada, ont mis en place des pratiques d'enseignement dans ce sens, valorisant les connaissances expérientielles des patients. J'abor...
Dans ma région du Centre-Val de Loire, 20 % de la population est dans ce cas. Le cloisonnement est un frein au parcours des patients qui demandent une offre de proximité et de qualité. En 2018, plus de sept Français sur dix auraient renoncé au moins une fois à se soigner. Contrairement à nos voisins européens, nous investissons insuffisamment dans la prévention. Alors que de nombreux facteurs, dont l'amélioration des traitements, ont contribué à l'allongement de l'espérance de vie, celui-ci tend à ralentir, des projections i...
...nté. C'est une méthode bizarre que de recourir à une ordonnance pour mener une concertation encadrée et des contractualisations forcées. Le professeur René Frydman, qui est bien connu pour ses compétences remarquables, vient de déclarer que votre réforme, madame la ministre, risque de manquer son objectif. Pourquoi le pense-t-il ? Il s'agit d'articuler le système de santé sur tout le parcours du patient dans son territoire de santé, chaque territoire ayant une codirection médicale et administrative. Les ARS devraient n'avoir qu'un rôle d'évaluation.
...s usages complexes dans la pratique quotidienne. Cette stratégie nationale du numérique en santé est donc peu lisible par les acteurs et reste incomplète. Enfin, la gouvernance n'est pas assez structurée pour mettre en oeuvre efficacement la stratégie nationale de santé numérique. La téléconsultation a pour objet de permettre à un professionnel médical de donner une consultation à distance à un patient. Vous savez mon attachement à cette pratique. Un autre professionnel de santé peut être présent auprès du patient et, le cas échéant, assister le professionnel médical au cours de la téléconsultation. Dans le Loiret, j'ai moi-même encouragé plusieurs communes à franchir le pas ; plusieurs sites ont déjà été installés, et cela fonctionne bien. La semaine dernière, nous avons même obtenu le trophée...
Mais où en sont les infirmières qui reçoivent les patients dans leur bureau ? Il convient d'étendre leurs compétences. C'est pourquoi je proposais qu'on les autorise à effectuer des actes de télésoin et qu'elles soient rémunérées à l'acte. On m'a renvoyé aux négociations conventionnelles, ce qui est regrettable. Il eût fallu inscrire cela dans la loi. Permettez-moi de rappeler qu'en juin 2016, afin de remédier au déclin de l'offre de médecine libérale,...
...ns la maltraitance. Ils disent que ce n'est pas leur coeur de métier, que ce n'est pas ce qu'ils ont appris. Nous avons relevé en 2018 plus de 1 800 initiatives, qui concernent toutes les professions de santé ; les élus aussi se sont mobilisés. Pourtant, vous restez sourds. Votre plan « ma santé 2022 » ne répond pas à l'urgence. Allons-nous regarder encore longtemps les brancards passer avec les patients dessus, sans que l'on puisse intervenir, faute de personnel et de lits ? Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine votera bien évidemment la motion de rejet préalable. Il est urgent de tenir compte de la réalité et d'y apporter des remèdes.
...t pleinement justifié. Toutefois, la situation actuelle et les difficultés d'accès à la santé que rencontrent nombre de nos concitoyens exigent la transformation en profondeur de notre système de santé – sur ce point, nous sommes d'accord avec le Gouvernement. Notre groupe sera par conséquent une force de proposition en vue d'améliorer le texte et de l'enrichir, avec pour objectif de remettre le patient au coeur du système de santé et d'accroître l'attractivité des métiers et des structures de santé. Nous souhaitons que le débat ait lieu, même si certaines dispositions ne nous conviennent pas et que le texte est trop flou. C'est parce qu'il veut s'inscrire dans une logique constructive que le groupe LT votera contre la motion de rejet.
On nous accuse d'aller trop vite… Il est plaisant que cette motion ait été défendue par un confrère cardiologue, car nous avons pour notre part l'impression que nous sommes en train de faire en urgence un pontage coronarien sur un patient qui, pendant des années, n'a reçu aucun soin !
