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...ller ensemble toutes les administrations. Cela a été fait, comme M. le ministre le sait bien, au cours des dernières années, la justice, les renseignements généraux, le fisc et l'éducation nationale s'efforçant ensemble de comprendre comment déminer la situation, quartier après quartier. C'est de toutes ces études que vient le projet de loi. J'espère que nous ne consacrerons pas tout le débat au voile.
Depuis le début de cette séance, c'est le seul sujet traité, alors que le simple fait d'interdire le port du voile ne réglera pas le problème du séparatisme islamique.
Mesdames et messieurs les députés du groupe Les Républicains, le voile est décidément votre obsession. M. Ciotti en faisait même l'exégèse littérale tout à l'heure. Tout d'abord, le Coran ne légifère en rien sur la nécessité d'un uniforme religieux strictement islamique. Comme on aime à le démontrer actuellement, l'intention spirituelle première n'était pas de déterminer des normes vestimentaires rigides, figées une fois pour toutes, mais plutôt de recommander une ...
Ce ne sont pas des majeures incapables, comme on voudrait le faire croire, puisqu'en réalité, elles portent le voile de plein gré. Je continue d'exercer la profession d'avocate et j'ai l'occasion de les défendre. Certaines divorcent parce que leurs maris refusent qu'elles portent le voile, alors qu'elles-mêmes le désirent, en ont besoin dans leur chemin de spiritualité. Arrêtons de simplifier le débat en décrétant que c'est une soumission, que ces femmes n'ont pas conscience de ce qu'elles font ! Les étudiant...
La situation est plus compliquée que vous ne le dites. Chacun dans cet hémicycle aura remarqué que ce ne sont pas ces exemples que vous prenez. Le ministre l'a dit : dans ce projet de loi, « on ne parle pas des signes religieux, ni du voile ». Au cours des quelques débats sur ce texte auxquels j'ai participé dans l'hémicycle, vous n'avez pourtant parlé que de cela : le voile, le voile, le voile.
Je ne sais donc pas ce que vous avez tiré de son témoignage et de sa conclusion. Il dit que, même si ce débat est légitime et même utile, la conclusion n'est pas simple, et que ce n'est sans doute pas dans les amendements en discussion que nous la trouverons. Le problème que M. Pupponi décrit n'est pas le voile, ou le vêtement des accompagnateurs de sorties scolaires, mais le séparatisme, la capacité de certaines communautés à s'infiltrer dans des structures tout à fait officielles, celles de la République notamment, pour les détourner, les confisquer et bâtir une contre-société. Or c'est justement de cela que nous discutons dans l'ensemble de ce projet de loi. S'intéresser au voile, ce ne serait même ...
Non, il ne faut pas tout mélanger, mais veillons à ce que le voile, qui n'est souvent qu'un attribut culturel, ne devienne pas l'otage d'enjeux beaucoup plus graves. C'est pourquoi, au nom du groupe La République en marche, j'appelle à rejeter ces différents amendements.
Vous vous en doutiez, le groupe Socialistes et apparentés ne votera pas ces amendements. Aussi intéressant que soit notre débat, je m'inquiète de la perception qu'en auront les citoyens et des conclusions qu'ils en tireront sur le fonctionnement de la démocratie : il ne faudrait pas qu'ils concluent de nos échanges que la question du voile est la question majeure qui sépare, d'un côté, les partisans de la sécurité, et de l'autre, les laxistes et les angéliques, qui tolèrent le voile. Nous avons ici un devoir de pédagogie, et il me semble que nous devons expliquer à nos concitoyens qu'il est peut-être plus utile d'autoriser le voile que de l'interdire, que lutter contre le séparatisme ne passe pas nécessairement par des interdits, ...
...lien direct entre les femmes voilées et le fondamentalisme islamiste – ce qui est très contestable lorsqu'on sait qu'il existe dans ce pays des gens qui pratiquent un islam parfaitement compatible avec les principes de la République. Nous sommes en train de discuter d'amendements sur les mamans voilées qui accompagnent les sorties scolaires ; tout à l'heure, vous proposerez que l'interdiction du voile s'applique également aux usagères des services publics, puis aux mineures, avec cette idée sous-jacente que cela a un lien avec le terrorisme. Vous rendez-vous compte des conséquences de vos propos et de la responsabilité que vous prenez ?
