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Dans l'exposé des motifs de l'article 6, le Gouvernement se félicite du respect de l'ONDAM pour 2019 à 2,5 %. Cette présentation apparaît pourtant terrible lorsqu'on en connaît les effets concrets sur le terrain, leur traduction dans les corps, dans les esprits, dans le quotidien des soignants. Valérie Rabault vient de rappeler les quelque 200 – 250 pour être précis – services d'urgence en grève. Le mouvement est maintenant animé par un collectif interhospitalier, c'est-à-dire non plus...
Le résultat de cet ONDAM est pour partie sous mes yeux : ce sont les 3 000 signatures d'une pétition que j'ai évoquée hier à propos d'un hôpital de ma circonscription, signatures récoltées par les agents et que j'aurai l'occasion de vous remettre, madame la ministre. On voit bien que la logique de l'ONDAM est aujourd'hui mortifère, que c'est une logique de compression des dépenses de santé, avec chaque année un tour de v...
Notre amendement propose en effet de supprimer un article qui, dans son exposé des motifs, se félicite d'un ONDAM à 2,5 % : ce n'est pas sérieux dans le contexte que l'on connaît, extrêmement tendu à la fois aux urgences et dans la plupart des services hospitaliers, et marqué par une mobilisation dans plus de 200 services, sans parler des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, les EHPAD. Ce texte est donc clairement inadapté à la situation que connaît notre pays. Compte tenu des reve...
...En raison du vieillissement de la population et de l'évolution des actes délivrés à l'hôpital, on note, depuis des années, une croissance continue de la charge de travail, bien supérieure à l'évolution des effectifs. Je le disais hier : 2 % d'augmentation des effectifs pour 15 % d'augmentation de l'activité hospitalière en dix ans. Une telle tendance finit évidemment par atteindre ses limites. L'ONDAM hospitalier ne paraît pas tenable fixé à 2,1 % : un tel taux ne permet pas d'augmenter les tarifs unitaires au-delà de l'inflation si la progression de l'activité est de 1 %, ce qui suppose de peser sur les salaires et sur les effectifs. Cet ONDAM va donc imposer à nouveau une augmentation de productivité, dont les hôpitaux sont aujourd'hui incapables en raison du niveau actuel de l'investissemen...
Je ne reviendrai pas trop longuement sur le contexte de l'ONDAM au regard de la situation actuelle des services publics de santé. En revanche, je souhaite relier ce débat au plan « ma santé 2022 », lequel, qu'il plaise ou non, témoigne d'une ambition de réformer la santé publique en France. Or, l'histoire nous l'a suffisamment montré, le choix de faire des économies tout en réformant se révèle souvent une méthode peu efficace. Je voudrais donc, à travers cet...
Je partage une grande partie des propos qui ont été tenus, et notamment de l'intervention mesurée – ce qui n'était pas toujours le cas hier – de M. Vallaud, qui rappelle que, depuis vingt ans, on demande à l'hôpital de fournir des efforts. En 2000 ou 2001, les taux d'évolution de l'ONDAM atteignaient 6 à 7 %. Avec dix ans de recul, le temps où de tels taux étaient appliqués peut apparaître comme une époque bénie, au cours de laquelle on était capable de développer beaucoup de choses. Néanmoins, si les augmentations de l'ONDAM d'alors avaient été accompagnées de mesures permettant d'assurer la pertinence des soins, de prendre le virage ambulatoire et d'améliorer l'organisation des...
Si, c'est factuel : l'ONDAM a progressé de 2,6 % en 2010, puis de 2,7 % en 2011, avant que le rythme diminue pendant tout le quinquennat suivant.
Il ne s'agit pas pour moi d'accuser quiconque, d'autant que j'étais alors député dans votre camp. Je me souviens qu'à l'époque nous éprouvions déjà des difficultés à voter des évolutions d'ONDAM de 2 %, voire moins – nous étions tombés, je crois, à 1,8 %, soit un écart significatif par rapport à la hausse de 2,5 % votée pour 2019. Nous savions que cette situation créait de la tension – dans le milieu hospitalier, mais également en médecine de ville, car la croissance spontanée des dépenses en médecine de ville est, du fait du virage ambulatoire, bien plus forte, d'où un différentiel plus...
