Interventions sur "voile"

85 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Euzet :

...nté un collège et un lycée déjà en quelque sorte ghettoïsés. Pour la première fois de leur vie, elles ont la possibilité de se mélanger à d'autres publics. On constate systématiquement qu'après une première année au cours de laquelle elles restent marginalisées, elles tendent à se mêler davantage aux autres publics à mesure qu'elles avancent dans leur cursus. Je ne pense pas que l'interdiction du voile dans les universités serait un signe positif, même si je suis sensible aux arguments qui ont été évoqués.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaM'jid El Guerrab :

Je remercie mon collègue Christophe Euzet pour les mots qu'il vient de prononcer. Nous avons effectivement besoin d'apaisement dans ce débat, d'où que nous parlions et quelles que soient notre histoire et la culture dans laquelle nous avons grandi. Je le dis de la façon la plus honnête qui soit : ma maman porte le voile. Il se trouve qu'elle nous accompagnait, petits, à l'occasion de sorties scolaires. Si elle porte le voile, ce n'est pas par prosélytisme comme j'ai pu l'entendre, mais pour des raisons culturelles. Elle a grandi quasiment avec le voile, au Maroc, puis s'est retrouvée ici en France, avec ses enfants. Lorsqu'elle nous conduisait à l'école, elle avait parfois un peu honte d'y entrer avec le voile, ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaM'jid El Guerrab :

Nous parlons du lycée et de l'université. Concernant le lycée, plus personne ne conteste la loi de 2004, même si quelques avis contraires s'expriment encore. La loi est totalement intégrée et, depuis les années 1980 et 1990, il n'y a plus de débat. Quant à l'université, le problème qui s'y pose n'est pas celui du voile. Votre problème, chers collègues, est celui de l'islam en tant que tel, qui est un fait social. L'islam est là ; il fait partie des religions françaises, de notre culture.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSaïd Ahamada :

Je suis très heureux que ce débat ait lieu à l'Assemblée et pas ailleurs. Il est à notre honneur que tous les points de vue puissent s'exprimer. Je passerai sur l'amalgame qu'a fait Mme Genevard entre les mouvements indigènes, quasiment racialistes, et le port du voile. J'aurai besoin que l'on m'explique s'il y a un rapport, car, honnêtement je n'en vois pas beaucoup.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSaïd Ahamada :

Sur la question du voile à l'université, les amendements qui nous sont présentés portent des sous-entendus et j'aimerais que vous soyez plus clairs chers collègues – M. Ciotti, notamment – lorsque vous les présentez. Premier sous-entendu : les femmes qui portent le voile sont des êtres inférieurs qui ne sont pas en capacité de réfléchir, notamment à la façon dont elles souhaitent s'habiller.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSaïd Ahamada :

...ça qu'on se construit et c'est comme ça que notre République s'est construite. En voulant priver les étudiantes de cette altérité et leur interdire l'accès à l'université, vous participez au séparatisme, vous le favorisez, ce qui est exactement le contraire de ce qu'il faut faire ! En interdisant aux femmes voilées d'accéder à l'université – ou du moins en interdisant aux étudiantes de porter le voile à l'université – , vous stigmatisez une population comme M. El Guerrab vient de le dire. Il est dangereux pour notre pays de suggérer que porter le voile est le premier pas vers le séparatisme, voire vers un acte terroriste.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

... toucher, selon lequel la laïcité s'applique au service public, et non à l'usager : vous voulez faire de l'université un lieu où l'usager serait contraint. Très franchement, cela conduit à ouvrir d'autres débats, ceux de la laïcité de l'usager dans les nombreux autres services publics, du salarié sur son lieu de travail, et finalement de l'ensemble des personnes dans l'espace public. Et puis, le voile, qui semble constituer pour certains une préoccupation obsessionnelle, n'est pas le seul signe religieux ostentatoire que l'on puisse voir dans les services publics, sur les lieux de travail et dans la rue. Que faites-vous des autres signes ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Avec ces amendements, vous enclenchez un engrenage qui n'a pas de sens et qui donne raison à ceux qui veulent marquer religieusement la société, puisque vous leur permettez d'ouvrir des débats qui n'existent pas à l'heure actuelle. Je ne comprends pas cette histoire du voile

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Pourquoi serait-ce normal, madame ? J'aimerais qu'on m'explique pour quelle raison il faudrait accorder plus d'attention au voile qu'à la tenue d'un homme affichant ses convictions de façon affirmée, voire militante – je pense au port d'une barbe, d'une djellaba ou d'un pantalon dont j'ai oublié le nom mais qui est, d'une certaine façon, un uniforme.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Il se trouve dans ma circonscription une école accueillant une majorité d'enfants sikhs : cela vient du fait que le voile des petites filles ayant été interdit à l'école publique, les jeunes hommes sikhs portant un turban s'en sont également vus exclus et ont donc dû aller dans des écoles catholiques ou des écoles privées créées spécialement pour eux. Il me semble qu'ouvrir un débat qui, partant d'un concept erroné, conduit à transgresser des principes anciens, nous fait prendre des risques importants. Enfin, après...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Monsieur le président, je vous rappelle que nous sommes en temps législatif programmé, et que l'importance du sujet dont nous débattons justifie que chacun puisse s'exprimer comme il le souhaite. Je constate que vous n'êtes pas à une contradiction près, mes chers collègues. Vous nous dites que le voile est interdit dans les établissements du secondaire, ce qui est normal, puisqu'on a affaire à des mineurs, et que les étudiants fréquentant l'université peuvent y porter ce qu'ils veulent, puisqu'ils sont majeurs. Dans ce cas, si je comprends bien, vous allez voter nos amendements interdisant le port de signes religieux par les mineurs ? En effet, les mineurs sont des individus en construction, qu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

