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Sur cette question de l'ouverture de la PMA aux femmes seules, je vous avoue un cheminement : j'ai évolué. Spontanément, je me disais qu'une femme vivant l'épreuve de la solitude ne devait pas se voir imposer en plus l'épreuve de l'absence d'enfant.
Puis sont venues les auditions. Nous avons écouté les médecins, qui nous ont parlé d'anxiété, de culpabilité, et du renvoi sur l'enfant des difficultés à l'élever seule. Mon opinion a alors évolué, et je crois franchement que nous n'avons pas le droit de prendre ce risque et d'ouvrir la PMA aux femmes seules. Je voudrais dire à M. Chiche et à Mme Bergé, que j'ai vus bourdonner dans l'hémicycle pour convaincre tour à tour leurs collègues…
C'est chez vous que se trouve l'esprit d'irresponsabilité, quand certains collègues de la majorité n'hésitent pas à déposer des amendements en faveur de la PMA post-mortem, de la PMA transgenre ou de la GPA ! Les Français méritent mieux qu'un débat manichéen entre les « modernes » et les « conservateurs ». Regardons les choses en face : je crois sincèrement qu'un enfant peut grandir et s'épanouir avec des parents hétérosexuels comme homosexuels. Cette intime conviction m'interroge sur la possibilité d'ouvrir la PMA aux couples de femmes. Oui, ce débat ...
...n de paternité, d'autres la vraisemblance biologique, peut-être mon expérience personnelle pourrait-elle vous donner nourriture à penser. En tant qu'enfant adopté ayant grandi en Haute-Marne avec des parents qui avaient l'air bien français, je peux dire combien il est troublant de ne pas connaître sa lignée biologique et de ne pas partager le phénotype de ses parents. Qu'il soit adopté ou issu de PMA, un enfant se pose des questions lorsque la vraisemblance biologique est faible – si, par exemple, ses deux parents sont du même sexe ou n'ont pas la même couleur de peau que lui. Ces questions sont fondamentales. C'est pourquoi j'ai apprécié le discours tenu hier par Marine Le Pen, qui évoquait l'intérêt premier de l'enfant.
...nées familiales qu'évoquait Marc Le Fur m'ont toujours intéressé et j'ai un goût pour ces lignées aristocratiques françaises, pour leurs méandres et la succession plus ou moins heureuse de leurs générations. Lorsqu'on hérite d'un tel modèle familial, on peut choisir d'y adhérer et de porter sa chevalière, ou de prendre ses distances, mais on a le choix, alors qu'on ne l'a pas lorsqu'on naît d'une PMA et que la vraisemblance biologique est difficile, ou lorsqu'on est issu de l'adoption internationale.
... réalisé en commission, votre proposition n'offre aucune sécurité pour l'avenir et je suis sûr que certains d'entre vous en sont, eux aussi, intimement convaincus. Mesdames les ministres, votre responsabilité pour l'avenir est grande, et la nôtre également. Comment ne pas entendre les réserves des pédopsychiatres, maintes fois formulées devant la commission spéciale, concernant l'extension de la PMA aux mères célibataires ? Mesurons-nous les conséquences de la levée de l'anonymat des donneurs sur les enfants qui naîtront d'un don de sperme ou d'ovocytes ?
L'extension de la PMA annonce-t-elle une légalisation de la gestation pour autrui ? Ce sont là des questions que nous sommes en droit de nous poser. Pourquoi ignorer l'avis de l'Académie nationale de médecine, qui appelle à « tenir compte du droit de tout enfant à avoir un père et une mère dans la mesure du possible » et voit dans la PMA pour toutes une « rupture volontaire d'égalité entre les enfants » ? Sur tous ce...
Il existe peu d'études sur la question de la femme seule – contrairement à celle de la PMA pour les couples de femmes. Les pédopsychiatres ont été assez unanimes – Boris Cyrulnik, par exemple, a développé certains arguments. Je veux bien qu'on considère, selon ses convictions, que ces réflexions ne présentent pas d'intérêt. Mais cela me gêne qu'on puisse affirmer qu'elles sont fausses, qu'il ne faut pas faire d'amalgame. Quand vous évoquez les femmes qui se retrouvent seules avec un en...
Le nombre d'amendements déposés sur cet article 1er nous confirme la place centrale de la question de la procréation dans les débats de bioéthique. L'ouverture de la PMA à toute personne capable de porter un enfant – j'emploie cette expression à dessein – est un enjeu de société. Son amplitude dira en effet quelle société nous construisons pour l'avenir – exempte de toutes discriminations et respectueuse de tous les projets parentaux, ou ligotée par des archaïsmes et prisonnière d'une vision d'un autre temps ? Il n'existe pas un projet parental idéal qui devrait...
Je prends la parole à ce stade de la discussion pour défendre l'esprit des trente amendements que j'ai déposés sur cet article. Pourquoi autant ? Parce que l'ouverture de la PMA à toutes les femmes est une question de société qui nous engage tous. Comme un certain nombre de mes collègue, j'avais demandé en premier lieu la suppression de cet article, pour des raisons que j'ai déjà exposées – et d'abord parce qu'il me semble primordial de défendre la place du père au sein de nos familles, de satisfaire le besoin qu'a un enfant de connaître son père. L'argument consistant ...
