337 interventions trouvées.
...ateaux entiers d'Australie ou de Nouvelle-Zélande, c'est que, dans ces pays, ces carcasses de moutons sont un sous-produit de la laine : c'est la laine qui les intéresse et pas la viande. C'est la raison pour laquelle ils inondent les marchés d'une marchandise qui n'est pas payée à sa valeur puisque ce n'est pas celle-ci qui les fait vivre. Nous ne nions pas, monsieur le rapporteur, que ces maxi-élevages peuvent résulter, ici ou là, d'une association d'agriculteurs qui cherchent à améliorer leur performance économique. Toutefois, en tant qu'agriculteur vous-même, vous connaissez très bien les effets de seuil : à partir du moment où vous élevez 1 000 bêtes en commun, cela a des conséquences sur la manière dont elles sont traitées et sur le modèle économique. Si vous permettez à ce modèle de se r...
Ce débat a été l'occasion de rappeler les difficultés que rencontrent les salariés des abattoirs, qui exercent ce métier particulier. L'abattage est évidemment l'étape la plus difficile à appréhender – et en même temps incontournable – du long processus d'élevage destiné à la consommation. Il fallait le rappeler car certains ont fait le choix de la facilité en pointant du doigt l'ensemble d'une profession sur la base de quelques documents vidéos qui, en effet, mettaient en lumière des comportements inappropriés. Peut-être n'ai-je pas été assez attentif, mais je souhaiterais obtenir une précision qui me semble importante, même si je crois que vous avez pa...
... heures, les poulets étaient comme ébouillantés. » « Il y en avait combien ? », je lui ai demandé. « Dix-sept mille », m'a-t-il répondu. C'était finalement un petit incident informatique, la faute à l'ordinateur. Cette anecdote décrit bien, dans sa banalité, un système inhumain, au sens propre : sans humain. J'insiste : il s'agit d'un système ; un système, né dans l'après-guerre, qui a fait de l'élevage une industrie ; un système qui a aussi, je l'admets, permis de diminuer le coût de la viande. Vous savez comment, dans ce système, on nomme vaches, poules et cochons ? Du « minerai », comme s'il s'agissait d'une matière aussi inerte, aussi insensible que du charbon ; comme si, jusque dans le vocabulaire, il fallait réduire l'animal à l'état de minéral. C'est pourquoi votre texte de loi, monsie...
Nous aurons ce débat tout à l'heure et, en toute franchise, j'ignore encore en quel sens je vais le trancher. C'est pourquoi, que des associations tournent des films dans un élevage en Bretagne, dans un abattoir du sud, je le comprends : il faut des exemples pour marquer les esprits. Mais de ce système, on ne sortira pas par des accusations en série, des procès à répétition. Je propose quoi, alors ? Je reprendrai simplement une promesse du candidat Emmanuel Macron, un engagement désormais oublié, renié : la fin de l'élevage des poules en cage. Ce ne serait qu'un début, je ...
...entraîner les agriculteurs, il faut les convaincre que cette démarche est la bonne. Or, à vouloir trop stigmatiser un certain nombre de pratiques existantes, qui sont dures, qui ont leur histoire, je crains que l'on ne perde ce pari. La question du bien-être animal est légitime, de même que celle sur les méthodes d'abattage, mais attention aux réponses que l'on apporte. Si on se limitait au seul élevage en extérieur, avez-vous conscience que la surface agricole utile française ne suffirait pas à notre consommation d'oeufs ? Je comprends les limites du versant industriel de l'élevage mais se rend-on compte que la surface agricole française ne suffirait pas à notre consommation ? Il faut arriver à concilier ces exigences-là. En ce qui me concerne, je suis favorable à un temps d'adaptation et à l'...
...respectueux du bien-être animal. Les retombées économiques d'une agriculture respectueuse du bien-être animal seront très positives. Selon moi, le texte actuel donne une image négative du bien-être animal car il se focalise trop sur la répression de la maltraitance et pas assez sur l'incitation à promouvoir le bien-être animal. J'ai déposé plusieurs amendements visant, d'une part, à interdire l'élevage en batterie – avec, évidemment, les poules pondeuses en point de mire, si j'ose dire – , l'élevage en cage – et quelles cages ! – pour les lapins et, surtout, pour interdire les nouveaux couloirs de broyage des poussins mâles afin que cessent des méthodes aussi barbares. Vous savez que, depuis peu, l'animal n'est plus juridiquement un meuble mais un être sensible. Plus nous comprendrons l'intell...
