Interventions sur "animal"

730 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Corceiro :

Vous excuserez ma naïveté de jeune parlementaire, mais la qualité de nos échanges de ce matin m'avait donné le sentiment que nous œuvrions tous pour le bien-être animal. Malheureusement, ce sentiment, je l'ai perdu en lisant l'article 4 et tout ce qu'il englobe : il n'aboutit qu'à diviser encore plus les Français, entre les pour et les contre la chasse. Même si le fondement du projet de loi est bienveillant, dans la période que nous traversons, il est crucial de ne pas prendre de mesures qui viendraient opposer, une fois de plus, les Français. Je le dis d'autant...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, rapporteur :

Je commencerai par saluer le travail inlassable du groupe d'études sur le bien-être animal – composé notamment de M., Loïc Dombreval, Mme Samantha Cazebonne, M. Éric Diard, Mme Aurore Bergé, MM. Olivier Falorni, Dimitri Houbron, Bastien Lachaud et Mme Laëtitia Romeiro Dias –, à l'ordre du jour duquel tous les sujets que nous aborderons ont été inscrits, à un moment ou à un autre, au cours des trois dernières années. La question de notre rapport à l'animal est aujourd'hui d'une actuali...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, rapporteur :

...u chien courant pour la chasse à tir. Vous avez raison de dire que les chasses dont il est question représentent une toute petite partie des prélèvements – 5 à 7 %, au total, moins de 1 % pour la chasse à courre. Les arguments sont ailleurs, et d'abord dans la cruauté et la souffrance évitable. On ne saurait en douter en voyant les images de ce cerf acculé à Compiègne, que j'évoquais ce matin. L'animal a été traqué, longuement. À ceux qui soutiendraient que son état s'explique par les réflexes, une réaction physiologique normale, que l'animal est entraîné à résister à une telle poursuite, je réponds que l'état de ces animaux a été vérifié scientifiquement : on a fait des prélèvements sur une bête qui venait d'être abattue, on a dosé le cortisol, on a bien relevé des anomalies au niveau des glob...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMatthieu Orphelin :

...ditionnelles, même si le mot est peu adapté. Puisque M. Perea nous invite à la précision – M. Cédric Villani en a fait preuve dans sa réponse –, débattons du contenu de l'article, travaillons dans le détail, par exemple sur la liste des pratiques concernées. Est-elle trop complète ou trop courte ? Faut-il autoriser certaines techniques alternatives comme la chasse au leurre, sans mise à mort d'un animal ? Nous ne pouvons pas rester aussi en retard. Des solutions alternatives existent, dont nous devons discuter – je l'ai fait avec les chasseurs à courre de ma circonscription. La France a quinze ans de retard, y compris sur l'Angleterre. Les Françaises et les Français sont choqués par les images qu'ils découvrent, comme celles de ce cerf acculé à Compiègne, ou de vénerie sous terre, en particulier...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

Pour la première fois au sein de notre assemblée, nous examinons un texte consacré à la lutte contre les souffrances animales. Depuis des dizaines d'années, des associations luttent au quotidien contre la maltraitance des animaux ; reconnues dans le monde entier pour leur expertise, elles œuvrent au cœur de nos territoires. Ainsi, dans chacune de nos circonscriptions, des citoyens sont engagés, mobilisés avec sincérité. Cette problématique est devenue celle des Français, qui nous demandent, à nous, législateurs, de n...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Laure Blin :

...article laisse de côté certains sujets, notamment le statut des conducteurs de chiens de sang, qui varie en fonction des schémas cynégétiques départementaux. Leur métier consiste à traquer les animaux blessés dans les forêts, souvent à la suite d'un choc avec un véhicule automobile. Ces animaux souffrent et sont incapables de survivre dans les bois. Ce qui pose, là aussi, la question du bien-être animal. Plus généralement, il faut prendre en compte le contexte économique, particulièrement préoccupant. Les conséquences de cet article en seront d'autant plus lourdes et bon nombre de personnes se retrouveront au chômage. Est-ce vraiment la priorité du moment ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

...evage français, ce n'est pas cela. Ces situations marginales ne doivent pas cacher la réalité : les producteurs, les éleveurs français respectent et aiment leurs bêtes. Ne laissons pas croire que ces images terribles représentent l'ensemble des élevages en France, car tel n'est pas le cas. Signaler, condamner et encadrer, oui ; stigmatiser la majorité des éleveurs, non ! La question du bien-être animal a, il est vrai, été trop longtemps ignorée. Or elle est une importante préoccupation des Français. En tant qu'élus de la Nation, représentants du peuple, nous devons retranscrire sa volonté. Mais nous devons le faire sans recourir à des solutions ou à des arguments simplistes qui peuvent porter préjudice ou stigmatiser, par exemple, les éleveurs. Ces sujets touchent, en définitive, à l'intime, c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Corceiro :