Il nous semble urgent de traiter un patient qui ne l'a jamais été correctement. C'est pourquoi nous avons décidé d'avancer, et d'avancer rapidement. À travers cette motion de rejet, on nie la nécessité d'avancer rapidement dans la réforme des premières années de la scolarité. Or nous avons toutes et tous connu des personnes qui n'ont pas pu accéder à la deuxième année. C'est tragique ; il faut élargir le champ de recrutement des nouveaux m...
...dez-vous que le Président de la République avait fixé aux acteurs du monde de la santé. Comme d'autres, j'ai souscrit à l'ambition présidentielle ; comme d'autres, j'ai applaudi à la volonté exprimée de transformer en profondeur notre système de santé ; comme d'autres, j'ai cru que les choses allaient enfin évoluer dans le bon sens, que les cris d'alarme qui remontent de tous les territoires, des patients, des établissements, des professionnels eux-mêmes, allaient enfin être, non seulement entendus, mais aussi, cette fois, écoutés. J'ai voulu voir dans la démarche présidentielle, dans les propos prononcés avec conviction par le chef de l'État, une vision nouvelle de la santé, ou peut-être seulement une vision, laquelle fait défaut depuis vingt-cinq ans.
Je ne suis pas, vous le savez, l'un des honorables membres de la confrérie des professionnels de santé qui se partagent les commandes depuis vingt-cinq ans. Je suis venu à ces questions par mon expérience d'élu local, trempée dans la réalité d'un territoire rural. Je n'ai pas sur la santé l'oeil du technicien mais celui, non moins affûté, vous me permettrez de le dire, du patient et du citoyen.
... délai à 180 jours au maximum, et que l'Allemagne affiche fièrement un délai de 90 jours ? À l'évidence, on pourrait en rire, ou à tout le moins en sourire, s'il n'y allait de la vie et du traitement de nombreux malades, dont beaucoup n'attendront pas 500 jours. Je saisirai prochainement la Cour européenne des droits de l'homme, afin qu'elle statue sur cette évidente perte de chances imposée aux patients français du fait de l'incurie de notre système administratif.
...ans l'éducation nationale, quand, dans le domaine de la santé, depuis vingt-cinq ans, tous les gouvernements ont les yeux rivés sur les comptes de la sécurité sociale, scandant ce même credo : c'est trop ! Trop de dépenses, trop d'hôpitaux, trop de médecins, trop de maternités, trop de services d'urgence ou de chirurgie, trop d'actes, de consultations, trop de médicaments – peut-être même trop de patients. Je pourrais poursuivre des heures cette triste litanie comme si je tournais toutes les pages de l'histoire de notre système de santé. Certes, pour 2019, nous avons voté une loi de financement de la sécurité sociale à l'équilibre, mais à quel prix ? Le malade est mort en bonne santé, et nous devrions crier de joie, surtout ne rien changer, et poursuivre encore sur cette voie mortifère ? À quan...
...une chance inouïe : la qualité des formations dispensées aux professionnels de santé. Puisque leur niveau de compétence est élevé, optimisons-le autant qu'il est possible. Repensons, revisitons les décrets d'actes de nombreuses professions de santé, non pour tailler des croupières aux médecins – cela n'aurait aucun sens – , mais pour pouvoir répondre au plus vite et au plus près à la demande des patients. Regardons ce que les pharmaciens – ils le font déjà un peu – , mais aussi les infirmiers, les masseurs-kinésithérapeutes, les sages-femmes, les orthoptistes et opticiens peuvent faire de plus et de mieux dans les territoires. Car finalement, ce que j'attends le samedi, à deux heures du matin, dans mon petit coin de Sarthe, c'est d'être pris en charge par un professionnel de santé qui sache soit...