Agricultrice de profession, je souhaite faire part de quelques réflexions sur le sujet qui nous préoccupe. La France est le premier producteur d'oeufs en Europe : 14 milliards sont produits chaque année et une moyenne de 220 consommés par personne et par an. La France possède quatre types d'élevages : les poules pondeuses en cage, les poules élevées au sol, les poules élevées en plein air et les poules bio. Quel luxe pour l'achat d'un oeuf : quatre choix ! Il est vrai qu'une attente sociétale existe concernant les conditions d'élevage, et c'est bien légitime. Le Président de la République a pris à cet égard des engagements forts pendant la campagne. Pour y répondre, le Gouvernement privilé...
...ous offrent la possibilité d'aborder un sujet très sensible. Je voudrais aussi rappeler aux députés ayant quelque expérience parce qu'élus depuis plusieurs législatures comme aux nouveaux députés qu'en janvier 2015, le Parlement a modifié le code civil pour inscrire dans le marbre le fait que les animaux sont des êtres sensibles. Il a ainsi envoyé un signal fort tant aux acteurs de la chaîne de l'élevage qu'à l'opinion publique pour que tous prennent conscience du fait que les animaux, qu'ils soient de compagnie ou d'élevage, sont des êtres sensibles. Monsieur le ministre de l'agriculture, monsieur le rapporteur, la situation que nous connaissons aujourd'hui n'est pas de votre responsabilité mais, parce que vous avez travaillé ce projet de loi, vous serez les éléments modérateurs. C'est vous que...
qui, comme certaines autres régions de France, telle la Normandie, est une région d'élevage. Dans les années 1950 et 1960, dans les exploitations relativement petites de l'ouest de la France, les acteurs de la chaîne agroalimentaire ont convaincu les éleveurs de créer des bâtiments hors-sol, pour avoir un complément de revenus, dans les domaines du porc, du poulet ou du veau de boucherie. Ces élevages hors-sol, il faut le dire, étaient caractérisés par une concentration des animaux dan...
… mais aussi à certaines autres régions du monde – , ces filières se sont modernisées et industrialisées. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui l'« élevage industriel ». Il y a eu, dans les années 1980 et 1990, une forme de dérive dans les techniques d'élevage comme dans la nutrition animale. Ce qui était apporté aux animaux n'était pas toujours vertueux. La France a ainsi connu le problème des farines animales. Depuis un peu plus de vingt ans, les éleveurs, les techniciens, les usines d'aliments du bétail, les usines de transformation des viandes...
Nous avons vu des images terribles tournées dans des élevages. Souvent, ces établissements appartiennent à des agriculteurs en situation de totale désespérance, pour ne pas dire de déshérence, qui baissent les bras, nourrissent moins régulièrement les animaux, apportent moins de soins. On arrive ainsi à des situations dramatiques, épouvantables, inqualifiables et innommables. Pour ce qui concerne les abattoirs, c'est-à-dire les outils chargés de tuer ces ...
... Tout cela pour dire que nos consommations et leur but varient et dépendent d'habitudes socioculturelles. Ensuite, la paysannerie a toujours été capable de s'adapter, et l'a toujours fait à condition qu'on ne lui mette pas la barre trop haut et qu'on ne lui demande pas d'aller dans une seule direction. Je voudrais rappeler, après mon collègue, de quel prix s'est payée la fâcheuse poussée vers l'élevage hors sol. Naturellement, au point de départ, il s'agissait de faire aussi bien que les autres. Mais, en vérité, cela a signifié faire aussi mal qu'eux. Aujourd'hui encore, on nous dit que, pour obtenir de la viande et du lait au tarif auquel les Allemands s'en procurent, avec des fermes de mille vaches, deux mille vaches, cinq mille vaches, dix mille vaches, il faudrait faire comme eux. Non ! Qu...
