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Il me semble que le cas du sel est exemplaire ou emblématique en matière d'offre alimentaire. Comme vous le constatez, il y a aujourd'hui peu d'alternatives. Cela vaut pour le sel, mais également pour de nombreux autres aliments. La prépondérance de l'alimentation transformée ou ultra-transformée crée une dépendance en même temps qu'elle répond à notre mode de vie, qui ne nous laisse plus le temps de cuisiner, sans que nous soit proposée aujourd'hui une offre alternative suffisante.
... travaux sont décrits comme visant à analyser les modes de production et de consommation, à en évaluer les impacts environnementaux et les coûts sociétaux – les externalités négatives. La commission d'enquête a souhaité vous entendre car vous avez été chargés par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) d'une étude approfondie sur les enjeux économiques et sociaux d'une alimentation plus durable. Vous en avez livré les conclusions en plusieurs étapes, de juillet 2017 à mars 2018. Vos thématiques recoupent les nôtres et vos travaux peuvent ainsi nourrir notre réflexion. Nous cherchons à mieux appréhender les questions relatives à la valeur socio-économique et à la répartition d'une alimentation plus durable. Nous voudrions en mesurer les éventuelles conséquences sur l'emploi....
...B sur les externalités où se dessinent quelques approches et quelques éléments de réflexion. Malgré tout, on ne peut pas détailler le prix à la caisse d'une carotte « conventionnelle » et celui d'une carotte « bio ». Qu'est-ce qui est compté et qu'est-ce qui ne l'est pas ? La question de l'effondrement du système se pose. Nous nous la sommes posée lors de l'examen du texte sur l'agriculture et l'alimentation. Comment faire en sorte que les agriculteurs aient des revenus décents ? Certains agriculteurs, dans la pratique, sont malheureusement allés jusqu'à l'effondrement : ils arrêtent le métier, parfois dans des conditions tragiques. Notre modèle alimentaire suscite aussi des questions. Vous avez cité un chiffre qui m'avait aussi marqué : les agriculteurs ne captent plus qu'environ 6 % de la valeur de...
Ce modèle dont on parle, est-il français ? Avez-vous des éléments de comparaison avec d'autres pays ? Je vous pose cette question car les Français ont inventé la grande distribution, et son corollaire, le marketing. Cela n'explique-t-il pas la spécificité de notre pays, tant en matière d'alimentation que de distribution ?
Mes chers collègues, nous accueillons M. Régis Lebrun, directeur général de Fleury Michon, accompagné de Mme Barbara Bidan, directrice « Santé et alimentation durable », et de M. David Garbous, directeur « Stratégie et innovation ». Fleury Michon est un des acteurs les plus connus de l'agroalimentaire français, dont les produits sont essentiellement vendus par la grande distribution. Créé en 1905, Fleury Michon est resté un groupe indépendant et familial. À partir de sa production historique – les spécialités charcutières –, il n'a cessé de développer...
Si vous anticipez mes questions, je vais me trouver fort dépourvu ! (Sourires.) Je souhaitais effectivement faire référence à l'étude individuelle nationale des consommations alimentaires (INCA) de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), notamment sur la présence des résidus de pesticides et autres contaminants dans l'alimentation, et vous demander si vous aviez des exigences particulières sur ce point. Vous avez répondu en partie à cette question. Quel est votre niveau d'exigence vis-à-vis de vos fournisseurs ? Comment les contrôlez-vous ? Cette démarche est-elle aujourd'hui générale d...
...viendra d'arbitrer, notamment au sujet de la question consistant à savoir quelle sera notre assiette demain et en 2050. Il semble que la part de la viande et des charcuteries est appelée à diminuer sensiblement tandis que celle des fruits et légumes augmentera, sans pour autant imposer un mode alimentaire strictement végétarien. Au regard de l'objet de notre commission, quelle sera la place de l'alimentation industrielle et plus particulièrement celle des produits ultra-transformés, incorporant beaucoup d'additifs et d'ingrédients assez peu naturels ? Je vais d'abord vous donner la parole pour un exposé liminaire qui nous en dira plus sur le scénario Afterres 2050. Au terme de cet exposé, notre collègue Michèle Crouzet vous posera ses questions en sa qualité de rapporteure de la commission d'enquête...