...bjet de la proposition de loi nous touche tous, car il nous renvoie à la relation, parfois très étroite, que nous entretenons avec les animaux. Nous sommes tous très sensibles à cette question ; il est donc nécessaire de prendre le temps d'en débattre avec justesse, sans céder à l'émotion qu'elle peut provoquer. Le groupe MoDem et Démocrates apparentés a bien conscience que le souci du bien-être animal n'est pas une mode ; cette thématique s'est progressivement imposée dans le débat public au cours des dernières années. Ainsi, les Français sont d'ores et déjà 800 000 à avoir signé l'appel en faveur de l'organisation d'un référendum pour les animaux et, selon un récent sondage de l'IFOP, 89 % d'entre eux approuvent cette initiative et voteraient l'ensemble des mesures soumises à référendum. Le b...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Naillet :

La proposition de loi a trait à l'un des plus grands enjeux du XXIe siècle pour l'humanité : son environnement, au sens large. Environnement que nous avons trop longtemps considéré comme notre chose, qu'il s'agisse des espèces animales ou de notre planète. À l'obligation de protéger le bien-être des unes et la bonne santé de l'autre, nous ne pouvons plus nous soustraire. C'est la survie de l'humanité qui est en jeu. Comme les auteurs du texte, le groupe Socialistes et apparentés l'affirme donc avec force : la souffrance animale est insupportable. L'examen de cette proposition de loi intervient dans le cadre d'une « niche » ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Je me réjouis de l'examen de ce texte sur la condition animale. L'attente de la société est grande ; cette question doit donc être débattue par la Représentation nationale. C'est un impératif démocratique, car il s'agit de répondre à la volonté des Français, du peuple souverain. Dans leur écrasante majorité, nos concitoyens – qu'ils habitent, contrairement aux idées véhiculées par les lobbies, en ville ou à la campagne – sont opposés aux pratiques de maltra...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDelphine Batho :

...Cette évolution de la civilisation marque, sous nos latitudes, une rupture avec un récit, une culture, nourris du mythe d'une humanité supérieure et détachée de la nature. Au moment où le vivant s'effondre, où la destruction accélérée des écosystèmes menace notre survie et provoque zoonoses et pandémies, la conscience partagée de la communauté de destin qui unit l'humanité à l'ensemble du vivant, animal et végétal, est absolument fondamentale. Nous sommes des Terriennes et des Terriens ; la souffrance animale est une forme de déshumanisation. Il nous faut donc rompre avec une conception caduque selon laquelle la nature et les animaux seraient des objets. Le groupe Écologie Démocratie Solidarité s'est constitué d'emblée comme un groupe de proposition. Si nous avons fait le choix d'inscrire ce te...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Ledoux :

Nous ne pouvons plus, mes chers collègues, être schizophrènes. Quand bien des élus et des ministres posent sur les réseaux sociaux avec leur chien ou leur chat, on ne peut pas ignorer un mouvement grandissant au sein de l'opinion publique demandant d'interdire des pratiques génératrices de souffrances chez les animaux. Après des siècles de cartésianisme pendant lesquels on a considéré l'animal comme un meuble, la souffrance animale nous semble une nouveauté. Depuis les années 1950, et grâce aux scientifiques, on a pris peu à peu conscience qu'il était un être sensible doté de capacités sociales insoupçonnées. L'ancien maire de Roncq que je suis a la chance d'accueillir sur son territoire un centre de chiens guides d'aveugles. Je sais donc à quel point les chiens sont importants pour un...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Je souhaiterais interroger tout à la fois les auteurs de la proposition de loi et les défenseurs de la chasse à courre et de la chasse traditionnelle sur l'interdiction généralisée que prévoit l'article 4. Les pratiques de chasse, l'idée de traquer un animal interpellent. Se pose également la question de sa mise à mort. Plutôt que d'en généraliser l'interdiction, ne devrions-nous pas interroger ces pratiques pour mieux les cerner et opérer une transition, par voie législative ou réglementaire ? En l'état, l'adoption de l'article 4 conduira à un arrêt brutal, dont on peut imaginer qu'il soulèvera bien des difficultés dans tous les territoires, notamme...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

La proposition de loi aborde un sujet très sensible. Certains d'entre nous vivent dans des territoires ruraux, certains y exercent même le métier d'agriculteur, cohabitent avec les animaux. Moi-même, depuis cinquante-quatre ans, je vis entouré d'animaux domestiques, j'observe tous les ans la migration des hirondelles, bref je suis sensible à la cause animale. Toutefois, je suis contrarié par le mélange des sujets dans cette proposition de loi : l'élevage, la chasse, les animaux en captivité dans les zoos et donnés en spectacle dans les delphinariums et les cirques. Le mot « transition » n'a jamais autant été à l'ordre du jour qu'aujourd'hui, qu'il s'agisse d'écologie, d'économie ou de social. Si beaucoup ont cet objectif en partage, tous n'emprunte...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Perea :

