Publié le 4 novembre 2021 par : Mme Kéclard-Mondésir, M. Brotherson, Mme Lebon, M. Nilor, M. Chassaigne, M. Bruneel, Mme Buffet, M. Dharréville, M. Dufrègne, Mme Faucillon, M. Jumel, M. Lecoq, M. Peu, M. Fabien Roussel, M. Wulfranc.
Le Gouvernement remet au Parlement, avant le 1er juin 2022, un rapport relatif aux voies et moyens d’un dépistage systématique du cancer de la prostate en Martinique et en Guadeloupe.
Le présent amendement vise à réfléchir aux conditions de mise en place d'un dépistage organisé du cancer de la prostate en Martinique et en Guadeloupe.
En effet, ces DROM, sont parmi les régions françaises les plus touchés par ce phénomène, du fait sans doute de leur histoire génétique et des habitudes de consommation, mais aussi depuis des années par l’utilisation massive de l’épandage de produits phytosanitaires, notamment le chlordécone dans l’agriculture, qui ont contaminé de nombreux travailleurs agricoles mais aussi les sols et l’eau.
La survenue de nombreux cancers est maintenant attestée par les organismes scientifiques. Pour la période 2007-2014 le taux d’incidence de cancer de la prostate aux Antilles apparait deux fois supérieur au taux d’incidence estimé dans l’Hexagone. Ce taux est de 173 pour 100 000 personnes en Guadeloupe et 164 pour 100 000 en Martinique. Le cancer de la prostate représente plus de 50% des pathologies tumorales chez les hommes aux Antilles.
En plus des taux d’incidences, les cancers de la prostate paraissent bien plus mortels. Le taux de mortalité est en effet largement supérieur aux Antilles par rapport à l’Hexagone avec un rapport mortalité incidence de 0.13 à 0.15 contre 0.11 en France métropolitaine, et les médecins observent que les cancers de la prostate chez les habitants de Martinique et de Guadeloupe se manifestent de manière plus agressives.
La dernière spécificité épidémiologique du cancer de la prostate en Martinique et en Guadeloupe réside dans le taux d'incidence plus important observé chez les publics jeunes, généralement épargnée par cette forme de pathologie tumorale au niveau national.
Une telle campagne de dépistage organisée et systématique parait donc nécessaire en Martinique et en Guadeloupe, à l’instar de ce qui a été fait en 2010 pour le cancer du col de l’utérus avec une période d’expérimentation ciblée en Martinique et en Guadeloupe avant d'être étendu au reste de la France.
Cette campagne doit cependant être encadrée par un conseil de surveillance scientifique et faire l’objet d’un rapport préliminaire d’expérimentation qu’il revient au Parlement d’évaluer afin de déterminer la pertinence de sa poursuite. Au surplus, une telle initiative serait un moyen pédagogique et transparent non seulement de sensibiliser la population à la question du cancer de la prostate, mais aussi d’améliorer sa prévention, comme aussi de participer à l’amélioration de la recherche sur le cancer de la prostate et son dépistage.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cet amendement.