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...eligieux dans les salles de cours, et plus généralement les lieux et situations d'enseignement et de recherche dans les établissements publics d'enseignement supérieur. En visant particulièrement les vêtements incarnant une forme de prosélytisme, mon amendement tend à défendre et soutenir très clairement ma position – ainsi que j'en ai l'habitude, même si cela peut d'ailleurs m'être reproché : le voile n'a pas sa place dans les amphithéâtres de nos universités. Même si ce n'est pas l'argument principal, je voudrais tout d'abord citer à l'appui de ma position le résultat d'un sondage, selon lequel 78 % de nos concitoyens sont opposés au port du voile à l'université. Si je tiens à défendre cette position, c'est aussi et surtout en pensant aux femmes auxquelles on impose un vêtement symbole « d'a...
Nous allons aborder plusieurs sujets relatifs au voile et, plus généralement, à la neutralité religieuse. Il me semble, madame Buffet, que c'est un débat légitime qui doit avoir lieu ici : non seulement il n'est pas indigne, mais il pose des questions importantes. J'espère donc que, sur ce sujet, nous sortirons des postures habituelles. Nous proposons, avec ces amendements, d'assurer la neutralité religieuse dans les espaces de l'université dédiés à...
...lisation générale », pour reprendre les termes de François Baroin. Ce dernier a soutenu la cause de la laïcité et de la neutralité religieuse au sein des établissements d'enseignement primaire et secondaire, qui s'est arrêtée en 2004 aux portes des universités. Il ne faut pas en rester là alors que ce débat a pris de l'ampleur, que les situations conflictuelles se sont multipliées, que le port du voile se développe jusqu'à devenir par endroits une norme sociale. Comment pouvons-nous accepter cela dans notre pays ? C'est pourquoi nous proposons que la neutralité religieuse soit étendue aux espaces d'enseignement universitaires.
...se retrouve dans l'étymologie même du nom « université ». Monsieur le ministre, il ne faut pas nier que le prosélytisme religieux est de plus en plus répandu au sein des établissements d'enseignement supérieur. Il suffit de lire la presse ; il suffit de savoir que des jeunes filles sont menacées, à la sortie de leur IUT – institut universitaire de technologie – , parce qu'elles ne portent pas le voile ; il suffit de voir le désarroi des professeurs lorsque des provocateurs réclament que les cours se poursuivent malgré la présence d'étudiantes qui s'inscrivent manifestement, délibérément, dans une démarche relevant à la fois du communautarisme et du prosélytisme religieux. Nous devons leur donner les moyens de réagir. Nous ne pouvons laisser seuls nos professeurs des universités, nos étudiants...
M. Éric Dupond-Moretti n'a pas dit ce que vous prétendez, que le voile était un outil d'oppression, …
Certaines, dans certains pays, perçoivent peut-être leur voile comme un signe d'oppression, d'autres non. Comment faire la différence ? Vous n'êtes pas à leur place.
Le débat est très compliqué. On parle beaucoup du voile, mais pas des autres signes religieux – voire des signes politiques, comme me le rappelait mon collègue Thomas Rudigoz. Dans l'une des universités de Lyon, certaines personnes d'extrême droite revendiquaient ainsi leur couleur politique, ce qui soulève les mêmes questions que les signes ostentatoires religieux.
Quoi qu'on en pense, le voile est un signe plurivoque. Toutes les femmes ne le portent pas pour les mêmes raisons. Cessons de croire qu'il ne traduit que la soumission de la femme. Même si l'on y est opposé, n'oublions pas qu'il a plusieurs significations et qu'il n'y a pas qu'une seule raison de le porter. Je tiens à rappeler aussi que la Conférence des présidents d'université s'est prononcée contre l'interdiction du voile à...
...l'école, c'est entre jeunes citoyens en formation que doivent se tenir les débats. Je soulignerai ensuite que, comme d'habitude, vous avancez des arguments et des faits sans aucune source et exagérez certains phénomènes. Jean-Louis Bianco expliquait en 2016 qu'en tout et pour tout, dans les universités, 140 incidents liés à des signes religieux avaient été dénombrés, dont 20 à 25 concernaient le voile.
