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... toucher, selon lequel la laïcité s'applique au service public, et non à l'usager : vous voulez faire de l'université un lieu où l'usager serait contraint. Très franchement, cela conduit à ouvrir d'autres débats, ceux de la laïcité de l'usager dans les nombreux autres services publics, du salarié sur son lieu de travail, et finalement de l'ensemble des personnes dans l'espace public. Et puis, le voile, qui semble constituer pour certains une préoccupation obsessionnelle, n'est pas le seul signe religieux ostentatoire que l'on puisse voir dans les services publics, sur les lieux de travail et dans la rue. Que faites-vous des autres signes ?
Avec ces amendements, vous enclenchez un engrenage qui n'a pas de sens et qui donne raison à ceux qui veulent marquer religieusement la société, puisque vous leur permettez d'ouvrir des débats qui n'existent pas à l'heure actuelle. Je ne comprends pas cette histoire du voile…
Pourquoi serait-ce normal, madame ? J'aimerais qu'on m'explique pour quelle raison il faudrait accorder plus d'attention au voile qu'à la tenue d'un homme affichant ses convictions de façon affirmée, voire militante – je pense au port d'une barbe, d'une djellaba ou d'un pantalon dont j'ai oublié le nom mais qui est, d'une certaine façon, un uniforme.
Il se trouve dans ma circonscription une école accueillant une majorité d'enfants sikhs : cela vient du fait que le voile des petites filles ayant été interdit à l'école publique, les jeunes hommes sikhs portant un turban s'en sont également vus exclus et ont donc dû aller dans des écoles catholiques ou des écoles privées créées spécialement pour eux. Il me semble qu'ouvrir un débat qui, partant d'un concept erroné, conduit à transgresser des principes anciens, nous fait prendre des risques importants. Enfin, après...
Monsieur le président, je vous rappelle que nous sommes en temps législatif programmé, et que l'importance du sujet dont nous débattons justifie que chacun puisse s'exprimer comme il le souhaite. Je constate que vous n'êtes pas à une contradiction près, mes chers collègues. Vous nous dites que le voile est interdit dans les établissements du secondaire, ce qui est normal, puisqu'on a affaire à des mineurs, et que les étudiants fréquentant l'université peuvent y porter ce qu'ils veulent, puisqu'ils sont majeurs. Dans ce cas, si je comprends bien, vous allez voter nos amendements interdisant le port de signes religieux par les mineurs ? En effet, les mineurs sont des individus en construction, qu...
...ez les mêmes arguments. On peut toujours invoquer une situation particulière. M. El Guerrab nous a parlé de sa maman et le ministre ne se prive pas d'évoquer régulièrement son grand-père, mais je pense que nous légiférons au-delà des situations personnelles et que notre ennemi n'est pas telle ou telle situation individuelle : notre ennemi, c'est le séparatisme militant. Il est là, le lien avec le voile : lorsqu'à l'université, on organise le « Hijab Day », on n'est pas dans l'expression libre d'une conviction religieuse, mais dans une démarche séparatiste et militante. Je ne m'appesantirai pas sur la comparaison assez grotesque qui a été faite entre le voile islamique et le voile de mariage, qui ne mérite pas qu'on s'y attarde. J'avais posé en commission la question consistant à savoir si la ...
Je voudrais d'abord souligner que la ministre de l'enseignement supérieur est restée très silencieuse sur un tout autre sujet que le voile, à savoir la situation extrêmement préoccupante des étudiants face au covid-19.
...de la connaissance. On ne peut pas prendre en otage des personnes désireuses d'étudier en les renvoyant à une origine, un comportement ou un habillement qu'on ne jugerait pas tolérables. La France, ce n'est pas cela. L'université, c'est l'ouverture à l'international, c'est la vocation à ouvrir les frontières et les esprits, et il me paraît contraire à ces principes d'envisager une interdiction du voile à l'université qui, de toute façon, ne résoudra pas le problème que vous cherchez à résoudre. Si votre objectif est d'éviter les dérives, travaillons ensemble sur ces questions, mais laissons les étudiants libres, pour qu'ils viennent en confiance à l'université. S'ils sont musulmans et portent un voile, en quoi cela nous gêne-t-il ? En réalité, nous sommes en 2021, et vous posez la même questio...
...'expliquer ! Vous prendrez la parole ensuite, mais respectez mon intervention, j'expose des arguments. Ainsi, les indigénistes considèrent qu'il y a des indigènes en France, idée que pour ma part je combats, parce qu'elle est absurde et qu'elle nous ferait reculer. Dans tous les domaines que je viens d'évoquer, il s'agit d'une bataille d'idées ! Je comprends parfaitement qu'on ne supporte pas le voile, mais là n'est pas la question : il s'agit de savoir comment la loi peut distinguer ce qui relève du droit le plus intime à la liberté de conscience et à la foi, du droit commun, tout en garantissant cette même liberté de conscience. Je crois que nous sommes dorénavant immensément majoritaires dans cet hémicycle à distinguer ceux qui font fonctionner le service public de ses usagers. Les premiers...
Mais nous voulons précisément faire le contraire : ne mettre personne en prison en raison de son habillement et laisser à chacun la liberté de se vêtir à sa manière. Si une façon de s'habiller suscite la contrariété, il faut militer ; il revient aux militants d'expliquer et d'emporter l'adhésion, non d'imposer par la contrainte. En effet, porter un voile sur la tête n'a jamais agressé personne.
