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Le bien-être animal est bien sûr important et tout le monde doit s'en préoccuper, mais attention à ne pas tomber dans les extrêmes ; attention aux donneurs de leçons et aux ayatollahs qui voudraient qu'on en fasse toujours plus, sans parler des effets de mode. Je rappelle que ce projet de loi a trait à l'agriculture : il faut certes penser au bien-être animal, mais n'oubliez pas le bien-être des paysans.
Je voudrais dire quatre choses. La première, c'est que je crois profondément aux engagements que nous avons pris devant les Français, et que nous devons les tenir. Deuxième chose : les attentes des Français sur la question du bien-être animal sont légitimes et la représentation nationale ne peut pas être hors sol et les rejeter d'un revers de main. La troisième chose, c'est que les vidéos existent et circulent, mais nous n'en avons pas la maîtrise. Il nous appartient donc de créer un cadre légal clair qui permette de sécuriser tant le consommateur que celles et ceux qui travaillent dans les abattoirs – et nous savons à quel point leur...
Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, chers collègues, je vais maintenant plaider – et même longuement – la cause animale, pour que l'agroalimentaire cesse de traiter vaches poules et cochons comme une matière première. Je sais combien, lorsqu'on prend la parole pour ces êtres qui ne parlent pas, on est vite soupçonné de sentimentalisme, de sensiblerie et sujet à moqueries. J'éprouvais le même souci, il y a quelques années, face aux ouvriers du poulailler Doux. Leur usine de Graincourt, dans le Pas-de-Calais, all...
Comme cela a été souligné par plusieurs intervenants, nous abordons là un sujet hautement sensible : celui du bien-être animal et de la vidéosurveillance dans les abattoirs, sur des postes de saignée et de mise à mort. L'amendement no 1561, qui concentre mon attention – car je ne voterai pas les autres – mérite qu'on y regarde de près. Il propose une expérimentation, et je suis par principe favorable aux expérimentations. De plus, comme l'a très bien dit Guillaume Garot, la question éthique est complexe et on ne connaît ...
... système ; un système, né dans l'après-guerre, qui a fait de l'élevage une industrie ; un système qui a aussi, je l'admets, permis de diminuer le coût de la viande. Vous savez comment, dans ce système, on nomme vaches, poules et cochons ? Du « minerai », comme s'il s'agissait d'une matière aussi inerte, aussi insensible que du charbon ; comme si, jusque dans le vocabulaire, il fallait réduire l'animal à l'état de minéral. C'est pourquoi votre texte de loi, monsieur le ministre, cet article 13 n'est pas seulement timide : il ne va pas dans le bon sens. Vous parlez dans l'exposé des motifs d'« infractions de maltraitance animale » ; vous proposez de renforcer les sanctions encourues en cas de mauvais traitements envers les animaux, de faire de ces mauvais traitements un délit. Je refuse cette ...
...ui me fera voter l'amendement no 1561 de M. Dombreval. Il faut, bien entendu, l'accord du chef d'entreprise, mais ce sont les salariés qui sont prioritaires. En effet, si le directeur autorise l'évaluation, cela permet d'aller voir ce qu'en pensent les salariés. À mon avis, c'est le coeur du sujet. La notion d'évaluation sera aussi déterminante. Prudence cependant : sur ces questions de bien-être animal, l'Assemblée nationale me semble pour l'instant plutôt raisonnable, et il serait bon qu'on s'intéresse aux salariés.
...a terre, alors que les poules de mon grand-oncle le suivaient, mieux qu'un toutou, dans sa cour de ferme ? On me répondra, on m'a déjà répondu : « Ça va coûter cher aux éleveurs. » Eh bien, payons ! Que l'État aide, oui, et massivement ! Il faudra bien en mettre des milliards, sur la table, pour transformer notre agriculture, pour l'orienter vers l'agro-écologie, pour la mener vers un mieux-être animal, pour qu'on ne confie pas l'avenir de nos terres, de notre alimentation, à la main invisible du marché, une main seulement soucieuse de mini-coûts et de maxi-profits. Mais surtout, évidemment, il faut que les éleveurs soient payés, récompensés de cette conversion, qu'on leur garantisse un prix d'achat, que l'État pèse de tout son poids face aux mastodontes de la grande distribution, qu'on les ra...
