Les amendements de François Ruffin pour ce dossier
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« La semaine dernière, j'ai encore cueilli des mirabelles, ici, et le samedi nous avons vendu ces fruits sur le marché de Strasbourg. » C'est Philippe, un agriculteur, qui me racontait cela sur une colline de Kolbsheim, en Alsace. Mais derrière lui, on ne voyait plus de mirabelliers ni de cerisiers ; juste des arbres coupés, des souches arraché...
Dans le TGV, au retour de Strasbourg, je me suis souvenu d'un mythe antique, celui d'Érysichthon. Je ne sais pas si vous le connaissez, monsieur le ministre : c'était un roi grec, en Thessalie. Les habitants avaient consacré une forêt à Déméter, la déesse des moissons, avec au milieu, un chêne magnifique. Les nymphes, les dryades dansaient à l'...
C'est une saignée ! C'est du blé en moins pour demain, c'est notre pays qui, Érysichthon géant, se dévore. Le capital est devenu cela : un Érysichthon mondial, camé, dopé, insatiable, saisi de folie, de l'Amazonie à l'Indonésie, qui dévore ses deux, trois, quatre planètes. Nous brûlons la terre, nous consumons l'avenir.
Dans votre grande loi sur l'agriculture, il n'y a pas un mot là-dessus, pas une ligne : rien sur la saignée, rien sur le foncier, rien sur le bétonnage, rien sur la façon de l'endiguer, rien sur la manière de stopper les Érysichthon d'aujourd'hui, rien pour que la loi soit du côté des serfs, du côté de Déméter, du côté de Martine Wonner, du côt...
Nous souhaitions retenir une échéance plus proche que 2025 ou 2028, mais nous serons conciliants sur la date. Si nous avons demandé un scrutin public sur l'amendement no 923, c'est pour le voter et garantir l'adoption de la mesure proposée. Toutefois, nous souhaitons rassurer nos collègues et M. le ministre sur l'existence de solutions alternat...
Nous avons reçu un courriel de l'association « Cantine sans plastique », qui a travaillé avec vos services, monsieur le ministre, selon lequel 720 cantines centrales fonctionnent en liaison froide, soit un tiers d'entre elles. Deux tiers d'entre elles ont donc franchi le cap. S'agissant des cuisines scolaires, elles sont 14 000 sur 46 000. Aut...
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement : avec cet amendement, nous souhaitons réintroduire la notion toute bête, toute simple, de « circuit court », qui parle à tout le monde. Or vous nous avez expliqué, monsieur le ministre, qu'il n'était pas possible d'écrire « circuit court », car cela constituerait une atteinte à la concurrence qui fâ...
Du coup, on se retrouve avec l'expression « coûts imputés aux externalités environnementales liées au produit pendant son cycle de vie ». Quel univers extraordinaire que celui où l'expression « circuit court », qui appartient à la langue commune, qui est comprise par tous nos concitoyens et dont on voit bien ce qu'elle signifie politiquement, s...
J'ai défendu mollement la course consistant à passer le taux de produits issus de l'agriculture biologique de 20 % à 30 %, puis 40 %, parce que deux points me semblent manquer de clarté. Le premier est la finalité : quelle finalité poursuit-on pour l'ensemble de l'agriculture française ? Vise-t-on l'agroécologie ? Vise-t-on une sortie des pesti...
Depuis ce matin, nous parlons du plastique : le plastique dans les océans, le plastique dans les cantines... Mais si l'on fait quelques mètres à l'Assemblée nationale, on trouve des piles de gobelets en plastique, suivies de poubelles entières remplies de gobelets. À la cafétéria, le midi, on nous distribue des couverts en plastique...
Je ne vais pas à la buvette, car je ne suis qu'un petit député de la France insoumise, monsieur l'ancien ministre !
En commission, le mercredi, que trouve-t-on sur toutes les tables ? De petites bouteilles d'eau en plastique – 500 petites bouteilles jetées chaque semaine dans les poubelles de l'Assemblée nationale. Dans ma commission des affaires économiques, j'ai obtenu un progrès considérable : ces bouteilles ont été remplacées par des gourdes en verre !
Mon président de commission, Roland Lescure, n'a toutefois pas voulu aller trop loin et heurter les députés... Il a préféré une transition écologique progressive, et refusé l'interdiction des bouteilles en plastique dans notre commission : il croit que la pédagogie l'emportera. Je suis pour ma part favorable à une rupture nette. Cet amendement ...
Mes chers collègues, avec cet amendement, vous arrivez encore à me décevoir – temporairement, je l'espère. Je pensais qu'il serait voté à l'unanimité, qu'il passerait comme une lettre à la poste, car c'était du simple bon sens. Quand on réglemente l'usage du plastique dans toutes les cantines et restaurants collectifs de France, on doit a minim...
je m'interrogeais sur le moment adéquat pour mettre en application cette mesure, les difficultés qu'elle risquerait de provoquer pour certains emplois, etc. , même si mon coeur penchait plutôt vers une action rapide. Mais là, le discours que vous nous recrachez est parfaitement identique à celui que l'on a entendu dans la bouche des lobbyistes ...
Je suis désolé, mais ce que nous venons d'entendre, c'est exactement le discours des lobbyistes. Cela revient à rejeter la responsabilité de la situation sur le comportement individuel du consommateur, qui polluerait la nature, alors qu'il conviendrait de transformer la société pour que ce ne soit pas à l'individu d'agir bien ou d'agir mal.
Je suis tout à fait d'accord avec André Chassaigne. Lorsque Mme Goulet a pris la parole pour défendre son amendement, je me suis tourné vers Bastien Lachaud pour lui dire, en « off », que si j'avais la même entreprise dans ma circonscription, j'aurais eu la même démarche : rien de plus naturel. Ce n'est pas à ce niveau que je vois apparaître l...
mais dans la justification a posteriori qui consiste à dire : ne faisons pas payer aux industriels la pollution causée par les citoyens. Une technostructure est en place, à laquelle les industriels participent et dont ils veulent le maintien, au moins en partie, dans une forme d'inertie. On ne peut rendre le citoyen responsable de cette technos...
Je ne dis pas que Mme Goulet est de mauvaise foi : elle est sans doute pleinement de bonne foi, mais on ingère des discours dans l'air du temps, pour les répéter ensuite, de la même façon que l'on ingère des molécules de plastique, sans s'en rendre compte. Je ne mets donc nullement en cause la bonne foi de Mme Goulet, mais cette phrase, selon ...
Cet amendement tend, à l'inverse du précédent, à relever l'ambition pour atteindre rapidement une proportion de 20 %, puis de 100 %. Plus largement, la question que je pose depuis le début de l'examen de ce projet de loi, c'est-à-dire depuis six ou sept mois, est de savoir quel est le cap qu'on se fixe. Vers où voulez-vous aller ? Vers l'agroé...