... à la modestie : si l'on avait pu anticiper les tensions démographiques à venir, peut-être le virage ambulatoire aurait-il, à l'époque, pris une autre tournure. Mme la ministre a annoncé hier le lancement d'une grande réflexion associant les professionnels et les parlementaires afin d'aboutir à des mesures fortes concernant la question hospitalière, dont j'estime qu'elle doit transcender le seul ONDAM hospitalier. Je rappelle que nous avons voté très massivement l'augmentation de 2,5 % de l'ONDAM, qui représente 400 millions d'euros supplémentaires par rapport à la promesse présidentielle. Nous pouvons, me semble-t-il, nous satisfaire de l'action menée en 2019, quitte à avoir des débats concernant l'année 2020 – ils se tiendront dans les prochaines semaines. J'émets donc un avis défavorable à...
Je vous entends parfaitement, madame la ministre, lorsque vous évoquez l'évolution tendancielle et la nécessité de mener une réflexion à court, moyen ou long terme pour faire évoluer l'hôpital public. Votre propos pose néanmoins deux questions, dont nous ne pouvons faire l'économie, même si l'article 6 porte effectivement sur l'ONDAM pour 2019. Ces questions concernent l'attente de la restructuration à moyen terme que vous avez engagée. Je voudrais à ce titre revenir sur l'intervention de Valérie Rabault, qui vous a interrogée sur le plan d'action pour les urgences, dont on ne trouve pas trace dans les chiffres qui nous sont présentés. Je vous invite également à préciser les propos que vous avez tenus ce matin à la télévisi...
... qu'elle a apportée quant à ses annonces de ce matin concernant l'hôpital, et pour son respect réaffirmé du débat parlementaire. Je crois que nous n'échapperons pas à une discussion globale sur le financement de l'hôpital. Vous dites, madame la ministre, – et vous avez sans doute raison sur le plan macroéconomique – qu'il faut stabiliser les dépenses de santé ; mais, si nous avons aujourd'hui un ONDAM qui devrait, dans l'idéal, croître de 4 ou 4,5 %, c'est parce que notre population vieillit, que sa santé se dégrade, et que la demande en santé ne cesse de croître, année après année. La sous-évaluation des ONDAM depuis quelques exercices, si elle vise à contenir les dépenses de santé, a généré une dette hospitalière, qui, même si elle se rétracte légèrement grâce à vos efforts, approche aujour...
J'entends votre réponse, madame la ministre. Dès mes premières interventions, je vous avais d'ailleurs dit que vous héritiez de deux décennies durant lesquelles l'hôpital avait été tué à petit feu, et vous avais annoncé que vous vous heurteriez à cette impasse. Vous indiquez qu'aucun pays ne peut supporter une progression de 4 % de l'ONDAM ; mais aucun autre pays ne pourrait se passer de l'ISF, ce que nous avons pourtant fait ! De nombreux exemples similaires pourraient s'appliquer. J'entends également votre volonté d'agir pour l'hôpital public, mais, face à deux décennies de destruction de l'hôpital, il vous faut maintenant trouver des moyens d'urgence pour le sauver. Nous parlons depuis deux ans de la situation des EHPAD. Un gra...
...peler la situation de la psychiatrie en France en signalant un rapport parlementaire récent et très bien fait, qui évoque l'organisation quasi-intangible de la santé mentale depuis 1960. Espérer réformer cette organisation à moyens constants sur la base du plan « ma santé 2022 » est un leurre, car une transformation culturelle est nécessaire dans ce domaine. Je le répète : comme on le voit avec l'ONDAM, la situation budgétaire est incompatible avec une réforme ambitieuse de la psychiatrie.
..., cela permettrait de dégager des capacités d'autofinancement. Si, comme l'AP-HP, l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, tous les centres hospitaliers pouvaient emprunter sur les marchés à des taux d'intérêt négatifs, ils allégeraient leur dette bancaire. Ce ne sont là que quelques exemples. Enfin, si nous envisageons des réformes structurelles, il faut interroger le fonctionnement même de l'ONDAM, qui est devenu, au fil des ans, un outil de pilotage strictement budgétaire, et non pas un outil de politique publique de santé. Lorsque nous votons l'ONDAM, je ne sais pas si les Français auront plus ou moins d'offre de soins, s'ils auront plus ou moins de personnel soignant, quelle sera la charge de travail par soignant ou si l'investissement correspondra aux efforts que l'on attend des hospit...