Merci pour cette présentation très riche. Pour rebondir sur votre dernière phrase, j'ai défendu un amendement au projet de loi agriculture et alimentation qui visait à renommer les chambres d'agriculture « chambres de l'agriculture et de l'alimentation ». Les projets alimentaires territoriaux (PAT) ne peuvent-ils pas contribuer à ce déverrouillage systémique ? Comment généraliser ce qui est encore au stade de l'expérimentation pour sortir des blocages institutionnels ? Vous avez parlé d'hybridation des systèmes. Est-ce à dire que le système conve...
La part de notre budget consacrée à l'alimentation a fondu de moitié. Peut-on améliorer notre assiette sans augmenter cette part ?
...te année et qui fut l'un des architectes de la PAC, lancée en 1962. Cette politique a connu des succès et a permis de nourrir l'Europe et d'assurer son autosuffisance pendant de nombreuses années. Elle a aussi eu ses limites – sur lesquelles nous sommes abondamment revenus lors du débat sur le projet de loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable (EGALIM). Quoi qu'il en soit, la PAC doit désormais faire partie de la solution mais, pour ce faire, il faut mener une négociation ambitieuse sur le plan qualitatif autant que quantitatif, qui seule permettra de garantir les trois dimensions – économiques, sociale et environnementale – de la durabilité de l'agriculture française. La durabilité économique tout d'abord : elle n'est...
...port que je vous présente aujourd'hui vise à soutenir le Gouvernement français dans le combat qu'il s'apprête à mener au Conseil européen. La proposition de résolution va d'ailleurs dans le sens des positions récentes du Gouvernement, qui réclame un budget plus ambitieux pour la PAC et qui est déterminé à trouver une solution commune acceptable. Lundi dernier, le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, M. Stéphane Travert, a présenté au Conseil « Agriculture et pêche » le mémorandum signé le 31 mai à Madrid, qui regroupe désormais vingt États membres. Et pour cause : une très large majorité des membres de l'Union ne se satisfait pas de la proposition de la Commission. Nous partageons tous ici le souhait d'une PAC dynamique et modernisée, réconciliant les enjeux de la préservation de l'environ...
États généraux de l'alimentation, propositions de loi, questions au Gouvernement, amendements, déclarations médiatiques et autres déclarations d'amour, de guerre ou d'intention : le modèle agricole que nous connaissons tous aura décidément été l'objet de nombreuses attentions au cours des derniers mois. De l'attention à l'action, il n'y a qu'un pas à franchir : il faut une volonté d'agir. Agir, c'est ce qu'il nous appartient de ...
...européennes. Nous avons trop souvent vu des ministres français aller défendre la PAC sans arrêter leur véhicule devant l'Assemblée – et en fermant les vitres. Le Parlement français doit adresser une position claire au ministre, comme le font les autres parlements nationaux. Selon moi, il faut ajouter un deuxième A à la PAC dans la mesure où elle concerne non seulement l'agriculture, mais aussi l'alimentation. Nous devons à l'évidence défendre un modèle agricole, mais aussi un modèle d'alimentation – comme l'ont montré les États généraux de l'alimentation. Gardons-nous de réduire la PAC à sa seule dimension agricole. La bagarre sera rude et la compétition féroce. La volonté d'une nationalisation de la PAC est manifeste. La PAC avait été conçue par Edgar Pisani comme un véritable outil européen ; sa r...
...rés à la PAC, propos visant à la ringardiser. Et quand on cherche à ringardiser une politique publique, c'est pour la dénaturer, voire l'égratigner… Dans tel contexte, il est légitime que le Parlement fixe une feuille de route au Gouvernement et clarifie notre position. C'est le sens de la résolution qui nous est proposée. Elle arrive également à point nommé, au lendemain des États généraux de l'alimentation. Même si le positionnement du curseur différait selon nos sensibilités, nous nous sommes efforcés d'inverser le mode de construction des prix, de faire du niveau de vie de la population agricole une priorité, d'aller vers une agriculture et une alimentation plus saines et plus respectueuses de la santé de nos concitoyens en améliorant la traçabilité et en contrôlant mieux l'origine des produits. ...