À partir de là, la paix civile est menacée par ces caricatures, par la peur, parce qu'on a forcément peur quand on entend en permanence que derrière chaque voile, il y a éventuellement un terroriste islamiste. Nous savons tous que ce n'est pas la réalité et que ce n'est pas là que se situe le problème. Le fondamentalisme se trouve potentiellement bien plus dans les écoles hors contrat – pourtant, vous avez rejeté tous nos amendements visant à en durcir le contrôle. Soit dit en passant, ces écoles abritent tous les fondamentalismes, et pas un seul ; c'est ...
Il est des débats qu'il faut manier avec prudence, pour ne pas monter nos concitoyens les uns contre les autres. Le débat de ce soir, sur la question du voile, ainsi que les amendements qui nous sont soumis, visent à chasser de l'espace public tout signe religieux ostentatoire. Voilà ce qu'on nous propose. La question du voile est importante, mais il n'est pas le seul signe religieux. Il y a quelques décennies encore, l'abbé Pierre et le chanoine Kir, héros de la Résistance, siégeaient en soutane sur les bancs de l'Assemblée nationale. Il ne me semble...
... collaborateur occasionnel n'est pas un fonctionnaire et le principe de neutralité, qui ne vaut que pour les agents de l'État, la maison de l'État, ne doit pas lui être appliqué. Je l'ai constaté également, pour ces femmes voilées, cette collaboration ponctuelle est peut-être la seule occasion de participer à la vie en société et d'être en contact avec la République. Leur demander d'enlever leur voile sous prétexte qu'elles ne respecteraient pas la République conduirait à les mettre de côté, à les discriminer.
Céder sur le port du voile dans l'espace public, c'est en réalité céder sur tout. Le voile islamique n'est pas seulement un bout de tissu, c'est l'expression d'un projet politique : il traduit la volonté de changer notre mode de vie à la française. Il est aussi un signe de soumission des femmes aux hommes. Ce voile, c'est l'expression de la fragmentation de notre société. Il faut donc lutter contre le port du voile islamiq...
Partout dans le monde, des femmes sont brimées – et parfois enfermées – parce qu'elles se battent pour que d'autres femmes aient le droit de ne pas porter le voile. Je souhaite rendre hommage à l'avocate iranienne Nasrin Stoudeh, qui a été condamnée en 2019 à dix ans de prison supplémentaires et à 148 coups de fouet pour « incitation à la débauche », tout simplement pour s'être présentée en public sans son voile.
Tout à l'heure, à propos d'un autre amendement, nous avons montré qu'en la matière, il fallait distinguer les agents du service public d'une part, et les usagers d'autre part : le devoir de neutralité et de laïcité des premiers ne s'applique pas de la même façon aux seconds. Chère collègue, pourquoi parlez-vous du voile ? Pourquoi n'évoquez-vous pas tous les signes religieux que pourraient arborer les usagers ?
Si je vise le voile islamique, c'est tout simplement parce qu'il constitue un signe de soumission et un signe politique. Je ne crois pas que porter une croix autour du cou soit un signe de soumission à l'homme – ou alors, je n'ai pas compris la religion catholique !
Je ne crois pas que porter une kippa soit un signe de soumission à la femme ou à l'homme. Voilà la différence ! Devant vous qui êtes féministe, madame Buffet, je tiens une fois encore à rendre hommage à toutes les femmes qui, dans le monde entier, se battent pour avoir le droit de ne pas porter le voile.
Je serai très rapide, car il ne reste aux députés non inscrits que quelques secondes de temps de parole – ainsi va la vie démocratique dans l'hémicycle. L'amendement vise à imposer la neutralité religieuse dans les établissements publics de l'enseignement supérieur. En effet, il est bien évident que si nous sommes favorables à l'interdiction du port du voile islamique dans l'espace public, nous le sommes plus encore lorsqu'il s'agit de nos universités. Cet étendard politique funeste, ce symbole de soumission, n'a pas sa place en ces lieux de savoir et d'émancipation que sont nos universités.