Pas plus que la T2A, l'ONDAM n'a vocation à être un outil de pilotage des politiques de santé. Le pilotage doit, en effet, répondre à des besoins de santé et, chaque fois qu'on a voulu mettre en place des outils nationaux avec le mythe du pilotage ad hoc de l'organisation de la santé, on s'est planté. Ainsi, le numerus clausus visait à imposer une offre de soins plutôt qu'à permettre de s'adapter au besoin de soins dans les ...
L'article 6 propose une rectification de l'ONDAM 2019 par l'affectation de 130 millions d'euros supplémentaires aux établissements et services de santé, notamment pour les personnes âgées. Même si ce n'est pas suffisant, c'est là un geste qu'il faut saluer. L'amendement no 448 tend à instaurer un partage plus équilibré de l'effort financier et à reprendre 700 millions d'euros sur les soins de ville au profit des établissements de santé. Il fau...
...le pour augmenter le budget de l'hôpital pour l'année 2019 est de transférer de l'argent de la médecine de ville vers la médecine hospitalière, moyennant des montants différents – 700 millions, 450 millions ou 300 millions – selon les amendements. Au passage, je précise que nous parlons bien de l'année écoulée et non de l'exercice à venir : compte tenu du délai de promulgation du texte, changer l'ONDAM 2019 n'aurait pas d'impact. La ministre vous a répondu sur la question des urgences tout à l'heure, mais changer complètement les règles de financement des deux sous-secteurs a posteriori ne me semble pas licite. Comme je l'ai dit tout à l'heure, nous avons disposé cette année, pour la première fois, grâce à la mise en réserve d'une enveloppe de 120 millions d'euros, d'un outil de régulation de ...
...rs plus lourds ; à nos urgences toujours saturées ; au personnel épuisé ; aux Français partout confrontés à l'angoisse de la désertification médicale ? Que c'est uniquement en faisant des économies que nous allons pouvoir relever les défis immenses auxquels notre système de santé est confronté ? C'est ce que fait le Gouvernement en présentant un objectif national de dépenses d'assurance maladie – ONDAM – en recul de 2,3 % par rapport à la dynamique amorcée l'an dernier. Et pourtant ! Les établissements de santé, publics comme privés, s'unissent pour nous alerter sur leurs conditions de fonctionnement. Le déficit des hôpitaux publics a atteint 620 millions d'euros en 2018 et 25 % des établissements privés sont déficitaires. Tous ont besoin d'investissements, de ressources, de visibilité plurian...
...llocations logement, de l'allocation aux adultes handicapés et de la prime d'activité d'être quasiment gelées. Au contraire, en guise d'apéritif à la réforme qui mijote, les retraites sont enfin réindexées sur l'inflation – à condition de ne pas excéder 2 000 euros par mois, ce qui constitue une atteinte manifeste aux droits acquis. Enfin, les congés maladie se trouvent attaqués. En maintenant l'ONDAM à 2,3 %, le Gouvernement exige 4,2 milliards d'euros d'économies sur la santé, dont 1,2 milliard de compression de dépenses à venir pour l'hôpital, que nous savons pourtant en crise généralisée. Un peu partout, les personnels sont en grève dans les services d'urgence, de psychiatrie ou autres. Ils demandent seulement à pouvoir exercer leur métier, à pouvoir traiter les patients dignement. Ils réc...
...inventer de nouvelles formes de protection sociale. Cela demande d'en finir avec la course à l'austérité publique et sociale, qui finance l'opulence d'officines privées et du petit nombre de leurs propriétaires. Ce sont eux qu'il faut mettre à la diète. L'oeuvre civilisatrice qu'il nous revient de poursuivre appelle à prélever sur les richesses produites la part qui suffira à garantir les droits fondamentaux de chacun. En un mot, ce à quoi l'on reconnaît que votre Joconde est un faux, c'est qu'elle manque de perspective et donne l'impression de regarder ailleurs.