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Pas la moindre esquisse d'un projet pour la planète tout entière, d'une Europe jouant un rôle essentiel dans la construction d'une ère nouvelle, multipolaire, où les peuples seront à égalité pour enrichir notre humanité commune de leurs génies singuliers. Certes, on ne peut que se réjouir de la coopération interparlementaire entre les deux assemblées, preuve que nous pouvons travailler ensemble et aboutir à des accords. Un nouveau traité de l'Élysée ? Pourquoi pas. Mais avec un contenu fort, ouvrant sur le monde de demain, portant et inspirant un renouveau substanti...
Comment peut-on prétendre fonder les relations entre les peuples sur l'Europe des marchés, de l'austérité budgétaire et du dumping social ? Derrière le discours sur le renouveau du traité, c'est le dogmatisme néolibéral qui prévaut, ce dogmatisme qui a coupé Bruxelles, Paris et Berlin des peuples de l'Europe. Cette résolution est aussi une ode à peine voilée au fameux modèle allemand. Un modèle fait d'austérité idéologique et de pointillisme budgétaire, d'ex...
...TAN. Comme le disait déjà Victor Hugo en 1842, la relation entre la France et l'Allemagne est déterminante pour l'avenir de l'Europe et du monde. Elle doit être célébrée dans cet objectif, et c'est à cela qu'il faut travailler. Nous proposons une politique économique solidement fondée sur la recherche et l'enseignement, une coopération industrielle dans le respect des aspirations écologiques des peuples européens. Nous proposons une politique énergétique définie en commun où tous les pays doivent renoncer à court terme aux énergies carbonées. L'Allemagne est l'un des deux principaux pollueurs européens et nous-même devons avancer vers la concrétisation de la transition énergétique. Notre volonté partagée doit être celle d'une puissante contribution à la lutte contre le réchauffement climatique....
... page de l'histoire des relations entre la France et l'Allemagne. Quelques explications de texte sont visiblement nécessaires pour les bancs à ma gauche. La résolution commune, que nous voterons à la fin de ce débat et que nos collègues allemands ont adoptée ce matin, est le souffle nouveau qui manquait aux relations entre nos deux pays. Les deux représentations nationales – les représentants des peuples ! – appellent leurs gouvernements respectifs à travailler avec elles, durant l'année qui vient, au perfectionnement du traité de l'Élysée, et non l'inverse. L'Assemblée nationale et le Bundestag exhortent leurs gouvernements à concrétiser cette amitié par des réalisations multifocales qui affecteront favorablement la vie quotidienne non seulement des citoyennes et citoyens de nos deux grandes na...
... traité de l'Élysée de 1963. Aujourd'hui, la discussion a lieu au niveau franco-allemand, mais ce projet ne s'arrête pas là : il a pour vocation de s'étendre à tous nos voisins européens qui le souhaiteront. Cette résolution doit être le moteur d'un dessein plus grand pour que l'Europe existe aux yeux de tous. L'heure est venue pour nous d'agir : marquons l'Histoire, donnons corps à l'Europe des peuples. Rien n'est jamais acquis : de toutes parts les peurs des uns répondent aux espoirs des autres. Ensemble nous pourrons faire face aux nombreux défis qui se bousculent à nos portes. Nous avons effectué le premier pas en élaborant ce texte conjointement : je salue tous ceux qui y ont contribué, tous ceux qui vivent l'amitié franco-allemande au quotidien. Chers collègues, chers amis, chères citoye...
...t celui qui va de la colline de Sion, d'où l'on perçoit la ligne des Vosges, jusqu'aux côtes de Meuse, jusqu'à cette crête des Éparges où plus d'une dizaine de milliers d'hommes sont tombés pour quelques mètres en 1915, préfigurant la bataille de Verdun. D'un côté, l'écrivain Maurice Genevoix ; de l'autre, Ernst Jünger, l'auteur d'Orages d'acier. Ils racontent la même tragédie : celle de nos deux peuples. J'aurais pu prendre un autre itinéraire, et suivre, depuis Nancy, le cours de la Moselle, pour rejoindre Metz. À Nancy, nous pourrions faire mémoire de ce commissariat dont les agents firent preuve – cas unique dans le pays – d'une désobéissance civile qui permit d'éviter l'essentiel de la rafle de Nancy.