Je ferai court – à l'origine, je n'avais pas l'intention d'intervenir. Je voudrais simplement apporter un témoignage, en formulant le souhait qu'au cours de ce débat, l'élevage ne soit pas mis à terre, à l'opposé du but de ce projet de loi – vous en serez bien d'accord avec moi. Souvent, on voit le verre à moitié vide ; j'aimerais qu'on le voie à moitié plein. Monsieur Ruffin, vous avez visité – si j'ai bien compris, car je n'étais pas présent avec vous – un hangar vidé de ses bêtes, car toutes étaient mortes. Vous qui avez souvent cité mon voisin Bruno Dufayet, je vou...
... l'année ; nous les couvons ; nous les maternons ; nous passons des nuits blanches lors des naissances ; nous mettons plus en danger notre santé que celle des animaux, je peux vous l'assurer. Avant sa naissance, un nom est prévu pour chaque petit veau, qu'il soit femelle ou mâle. Mes petits-enfants vont les caresser. C'est cela aussi le bien-être animal. On ne peut pas voir que le côté noir de l'élevage. Je ne voudrais pas que, après ces débats, les consommateurs, nos concitoyens, s'imaginent que tout est négatif en France. Les éleveurs aiment leurs animaux. Dans le Cantal, nous avons eu l'exemple malheureux d'un exploitant qui allait très mal, sans que ses voisins ne s'en soient aperçus. Il était en pleine déprime parce que, de norme nouvelle en nouvelle norme, on ne cessait de lui en demander ...
...décideront de les faire entrer ou pas. Vous imaginez bien qu'ils les feront entrer lorsqu'ils auront un intérêt à le faire. Dites-moi où est la plus-value ! Pour conclure, je vous assure, une nouvelle fois, que la plupart des éleveurs et des agriculteurs aiment leurs animaux. Vous devez avoir cette réalité à l'esprit chaque fois qu'il est question de prendre une décision risquant de mettre notre élevage en danger.
Comme nous le savons et comme l'ont déjà dit certains de nos collègues, le bien-être animal est une question qui touche de plus en plus de nos concitoyens. Quelles sont leurs motivations ? Certains associent, souvent à raison, le bien-être animal à une meilleure qualité d'alimentation. Il y a encore quelques jours, un éleveur me parlait de la façon dont il mettait en oeuvre, dans son élevage de cochons, de bonnes pratiques, afin que ses animaux engraissent mieux et soient plus rentables, plus efficaces du point de vue économique. Pour d'autres, c'est simplement une question d'empathie : on reconnaît en l'animal quelque chose de proche, et de plus en plus proche au fur et à mesure que les années passent. Dans notre distinction entre les comportements cognitifs des humains et des anim...
...s mobiles. Au-delà, je profite de la présence du directeur de la DGAL – la direction générale de l'alimentation – pour indiquer qu'il faut, à mon sens, que nous nous interrogions également sur l'abattage des animaux en urgence, car il constitue aujourd'hui un gros problème, tant pour les abattoirs que pour les éleveurs. Il faut envisager, en matière d'intervention des vétérinaires sanitaires des élevages, des règles différentes s'agissant de bêtes qui ne peuvent pas être transportées. Nous progresserions ainsi grandement s'agissant du bien-être de ces animaux intransportables.
La lutte contre la maltraitance des animaux d'élevage – dans les exploitations, pendant le transport ou l'abattage – est une préoccupation à laquelle je suis particulièrement sensible. Personne n'ignore que je suis éleveur. Or, comme beaucoup de députés – notamment M. Descoeur – l'ont noté, un éleveur est toujours attaché au bien-être de ses animaux ; il faut beaucoup de cynisme pour prétendre le contraire. Dans le débat sur cet article, j'essaierai...
Cet amendement, qui a été adopté par la commission du développement durable et rejeté par la commission des affaires économiques, revient précisément sur l'abattage d'urgence. Il prévoit : « Les abattoirs situés dans un même département et dans les départements limitrophes de toute exploitation d'élevage sont tenus de s'organiser pour assurer un service d'abattage d'urgence pour les animaux accidentés transportables », tous les jours de l'année. Il existe en effet bien un dispositif en semaine mais il semble insuffisant compte tenu des contraintes du week-end, comme M. le rapporteur l'évoquait un peu plus tôt.
Cet amendement de la commission du développement durable prévoit : « Le Gouvernement remet au Parlement, dans un délai d'un an à compter de la promulgation de la présente loi, un rapport d'information sur les conditions d'élevage et d'abattage dans la filière piscicole. »