... vais évoquer ce système différemment. Ce projet de loi agricole propose un véritable tournant pour notre agriculture, mais il faut savoir entraîner les agriculteurs, il faut les convaincre que cette démarche est la bonne. Or, à vouloir trop stigmatiser un certain nombre de pratiques existantes, qui sont dures, qui ont leur histoire, je crains que l'on ne perde ce pari. La question du bien-être animal est légitime, de même que celle sur les méthodes d'abattage, mais attention aux réponses que l'on apporte. Si on se limitait au seul élevage en extérieur, avez-vous conscience que la surface agricole utile française ne suffirait pas à notre consommation d'oeufs ? Je comprends les limites du versant industriel de l'élevage mais se rend-on compte que la surface agricole française ne suffirait pas à...
La question du bien-être animal, à mon avis, ne se pose pas seulement au moment de l'abattage. Or j'ai l'impression que l'article 13 se focalise plutôt sur lui, au lieu de tenir compte de l'ensemble de la vie des animaux. Il faut les faire vivre dans des conditions adaptées à leur nature. À mon avis, c'est l'intérêt même de notre agriculture de respecter le bien-être animal. Vous savez que les consommateurs sont de plus en plu...
Nous abordons une partie importante du texte, celle qui concerne la question du bien-être animal, lequel tient à coeur à nombre de Français parce qu'ils sont attachés à leurs animaux, à tous les animaux ; parce qu'ils défendent certaines valeurs, au premier rang desquelles la dignité ; parce qu'aussi, sans doute, des images – isolées – ont pu les choquer – je dis bien « isolées » parce qu'il s'agit de cas particuliers, mais ces images, prises en caméra cachée, n'en ont pas moins choqué un ce...
...ution des pratiques et prévention de la maltraitance. Il faut faire confiance à la filière et ne pas attendre tout de la loi. Je peux en témoigner en tant qu'éleveuse de volailles en plein air en contact quotidien avec les animaux. Je n'ai pas attendu pour assurer le bien-être au sein de mon élevage et de mon atelier de transformation : il y a déjà deux ans, j'ai suivi la formation au bien-être animal proposée par l'avipôle de Ploufragan – c'est le premier avipôle de France – , avant que mes salariés, et même mon apprenti, dernièrement, en bénéficient. Passer par la loi et par des objectifs théoriques risquerait de fragiliser la filière, en cassant une dynamique et en favorisant de fait des importations massives d'oeufs produits sans traçabilité alimentaire ni sécurité sanitaire. Il faut pri...
Je voudrais, au nom du groupe La République en marche, m'associer aux propos de M. le ministre concernant la qualité des débats, non seulement sur la question de la vidéosurveillance, mais depuis le début des échanges sur le bien-être animal. Nous touchons là au coeur de la mission qui nous est confiée, à ce qui fait la noblesse de la politique. Nous devons tenir compte, d'un côté, d'éléments rationnels incontestables : la vidéo n'apportera pas, à elle seule, une solution miraculeuse. Nous ne devons pas stigmatiser les entreprises de ce secteur ni les salariés, qui accomplissent des tâches dont nul ne conteste la pénibilité ni la co...
… mais aussi à certaines autres régions du monde – , ces filières se sont modernisées et industrialisées. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui l'« élevage industriel ». Il y a eu, dans les années 1980 et 1990, une forme de dérive dans les techniques d'élevage comme dans la nutrition animale. Ce qui était apporté aux animaux n'était pas toujours vertueux. La France a ainsi connu le problème des farines animales. Depuis un peu plus de vingt ans, les éleveurs, les techniciens, les usines d'aliments du bétail, les usines de transformation des viandes issues des abattoirs se sont efforcés d'adopter des techniques et des pratiques plus vertueuses. Je voudrais aussi préciser à François ...