...à courre. Peut-être, cher collègue, parviendrez-vous alors à expliquer différemment cette culture et cette tradition à vos enfants. Nous sommes capables de défendre bec et ongles certaines cultures dans notre pays qui ont des conséquences autrement plus néfastes ! Quant à l'interdiction de la chasse à courre en Angleterre, rappelons qu'elle n'avait rien à voir avec la problématique de la cruauté animale : il s'agissait d'un acte politique fort, d'un vote qui sanctionnait un affrontement entre la gauche et la droite anglaises. Ne cherchons pas à le récupérer en faisant croire que les Anglais étaient en avance sur nous dans le domaine de la condition animale. Et puis, ils ont voté le Brexit… En sens inverse, devons-nous interdire les élevages de visons – nous l'avons fait ce matin, et j'en suis ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Évitons les faux débats ! Les chasses à courre et l'élevage des poules n'ont rien à voir avec l'extinction massive des espèces. Il n'y a pas, ici, ceux qui aiment les animaux et ceux qui ne les aiment pas, ceux qui seraient contre la souffrance animale et ceux qui seraient pour. Non, l'homme et l'animal ne sont pas sur un pied d'égalité. Contrairement à ce que pense Peter Singer, cité dans l'exposé des motifs de la proposition de loi, les intérêts des hommes et ceux des animaux ne sont pas égaux : maltraiter un animal, ce n'est pas déshumaniser. La nature est cruelle, et bâtir une société qui s'inspirerait de son fonctionnement ne nous rendra ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYolaine de Courson :

...je ne pourrais plus les voir de la même façon. J'ai également vu des chasses au blaireau ; mais comme le dit notre collègue Anthony Cellier, jamais je ne pourrai montrer cela à mes petits-enfants. Nous évoluons. La culture et la tradition, ce n'est pas fixe : c'est quelque chose qui évolue avec le temps et la sensibilité, et c'est bien pour cela que nous avons voté en 2015 une loi qui voit dans l'animal non plus une chose mais un être sensible. Ne nous accrochons donc pas à une chasse que tous repoussent. Certains chasseurs sont respectueux des règles, d'autres moins – on a plusieurs fois tiré dans ma direction… Essayons de faire évoluer les pratiques vers une chasse respectueuse de la nature, des animaux et des règles.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, rapporteur :

...si, est cruelle et que l'équipage de chiens de courre reproduit la meute de loups. Mais se prendre pour une meute de loups et partir à la chasse, est-ce un projet pour l'humanité, en 2020 ? Il y a bien d'autres moyens et d'autres façons d'apprécier la nature, de la parcourir, de l'aider, de faire tout le travail que décrivait M. Aubert, que de dresser une meute de chiens à attaquer sauvagement un animal sans défense. Pour ce qui est de l'argument du chômage, certaines associations avancent que la chasse à courre représenterait environ un millier d'emplois ; mais à une époque où l'on a tant besoin de bras pour entretenir notre patrimoine, je ne suis pas sûr qu'ils soient forcément plus utiles d'aller tout bousculer, déranger les habitants des villes voisines ou les promeneurs dans les champs. Je...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, rapporteur :

...exclura totalement. Cela n'empêche pas de réfléchir à la façon d'améliorer leur bien-être et de dénoncer avec force les mutilations dont ils sont victimes : elles sont l'œuvre perverse et inhumaine de déséquilibrés, et ne devraient pas exister. En matière de transition, un délai de vingt ans ne me paraît pas trop soudain ni trop court pour trouver, dans chaque élevage, un moyen d'offrir à chaque animal un accès au plein air. Vingt ans, c'est une génération ! Les représentants de la filière porcine, que nous avons interrogés sur le coût d'une telle évolution, l'ont estimée à des milliards d'euros. Est-ce vraiment impossible, sur vingt ans et compte tenu de l'importance de l'enjeu ? Le Gouvernement a certes proposé un plan et mis 250 millions d'euros sur la table. Je salue l'initiative du minist...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, rapporteur :

...t lui reviennent ? Pas du tout ! Avec cet argent, il ne fait que ce qu'il peut. C'est à la collectivité de lui donner les moyens de satisfaire nos exigences et de fixer des objectifs conformes aux évolutions de la société ainsi que de la science. Oui, la science a évolué récemment et nous a sortis du détestable postulat de Descartes qui a longtemps plombé la France sur les questions de bien-être animal. Des scientifiques parmi les plus reconnus de notre époque ont signé la Déclaration de Cambridge sur la conscience, les travaux en éthologie sur la conscience et la souffrance animales d'ingénieurs et de spécialistes de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAe) et d'ailleurs ont montré à quel point la frontière est bien plus fine que ce que l'o...