Dans le domaine de la religion, la loi n'interdit que les pratiques qui portent atteinte par exemple aux individus ; la loi ne peut punir que des actes, pas des opinions. La seule opinion condamnable dans notre pays est le racisme, et nous déclarons qu'il ne s'agit pas d'une opinion. J'espère avoir contribué à éclairer des termes dont l'usage pourrait sinon prêter à confusion. Concernant le voile, je pense qu'il est tout à fait légitime qu'un collègue cite en exemple une situation qu'il connaît de près. Bien sûr, la loi ne traite pas d'une addition de cas particuliers, mais nous nous estimons assez, madame Genevard, pour savoir que vous ne resterez pas indifférente en apprenant que des millions de gens se sentent humiliés par le fait d'être ainsi visés. Pour ma part, je n'aurais jamais de...
... a dit qu'elle connaissait assez bien la religion catholique pour pouvoir en parler ; je n'en disconviens pas, puisque dans sa mairie, ils installent même des crèches, ce qui est un signe de laïcité assez évident pour tous ceux qui passent par là. Mais enfin, pourquoi pas ? Cependant, madame, la religion catholique est la seule dans laquelle un père fondateur, saint Paul, dit que la femme doit se voiler pour marquer sa soumission à l'homme.
Tertullien, qui est le plus grand promoteur de la doctrine de la Trinité, dit que ne pas se voiler, c'est se prostituer. Heureusement, l'Église n'en est plus là !
Néanmoins, je vous mets au défi de trouver un seul tableau dans lequel la mère du Christ et celles qui l'entourent sont représentées sans un voile sur la tête. Alors, de grâce, évitons-nous d'absurdes guerres de religion ! L'Église catholique a évolué. En parlant d'évolution, dans mon jeune temps, les anticléricaux comme moi allaient narguer celles ou ceux qui portaient l'habit ou la soutane ; je ne le fais plus, ce qui contrarie parfois certains camarades. Je n'en ai plus envie depuis que j'ai vu des hommes et des femmes en habit ecclésias...
Vous l'avez remplacé, madame la ministre déléguée chargée de la citoyenneté, et j'espère que vous émettrez un avis ; c'est votre devoir. Comment le Gouvernement n'aurait-il pas d'avis sur un sujet aussi essentiel ? Comment vous personnellement, qui êtes tellement associée au combat pour l'égalité entre les hommes et les femmes, n'auriez-vous pas d'avis sur ce débat concernant le voile, lequel participe à une forme d'asservissement ? Je reprends le mot du garde des sceaux, même s'il me semble que Mme Rihlac a contesté tant le fait que je défende mes arguments, que celui que je cite le ministre de la justice. Je le citerai à nouveau, s'exprimant dans le cadre de ses fonctions actuelles, ainsi que le ministre de l'intérieur lorsqu'il était parlementaire. Le garde des sceaux a a...
Cette question qui infuse dans le débat public depuis longtemps, tout comme celui des accompagnatrices voilées dont nous discuterons ultérieurement, ne me semble pas être illégitime. Beaucoup d'entre nous pensent comme moi qu'il est normal que l'Assemblée en débatte. Les mêmes protagonistes animent des débats que nous avons déjà eus : d'un côté, ceux qui voient dans le moindre centimètre de voile un continuum presque automatique avec le séparatisme, voire avec le terrorisme, et, de l'autre, ceux qui, dans une confondante naïveté, une forme de déni inexplicable, nient l'existence du séparatisme au sein de l'université et refusent d'admettre que les signes religieux rigoristes témoignent bien évidemment de l'entrisme de l'islam radical à l'université.
Les deux points de vue sont bien sûr valables, si l'on écoute des arguments développés à droite comme à gauche. Évidemment, certaines femmes portent le voile à l'université comme dans l'espace public, parce que c'est leur choix. Elles ne prétendent convaincre personne et il n'y a dans leur démarche aucune forme de prosélytisme. Elle exerce la liberté que leur confère la loi : elles sont totalement libres de manifester et d'exprimer leur opinion, même religieuse, et de se vêtir comme elles le souhaitent. Cependant le voile peut aussi être une revendica...
Les argumentaires opposés à nos amendements me rappellent ceux de 2004 sur le voile intégral. Force est de constater qu'aujourd'hui personne ne souhaite revenir sur les textes de l'époque. Je ne désespère donc pas que, dans un futur que j'espère proche, vous penchiez dans le sens de ces amendements et de l'interdiction des signes religieux à l'université. Je réponds à Mme la rapporteure, que j'ai écoutée avec beaucoup d'attention et qui a dit que l'interdiction des signes relig...
...le le groupe Dem ne votera pas en faveur des amendements déposés pour la plupart par des membres du groupe LR. La question qu'il faut se poser est donc celle de la liberté : les personnes portant ces signes liés à une religion ont-elles la liberté de le faire ou de ne pas le faire ? Ne pensez-vous pas, et je diverge sur ce point avec les collègues du groupe LR, que si on leur interdit le port du voile, cela installera une forme de victimisation ? Nous souhaitons pourtant rappeler les principes républicains d'insertion et d'intégration, ceux du débat politique qu'a évoqué M. Lagarde, puisque les universités sont le lieu où naissent les idées à caractère philosophique et où se tient la contradiction politique, où se forme le caractère pour affronter la vie. Interdire ces signes, en particulier...
Vous visez probablement le port du voile par la présidente de l'UNEF lors de son audition. Seules les personnes qui participent à l'exercice ou aux travaux d'une mission de service public, à titre rémunéré ou bénévolement, sont tenues de respecter les exigences de neutralité religieuse. Mon avis sera donc défavorable.