...ez les mêmes arguments. On peut toujours invoquer une situation particulière. M. El Guerrab nous a parlé de sa maman et le ministre ne se prive pas d'évoquer régulièrement son grand-père, mais je pense que nous légiférons au-delà des situations personnelles et que notre ennemi n'est pas telle ou telle situation individuelle : notre ennemi, c'est le séparatisme militant. Il est là, le lien avec le voile : lorsqu'à l'université, on organise le « Hijab Day », on n'est pas dans l'expression libre d'une conviction religieuse, mais dans une démarche séparatiste et militante. Je ne m'appesantirai pas sur la comparaison assez grotesque qui a été faite entre le voile islamique et le voile de mariage, qui ne mérite pas qu'on s'y attarde. J'avais posé en commission la question consistant à savoir si la ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Untermaier :

Je voudrais d'abord souligner que la ministre de l'enseignement supérieur est restée très silencieuse sur un tout autre sujet que le voile, à savoir la situation extrêmement préoccupante des étudiants face au covid-19.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Untermaier :

...de la connaissance. On ne peut pas prendre en otage des personnes désireuses d'étudier en les renvoyant à une origine, un comportement ou un habillement qu'on ne jugerait pas tolérables. La France, ce n'est pas cela. L'université, c'est l'ouverture à l'international, c'est la vocation à ouvrir les frontières et les esprits, et il me paraît contraire à ces principes d'envisager une interdiction du voile à l'université qui, de toute façon, ne résoudra pas le problème que vous cherchez à résoudre. Si votre objectif est d'éviter les dérives, travaillons ensemble sur ces questions, mais laissons les étudiants libres, pour qu'ils viennent en confiance à l'université. S'ils sont musulmans et portent un voile, en quoi cela nous gêne-t-il ? En réalité, nous sommes en 2021, et vous posez la même questio...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...'expliquer ! Vous prendrez la parole ensuite, mais respectez mon intervention, j'expose des arguments. Ainsi, les indigénistes considèrent qu'il y a des indigènes en France, idée que pour ma part je combats, parce qu'elle est absurde et qu'elle nous ferait reculer. Dans tous les domaines que je viens d'évoquer, il s'agit d'une bataille d'idées ! Je comprends parfaitement qu'on ne supporte pas le voile, mais là n'est pas la question : il s'agit de savoir comment la loi peut distinguer ce qui relève du droit le plus intime à la liberté de conscience et à la foi, du droit commun, tout en garantissant cette même liberté de conscience. Je crois que nous sommes dorénavant immensément majoritaires dans cet hémicycle à distinguer ceux qui font fonctionner le service public de ses usagers. Les premiers...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Mais nous voulons précisément faire le contraire : ne mettre personne en prison en raison de son habillement et laisser à chacun la liberté de se vêtir à sa manière. Si une façon de s'habiller suscite la contrariété, il faut militer ; il revient aux militants d'expliquer et d'emporter l'adhésion, non d'imposer par la contrainte. En effet, porter un voile sur la tête n'a jamais agressé personne.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Dans le domaine de la religion, la loi n'interdit que les pratiques qui portent atteinte par exemple aux individus ; la loi ne peut punir que des actes, pas des opinions. La seule opinion condamnable dans notre pays est le racisme, et nous déclarons qu'il ne s'agit pas d'une opinion. J'espère avoir contribué à éclairer des termes dont l'usage pourrait sinon prêter à confusion. Concernant le voile, je pense qu'il est tout à fait légitime qu'un collègue cite en exemple une situation qu'il connaît de près. Bien sûr, la loi ne traite pas d'une addition de cas particuliers, mais nous nous estimons assez, madame Genevard, pour savoir que vous ne resterez pas indifférente en apprenant que des millions de gens se sentent humiliés par le fait d'être ainsi visés. Pour ma part, je n'aurais jamais de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

... a dit qu'elle connaissait assez bien la religion catholique pour pouvoir en parler ; je n'en disconviens pas, puisque dans sa mairie, ils installent même des crèches, ce qui est un signe de laïcité assez évident pour tous ceux qui passent par là. Mais enfin, pourquoi pas ? Cependant, madame, la religion catholique est la seule dans laquelle un père fondateur, saint Paul, dit que la femme doit se voiler pour marquer sa soumission à l'homme.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Tertullien, qui est le plus grand promoteur de la doctrine de la Trinité, dit que ne pas se voiler, c'est se prostituer. Heureusement, l'Église n'en est plus là !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Néanmoins, je vous mets au défi de trouver un seul tableau dans lequel la mère du Christ et celles qui l'entourent sont représentées sans un voile sur la tête. Alors, de grâce, évitons-nous d'absurdes guerres de religion ! L'Église catholique a évolué. En parlant d'évolution, dans mon jeune temps, les anticléricaux comme moi allaient narguer celles ou ceux qui portaient l'habit ou la soutane ; je ne le fais plus, ce qui contrarie parfois certains camarades. Je n'en ai plus envie depuis que j'ai vu des hommes et des femmes en habit ecclésias...