...peuvent survenir. Je pense qu'il est bon d'en tenir compte. Par ailleurs, on nous dit que les exemples étrangers ne comptent pas. J'ai déjà entendu cet argument dans la bouche du Premier ministre à propos de l'audiovisuel public, donc j'y suis habituée. Pendant toute la soirée, nous avons pourtant entendu des députés de la majorité dire que c'était parce que des pays étrangers avaient autorisé la PMA que nous étions obligés de le faire. On ne peut pas dire tout et son contraire !
Si, dans votre esprit, la PMA est comparable à une situation de guerre, c'est grave.
Je n'ai pas la prétention d'interdire l'accès à la PMA aux femmes seules, comme cela a été dit tout à l'heure. Mais je voudrais exprimer mes doutes en m'appuyant sur mon expérience professionnelle. Professeur des écoles et directeur d'école maternelle pendant vingt ans, j'essaie de me projeter – ce qui n'est pas un exercice facile et serein – dans la tête d'un de ces enfants nés grâce à la PMA ouverte aux femmes seules. À trois ou quatre ans, peut-êt...
Je voudrais rappeler qu'il est parfois plus difficile de dire non que oui. Nous essayons de partager avec vous nos réserves concernant l'extension de l'accès à la PMA aux femmes seules. Je trouverais dommage que cette position soit perçue comme étant d'arrière-garde, car l'enjeu n'est pas là. Ce n'est pas que nous ne souhaitions pas aller de l'avant, mais nous sommes préoccupés par la volonté de donner à un enfant les meilleures chances pour son avenir. Je redis à Mme la ministre le respect et l'admiration que j'ai pour elle, mais nous appréhendons cette ques...
La contraception ne concerne pas seulement les femmes, c'est aussi l'affaire des hommes. Il me paraît important de préciser que ce n'est pas aux femmes de tout porter. Enfin, on établit souvent un rapport entre la conception de l'enfant par PMA et la question de l'adoption. Je tiens à rappeler que ce ne sont pas les mêmes situations. Dans le cas de l'adoption, l'enfant a déjà été conçu et est en attente d'un foyer. La conception d'un enfant en amont ne relève pas de la même démarche. D'autre part, si je ne me trompe, l'adoption par des parents seuls, et des femmes seules, est une mesure qui a été prise après la Première guerre mondiale,...
Cet article 1er, qui permet enfin à toutes les femmes l'accès à la procréation médicalement assistée, est l'un des éléments clés du projet de loi relatif à la bioéthique. La PMA pour toutes est une avancée sociétale majeure, à l'instar du PACS – pacte civil de solidarité – , voté en 1999, ou du mariage pour tous, adopté en 2013. L'accueil réservé par les Français à ces évolutions du droit qui bousculaient la représentation du couple et de la famille, a contrasté dans les deux cas avec la violence des débats qui se déroulaient dans cet hémicycle. J'espère vivement que les...
Celle des Français paraît claire : 61 % sont favorables à l'accès à la PMA pour les couples de femmes et 65 % à son extension aux femmes seules. La société a évolué ; la diversité des modèles familiaux s'est accrue, en même temps que leur acceptation. Nous devons donc évoluer avec elle et adapter nos lois. Continuerons-nous à discriminer des femmes parce qu'elles sont célibataires ou homosexuelles ? Nous devons lutter contre les inégalités et les discriminations. Il n'...
...risés. Rien n'est plus fondamental pour un enfant que de pouvoir grandir dans une famille en situation de sécurité, reconnue comme telle par la société. Je ne terminerai pas sans citer Albert Camus, un écrivain passionnant : « Tu ne sais pas que seul, on ne l'est jamais ! Et que partout le même poids d'avenir et de passé nous préoccupe. » La sollicitude est au coeur de ce projet d'extension de la PMA aux familles dites monoparentales.
...'autorise en aucun cas la GPA, qui, nous l'avons dit, demeurera interdite. Le groupe La République en marche est fier de défendre les avancées majeures que prévoit cet article. Il n'en est pas moins légitime de s'interroger sur ses prolongements possibles et d'en débattre sereinement. Plusieurs amendements, émanant notamment de députés membres de mon groupe, porteront ainsi sur l'ouverture de la PMA aux femmes seules et sur l'interdiction de la PMA post mortem. Le projet de loi de révision des lois de bioéthique n'est pas un texte de combat : il a été élaboré après une très large consultation sur l'ensemble du territoire. Nous avons préparé ce rendez-vous ensemble, avec les ministres, le comité consultatif national d'éthique, les nombreuses personnes et organisations que nous avons audition...
Comme beaucoup d'entre nous, j'ai rencontré des couples de femmes qui attendaient cette évolution avec impatience. Depuis des années, l'ouverture de la PMA à toutes les femmes est dans le débat public, et voilà que nous examinons aujourd'hui cet article qui permettra cette ouverture. Ainsi que l'a dit Mme la ministre Agnès Buzyn, il n'y a jamais eu, depuis la nuit des temps, un unique modèle familial. C'est donc avant tout une liberté que nous offrons aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Bien sûr, il leur était déjà possible d'avoir des...