...issent à nos collègues allemands – souvent du Bundestag – , je repense à chaque fois à cette peinture de Goya intitulée La Rixe, que Michel Serres a magnifiquement commentée. On y voit deux personnages se frappant l'un l'autre à coup de gourdin dans un marécage ; Michel Serres ajoutait qu'inéluctablement, chacun des coups qu'ils se donnent les y enfonce plus profondément. Tel était le sort de nos peuples. Pour faire mémoire de ces tragédies, nous avons un maître de mémoire, qui vient de l'autre côté des Alpes ; c'est Primo Levi, qui nous répète le poème qu'il a donné comme exergue à son livre Si c'est un homme : « Considérez si c'est un homme [… ], considérez si c'est une femme [… ], pensez-y chez vous, dans la rue, en vous couchant, en vous levant ; répétez-le à vos enfants. » Cela fait cinqu...
Je suis de ceux qui applaudissent aux jumelages des villes françaises et allemandes. Je suis de ceux qui souscrivent à tout ce qui peut rapprocher nos deux peuples, mais je m'interroge : avoir les meilleurs rapports possibles avec notre voisin, faciliter les échanges économiques et culturels, c'est évidemment une bonne chose ; construire des coopérations dans des domaines comme les transports, le numérique ou l'enseignement, cela va de soi, de même qu'approfondir les coopérations entre régions frontalières. Mais faut-il pour cela mener une politique d'inté...
Je ne suis pas seule à refuser l'abandon de parcelles supplémentaires de notre souveraineté nationale : les peuples eux-mêmes – aussi bien le peuple français que le peuple allemand – n'en veulent pas. Il suffit, pour s'en convaincre, de constater la montée d'un vote résolument anti-européen lors des dernières élections, présidentielle et législatives en France, législatives en Allemagne. Mais cela, une fois encore, vous ne voulez pas l'entendre. Vous allez même jusqu'à écrire que « la France et l'Allemagne a...
...tons le Gouvernement à mettre en oeuvre l'action du président de la République et la nôtre dans cette reconnaissance des symboles de l'Union européenne. Les symboles européens rendent tangible ce qui est impalpable. Ils incarnent l'appartenance à l'Union européenne. Chacun d'entre eux constitue un pan de notre projet commun : les douze étoiles en cercle du drapeau mettent en image l'union de nos peuples, l'Ode à la joie exhorte à la fraternité et à la paix, et notre devise, « Unie dans la diversité », invite à dépasser les frontières des nations et les différences des peuples, tandis que la Journée de l'Europe évoque le souvenir de la déclaration du 9 mai 1950 du ministre français des affaires étrangères, Robert Schuman, qui est l'acte fondateur du processus de construction de l'Europe. Certai...
Pourtant, c'est l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe qui se penche sur la création de symboles permettant de représenter les « valeurs spirituelles et morales qui sont le patrimoine commun des peuples qui le composent ». Moi qui suis né en 1980, je me souviens de l'image de la chute du mur de Berlin, qui a mené mon engagement en politique. Cela a construit notre idée et notre identité européennes. Pour cette raison, je soutiens la proposition du Président de la République de rejoindre les seize pays signataires de la déclaration no 52 annexée au Traité de Lisbonne, tout comme je soutiens la ...
...cole ; elle devra être capable de protéger les intérêts des Français, mais aussi de l'ensemble des Européens. L'Europe devra repenser non seulement sa nature, mais également la manière dont elle fonctionne. Oui, il s'agit pour nous de construire l'identité européenne et, au-delà, de promouvoir une Europe qui, enfin, retrouve ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être : une Europe au service des peuples européens. N'oublions jamais que l'Europe a été construite sur un triptyque : « pain, paix et liberté ». Elle a apporté la paix aux peuples européens, l'indépendance alimentaire et la liberté à tous nos peuples. Il nous faut penser cela et agir. Madame la ministre, nous vous invitons, au-delà des résolutions, aussi importantes soient-elles, au-delà des symboles, aussi importants soient-ils, à p...
