Projet de loi de finances pour 2022 — Texte n° 4482

Amendement N° 1834C (Irrecevable)

Publié le 28 octobre 2021 par : M. Nilor, M. Brotherson, M. Bruneel, Mme Buffet, M. Chassaigne, M. Dharréville, M. Dufrègne, Mme Faucillon, M. Jumel, Mme Kéclard-Mondésir, Mme Lebon, M. Lecoq, M. Peu, M. Fabien Roussel, M. Wulfranc.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia 
Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia 

I. – À titre expérimental et pour une durée de trois ans, l’État peut autoriser la création d’un fonds d’accompagnement de la relance et de sauvetage des très petites entreprises dans les territoires ruraux en mal développement ainsi que dans les territoires ultramarins confrontés à des différentiels structurels et conjoncturels exacerbés par la crise sanitaire liée au covid-19.

Ce fonds sera placé sous le contrôle des services de l’État.

Les collectivités territoriales concernées seront chargées de sa gestion.

II. – La perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

III. – La perte de recettes pour les collectivités territoriales est compensée à due concurrence par la majoration de la dotation globale de fonctionnement et, corrélativement pour l’État, par la création d’une taxe additionnelle aux droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

Exposé sommaire :

La crise sanitaire a mis au jour de grandes disparités économiques au niveau des territoires ; d’un côté les grandes métropoles, de l’autre les territoires subissant le mal développement et ceux confrontés à des différentiels structurels et conjoncturels exacerbés par la crise sanitaire liée au Covid-19. Citons les territoires ruraux, les banlieues sensibles, les départements et régions d’outre-mer.

De même, les décisions prises par le gouvernement pour affronter les effets dramatiques de cette crise économique sans précédent illustrent parfaitement une politique dichotomique qui opposent les territoires entre eux et des acteurs entre eux.

S’il s’avère que de nombreuses actions ont été diligentées en faveur des entreprises pour limiter les impacts redoutables de la crise sanitaire sur le tissu économique, les PME et ETI semblent les mieux servies.

Qu’il s’agisse du chômage partiel, du PGE, des exonérations de charges, abaissement de seuil de perte de CA à 50 %, révision du mode de calcul de la perte d’activité, d’imposition ou report d’échéance, fonds de solidarité, ces entreprises restent les grandes gagnantes parce qu’elles ne rencontrent pas les mêmes difficultés que les TPE qui évoluent dans un écosystème complexe qui entretient leur vulnérabilité.

Ceci d’autant plus que jusqu’avant la survenue de la pandémie elles sont restées en marge des grandes réformes économiques. Ceci explique en grande partie le faible taux d’émargement de ces entreprises aux dispositifs mis en œuvre par l’Etat pour sauver les entreprises des conséquences de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Les entreprises ayant un effectif de 0 à 11 salariés tous secteurs confondus sont loin d’en tirer les bénéfices escomptés.

Un nombre restreint d’entre elles a pu obtenir un PGE dont le remboursement hypothétique ajoute à leur angoisse et les dissuade d’y recourir compte tenu du redémarrage de l’épidémie. En ce qui concerne le fonds de solidarité, les conditions de sa mise en œuvre soulève de vraies interrogations et le rendent inaccessibles pour la plupart des entreprises. Il devrait comporter un fléchage spécifique aux entreprises ultramarines.

De nombreux artisans, chefs d’entreprise et travailleurs indépendants n’ont eu comme aide que le seul fonds de solidarité qui s’apparente davantage à une mesure de première urgence sanitaire qu’à une aide suffisante pour leur permettre de se projeter dans la sortie de crise.

S'agissant de la prime à la fermeture réservée aux grandes entreprises ayant eu une contrainte de fermeture de récupérer une aide. Pourtant celle-ci est plafonnée à 15 millions d’euros et, pour y prétendre, il faut justifier d’une perte d’au moins 50 % du chiffre d’affaires, fixé à 400 millions. De très nombreuses entreprises en sont exclues. De fait, elle n’est pas au niveau attendu. Elle devrait couvrir environ 80 % du montant de la perte.

Pour ces très petites entreprises durablement sinistrées et peu protégées les mesures prises en leur faveur ne font pas l’unanimité quant à leur capacité à constituer une réponse adéquate et adaptée aux problématiques du dirigeant. Elles sont insuffisantes pour leur permettre d’affronter les nombreux défis et les risques accrus de faillite liés à la complexité de leur écosystème.

Très lourdement et durablement sinistrées elles font face à des problèmes de trésorerie qui limitent leur accès au PGE et obèrent leur capacité d’investissement.

Confrontées à une accumulation de difficultés décuplées par la crise sanitaire elles mettront plus de temps à se relever et se maintenir face aux autres entreprises qui sont les principales bénéficiaires des dispositifs gouvernementaux.

Quant aux TPE ultramarines, dans leur immense majorité, leur survie est gravement menacée par la conjugaison explosive des conséquences du confinement avec la fragilité de leur système de contraintes ainsi que l’inadéquation des politiques menées depuis des décennies. Sur l’ensemble des territoires ultramarins celles qui ont émargé au PGE à ce jour sont ultra minoritaires, soit 11 000 contre 123 000 pour le fonds de solidarité.

Ces entreprises de moins de 11 salariés doivent constituer une cible prioritaire du plan de relance car ce sont de vrais leviers de développement territorial. Or l’absence de mesures adéquates accentuent considérablement leur vulnérabilité. Rappelons que le budget de l’outre-mer consacré au programme 138 pour le soutien a reculé déjà l’an dernier de – 2.31 %.

Cet amendement vise à rééquilibrer les dispositifs de relance économique au profit de la transformation du modèle économique des TPE afin de mieux accompagner les entrepreneurs, protéger le tissu économique dans les territoires sensibles en encourageant l’entrepreneuriat et la reconversion de nombreuses personnes dans un contexte de destruction massive d’emplois.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cet amendement.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.