... et laisser penser que notre pays est, comme vous le dites en permanence, en proie à un danger séparatiste tel qu'il remettrait en question les fondements de la République. Les amendements que vous avez présentés, chers collègues, et ceux qui suivront, sont donc non seulement contraires à la loi de 1905, mais visent, en réalité, à n'interdire qu'un seul signe distinctif dans l'espace public – le voile. Voilà tout ce dont il s'agit. J'entends M. Ciotti ou Mme Genevard, j'ai entendu Mme Ménard : il faudrait interdire ce signe car il serait le symbole de la soumission des femmes.
Mais faites attention, chers collègues, car la soumission de la femme à l'homme est inscrite dans les textes et les manifestations religieuses des trois religions monothéistes, et parfois dans leurs signes distinctifs. Savez-vous par exemple que le voile d'une mariée chrétienne signifie la soumission de la femme à son époux ?
Si nous adoptions les amendements que vous avez présentés et ceux qui suivront, vous développeriez dans notre pays un potentiel climat de guerre civile et de division. Il vous suffirait de vous promener en France pour constater que, si les femmes que vous visez – on vise toujours des femmes – portent le voile, ce que l'on peut regretter politiquement ou philosophiquement, ce n'est absolument pas par adhésion à une vision intégriste de leur religion, et encore moins en raison d'une quelconque dérive terroriste. Vous proposez tout simplement une discrimination à l'encontre d'une seule religion. Cela s'appelle le racisme antimusulman. Voilà le fond de vos amendements, et il est très franchement problémat...
...nté un collège et un lycée déjà en quelque sorte ghettoïsés. Pour la première fois de leur vie, elles ont la possibilité de se mélanger à d'autres publics. On constate systématiquement qu'après une première année au cours de laquelle elles restent marginalisées, elles tendent à se mêler davantage aux autres publics à mesure qu'elles avancent dans leur cursus. Je ne pense pas que l'interdiction du voile dans les universités serait un signe positif, même si je suis sensible aux arguments qui ont été évoqués.
Je remercie mon collègue Christophe Euzet pour les mots qu'il vient de prononcer. Nous avons effectivement besoin d'apaisement dans ce débat, d'où que nous parlions et quelles que soient notre histoire et la culture dans laquelle nous avons grandi. Je le dis de la façon la plus honnête qui soit : ma maman porte le voile. Il se trouve qu'elle nous accompagnait, petits, à l'occasion de sorties scolaires. Si elle porte le voile, ce n'est pas par prosélytisme comme j'ai pu l'entendre, mais pour des raisons culturelles. Elle a grandi quasiment avec le voile, au Maroc, puis s'est retrouvée ici en France, avec ses enfants. Lorsqu'elle nous conduisait à l'école, elle avait parfois un peu honte d'y entrer avec le voile, ...
Nous parlons du lycée et de l'université. Concernant le lycée, plus personne ne conteste la loi de 2004, même si quelques avis contraires s'expriment encore. La loi est totalement intégrée et, depuis les années 1980 et 1990, il n'y a plus de débat. Quant à l'université, le problème qui s'y pose n'est pas celui du voile. Votre problème, chers collègues, est celui de l'islam en tant que tel, qui est un fait social. L'islam est là ; il fait partie des religions françaises, de notre culture.
Je suis très heureux que ce débat ait lieu à l'Assemblée et pas ailleurs. Il est à notre honneur que tous les points de vue puissent s'exprimer. Je passerai sur l'amalgame qu'a fait Mme Genevard entre les mouvements indigènes, quasiment racialistes, et le port du voile. J'aurai besoin que l'on m'explique s'il y a un rapport, car, honnêtement je n'en vois pas beaucoup.
Sur la question du voile à l'université, les amendements qui nous sont présentés portent des sous-entendus et j'aimerais que vous soyez plus clairs chers collègues – M. Ciotti, notamment – lorsque vous les présentez. Premier sous-entendu : les femmes qui portent le voile sont des êtres inférieurs qui ne sont pas en capacité de réfléchir, notamment à la façon dont elles souhaitent s'habiller.
...ça qu'on se construit et c'est comme ça que notre République s'est construite. En voulant priver les étudiantes de cette altérité et leur interdire l'accès à l'université, vous participez au séparatisme, vous le favorisez, ce qui est exactement le contraire de ce qu'il faut faire ! En interdisant aux femmes voilées d'accéder à l'université – ou du moins en interdisant aux étudiantes de porter le voile à l'université – , vous stigmatisez une population comme M. El Guerrab vient de le dire. Il est dangereux pour notre pays de suggérer que porter le voile est le premier pas vers le séparatisme, voire vers un acte terroriste.