...ps » macronien ? N'est-ce pas l'idée toute simple, mais révolutionnaire, que désormais la souveraineté s'exerce simultanément à plusieurs niveaux ? Troisième question : comment ? « Unie dans la diversité » nous dit la devise. Ce que nous disent devises et symboles, c'est très précisément ce que nient M. Mélenchon et les ultras jacobins, à savoir qu'une communauté démocratique associant plusieurs peuples est à la fois nécessaire et possible. Oui, monsieur Mélenchon, une communauté démocratique associant plusieurs peuples est nécessaire dès lors que le cadre pertinent de la décision à prendre dépasse les frontières d'un État. Comme l'observait naguère notre plus grand constitutionnaliste, Georges Vedel, dans un article désormais classique, « la démocratie est le mode d'organisation des sociétés ...
Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, pour nous, le destin de l'Europe, notre destin, est une affaire non pas de symboles, mais de contenu. Le problème n'est pas tant de savoir où planter un drapeau, mais ce qu'il dit, ce qu'il représente. Quel sens symbolique et politique revêt-il pour les peuples européens ? Nous croyons dans la force des symboles dès lors que ceux-ci portent une réalité commune, comme c'est le cas pour notre hymne, la Marseillaise, notre effigie, Marianne, et notre devise, « liberté, égalité, fraternité », qui nous rappelle constamment que sans égalité ni fraternité, il n'y a pas de liberté généralisée. Ces symboles, auxquels on peut ajouter le drapeau tricolore, place...
En votant « non » à près de 55 %, les Français sont allés contre les intérêts de quelques-uns. Il a donc fallu rétablir les choses, et c'est le couple Merkel-Sarkozy qui a repris les principes et les règles de la Constitution européenne pour les insérer dans le traité de Lisbonne aujourd'hui en vigueur. À la suite de la crise de 2008, après laquelle l'Union européenne a laissé les peuples exsangues financièrement, les Européens ont assisté à la crucifixion du peuple grec, qui avait osé défier l'Europe. Mais tout le monde n'est pas perdant dans cette affaire : la Banque centrale européenne a empoché cette année 7,8 milliards d'euros grâce aux bons du Trésor grec qu'elle détient depuis 2012. Nous restons en effet convaincus que ce n'est pas en buvant la potion néolibérale jusqu'à ...
En effet, le Président de la République a omis la déclaration no 52. Décider des symboles de notre pays n'est pas du ressort du Président de la République, qui méconnaît là le principe de séparation des pouvoirs selon lequel il incombe au peuple lui-même, et à ses représentants au Parlement, de trancher ce genre de question. Afin de remédier à cette annonce précoce et infondée, voire illégitime, une soudaine agitation s'est emparée de l'Elysée en vue d'asseoir et de légitimer cette volonté. Consigne a donc été donnée à la majorité parlementaire – ne prenez pas mal mes propos, chers collègues ! – de déposer une proposition de résolution ...
Vous prenez ensuite à témoin l'article 2 de la Constitution, oubliant visiblement que celui-ci affirme avec clarté que le principe de la République française est le « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » !
Dès lors, pourquoi voulez-vous écarter à ce point le peuple du choix des symboles censés le représenter ? C'est bien là le fond du problème ! Vous oubliez en effet un détail : le 29 mai 2005, à la question « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe ? », les Français ont clairement répondu « non » à près de 55 % ! C'est pourquoi Nicolas Sarkozy, lors de l'adoption du traité de Lisbon...
Très bien ! Vous avez soumis ces dispositions au vote des Français, ils ont dit non ! Vous ne pouvez pas écarter ce qui est fondamental pour des républicains : le peuple souverain ! Nous discutons de symboles que le peuple français a largement rejetés chaque fois qu'il a pu s'exprimer dessus !
Il faut en finir avec les traités européens et bâtir un nouveau projet visant l'émancipation sociale dans le respect de l'environnement. Il faut redonner vie à la démocratie et oeuvrer à la paix, non seulement à l'intérieur de nos frontières, mais partout dans le monde. Nous disons « non » à votre proposition de résolution, car elle omet une chose fondamentale : le peuple souverain !