...André Chassaigne durant de longs mois ; je me félicite enfin de la qualité des interventions des orateurs des différents groupes. La PAC 2020, objet de notre réunion, était bien mal engagée lorsque nous avons commencé à élaborer notre rapport… Mais, au fil du temps, la France a récupéré son leadership là où prévalait jusqu'alors une attitude de laisser faire. Le ministre de l'agriculture et de l'alimentation s'est fortement engagé dans cette voie : avec le mémorandum de Madrid, il a su regrouper autour de lui les pays prêts à défendre une PAC ambitieuse, à l'image de ce qu'elle a été jusqu'à présent, une politique au service des agriculteurs et des consommateurs. Certes, il ne faut pas se voiler la face : la PAC a connu des succès, mais aussi des échecs. Pourquoi ne pas avoir conservé les outils ini...
Si l'agriculture française est l'une des premières au monde, elle le doit bien sûr au travail de ses agriculteurs, mais aussi à la politique agricole commune qui les a soutenus. L'agriculture a permis à notre pays d'atteindre l'autonomie alimentaire et a longtemps pesé très favorablement dans notre balance commerciale. L'agriculture est la base de notre alimentation et nous souhaitons préserver sa qualité. L'agriculture doit fournir des revenus décents à nos agriculteurs. Or, dans certaines exploitations, les aides de la PAC représentent presque 50 % de leur revenu. L'agriculture a aussi façonné nos paysages et contribue à leur entretien. Il est donc indispensable que nous nous mobilisions pour que le prochain budget de la PAC ne pénalise pas nos agricult...
L'Europe et la PAC doivent être présentes dans la transformation de notre modèle agricole – et donc de notre alimentation. Dans ce contexte, la PAC doit fermement soutenir la conversion en bio et les circuits courts, mais également la nécessaire réforme de la formation, tant initiale que continue, et les énergies renouvelables, comme la méthanisation. Ces questions ne sauraient être une affaire purement nationale. Qu'en pensez-vous ? Comment l'affirmer fortement ?
...européen de l'agriculture diminue. L'agriculture doit revenir au coeur du projet européen. Souvenons-nous de la genèse de l'Europe : l'agriculture est une chance pour la cohésion des États membres. Ce qui ne signifie pas qu'il faille renoncer à nos engagements dans d'autres secteurs. Cela suppose de répondre à deux préalables : premièrement, redéfinir les missions de l'agriculture en désignant l'alimentation comme l'objectif n° 1 de nos producteurs, tout en replaçant l'agriculture dans notre dispositif économique, tant en termes d'agro-industrie que d'aménagement du territoire ; deuxièmement, redéfinir les modèles économiques de l'exploitation agricole dans toute leur diversité, afin de prendre en compte les spécificités des territoires, et dans une démarche de consolidation des filières – l'objectif...
Je partage évidemment les points de vue convergents qui viennent d'être exprimés. Dans la loi issue des États généraux de l'alimentation, nous avons consacré la notion de haute valeur environnementale, c'est-à-dire que nous reconnaissons que les agriculteurs se préoccupent d'environnement et d'aménagement du territoire. Pour ma part, je souhaiterais que la France puisse aussi consacrer la notion de haute valeur nutritionnelle, reconnaissant ainsi que l'agriculture européenne se soucie de la qualité alimentaire et de la sécurité sa...
...ns un avenir proche, en raison de la croissance démographique et de l'augmentation de la consommation de denrées alimentaires – transformées ou non – partout dans le monde. Rappelons que l'agriculture reste un moteur important de nos exportations. La PAC est une politique stratégique de l'Union européenne et elle devra le rester. Loin de régler les problèmes, la loi issue des États généraux de l'alimentation a renforcé les inquiétudes des agriculteurs concernant l'évolution de leurs revenus, en ajoutant des contraintes. On ne va pas encore baisser les primes de ces agriculteurs déjà écrasés de charges et de normes. Le 3 mai dernier, le ministre de l'agriculture et de l'alimentation a jugé « inacceptables » les propositions budgétaires de Bruxelles concernant la PAC. Pour M. Stéphane Travert, « une t...