... agriculteurs en situation de totale désespérance, pour ne pas dire de déshérence, qui baissent les bras, nourrissent moins régulièrement les animaux, apportent moins de soins. On arrive ainsi à des situations dramatiques, épouvantables, inqualifiables et innommables. Pour ce qui concerne les abattoirs, c'est-à-dire les outils chargés de tuer ces animaux, il faut que nous soyons conscients qu'un animal d'élevage, dans toutes les filières – ma collègue de Pontivy, Nicole Le Peih, a évoqué celle du poulet, mais toutes sont concernées – , par destination, est élevé pour mourir. Il faut au moins que nous fassions ce constat. Ce que je souhaite, en 2018 et pour les années qui viennent, l'animal étant un être sensible, comme nous l'avons inscrit dans la loi en 2015, c'est que nous puissions oeuvrer ...
...es êtres humains ne sont plus aujourd'hui ce qu'ils étaient il y a encore, disons, soixante-six ans, pour parler de mon âge, lorsqu'ils n'étaient que 2 milliards, alors qu'ils sont aujourd'hui 7 milliards et qu'on en annonce 10 milliards pour bientôt, modifiant de fond en comble la condition humaine et son rapport à la nature. Que dans cette modernité, donc, surgisse la question de la souffrance animale me paraît être un des traits les plus remarquables du temps que nous vivons : c'est, dans une grande violence, tout à coup, un moment d'attention, qui souligne une compréhension quasi spontanée de ce qui est jeu. Or ce qui est en jeu, c'est que l'humanité, d'une manière ou d'une autre, doit trouver les voies d'une harmonie avec la nature. J'utilise ce mot d'« harmonie », parce qu'il me semble a...
...nt à l'abri, malheureusement, presque six mois dans l'année ; nous les couvons ; nous les maternons ; nous passons des nuits blanches lors des naissances ; nous mettons plus en danger notre santé que celle des animaux, je peux vous l'assurer. Avant sa naissance, un nom est prévu pour chaque petit veau, qu'il soit femelle ou mâle. Mes petits-enfants vont les caresser. C'est cela aussi le bien-être animal. On ne peut pas voir que le côté noir de l'élevage. Je ne voudrais pas que, après ces débats, les consommateurs, nos concitoyens, s'imaginent que tout est négatif en France. Les éleveurs aiment leurs animaux. Dans le Cantal, nous avons eu l'exemple malheureux d'un exploitant qui allait très mal, sans que ses voisins ne s'en soient aperçus. Il était en pleine déprime parce que, de norme nouvelle ...
Chacun connaît l'engagement de notre collègue Claire O'Petit pour la condition animale, notamment en tant que vice-présidente du groupe d'études sur cette question. Souffrante, elle ne peut être parmi nous ce soir, mais son amendement compléterait utilement celui de Loïc Dombreval qui vient d'être adopté puisqu'il propose que les abattoirs souhaitant se lancer dans cette expérimentation de contrôle vidéo puissent utiliser le label suivant : « abattage sous contrôle vidéo ». Cela l...
Comme nous le savons et comme l'ont déjà dit certains de nos collègues, le bien-être animal est une question qui touche de plus en plus de nos concitoyens. Quelles sont leurs motivations ? Certains associent, souvent à raison, le bien-être animal à une meilleure qualité d'alimentation. Il y a encore quelques jours, un éleveur me parlait de la façon dont il mettait en oeuvre, dans son élevage de cochons, de bonnes pratiques, afin que ses animaux engraissent mieux et soient plus rentable...
... de qualité et sa démarche qui cherche la haute valeur ajoutée et non le tout-venant. Qualité, respect et hauteur de vue caractérisent sa production. Sur le long terme, nous avons tout intérêt à nous inscrire, dès que possible, dans cette démarche. C'est pourquoi j'ai cosigné certains amendements de collègues qui vont dans le sens d'une amélioration énergique des pratiques en termes de bien-être animal. Bien sûr, cela ne veut pas dire qu'il faille réguler brutalement. Pour autant, mes chers collègues, je vous engage à agir énergiquement en la matière.
C'est le même, mais je voudrais rappeler que les cas de maltraitance animale sont minoritaires au sein des abattoirs, il ne faut pas laisser penser le contraire. Je confirme que les postes de salariés d'abattoir, particulièrement celui de tueur au piège, sont très difficiles. En plus, il n'y a pas d'école préparant à ces postes vraiment compliqués, et c'est aujourd'hui un des seuls métiers dans ce cas – peut-être une lacune à combler. En tout cas, c'est bien d'avoir pris...