...une qualité de soins accessibles à tous. Face au vieillissement de la population et à l'inflation des maladies chroniques, relever ce défi est une nécessité. Cet enjeu implique des réponses adaptées, de bon sens, mûries par de nombreuses auditions des usagers, des élus et des acteurs de santé ainsi que par un travail collectif en commission. Il requiert des propositions concrètes centrées sur le patient, qui se trouve placé au coeur de notre système de soins. Le projet de loi permet une meilleure organisation grâce aux CPTS, à la création des hôpitaux de proximité, aux consultations avancées, ainsi qu'à la meilleure articulation médico-sociale entre ville et hôpital, de l'aide-soignante au travailleur social, en passant par l'infirmière, le kinésithérapeute, le médecin. Les formations, l'évolu...
...s, un amendement gouvernemental en séance. Au cas où, j'ai déposé à nouveau celui que nous avions défendu en commission. Dixième besoin : une véritable démocratie sanitaire. Le projet de loi tend à centraliser davantage encore le pouvoir dans les mains des groupements hospitaliers de territoire et maintient la prépondérance des agences régionales de santé. De leur côté, certaines associations de patients sont obligées de se financer auprès des industries pharmaceutiques pour survivre. Je répète : auprès des industries pharmaceutiques ! Or pas un mot n'a été prononcé à leur sujet. Onzième besoin : vivre dans un environnement sain. Il risque d'être difficile d'y parvenir si l'on continue à encourager la malbouffe, à ne rien faire contre l'usage des pesticides et à creuser les inégalités sociales....
Mais le problème est que, face aux maux de notre système de santé comme à ceux de notre société, vous pratiquez toujours la médecine néolibérale. Et l'expérience nous apprend que ses remèdes sont pires que le mal, quand ils n'en sont pas l'origine. Comment dire aux personnels hospitaliers qui souffrent, aux patients qui patientent, aux territoires qu'on déshabille qu'il ne s'agit pas d'une question de moyens mais simplement d'organisation ? Telle est pourtant la ligne directrice du projet de loi qui nous est présenté. Chaque année, notre système de santé a droit à un tour de vis supplémentaire afin de comprimer encore les ressources.
... le tout dans les territoires ruraux comme dans les territoires urbains, tant et si bien qu'il n'est pas rare que nos concitoyens renoncent à se soigner, résignés et contraints par l'inaccessibilité, les trajets à effectuer, les délais d'attente et le coût des soins. C'est inacceptable ! Plus précisément, les écueils de notre système de santé sont de deux ordres : ils concernent, d'une part, les patients, d'autre part, les professionnels de santé. À une double difficulté, notre groupe considère que nous devons proposer une double réponse : renforcer la proximité en plaçant le patient au coeur de notre système, et accroître l'attractivité des métiers et des structures de santé. Il ne s'agit certainement pas d'opposer ces deux types d'acteurs en contraignant les uns pour satisfaire aux exigences ...
...atut de médecin volant, qui pourrait venir épauler un médecin installé, selon les besoins – nous y reviendrons lors des discussions. Le décloisonnement doit aussi passer par un effacement des frontières entre le public et le privé. À cette fin, nous sommes favorables à un service hospitalier public fort et à un secteur privé performant, qui travaillent ensemble à une meilleure prise en charge du patient, sans que la nature des structures soit discriminante. Plus précisément, la coopération doit être le maître mot de la stratégie d'organisation de notre système de santé. Nous saluons, d'ailleurs, votre volonté d'encourager le maillage territorial des communautés professionnelles territoriales de santé, les CPTS. L'exercice coordonné doit devenir la règle. Néanmoins, nous nourrissons encore de no...
...rsus où l'excellence cognitive et mnésique prime. Mais être bien soigné, c'est aussi être écouté, compris, encouragé. Cette bienveillance s'apprend. C'est finalement considérer, comme le philosophe Georges Canguilhem, que la médecine n'est pas une science ou seulement une science, mais un art, au carrefour de plusieurs sciences, notamment humaines, qui peut permettre de saisir la subjectivité des patients. Cette attention à l'autre se construit quand on en a bénéficié soi-même. Le rapport du docteur Donata Marra sur la « qualité de vie des étudiants en santé » a, en ce sens, abouti à la formulation de quinze engagements pour l'amélioration du bien-être des étudiants et des professionnels. Les articles 1er, 2 et 3 du projet de loi portent cette ambition. Nous allons donc accomplir un acte majeur ...