Amendement N° 589 (Irrecevable)

Cet amendement vise à ouvrir le débat sur l'état de délabrement du service public hospitalier en Guyane, plus grand désert médical de France et dont les conséquences se sont faites particulièrement ressentir à l'occasion de la crise liée au Covid-19.

La Guyane, qui représente 1/7e du territoire national et abrite 300 000 personnes ne disposent en effet pas de Centre Hospitalier Universitaire (CHU). Le plus proche se trouve à 1 500 km de là, à Fort-de-France en Martinique. Conséquence directe : 5 200 évacuations sanitaires (EVASAN, SAMU inclut) sont réalisées chaque année au départ de la Guyane pour un coût estimé à 23,5 millions d'euros. Pourtant, le développement d'une offre locale en trois spécialités seulement (cardiologie -angioplastie, neurochirurgie et chirurgie pédiatrique) permettrait de réduire drastiquement les besoins en EVASAN.

La revendication de doter le territoire d'un CHU n'est pas nouvelle et est évoquée depuis 2001. La transformation du Centre hospitalier de Cayenne (CHC) en Centre hospitalier régional universitaire est par ailleurs actée par le protocole d’accord de fin de conflit du CHCK signé le 9 juin 2017 par les syndicats, la direction de l’hôpital, l’Agence Régionale de Santé, les élus ainsi que la mission d’expertise envoyée par l'actuel gouvernement. Hélas, les engagements de ce protocole, qui prévoit également la mise en place d’hôpitaux à Maripasoula (à 7h de pirogue de l'hôpital le plus proche) et Saint-Georges-de-l'Oyapock (à 190 km de Cayenne) restent à ce jour lettre morte.

Des pistes d'amélioration pour rendre la Guyane attractive sont déjà identifiées, comme l'évolution de la qualité de l’enseignement ou le développement de la recherche en diabétologie, sur la drépanocytose ou encore sur les maladies tropicales infectieuses, ce qui laisse envisager une transformation du CHC en CHU à moyen, voir à court terme.

Aussi, alors qu'une mission d'inspection du ministère de la santé sur l'offre de soins en Guyane est actuellement en cours, les auteurs de cet amendement souhaitent rappeler l'engagement Gouvernemental et l'urgence qu'il y a à doter la Guyane d'un outil performant au service de la santé de ses habitants.